
loît dû à ce que la potafle du commerce efl dans '
un état de pureté plus grand que la foude, mais
il n’efr pas douteux que la foude ne formât un
atifli beau enflai que la potafle j elle feroit peut-
être plus avantageufe , car l’on a remarqué depuis
long-temps que les verres de potaffe étoient plus
fujets à attirer Thumidité que ceux de fonde.
Les phyficiens ont remarqué cet effet fur les plateaux
des machines électriques.
■ Le fable que Ton emploie ne doit pas contenir
de parties métalliques} c ’eft pour cela qu’il efl
bon , lorfqu’on veut avoir du criflal très-pur, celui
dont on fe fert dans la bijouterie , par exemple,
de fe fervir de fable lavé à Taciae muriatique
ou avec un mélange de muriate de fonde &
d’acide fulfurique. Il faut aufli que le minium foit
bien exempt de fer & de cuivre : c’eft pourquoi-il
efl plus avantageux de fe fervir de carbonate de
plomb que de minium, parce que le premier , préparé
avec foin, efl toujours exempt de métaux
étrangers j mais il faut que le carbonate foit entièrement
dépourvu de matières organiques.
L ’oxide de plomb efl un excellent fondant pour
les matières terreufes} cinq parties d'oxide en dif-
folvent deux defilice par la fufion. Quand on fait
l ’6pération;dans un creufet d’ argile, une portion
de celui-ci fe diffout dans le verre , & le remplit de
fhies.
Les verres de plomb font beaucoup plus fufîbles
que les verres non métalliques } par conféquent il
efl utile de fritter & de chauffer doucement au
commencement de l’opération j car , comme ces
verres font très-pefans (leur pefanreur fpécifique
efl de 7 ,y -6 ,y , tandis que celle du verre ordinaire
efl de 2,3) | fi l’on ne frittoit pas, ou qu’on
chauffât brufquement, il fe formeroit un verre très-
pei'ant qui tomberoit au fond du creufet, tandis
qu’une partie du fable & de l’alcali refleroit à la
fur face.
Lorfqu’on chauffe les matières vitrifiables avec
la houille, on opère dans des creufets couverts j
alors il faut plus de chaleur que fi l’ on opéroit
dans des pots décou verts. Da'nsla fonte; le minium
perd une partie de fon oxigène, & fe convertit
en oxide appelé majjicot, litharge / le carbonate de
plomb, qui n’efl qu’une combinaifon de maflicot
on de litharge avec l’acide carbonique, perd fon
acide & le réduit à fa bafe.
Il y a des criftaux qui contiennent jufqu’à 38U0
d’oxide de plomb pour 100. Cet oxide efl très-facile
à décompofer, car un hydrofulfure gardé dans
un flacon de criflal, y forme des pellicules noires
de fulfure de plomb ; le criflal, chauffé pendant
-quelque temps au milieu du charbon, fe couvre de
globules de plomb j l’hydrogène gazeux que l’on
.fait paffer dans dés tubes de criflal chauds réduit
Je plomb j & l’ intérieur des tubes devient noir.
La fonte & l’affinage du verre ordinaire ne durent
que de douze à trente heures 3 celle du criflal dure
deux ou trois jours. Quand on veut faire des criftaux
colorés pour imiter les pierres précieufes,
on ajoute du borax calciné à la compofition du
criflal.
Nous allons donner quelques recettes de corn*
pofition pour la fabrication des criftaux blancs & .
colorés 5 elles font extraites de l’ouvrage de
M. Loyzel, fur la Verrerie.
I . Compofition pour la fabrication du crifial dans tut
four alimenté avec du bois , & a pots découverts. „
Sable blanc..................................... ....... 100
Minium....................... .. 50 à 60
Potaffe calcinée, en partie carbonatée........................................
30 à 40
Oxide 'd’arfenic ........................... 1 à 0,75
2. Compofition de crifial pour un four alimenté avec
de la houille , & à pots couverts.
Sable blanc.......................................... 100
Minium . ................. ......................... 80 à 8y
Potaffe calcinée.......................... 3 y à 40
Nitrâte de poralfe........................... 2 a 3
Oxide de manganèfe . ................>o,c6
3. Compofition de crifial blanc, imitant le diamant.
Sable blanc, lavé à l ’acide muriatique.. 100
Minium. .............................................. iyo
Potaffe . . . . . ................. .................. 30 à 55
Borax calciné............................................ .. 10
On peut ajouter :
Oxide d’arfenic................. ; ..................... 1
4. Compofition propre à recevoir des couleurs.
Sable blanc, lavé à l’acide muriatique.. 100
Oxide rouge de plomb........................... 200
Potaffe calcinée . . . . . . . . . . . . . . . . 20 à 2 y
Nitre ................................................. 20 à 2 y
On emploie les oxides métalliques pour colorer
le verre -, les rouges fe font avec le pourpre de
Caflius, que l ’on mêle fouvent avec l’oxide de
manganèfe, les fels d’argent} ceux-ci tendent à
faire tourner la couleur à l’écarlate; les jaunes avec
les fels & oxides d ’argent & d’antimoine 3 le bleu
avec l’oxide de cobalt} le vert avec un mélange
d’oxide de cobalt & d’argent} avec l ’oxide de
cuivre, celui de chrome j le violet avec l’oxide de
manganèfe.
Pour imiter tes pierres prêçieufis rouges, on retranche
l’ arfenic de la compofition 3 , & l ’on
a j o u t e :
Nitre . .............. ................................... .. ïb,
. Précipité de Caflius? .......................... 3 à 15
Sulfure d’antimoine.. . . . . . . . . . . . . j à 1 y
Oxide de manganèfe . .•..................... 3 à iy
On peut employer la compofition 4 , fans en
rien retrancher.
Pour imitir les pierres précieufesj aunes > on ajoute
aux compofitions 3 &r 4 :
Muriate d’argent.............................. 10 à i'y
ou bien verre d’antimoine........... 4 à 8
Pour imiter Us pierres précieufes bleues, on ajoute
aux compofitions 2, 3 & 4 :
Oxide de cobalt.. . . . . . . . . . . . . . . . . 2 à 4
. Pour imiter les pierfes précieufes vertes y on ajoute
aux compofitions 1 & 2 :
.Verre d’antimoine.............. ................ 4 3 8
Oxide de cobalt................................... §• à f
Pour- imiter les pierres precieufes violettes, oïl
ajoute aux compofitions 1 , 2, 3 & 4:
Oxide de manganèfe .......................... 4 à 12
P r é c i p i t é d e Caflius.................... .. â f-
Pour imiter l’opale , pour faire le blanc-opaque
& le noir, on prend la première recette indiquée
à l’article des verres non plombeux , & on ajoute : 0 8 / çMuriare d’argent................... 1
Pa e• ^phofphate de chaux.. . . . . 4 à 6
Pour le blanc- ,, /
SM <Oxic.e d opaque. . . .< éta in..................... ico
f Oxide de cobalt. . ............. 10
Pour le noir.. < Oxide de manganèfe........... 1.0
(^Oxide de f e r ....................... 10
V e r r e d ’ a n t i m o i n e . Pour le préparer on
calcine du fulfure d'antimoine dans un têt à rôtir,
de manière à ne pas en féparer la totalité du foufre ;
il fe dégage du gaz fulfureux & l’on obtient de
l’oxide d’antimoine au minimum, & un réfidu formé
d’une portion de fulfure non décotnpofé. On
introduit ce réfidu dans un creufet de terre & on
l ’expofe à une chaleur rouge 5 l’oxide d’antimoine
diffout une portion de filice & d’oxide de fer du
creufet, & formç^une efpèce de verre demi-tranf-
parent & de couleur rougeâtre : ce verre contient
en outre du fulfure d’antimoine.
V e r r e d e b o r a x . C ’eft le borax vitrifié :
celui qui l’a été dans des creufets de terre contient
de la filice, de l’alumipe, &c.
V e r r e d e p l o m b . C’efl l e r é f u l t a t d e l à f u f i o n
d e l ’ o x i d e d e p l o m b a v e c l a f i l i c e .
V e r r e s m é t a l l i q u e s . O n d o n n o i t a u t r e f o i s
c e n o m à c e r t a in s o x i d e s m é t a l l i q u e s q u i a v o i e n t
é t é v i t r i f i é s p a r l ’ a é l io n d e l a c h a l e u r : i l ri’ y e n a
q u ’ u n p e t i t n o m b r e q u i a i e n t p a r e u x -m ê m e s l a
p r o p r i é t é d e f e f o n d r e e n verre.
V f.r r e p h o s p h o r i q u e . C e n o m a é t é d o n n é
a u t r e f o i s à l ’ a c i d e p h o f p h o r i q u e f o n d u e n verre. I l
f a u t o b f e r v e r q u e l e verre phofphorique d e s a n c
i e n s c h im i f l c s c o n t e n o i t u n e c e r t a in e q u a n t i t é d e
d e m a t i è r e s c a l c a i r e s & f i ü c e u f e s .
fe forme à la furface du cuivre expofé au contaCfc
des corps oxigénans i mais dans le commerce on
reflrcint cette dénomination à celle qui efl produite
par l’aélion fimultanée de l’air, de l’eau &.
du vinaigre. ( Voye^ tom. IV, pag. 118.) Quand
cette matière vient d’être féparée de la plaque de
cuivre fur laquelle elle s’efl formée, on l’appelle
vert-de-gris frais ou humide ; -quand elle a été def-
féchée , verdet fcc, ou finalement vert-de-gris.
Le vert-de-gris-y ainfi que M. Proufl l’a démontré,
efl un mélange d’acétate de cuivre foluble
& d’hydrate > quand on le diffout dans l’eau,
l’hydrate fe fépare, & en faifant évaporer la liqueur,
on obtient des criftaux d’acétate, qui font
connus dans le commerce fous les noms de verdet
criftallifé, de cri faux de Vénus. -
V e r t d e S c h é e l e : combinaifon d’oxide d’arfenic
& d’oxide de cuivre au maximum, qui a
été découvert par Schéele, & qui efl d’un grand
ufage dans la peinture du papier. ( Voy. C u i v r e ,
tom. IV , pag. 118.)
V e r t d e v e s s i e . C ’eft une couleur qui fe prépare
de la manière fuivante : on -verfe de l ’alun
daps le fuc des baies de nerprun ; on y mêlé en-
fuite de la chaux, & on fait évaporer à ficcité }
on obtient un réfidu vert que l’on enferme dans
des veffies. C ’eft de-là que lui vient le nom de vert
devéjfie. Cette couleur, dont la nuance eft afîez
belle, n’eft pas folide.
VIF-ARGENT : nom donné au mercure.
VIN. Nous ne pouvons rien ajouter à ce qui a
été dit de cette liqueur aux articles A l c o o l &
F e r m e n t a t i o n a l c o o l i q u e . (Voye^ ces mots.)
VINIFICATION : opération chimique par laquelle
une liqueur fucrée fe convertit en une liqueur
vineufe. ( Voye1 A l c o o l & F e r m e n t a t
i o n A L C O O L IQ U E . )
VIN AIGRE. On donne particulièrement ce nom
au vin qui a éprouvé la fermentation acéteufe.
( Voyei ce mot.) On l ’a enfuite étendu à d’autres
fubftances qui fe font converties en acide acétique.
De-là les dénominations de vinaigre de bierre, vinaigre
de cidre, vinaigre de bois : cette dernière
dénomination a été appliquée à l’acide acétique
qui provient de ladiftillationdu bois. ( Voyer3p*>ur
les détails de la fabrication du vinaigre, pour i’ex-
pofé de fes propriétés, les articles A c i d e a c e t e u x
& F e r m e n t a t i o n a c i d e . )
VERT-DE-GRIS. On appelle communément
vert-de-gris toute efpèce de matière verdâtre qui
V i n a i g r e A R O M A T IQ U E : vinaigre q u * o n a
c h a r g é d e m a t i è r e a r o m a t i q u e , f o i t p o u r l 'u f a g e
de l a t a b l e , f o i t p o u r l 'u f a g e d e l a t o i l e t t e .