
faces de la pyramide avec du menu minerai, &
même avec de la pouffière , afin d'empêcher les
vapeurs fulfureuTes qui fe dégagent, pendant le
grillage, de s'échapper par les faces latérales :
on donne dix à douze pouces d’épaiffeur à cette
couche.
Quelquefois le feu fe met au tas de minerai dès
qu'il eft terminé i d’autres fois les pyramides fe
préparent quelque tems d’avance.
Pour allumer le combuftible de la bafe , on
jette du feu fur les charbons par le tuyau vertical
5 ceux-ci s’enflamment, & le feu fe communique
dans tout le combuftible placé fur la bafe.
Comme le bois qui forme le tuyau vertical eft
promptement brûlé, on remplit auffitôt l ’efpace
vide avec quelques balles de gros minerai } &
dès que le bois de la bafe eft brûlé & que le
tas s’eft affaiffé, on recharge, dans la partie fupé-
tieure, avec du minerai lavé & criblé, de la grof-
feur d’une noifette. I/êpaiffeur de cette couche
eft ordinairement de huit à neuf pouces } mais
comme il fe fait des affaiffemens partiels pendant
la continuation du grillage, on a foin de remplir,
avec du menu minerai, les fentes qu’ elles occa-
iïonnent à la furface.
Le foufre, qui fe vaporife des pyrites chauffées a
s’élève & vient fe dépofer à la furface fopérieure 3
fous la forme d’une graiffe noire & luifante : ce
foufres’ enflammeroit bientôt fi l’on n’y remédioit }
c’eft pourquoi on a foin de recouvrir le tas avec
du menu minerai, & même de la pouffière provenant
d’anciens grillages. On lui donne une
épaiffeur de deux à trois pouces. On creufe dans j
cette couche, & jufque dans celle du menu minerai
qui la précède , vingt-cinq trous parabo-
loïdes, de fept à huit pouces de profondeur fur
dix à douze de diamètre , dans lefquels le four
frt qui fe vaporife, fe dépofe fous la forme d’une
huile épaiffe, que l’on en retire deux ou trois
fois par jour} on l’enlève avec une cuiller & on
le verfe dans un fceau, où il fe fige.
Pour creufe r ce's trous, on fait ufage d’un morceau
de plomb qui a en relie fia forme que le creux
doit avoir.
Autrefois on retiroit ce combuftible, au Hartz,
en creufant des ouvertures dans les faces latérales
des tas, & le foufre qui fe figeoic, en coulant par
ces ouvertures, fe préfentoit fous forme deftalac-
tite. On lui donnoit le nom de foufre vierge. Cette
méthode a été abandonnée, parce qu’elle produi-
foit moins de foufre que celle que nous avons indiquée,
& qui elt maintenant généralement employée.
O11 grille ordinairement, dans ces fortes de pyramides,
cinq mille quintaux de rainerai. La durée
du grillage eft de fîx mois environ. On retire,
par jour, de vingt-cinq à trente livres de foufre.
La quantité totaleque l’on obtient, varie confidé-
rablement, & cela relativement à la faifon , au
vent qui règne & au foin de l’ouvrier chargé de Ja
conduite du grillage ; il eft même des inftans où i
l’on ne peut obtenir aucun atome de foufre. On évalue, à Cheffy , la quotité de-foufre obtenu de
chaque grillage entre trente & cinquante quintaux,
ou entre 0,006 & 0,010 j quantité infiniment
petite , fi on la compare à celle du foufre
contenu dans les pyrites.
D ’après l’analyfe que l’ingénieur Guéniveaü a
faite j des pyrites que l’on grille à Saimbel & à
Cheffy ( Journal des Mines, tom. I , pag. 105 ) â
ce minerai contiendroit de 0,35 à 0,36 de foufre.
Suppofons 0,3 ƒ, les cinq mille quintaux devroienc
en produire mille fept cent cinquante quintaux:
on ne retire donc que les ^ , & l’on perd dans
cette opération, tint par ia combuftion que par
l’évaporation, les || du foufre contenu dans les
pyrites. / A ;
Ainfi cette méthode peut être confidérée non
comme un moyen de retirer le foufre contenu
dans les minerais, mais comme une manière de
retirer, en grillant les minerais , une portion du
foufre qu’ ils contiennent, & cela pour indemnifer
une partie des oépenfes que le.giillage exige.
Du grillage dans un fourneau 'muré des quatre côtéi.
Dans le département des mines de Schmolnitz
en Hongrie, on grilleit, en 178-3-, les mines de
cuivre jaune dans un fourneau formé «de. quatre
murs, pour en retirer une portion du foufre qu’elles
contenoienr.
Le fourneau que j’ai vu, pouvoir avoir de vide
intérieur, vingt-quatre pieds de long, douze
large, & autant de hauteur 5 jl étoit formé,. planche
x x iv 3 figures 12 ,13 , 14 , iy & 1 6 , d’un fort
murailiement de quatre pieds d’épaiffeur, autour
duquel on avoit çonftruit dix-huit petites chambres
de fîx pieds de profondeur fur quatre de
large : ces petites chambres, que l’on fermoit hermétiquement
avec une porte, communiquoiens
avec l’intérieur du fourneau par une multitude de
petites ouvertures d’un pied & demi de diamètre.
On avoit creufé, dans le fol de l’intérieur du
fourneau, plufïeurs canaux , les uns dans le fera
de la longueur, d’autres dans le fens de. la largeuri
d’autres enfin dans la direction des diagonales menées
des angles du fourneau à la droite, qui di-
vifoit fa longueur en deux parties égales.
Sur ce fol on arrangeoit quatre toifes de bois de
corde , formant quatre cent trente-deux pieds
cubes de bois environ. Au milieu du fourneauL
fur la rencontre des canaux dirigés dans les demi-
diagonales, on élevoit trois tuyaux : le premier,
celui du milieu, étoit vertical} les deux autres,
placés au quart de la longueur, étoient un peu
inclinés vers les extrémités du fourneau. Pour
remplir le vide des canaux, où ces ouvertures
correfpondoient, on y plaçoit vingt-quatre me-
fures de charbon environ.
Ce fourneau étoit enfuite chargé avec du minerai
concaffé de la groffeur du poing j on couvrent
la partie fupérieure avec du menu minerai
provenant
.provenant d’ancien grillage, afin d’empêcher l'é vaporation
du foufre par la partie fupérieure} puis
on allumoit le combuftible en jetant, par les trois
ouvertures, du feu fur le charbon qui étoit dé-
pofé à leur bafe} le combuftible s’enflammoit &
brûloir, & le feu fe propageoit jufqu’au bois.
Dès que les bois des tuyaux étoient brûlés, on
rempliffoit avec du gros minerai les efpaces qu’ ils
formoient, & l’on bouchoit avec du menu minerai
ou du minerai pulvérifé, les crevafiès qui ré-
fultoient dé l’affaiffement occafionné par la combuftion
du bois.
Par ce moyen on empêchoit le foufre de fe
vaporifer par le haut, & l’on obligeoit la vapeur
à s’échapper par les petites ouvertures latérales
qui communiquoient de l’ intérieur du fourneau
dans les petites chambres conftruites autour
du murailiement. La vapeur qui arrivoit par ces
ouvertures fe dépofoit fur les parois des petites
chambres fous la forme pulvérulente , connue
dans le commerce fous le nom de fleur de foufe.
De dix mille quintaux de minerai que^ conte-
noit ordinairement ce fourneau, on retiroit au
moins cent dix quintaux de foufre, & au plus trois
cents, ce qui forme les j *0 au moins, & les
au plus : on perdoit donc les ou les f i ,
tant par la vaporifation que par la combuftion , en
fuppofant ce minerai auflî riche en foufre que
ceux de Sainbel& Cheffy.
Une portion du cuivre & du fer contenue dans
le minerai étoit fulfatifée j auflî avoit-on foin,
lorfque le grillage étoit terminé , de jeter le minerai
dans de grandes cuves pleines d’eau pour
faire diffoudre les fulfates de cuivre & de fer qui
avoient été formés pendant l’opération.
Le foufre obtenu étoit plus ou moins pur, fui-
vant que les pyrites l’étoient elles-mêmes. Lorsqu'elles
contenoient de l’arfenic qui fe vapori-
foit avec le foufre , ce métal le fouilloit & l’empêchoit
d’ être propre à plufieurs ufages , particuliérement
à la fabrication de la poudre. ^
On mettoit en queftion, en 1783, fi l’on
continueroit, dans le département des mines de
Schmoelnitz, l’ ufage de ce fourneau } on trou-
voit fon produit trop peu confidérable, ôc les
dépenfes qu’il exigeoit trop fortes.
Tout paroîti faire croire que, pour obtenir du
foufre, ce fourneau doit être plus avantageux que
le grillage en pyramides exécuté au Hartz & a
Cheffy : quant à la quantité de foufre obtenu, elle
eft un peu plus grande.
Mais lés pyrites grillées dans le departement de
Schmoelnitz font-elles aufli riches en foufre que
celles de Sainbel & Cheffy ? C ’eft une queftion
fur laquelle il nous feroit difficile de répondre,
n’ayant pas trouvé dans nos notes la quantité de
foufre qu’ elles contenoient.
En comparant les quantités de foufre obtenu
dans les trois méthodes appliquées aux pyrites de
cuivre , on voit que l’on obtient dans la première
Chimie. Tome VI,
0,14 , dans la fécondé c’eft 0,006, & dans la
troifième 0,011 & 0,030} & en fuppofant que
ces fulfures continffent 0,35 de foufre , il s’enfuit
que l’on retire dans la première opération tes
Ù Â , dans la fécondé les ,{3 , & dans la troi-
iieme les | | | & . r
Prouft annonce ( page 90 du fécond volume
du Journal de Pkyfique pour l’année 1801 ) que
l’on ne retire par la diftillation qu’une portion
du foufre contenu dans les pyrites , & que cette
portion ne s’élève pas à la moitié de fon poids :
il fuivroit de là que la quantité de foufre obtenu
par la diftillation employée en Saxe , en B -
hême, & c . , eft à peu près tout ce que les pyrites,
peuvent rendre en foufre , & que par les méthodes
du Hartz , de Çheffy & de Hongrie , on.
perd , pour la cômbuftiôn du minerai, plus des
neuf dixièmes du foufre que l’on pouvoit ob-
tenir.
Ainfi, quoique la méthodé hongroife foit préférable
à celle du Hartz pour obtenir du foufre
des pyrites, elle ne peut & elle ne doit être
employée qu'autant que l ’on fe propofe de griller
le minerai, 8c que le foufre que l’on retire n’eft
confidéré que comme un bénéfice obtenu par ce
mode de grillage.
Purification du foufre.
Le foufre que l ’on obtient par les deux premières
méthodes eft toujours impur } celui que l’on obtient
par la troifième, quoique plus pur, contient
encore des impuretés. Au Hartz, où 1 q foufre
provenant des grillages pyramidaux eft toujours
très-impur , on lui fait (unir deux opérations : là
première dans une chaudière de fer encaftrée dans
un fourneau de briques, afin que, par le repos
de maffe, pendant que le foufre eft liquide,
toutes les impuretés puiffent fe précipiter} le foufre
y ainfi purifié, fe diftille dans des efpèces de
cornues, afin de l’avoir fous un plus grand état de
pureté.
En Bohême, en Saxe, & c ., où les pyrites font
"diftiilées pour en féparer le foufre, on fe contente
de rediftiiler de nouveau, dans des cornues de
grès, lé foufe que l’on a obtenu.
Nous croyons inutile de revenir fur ces procédés
, que l’on a déjà fait connoîrre dans la partie
chimique de ce combuftible, & dont on peut
trouver de plus grands détails dans la fonte des
mines de Schluter.
Quant au foufre obtenu dans les fourneaux hongrois
, je n’ai pas appris, fur les lieux, qu’on le
purifiât.
SOUI ou SOI : extrait du füc de viande qu’on,
prépare au Japon 8c à la Chine : on le fait principalement
avec lès perdrix & le jambon} on y
mêle du fuc de champignons} & pour qu’il ne
fe décompofepas, on ajoute du muriate de loti de*