
quand on neutralité une folution de fulfate acide
par la potaffe , il fe dépofe fur-le-champ du
fulfate neutre.
Les acides nitrique & muriatique ne le décom-
pofent pas.
• Tous les autres corps qui ont de Tadlion fur le
fulfate de potaffe neutre , le décompofent.
En faifant digérer les carbonates de chaux , de
barite, »le ftrontiane, on le réduit en Tel neutre.
Ce Tel contient une quantité d’acide double
de celle contenue dans le fulfate neutre.
Le fulfate acide de potaffe eft employé aux
mêmes ufagcs que \e, fulfate.
Sulfate de soude, Sel adm ir a b l e , S el
de Glau b er, Sel d’Epsom de Lorraine. Ce^
dernier nom lui avoit été donné , parce qu’en
Lorraine on préparoit du fulfate de foude fous li
forme de petits criftaux qui refTembioient nu
fulfate de magnéfie -, qu’on appel oit alors fel
a Epfom.
Ce fel peut fe préparer en décompofant le
muriate de foude par l’acide fulfurique ; on peut
l ’extraire d’un grand nombre d’eaux minérales:
ainlicelies delà Franche-Gomté > celles de la Lorraine
en fournirent beaucoup.
Ce ftl criftallife en prifmes longs à fix pans ,
terminés par des pyramides à.fix faces irrégulières.
Ces criftaux font d'une lî belle eau, & fe forment
iî facilement dans la folution du fulfate de foude ,
que Glauber, qui le découvrit, lui donna le nom
de fel admirable.
. Ce fel a une faveur fraîche, enfuite falée &
amère.
Chauffé dans une fiole , à une température peu
élevée, il fe fond dans fori eau de criftaliifation.
Si on continue à le chauffer , il devient fec &
blanc en perdant fon eau de criftaliifation , en-
fuite il fe fond eh verre j mais il faut une température
très-élevée.
Suivant Kirvran, il perd o,y8 d’eau de criftal-
li fat ion.
Expofé à l’air fe c , il perd de 0,20 à o,2y
d’eau'5 il devient blanc & pulvérulent en s’effleu-
ri fiant.
Le fulfate de foude calcine dégage beaucoup
de calorique quand on le mêle avec de l’eau,
parce qu’ il folidifie ce liquide ; il dégage de la
chaleur jufqu’à ce qu’il ait pris toute la quantité
d’ eau qui eft néceftaire à fon état de fel criftallife 5
mais, paffé ce terme, il abforbe du calorique en
fe diftolvant dans l’eau, i
Il fe diflhut dans trois parties d’eau à iy deg.
55 cent.} l’eau bouillante en diiïout beaucoup
plus, & cela n’eft pas furprenant, parce qu’ il
fe diffout dans fon eau de criftaliifation à une
température peu élevée.
Une partie de charbon chauffée avec fix parties
de fulfate de foude, dans un creufet de terre,
donne du fulfure de foude ; en ajoutant de la craie
au mélange, on obtient du fulfure de chaux Sz fia
la foude. C ’eft par ce procédé que l’on convertit
le fulfate de foude en foude. Pour les détails, nous
renvoyons au mot Soude artificielle.
L’aaion des acides fur le fulfate de foude, ainfi
que celle des bafes, eft la même que fur le fulfate
de potaffe.
Ce fel eft formé, d’après Berard :
Acide....................... ............................. y 2,78
Soude ............................................ •. • 472*2,
Sulfate acide de soude. On le prépare
comme le fulfate acide de potaffe. ,
Sulfate de strontiane. Hope & Klaprmh
prouvèrent les pire mi t rs que ce fel avoit été confondu
avec le fulfate de barite. Ce fel fe prépare ,
comme celui de barite , en verfant dans une foin-
tion de fel de ftrontiane du fulfat'e de potaffe ou
de foude : on lave enfuite le précipité jufqu’ à I e
que le lavage ne contienne plus de partie faline.
Le fulfate de ftrontiane, que l’on forme eh ver«
fant de l’acide fulfurique dans une folution de
cette bafe , diffère par fon afpeêt de celui de barite
, qu’on prépare de la même manière. Le premier
eft floconéux , le fécond eft grenu, |
Il a une pefanteur fpécifique de 3,58 27^.^ -J
Sa réfraction eft double. Sa forme primitive eft
un prifme droit, à bafes rhombes , dont,les angles
font de 104 deg. 48 min. & 75" deg. 12 min.
La molécule intégrante eft un prifme droit, triangulaire
, à bafes reétingles.
Il eft infipide & inodore.
Il eft fufible, & répand, quand on le fond au
chalumeau , une lumière phofphorique pourpre ;
ce qui peut ferviTà le diftinguer du fulfate de barite.
Il eft inaltérable à l’air, infoluble dans l’alcool 6c
dans l’eau } cependant, ainfi que nous l’avons dit
en parlant de la ftrontiane, en verfant, dans de
grandes quantités*d’eau, quelques gouttes d’eau de
barite & de ftrontiane, de enfuite de l’acide fulfurique
,1 e fulfate de ftrontiane ne fe dépofe qu’au
bout de quelque tems, tandis que celui de ban’te
fe dépofe fur-le-champ. Cela prouve que l’eau a
plus d’aCtion fur le fulfate de ftrontiane que fur celui
de barité.
Les acides, les bafes 8c les fels agiffent fur ce
fel comme fur le fulfate de barite.
Vauquelin. Klaproth.
Il contient...............46 ..................42
Strontiane................. 54 ........................ y8
Les minéralogiftes ont appelé ce fulfate ftrontia-
nite, parce qu’on l’a trouvé d’abord à Strontian.
Ils l’ont appelé céleftine quand il étoit coloré en
bleu par le cuivre. Celui qu’on rencontre en Sicile
eft remarquable par la beauté de fes crifhux,
La variété amorphe fe rencontre à Montmartre.
Ce fel n’eft point aufli abondant que le fulfate
de barite.
S u l f a t e d’y TtRia . Quand on diffout l’yttria
dans l'acide fulfurique étendu , on obtient, en
concentrant la liqueur, du fulfate d'yttria en petits
criftaux. Quand l'acide eft concentre , la folution ,
s’opère avec dégagement de calorique , & , par le
refroidiffement, il fe précipite de petits criftaux.
Suivant Ekeberg, ces criftaux ont la ferme de
prifmes hexaèdres, terminés par une pyramide à
quatre faces.
Il a une faveur aftringente 8c fucrée , mais moins
que celle du fulfate de glucine. |
Au feu il fe décompofe , mais il faut une température
élevée; il donne d’abord de l’acide fulfurique,
enfuite du gaz fulfureux 8c du gaz oxigène.
Il exige trente parties d’eau froide pour fe dif-
foudre.
Il eft décompofe par la magnéfie , la chaux,
l ’ammoniaque, la foude , la potaffe, 8cc.
Il fé d [flingue du fulfate de glucine, en ce qu’il
eft moins foluble , que le précipité qu’il forme avec
la potaffe eft infoluble dans un excès de cet alcali.
Sulfate de zi R cône. On le prépare en dif-
folvantdu zircone ou fous-carbonate dans l’acide
fulfurique.
Ce fel eft en poudre blanche ou en petites aiguilles
; il n’a prefque pas de faveur ; il eft peu foluble
dans l’eau , mais s’y diffout-mieux fi on ai-
guife l’eau d’un peu d’acide.
h t fulfate acide de %ircone a une faveur aflrin-
gente 8c acide ; il criftallife en petites aiguilles
qui-fe réunifient en étoiles ; il précipite par l’acide
phofphorique.
Ces deux fulfates font très-faciles à décompofer
par la chaleur,
S u l f a t e s m é t a l l i q u e s . !
Sulfate d’ antimoine. Lorfqu’on fait bouillir
de l’acide fulfurique concentré fur l’antimoine,
il y a dégagement d’ acide fulfureux 8c formation
d’une matière blanche, qui eft du fulfate d'antimoine.
Dans cette opération , une partie de l’acide
fe décompofe en acide fulfureux 8c en oxigène ,
qui fe fixe au métal ; la partie qui n’eft pas décomposée
s’ unit à l’oxide'. En lavant la matière
blanche avec de l’eau , en diffout de l’acide fulfurique
8c un peu d’oxide d’anrimoine ; le réfidu
eft un fulfate infoluble contenant beaucoup d’oxide.
Il donne à la diftillation du gaz fulfureux 8c du
gaz oxigène.
Sulfate d’argent. L’acide fulfurique bouillant
8c concentré diffout l’argent. On peut préparer
1 e fulfate de ce métal par ce procédé; cependant
il eft plus fimple encore de décompofer le
nitrate d’argent par l’acide fulfurique. Pour cela
on verfe , dans le ■ nitrate diffous dans l’eau ,
un peu plus d’acide fulfurique qu’il n’en faut
pour faturer l’oxide d’argent i on fait rapprocher
pour chaffèr l’acide nitrique, & on reprend le ré-
iïdu par l’eau bouillante. Par le refroidi(Tement on
obtient le fulfate d'argent criftallife.
Ce fel criftallife en petites aiguilles blanches ; il
a la faveur âpre 8c métallique des fels d’argent.
Expofé au feu, il fe fond, donne enfuite un
peu d’acide fulfurique, du gare fulfureux & beaucoup
de gaz oxigène; il laiffe de l’argent métallique
s’ il a été chauffé a fiez long-tems.
La lumière le noircit en le réduifant vraifembla-
blement à l’état métallique.
Il exige 87,17 d'eau-bouillante pour fe diffeu-
dre, d’après l’obfervation de Wenzel.
11 eft décompofe par les bafes, en des métaux à
la manière du nitrate d'argent.
Sulfate d’arsenic. Il paroîtque cette corr-
binaifon n’exifte pas : au moins lotfqu’on traite
l’arfenic par l’acide fulfurique concentré, il fe dégage
du gaz fulfureux, le métal s'oxide, & quand
on vient à traiter la maffe par l’eau , on diffout
l’acide fulfurique, 8r il refte de l’oxide d’arfenic;
l’acide fulfurique né peut en tenir en diflblution
qu’uae très-petite quantité.
Sulfate de bismuth. L'acide fulfurique
concentré 8e bouillant attaque le bifmuth réduit
en poudre : il y a dégagement de gaz fulfureux.
En lefîivar.t la maffe avec de.l’eau, Se en faifant
évaporer la lefiive, on obtient des criftaux de
fulfate acide de bifmuth. Le réfidu qui ne fe diffouc
pas eft un fulfate qui donne, à la diftillation, du
gaz fulfureux Se du gaz oxigène. Il y a beaucoup
d’analogie entre l’aâion de l’acide fulfurique fur
le bifmuth, & celle-qui exerce fur l’antimoine.
Sulfate de chrome. L’oxide de chrome ,
préparé par la voie humide, fe diffout dans l’acida
fulfurique ; mais cette folution fe décompofe facilement
parl’aéfion de la chaleur.
Sulfate de cob al t. L’acide fulfurique étendu
d’eau attaque le cobalt & lé diffout. C e métal
s’oxide aux dépens de l’eau ; car il fe dégage du
gaz hydrogène lorfqu’il fe diffout. Le carbonate
de cobalt fe diffout très-bien dans l’acide fulfurique.
Il a une faveur un peu piquante &r amère, à
laquelle fe joint quelque chofe de métallique. Scs
criftaux font des oflaèdres : i! eft rare de les obtenir
bien réguliers, parce que ce fel grimpe fur
les parois des capfules qui contiennent la folution.
11 eft d’un beau rouge.
Il perd au feu 0,41 d’eau, & devient rofe 8c opaque;
il peut alors fuppotter quelque tems une chaleur
rouge fans fe décompofer. A une tempéri-
tureplus élevée, il doit donner, comme ! es fulfates