
nâtre, tirant fur le vert-olive , provenant de la
montagne de Gerfebach , entre Freyberg & Meif*
feu. M. Klaproth en a fait l’analyfe : il eft com-
pofé de 73 de filice ^ iy d’alumine, 2 de foude,
9 d'eau , & d’un peu de chaux & de fer.
2°. Le rétinite de Planitzen Saxe , dont la couleur
eft d’un gris-noirâtre tirant au vert-brun , &
qui forme, près de Planitz, une malle entière de
montagnes. M. Klaproth s’elt affûté qu’ il contient
59 de filice, 18 d’alumine , 4 de chaux , 3 & à
de fe r , & 3 de foude. Cette réfine renferme
une fubftanc'e noire, amorphe, charbonneufe que
M. Vauquelin a trouvée compofée de 50 de filice,
33 de carbone, 11 d’alumine, 6 de ter.
La troifième variété eft le rétinite du Cantal,
où on le trouve en bloc & en morceaux épars au
pied du Puy-Griou, qui fait partie de la montagne
du Cantal» il a une caflure luifante, quoique ra-
boteufe, & une couleur vert-olive. L’analyfe en
a été récemment faite par M. Bergmann, qui y
a trouvé 78 de filice, 3 d’alumine, 4 & 5 de chaux,
2 de fer, 3 de foude & 7 d’eau.
On ne fait rien de plus fur les rétinites, dont l’origine
, ou ignée ou aqueufe, eft regardée comme
très-in certaine par les minéralogiftes.
RETORTE. On a donné le nom de retorte ,
fynonyme de recourbé , à un vailfeau fait le plus
fouyent en verre fouflé, quelquefois en fe r , en
cuivre, en argent, en platine, en grés ou en porcelaine,
qui a la forme d’un cône terminé par un
col alongé, recourbé prefqu’à angle droit depuis
le premier rétréciffement. On diftingue dans
ce vailfeau le fond prefque fphérique » la panfe
ou la partie large très-peu conique, la voûte ou
partie fupérieure de la panfe, la gorge ou la partie
qui commence à fe rétrécir, & le col ou la
portion relferré , & fe terminant par une extrémité
plus ou moins étroite. C ’eft à caufe de cette
partie rétrécie , alongée comme une corne , .que
ce vafe prend plus fouvent le nom de cornue. On
conçoit que le volume , la grandeur & la matière
des retortes ou car'««« varient beaucoup fuivant les
ufages auxquelson lesdeftine. Elles font employées
pour les évaporations en vaiffeaux clos, aux dif-
tillations par le bain-marie ou à feu nu. ( Voye%
les articles CORNUE, APPAREILS , INSTRUMENS ,
V a is s e a u x . )
REVERBÈRE. Dénomination donnée aux fourneaux
dont la forme des parois arrondies & du
dôme circulaire réfléchit le calorique rayonnant
du combuftible allumé dans le centre vers le point
où eft placée la matière que l’on veut chauffer
plus ou moins fortement : c’eft à caufe de cela
qu’on dit le fourneau de reverbére , le feu de réverbère
, qu’on a fait aufli réverbérer , traiter au réverbère
, ùc. ( Voye1 L'article FOURNEAU. )
Il ne faut pas confondre ce genre de reverbére
avec les lampes dont la lumière eft réfléchie fur
tel ou tel point de l’efpace par des miroirs métal*
liques argentés, dont la courbure varie fuivant
le lieu qu’ on veut éclairer.
REVIVIFICATION, REVIVIFIER. Expref-
fion chimique, qui indique l’opération par laquelle
on réduit les oxides métalliques à l’état de métal.
Cette expreffion eft donc fynonyme des mots
Désoxidation & Réduction. ( Voye[ ces
mots. )
La revivification des oxides métalliques s’opère ,
foit par la chaleur feule, foit par la chaleur aidée
de l’aétion d’un combuftible ayant plus d’affinité
pour l’oxigène que l’oxide à réduire , foit enfin
par la voie humide à l’aide d’un corps qui enlève
aux métaux l’oxigène par fa plus grande affinité
avec le principe même au milieu des liquides
cù les oxides métalliques font en dilfolution.
Le premier mode de revivification 3 lieu pour
les oxides métalliques où l’oxigène eft le moins
adhérent, comme le manganèfe , le mercure ,
l’argent, For &' la platine.
Le fécond eft employé pour la plupart des oxides
métalliques qu’on réduit avec le charbon, les
huiles, lesgraiffes, les réfines, quelquefois même
avec d’autres métaux, comme l’oxide de mercure,
celui de plomb, & c ., par le fer.
Le troifième fert à précipiter en petits molécules
brillantes, métalliques, & même en pouffière
fine, l’o r , l’argent, le mercure, le cuivre , le
plomb , par le fer > lè cuivre pour les trois premières
j le fer pour le mercure , le cuivre & le
plomb. On dit plus habituellement le mot revivification
pour la défoxidation du mercure, & quelquefois
pour fa réparation du foufre qui lui eft combiné
dans la mine. C ’eft dans ce dernier cas qu’oa
dit mercure revivifié du cinnabre, &c.
On trouvera un grand nombre d’exemples de
ces diverfes revivifications aux articles Métal *
O xides métalliques, & à chacun des articles
qui concernent chacun des métaux en particulier.
RHODIUM. Nom de l’un des quatre métaux
nouvellement découverts dans le platine brut
& par lequel on a voulu exprimer la couleur rofe
qu'affe&ent toutes fes diffolutions dans les acides-
Il fe diffout en même tems que le platine dans
l’acide nitro-muriatique , mais il n’eft pas précir
pité comme lui par le muriate d’ammoniaque.
Auffi le retrouve-1-on dans l’eau-mère dont on a
précipité le feiammoniaco de platine > mais il faut
le féparer du palladium, qui refte comme lui en
dilfolution.
Le procédé pour la réparation de ces deux métaux
confifte à précipiter par une lame de fer tous
les métaux contenus dans la dilfolution , à le laver
avec de l’acide nitrique qui enlève le cuivre, le
plomb & le fer qui peuvent y relier, à les redif-
ioudre dans l’acide nitro-muriatique, & àverferdu
muriate d’ammoniaque pour précipiter les dernières
JF
portions du platine , puis à ajouter à la dilfolution
d’où l’on a féparé ce métal une dilfolution de
muriate de foude, qui s’unit en fel triple aux mu-
riates de rhodium & de Palladium. On évapore
à ficciré, & le réfidu eft enfuite traité par l’alcool
, qui redilfout le fel triple de palladium fans
agir fenfiblement fur le fel triple de rhodium.
On diffout dans de l’eau le fel triple de rhodium ,
& l'on précipite par la potalfe l ’oxide jaune de ce
métal, que Ion réduit enfuite par la chaleur & à
l’aide d’un peu d’huile.
Cet oxide jaune fe diffout facilement dans les
acides, & leur communique une couleur rofe très-
belle.
Le métal réduit par ce procédé a une couleur
grife > il eft fixe au feu & infufible.
Ses propriétés chimiques & phyfiques font encore
peu connues, parce qu’il ne fe trouve qu’en
très-petite quantité dans le platine brut, & qu’on
n’a pu s’en procurer affez jufqu’à préfent pour
l’examiner fous beaucoup de rapports. Mais les
feules propriétés qu’on y a découvertes & qui
viennent d'être indiquées, ont fuffi pour le recon-
noitre comme un métal particulier , & pour lui
donner un nom qui le caraétérife. ( Voyez l'article
Platine. )
RHOMBE. Forme d’un folide géométrique,
reprefentant un parallélipipède ayant deux angles
obtus & deux aigus. Cette forme, fe rencontre
dans beaucoup de criftaux qu’on nomme rhom-
beaux ou rhomboïdaux .Le rhomboïde diffère cependant
en ce qu’il a deux de fes côtés , ou fes quatre
cotes non parallèles. On emploie beaucoup de
mots en chimie depuis que l’art de décrire les
criftaux confifte à employer des termes exaéls de
la géométrie, & à ne plus invoquer, comme on
le faifoit autrefois, de prétendues reffemblances
de forme qui ne laiffoient aucune idée exaéle ,
ainfi que les criftaux en tombeaux , en pointe de
diamant, en barbes de plumes, en feuilles de
fougère, en table, &c. ( Voye£ les articles C ris t
a l l isa t io n , C ristau x , Forme cristalline.
)
RHUM. C ’eft l’efpèce d’eau-de-vie de fucre
fabriquée, dans les colonies , par la fermentation
des mélaffes & des gros fîrops, & par une première
diftillation de ces matières fermentées. Le
rhum eft au taffia ce que i’eau-de-vie de yin eft à
l’efprit-de-vin.
A mefure que le rhum vieillit, il fe colore , fe
brunit ; il prend , avec une odeur piquante, une
faveur âcre & defléchante , dont la nuance em-
pyreumatique huileufe fait dire, à ceux qui n’y
font point accoutumés , que cette liqueur fent le
vieux cuir. Quelques-uns ajoutent que cette faveur
eft fi reconnue dans le rhum, & fi caraété-
riftique , que pour imiter en Europe cette liqueur
coloniale , on la^Te féjourner du vieux cuir dans
Teau-de-vie. Mais cette affertion eft démentie par
beaucoup de perfonnes.
Le rhum eft devenu d’un ufage affez répandu
pour liqueur de table: on le boit après le repas.
On affure qu’il favorife la digeftion en donnant
du ton & de la force aux fibres de l’ eftomac. Cet
ufage a paffé de l'Amérique & de l’Afrique dans
les contrées européennes.
Lorfqu'on diftille le rhum pour en obtenir l’alcool,
il fe forme à la furface de la liqueur réfidue
une huile concrète, plus colorée, plus âcre, plus
denfe que celle qu’on obferve, dans le même cas,
fur le réfidu de l’eau-de-vie de vin.
Un des plus fréquens ufages du rhum en Europe
, c’ eft de fervir à la préparation du punch.
La faveur qu’il communique à cette liqueur compofée
, eft plus recherchée des amateurs, & leur
plaît bien davantage que celle de l’eau-de-vie de
vin.
RISIGAL, un des fynonymes du réalgar ou
réalgal. ( Voye£ les articles ARSENIC, ORPIMENT
& Sulfure d’A rsenic. )
ROB. Mot arabe appliqué par les chimiftes aux
fucs épaiffis de prefque tous les fruits, tels particuliérement
qu’à celui des grofeilles & à celui des
baies de fureau. On lesregardoit autrefois comme
des efpèces d’extraits muqueux à caufe de leur
vifcofité & de leur infolubilité dans l’alcool. On
fait aujourd’hui que ces fucs épaiffis de fruits qu’on
obtient en général, fous la forme de matières noires
, acides, plus ou moins fucrés ou acerbes,
font des mélanges d’acides , de mucilages , de
matières colorantes , qu’ ils diffèrent tous les uns
des autres , & que pour les bien connoître il
faudroit analyfer chacun d’eux en particulier.
(Voyelles mots EXTRAITS, MUQUEUX, SUCS DE
Plantes. )
ROCHE. Nom donné en minéralogie à toutes
les pierres mélangées, formées par l’agrégation
& l’agglutination de plufieurs autres pierres dures,
fouvent étincelantes, qu’on trouve dans les montagnes
d’ancienne formation , & oui conftituent
fouvent les rochers. Elles font tantôt en couches,
tantôt en filets , quelquefois en maffes dans les
terrains qui les contiennent. On en diftingue beaucoup
de variétés dépendantes de la nature diverfe
des pierres affociées dans lesmélanges, & on leur
donne des noms d’après ces pierres. Ainfi l’on dit
roche argileufe, roche convexe , roche amphibolique ,
roche micacée , rochepétrofiliceufe, roche quart^eufe ,
roche ferpentineufe roche talqueufe , &c. Le granit,
le porphyre, l'ophite ou ferpemin font des roches
feldfpathiques.
ROCOU. Le rocou ou roucou eft une pâte dure
& fèche, brunâtre en dehors, rouge en dedans,
en mottes d’un kilogramme ou d’un demik.lo-
G 2