
fait connoître la nature & la proportion des fubf-
tances qui compofent les minerais ; la fécondé indique}
par approximation j la quantité de [ inc que
le minerai contient.
Pour analyfer par la voie humide les deux variétés
de [inc , défignées fous les noms d * oxide &
de carbonate, & plus généralement fous celui de
calaminey Klaproth prefcrit :
De pulvérifer le minerai, de le faire digérer
dans l’acide nitrique, & de noter la perte en poids
que le tout éprouve pendant l’opération, afin de
déterminer la quantité d’acide carbonique qui s’tft
dégagée, de faire bouillir le réfidu infolubîe avec
de l’acide muriatique; ce qui réfifte à l ’aétion de
cet acide eft de la filice.
La diffolution nitrique contenant du &
probablement du fer & de l’alumine, eft évaporée
à ficcité, & l'on rediffout le réfidu ; en y
ajoutant un excès d’ammoniaque, le fer & l’alumine
. fe féparent. Le [inc peut être précipité avec un
alcali 5 il peut être également obtenu en faifant
évaporer le liquide à ficcité.
On n’eft pas d’accord fur la quantité d’oxigène
contenue dans l’oxide blanc de [inc. Clément &
Déformes la portent à 0,178$; Prouft à 0,2000.
Vauquelin a retiré 0,310 d’oxigène de l’oxide
obtenu du fulfate de [inc.
Par la voie fèche, on pulvérife & l’ on calcine la
calamine; on la mêle avec le quart de fon poids de
pouflière de charbon : ce mélange, placé dans une
cornue de grès ou de porcelaine, ou même dans
un tube.de terre cuite, fermé par un bout, eft expo
fé à l’action d’un feu gradué : le minerai fe dé-
foxide, le [inc fe fond, fe vaporife & coule par
le col de la cornue, ou par le bout ouvert du
tube de terrç.
Klaproth prefcrit encore, pour analyfer le ful-
fure de [inc par la voie humide, de le pulvérifer &
même de le porphyriferde le faire bouifiir pendant
long-temps avec de l’acide fulfurique étendu
d’eau, afin de féparer le foufre & la gangue fili-
çeufe ; de brûler le réfidu pour déterminer la
quantité de foufre; de précipiter, par la foude ,
les fubftances diffoutes; de reprendre le précipité
»par l’acide muriatique ; d’enlever le cuivre par le
fer, & de féparer le fer par un excès d’ammoniaque.
Quant à î’effai par la voie fèche, il eft le même
que celui de la calamine; le grillage doit en être
continué plus long-temps,afin devaporifer tout le
foufre que le minerai contient.
Opérations métallurgiques appliquées aux minerais.
Lorfque les minerais font purs, c ’eft-à-dire,
lorfqu’ ils ne contiennent que des oxides, des carbonates
ou des fui fui es de [inc} le procédé en
grand eft le même que celui que l’on emploie pour
leseflais par la voie fèche, c'eft-à-dire, qu’il faut
les calciner pour vaporifer Teau , le foufre & les
autres fubftances vaporifables qu’ils contiennent ;
les pulvérifer enfuite, & mêler la farine d’oxide
ou de carbonate de [inc avec de la pouflière de
charbon pourdéfoxider le métal, le vaporifer, le
di Ailler & le recueillir dans fon état de pureté.
Tout porte à croire que lorfque le minerai contient
de la filice, comme dans les oxides filicif ères,
on peut ajouter un fel alcalin & du vieux fer au
mélange carboné : le fel facilite la fufion de la
filice, & l’oxide de fer ayant plus d’affinité avec
ce verre terreux, en dégage l’oxide de [inc : le
; métal fe revivifie & fe vaporife.
Pendant long-temps la diftillation de l’oxide ou
du carbonate de [inc dans de la pouflière de charbon
s’eft faite dans des cornues de grès ou de fonte,
dont on faifoit plonger le bec dans l’eau ; mais ce
mode de diftillation a éprouvé de grands perfec-,
tionnemens depuis quelques années.
On m’a affuré qu’en Angleterre on mettoit le
mélange de pouflière de charbon & d’oxide ou de
carbonate de [inc% dans de grands vafes en fonte de
fe r , qui étoient traverfés dans leur milieu par un
cylindre vertical ; que ces vafes, fermés hermétiquement
dans la partie fupérieure, étoient ex-
pofés dans un fourneau de réverbère, à une chaleur
capable de vaporifer le [inc; que les vapeurs
fe refroidifloient dans le cylindre vertical quipaf-
foit a travers le fol du fourneau, & que le [inc
métallique, tombant fous le fourneau, y étoit recueilli
pour être fondu de nouveau, & coulé dans
des moules pour en obtenir des maffes de différentes
formes.
Des voyageurs qui ontvifitéfl’ ufinede M. Dony
à Liège , annoncent que le mélange de calamine
grillée & de charbon fe met dans des cylindres
de terre cuite, d’un mètre de long fur un à deux
décimètrés de diamètre ; que ces cylindres, fermés
par un bout, fe placent fur deux rangs dans un
fourneau de réverbère à double étage : le premier
ferc à vaporifer le [inc dans les cylindres ; le fécond
à griller la calamine. On lute, à l’extrémité
ouverte de ces cylindres, de petits tuyaux de
fonte, de deux à trois centimètres de diamètre,
pour faciliter la fortie des vapeurs métalliques
lorfqu’elles ont été liquéfiées ou folidifiées.. Lorfque
le çiflcfolidifié ne peut plus couler & que l’on
craint qu’il n’ obftrue les ouvertures des petits
tuyaux, on le détache & on le retire avec de petites
cuillers de fer, enduites d’une légère couche
d’argile; & lorfque le dégagement eft trop rapide
& que l’on craint que la vapeur métallique ne parvienne
à l’embouchure des tuyaux, on refroidit
ceux-ci avec un linge mouillé.
La fonderie de Liège contient deux de ces fourneaux
accolés l’un à l'autre. On les chauffe avec
de la houille;, les cylindres font placés dans des
efpècesde crénauxpour les contenir & mieux appliquer
la chaleur contre ces vafes. On charge les cylindres
deux fois en vingt-quatre heures, & l'on retire
de vingt-huit à trente de [inc par cent de calamine.
Un homme très-infîruit allure qu’en Allemagne,
on emploie également des tuyaux de terre pour
bbtenir le [inc fous l’état métallique, mais que
ceé tuyaux font coniques & placés verticalement
dans le fourneau de réverbère deftiné à les chauffer;
«que ce fourneau, qui eft très-long , a la iole
criblée de piufieurs rangées de trous qui pénètrent
jufqu’au-deffous du fourneau ; que lur ces trous
font des focles de pierres réfraétaires également
percés dans une direction verticale.
Ge même fourneau fert à cuire les cônes de
terre & à défoxider , liquéfier & féparer le
[inc. Près de la chauffe font placés les tuyaux coniques
contenant le mélange de calamine & de
charbon; plus loin font les cônes qui ont déjà
éprouvé un commencement de cuiflon ; plus loin
encore, & près de l’embouchure, font ceux qui
n’ont pas encore été expofés à l’aétion du feu.
Avant fie mettre le mélange charbonneux dans
les cônes, on place, à l’ un des bouts (celui qui eft
le plus étroit), piufieurs gros charbons que l’on fait
entrer avec force; c’eft cette bafe qui fupporte le
minerai & le charbon. Après avoir rempli le cône
de la combinaifon charbonneufe , on bouche hermétiquement
le gros bout ; on place le petit bout
de chaque tuyau dans les trous faits dans les focles
répartis fur la foie; on ferme le fourneau & l’on
chauffe. Le [inc défoxidé fe liquéfie, coule, paffe
à travers les gros charbons & tombe fur une place
nettoyée ou dans des caiffes placées fous le fourneau.
Il n’eft befoin d’employer, dans cette opération,
que la température propre à liquéfier le [incy
& queToneftime de 295 à 3PodegrésdeRéaumur.
Le [inc ainfi obtenu fe purifie, s’il eft impur,
en le diftillant de nouveau avec de la pouflière de
charbon> & on le refond enfuite, foit dans des
creufets, foit dans un fourneau ovale, chauffé par-
deffou$,puis on le coule, comme le laiton, entre
deux plaques de fonte que l’on a enduites d’ une
couche très-mince de boufede vache, afin d’empêcher
qu’il ne s’attache au fer. On le décape avec
du muriate d’ammoniaque, & on le comprime
pour lui donner de la duélilité & le rendre propre
à être forgé & à prendre, fous le marteau, les formes
qu’on veut lui donner.
Nous avons déjà fait remarquer l’analogie qui
exiftoit entre le [inc & le fer : en e ff:t, ces deux
métaux, à l’état de fonte, font plus ou moins aigres,
plus ou moins caffans. Pour pouvoir les étendre
parla compreflion, il faut les chauffer & les maintenir
dans une certaine limite de température. Plus
chaude ou plus froide , la fonte fe briferoit fous
les machines comprimantes ; mais Iorfqu"elle a
éprouvé une forte compreflion, qu’elle a acquis de
la duétilité, elle peut être martelée , on peut
Tétendre & l’amincir fous le marteau. La fonte
de fer, élevée à une très-haute température, peut
être comprimée avec des marteaux ou avec des cylindres;
le [inc échauffé à la température de l’eau
bouillante n’ eft ordinairement comprimé que par
des cylindres ; c’eft le mode que l’on emploie en
Angleterre, à Liège & en Allemagne, & pour
faciliter cette compreflion on échauffe les cylindres
eux-mêmes à cette température.
Tout le [inc, obtenu en ilurope, a été pendant
long-temps retiré des blendes mélangées avec des
galènes & des pyrites de cuivre , & fufirie de Ra-
melsberg, dans le Hartz, étoit celle où on fépa-
roit ce métal, du plomb & du cuivre, en le fou-
mettant à une température qui vapbrifoit le pinc
& qui liquéfioit feulement ces deux autres métaux
apres les avoir défoxidés.
D'abord on faifoit griller le minerai dans un
fourneau de réverbère , dans lequel on peut griller
Jtifqu à trente trois quintaux à la fois; on lui fâifoie
ftibtr cinq grillages de douze heures chacun, afin
de faire vapotifer tout le foufre qu'il pouvoit contenir,
puis on le traitoit dans un fourneau fur caîTe
ou creufet.
On appelle fourneaux fur cafi ,ceux qui ont dans
leur intérieur un creux ou efpèce de cteufec dans
lequel le métal fondu peut fe réunir 8c s'y purifier
pendant toute la durée de la fonte. Dans quelques
uns de ces fourneaux, le métal relie expofé à
l'aâion du vent 8c des matières qui le recouvrent t
dans d’autres, 8c c’eft celui que l’on emploie à
Ramdsberg, le creufet eft recouvert d’un mélange
de pouflière de charbon & d'argile, nommé
brafque, à travers lequel le métal fondu peut s'infiltrer,
tandis que lesfeories,plus tenaces 8c moins
liquides, gliffent fur cette brafque 8c fortent du
fourneau par une ouverture pratiquée pour les biffer
paffer. Dans les premiers fourneaux on coule, à l’extérieur
, le métal fondu fans arrêter la continuation
du travail; dans le dernier, au contraire, il faut
arrêter le fondage lorfque le creufet eft rempli ,
afin de pouvoir refaire la brafque après avoir retiré
le métal contenu dans le creufet.
Cette forme particulière de la foie du fourneau,
qui détermine un mode de fondage qui lui eft applicable,
eft tout-à-fait indépendant du but que l'on
fe propofe à Ramelsberg, de féparer le fine des
autres métaux avec lefquels il eft mélangé : on eft
parvenu à ce réfultat par une petite conftruélion
intérieure appliquée à la chemife, à la paroi mince
qui forme le devant du fourneau. Voici en quoi
confifte cette conftruétion :
On place au bas de la chemife qui ferme le devant
du fourneau, à peu de diftance de la brafque, une
pierre de grès réfraéiaire qui a quatre pouces environ
de largueur de plus que celle de la chemife ;
on conferve entre cette pierre 8c la brafque une
ouverture de quelques pouces de hauteur pour
l’écoulement des feories ; on met fur la largeur de
ce grès, qui faille dans l'intérieur du fourneau, une
petite lingotière qui puiffe fervir à l’écoulement
du ÿnc. Cette lingotière eft inclinée fur un des
cô te s8 c là on perce un trou, une rigole, pour
que le mét?l liquide puiffe s'écouler à l'extérieur.
Près de cette lingotière, 8c fur la pierre de grès ,
on pofe un fehifte de f.pt à huit pouces de large ;
on l ’incline de manière que tout le [inc qui fe dé