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fer, & qu’on peut défigner, avec M. Haüy, par
le nom de titane oxidé ferrifere.
■ Le titane oxidé eft très-répandu dans la nature;
on Ta rencontré en Hongrie, à Saint-Yriex- en
France, en Efpagne, en Allemagne, &c. &c.
Le ménakanite eft formé :
Gregor. Klaproth.
Oxide de titane................. 45 ...........4G 25
Oxide de fer................... .. 4 6 ........... 51 «co [
Oxide de manganèfe.. . . o . . . . . . 00,i f
Silice... . .................... .... o ........... 3>5°
C) 1 100,00
2°. Titane anatafe. C* eft le fchorl bleu de
Delifle, l'oéfoédrite de Sauffure 8c l'oifanite de
Delametherie.
La forme primitive eft un oélaèdre rectangulaire.
II a une pefanteur fpécifique de 3^8 5^71 -
Il eft éleCtrique par communication.
Il y en a de coloré en brun-noirâtre & en
bleu. '
Ce minerai a été trouvé à Vaiejam près d’Alle-
monc en Dauphiné. L’analyfe que j’en ai faite m'a
prouvé qu’îl étoit un véritable oxide de titane. IL
ne contient pas d’oxide de fer.
30. Titane (iliceo-calcaire , fph'ene 3 titanite rayonnante
en gouttière3 de Sauffure.
Il a une pefanteur fpécîfîaue de 3,1372.
Il eft fufible en vert-noiratre.
L ’oCtaèdre rhomboïdal eft fa forme primitive.
Il eft blanc-jaunâtre ou verdâtre, violâtre &
brunâtre.
Il eft formé :
Cordier. Klaproth.
Oxide de titane......... ......... 35.3 ■ .........46
Chaux.........................
........... 28 .
93.5 1 99
On lextrait ordinairement \e titane du fchorl
rouge, parce que c’eft, de tous les minéraux qui
contie nnent ce métal, celui qui eft le plus répandu.
On commence par le réduire en poudre fine 8c
le débarraffer, par des lavages, de toutes les
parties terreufes qui peuvent y être mêlées 3 la
mine de titane refte au; fond du vafe, tandis que
les parties terreufes fe foutiennent quelque temps
,en lufpenfiori. ■
■ On prend une partié. de titane & une 8c demie
de potaffe 5 on introduit le tout dans un creufet de
platine ou d’argent; on ajoure un peu d'eau & on
chauffe le mélange a la chaleur la plus forte qu’on
puiffe produire,. fans fondre l'argent ; l’on tient la
chaleur à ce point pendant vingt ou trente minutes
5 enfuite on retire le creufet du feu. Quand
il eft refroidi, on délaie la mafle dans l'eau
froide3. celle-ci n’agit que tiès-Ientement, parce
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que la matière fondue eft très-dure ; elle prend
une couleur verte : enfin, quand la mafle eft délayée
j on décante le liquidé & on le filtre; on
ajoute de nouvelle eau fur le réfidu jufqu’ à ce
qu'il foit complètement épuifé. La liqueur aqueule
dépofe fpontanément des oxides de titane de fer
& de manganèfe. Si l’on met dans la liqueur un
excès d’acide muriatique, on obtient un précipité
blanc,compofé d’oxide de titane & de fer; l’acide
retient de la filice, de l’alumine 2c des atomes
de manganèfe 8c de fer.
Quant à la partie infoluble dans l’eau du fchorl
qui a été fondu avec la potaffe, on la délaie dans
l’acide muriatique concentré j elle s’y diffout
bientôt. On avoit penfé que la folution n’étoit
compofée que d'oxide de fer & de titaneimais j’ai
obfervé que celui-ci n’ étoit diffous que parce
qu'il retenoit en combinaifon intime une certaine
quantité de potafte : en forte qu'il falloit
confidérer la diflolution comme du muriate de fer
& du muriate triple de titane 8t de potaffe. Si la
diflolution n'eft pas tranfparente, onia filtre & on
y verfe de l’acide oxalique, ainfi que M. Laugier
l’a preferit : celui-ci précipite le titane à l’état
d’exalatej on fait chauffer & on filtre; on lave le
précipité à l’eau bouillante : cet oxalate ne contient
qu’un atome d’oxide de fer; la prefque totalité
de ce dernier fe trouve dans la liqueur filtrée.
Pour le féparer de l’oxalate de titane qui refte en
diflolution dans l’excès d’acidè, on neutralife une
partie de ce dernier par l’ammoniaque. L’oxalate
qui fe dépofe paroît retenir du muriate d’ammoniaque
en combinaifon.
Lorfqu'on veut réduire l’oxide de titane, on
prend l’oxalate de titane ou fon oxide j on le mêle
avec de l’huile, de manière à en faire une pâte,
qu’on introduit dans un creufet de charbon ; 611
; placé celui-ci au milieu d'un creufet de terre
brafquée, & on expofe le tout à la chaleur la plus
élevée qu’on puiffe produire. Dans un travail fait
avec M. Hecht, nous avons obtenu, en opérant
de cette manière, une fubftance criftallifée en
aiguilles noirâtres, ayant le brillant métallique,
& une autre fubftance d’un rouge de cuivre, que
nous avons confidéfée comme étant le titane réduit.
M. Laugier, qui a fait de nouvelles expériences
fur le titane, penfe que la véritable couleur de ce
métal eft le jaune d’o r , parce qu’il a obtenu, dans
plufieurs réductions, une matière qui avoit cetté
couleur.
Le titane paroît être volatil à une haute température.
Comme on n’a pu l’obtenir en métal , on
n’a point déterminé quelle étoit fa pefanteur fpécifique.
On ne connoît qu’une feule combinaifon du
titane avec les combuftibles non métalliques; c’eft
le phofphure. M. Chennevix l’a obtenue du phosphate,
chauffé fortement avec le charbon & un
peu de borax.
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Ce phofphure eft blanc, grenu, caffant & fufible
au chalumeau.
L ’ a c i d e f u l f u r i q u e , l ’ a c i d e n i t r i q u e , l ’ a c i d e n i -
t r o - m u r i a t i q u e , 8 c c . , c o n v e r t i f f e n t l e titane e n
o x i d e b l a n c .
L’oxide de titane peut fe préparer en précipitant
une diflolution pure de muriate triple par
l’ammoniaque, & en expofant le précipité bien
édulcoré à Taétion de la chaleur. Il perd, par
cette opération, une certaine quantité d’ammoniaque
qui lui étoit combinée. On peut encore
préparer l’oxide en calcinant l’oxaiate de titane.
L'oxide.de titane eft blanc; quand.il eft chauffé
il paroît jaune, mais il perd cette couleur en fere-
froidiffanr.
Il eft infoluble ou prefqu’infoluble dans les
acides les plus énergiques.
Le charbon le réduit, ainfi que nous l’ avons dit,
en une fubftance rouge ou jaune d'or, qui paroît
être le métal. Il n’eft pas invraifemblable que la
matière noire brillante qu'on obtient avec la fubftance
rouge foit un carbure de titane.
L'oxide de titane 3 chauffé avec le borax, le colore
en jaune ; à une température plus élevée, il le
colore en bleu.
L'oxide de~titanè3 traité par l'hydrate de potaffe
, exige, pour fe fondre, une plus grande quantité
d'alcali que l'oxide qui contient du fer.
Quoi qu'il en foit, la combinaifon des deux corps
s'opérant, il en réfulte une fubftance blanche qui,
étant féparée par l’eau, fe partage en deux combinai
fons ; l’une qui fe diffout, qui eft très-alcaline j
l ’autre qui ne fe difloutpas,.& qui retient un peu
d’alcali. C ’eft avec cette dernière combinaifon
qu’on prépare tous les fels connus de titane:je me
fuis afl’uré que l ’oxide pur ne pouvoit jamais produire
de fels folubles avec les acides.
Le fulfate de titane eft incolore > il a une faveur
acide & aftringente ; il eft décompofé par l’eau en
fous-fulfate ; l hydrogène fulfuré ne le précipite
pas, fuivant Klaproth; l’ammoniaque le précipite:
il paroît qu'une portion de cet alcali fe combine
avec l'oxide précipité.
Le prufliate de potaffe le précipite en jaune-
orangé, fi toutefois la folution de titane ne. contient
pas de fer ; dans ce cas, le précipité eft vert.
La noix de galle le précipite en rouge-orangé.
Si la liqueur eft concentrée , tout fe prend en
mafle. ■
Le prufliate de potaffe & la noix de galle font
les meilleurs réaétifs qu’on puiffe employer pour
reconnoître le titane.
Le nitrate de titane eft foluble ; il fe comporte
comme le précédent avec les réa&ifs. On a dit
qu’il criftallifoit en tables hexagones. !
Levnuriate de titane eft jaunâtre; il a une faveur
très-aftringente. |
11 fe décompofé quand fa folution eft expofée à
une chaleur de foixante degrés, ainfi que M. Che-
vreul l'a obfervé. Ce chimifte s’eft même fervi de
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I cette propriété pour féparer la plus grande partie
I du fe r , du muriate de titane qui provenoit du
fchorl. §
Le muriate de titane devient rouge de rubis
quand on y plonge une lame d'étain; il devient
bleu par le contact d’une lime de zinc. Il paroît
que l’oxide de titane eft réduit pas ces métaux à
■ un degré d’oxidation inférieur à celui où ilexifte
dans le muriate.
Le muriate de titane eft décompofé par l’eau; il
fe comporte avec les autres réaétifs comme les
précédens.
Le phofphate 8c le carbonate de titane fe préparent
en verfantdu phofphate & du carbonate de
fonde ou de potaffe dans du muriate de titane. On
obtient des précipités blancs.
On ne connoît que l’oxalate parmiles fels que
l'oxide de titane eft fufceptible de former avec les
acides végétaux. On obtient’ ce- fel en précipitant
le muriate de titane par l’acide oxalique. Il
n’eft que très-peu foluble dans les acides.
Le titane n’a point été employé dans les arts à
l’étap de pureté ; feulement on s’eft fervi de plufieurs
de fes oxides natifs pour colorer des émaux
& des porcelaines; il donne des teintes brunes
qui feroient très-belles, fi l’on pouvoit toujours
les avoir uniformes.
TITANITE. (Voyci T i t a n e , a r t i c l e T i t a n e
S I L I C E O - C A L C A I R E . )
TITRE DE L’OR ET DE L’ARGENT. On
appelle titre le degré de pureté de l’or 8c de l’argent
; on le détermine par la coupellation & le départ.
( Voyej ces mots. )
TOMBAC BLANC. C ’eft un alliage de cuivre
8c d’arfenic : on y ajoute fouvent de l’étain ou du
zinc. Cet alliage fert à faire des boutons, des
miroirs, 8cc.
TOMELLINE : nom donné par M. Deyeux à la
partie colorante du fang. M. Deyeux prétend que
c’eft la tomelline qui donne au fang la propriété de
fe concréter uniformément dans la préparation de
boudin.
J TOPAZE ORIENTALE. C ’ e f t u n e v a r i é t é d e
t é l é f i e o u p l u t ô t d e c o r i n d o n . ( Voye£ T e l e s i e . )
T o p a z e proprement dite. Cette efpèce renferme
les topazes de Saxe, de Sibérie 8c du Bréfil ;
elle diffère de la topaze orientale en ce qu’elle
contient une quantité d'acide fluorique telle, que
M. Hatiy l’a retirée.de la ciaffe des pierres pour la
ranger dans celle des fels; il l’a no mm éefilice fluatée
alumineufe, & il y a réuni le minéral qu’on a appelé
| pyenitè. ( Voye£ ce mot. ) C ’eft M. Klaproth qui a
(découvert la vraie nature de la topaze. Pour y reconnoître
la préfence de l'acide fluorique, il faut