
en même tems que le foufrc, puifqu'i! ne s'en eft
pas dégagé un atome à l'état gazeux.
Je ne pouvois m’affurer de la préfence de l’hy-
drogene dans le foufrc liquide .qu’en faifant une
analyfe exaâe des matières reliées dans le tube ,
puifque tous les élémens de ce produit s’ y trou-
voient; en conféquence, fur les 7a grammes de
fulfure de cuivre obtenus par la première expérience
j j'en pris 10. que je traitai à une douce
chaleur avec huit parties d’acide nitrique à 51 deg.,
étendu de huit parties d’eau. Lorsqu’il ne fe dégagea
plus(de gaz nitrique, je taillai dépofer la matière
non diffoute, je décantai la liqueur, je lavai
le réfidu & je le retrayai par l’acide nitrique :
celui-ci ne lui enleva rien.
' Le rélidu pefoit, après avoir été bien lavé 8c
féché, 1 g r .,3 15 il étoit léger 8c d’un noir bril-
lant._ Comme il étoit vraifemblable qu’il con-
tenoit du foufrc ( provenant de !a décompofition
flu fulfure de cuivre par l’acide nitrique) , je le
fis chauffer dans une petite cornue remplie d’acide
carbonique j il fe fubiima du foufrc, & il relia
0 gr.,34 d'une matière noire qui avoir toutes les
propriétés du charbon : celui-ci brûloir fans répandre
l’odeur d’acide fulfureux, 8c laiffoir une
trace de cuivre.
Cette expérience , répétée plulîeurs fois avec
des dofes différentes d’acide & d’eau , & variée
de différentes manières, a conliamment donné
lés mêmes réfultats ; cependant, avant de conclure
d'une manière définitive la proportion du
carbone, il falloir s’affurer que l’acide nitrique
ne bru’.it pas une portion de ce combuflibja ;
or , r'vfl ce dont je me fuis convaincu en faifant
p- : ’ gaz nitreux, qui fe dégagea de la diflp!
u; . r. du fulfure de cuivre dans l’eau de barite :
il n’y em pas de production de carbonate ; on
avoit difpefi: I appareil d'une telle, manière, que
les bouchons étoienr affez éloignés de l’acide nitrique
pour qu’ils ne fuffent pas attaqués.
1 De cette expérience ii fuit que.ies 10 grammes
ffe fulfure ayant donné o gr.,34 de chai bon, les 71
auraient donné z gr.,448. Cette quantité, provenant
de 17 grammes de foufrc liquide, indique
que 100 en contiennent 14,4.
Nous avons dit que le cuivre avoit augmenté
de 17 grammes, dont il y avoit z gr.,448 de charbon.
Voyons maintenant fi les 14 gr.,yyz reliant
font, avec le cuivre, dans le rapport de la com-
pofition du fulfure. J’ai trouvé que 100 de fulfure
de cuivre contenoient z i de foufrc; confé-
quemmem les y y grammes de cuivre mis en expérience
dévoient avoir abforbé pour leur fulfu-
ration 14 grammes 60 de foufrc; o r , dans l’expérience,
ils ont augmenté de I4,yyz. J’ai vérifié
cet accord en faifant l’analyfe du fulfure de
cuivre qui eft produit dans l’opération que je
Viens de décrire j enfin, j’ ai confirmé tous ces relui
tats de la manière la plus direéte & la plus Ample,
en faifant l’analyfe du fulfure de cuivre formé
dans l’expérience , où 4 grammes y de foufrc liquide
furent complètement décompofés par zo
grammes de cuivre ; j’ai vu que le poids du charbon
8c du foufrc féparés du cuivre repréfentoit
affez exactement celui du foufrc liquide décom-
pofé.
D’après ces faits, je conclus que lefoufre carburé
eft formé pour cent de :
Soufre......................................... 8y,y
Charbon.............. .......................
100,0 .
Le foufrc carburé a été découvert en 1796
par M. Lampadius. Ce chimifte foupçonna qu’il
étoit formé de foufrc 8c d’hydrogène j il l’avoit
obtenu en diftiilant des tourbes pyriteufes. Plu-
fieurs années après, MM. Clément & Déformés
obtinrent le même produit, en faifant paffer du
foufrc en vapeur fur du charbon fortement calciné ;
ils le regardèrent comme un compofé de foufrc
& de carbone. Depuis ces travaux, Bertholler
fils & Cluzel l’ont fournis à un nouvel examen :
le premier a penfé qu’il étoit formé de foufre 8c
d’hydrogène;Cluzel a cru que c’étoit un compofé
de foufrc, de carbone, d'hydrogène & d’azote.
Mais les expériences que j ’ai faites, 8c que j’ai
rapportées plus haut, démontrent qu’il eft une
fimple combinaifon de foufrc 8c de carbone , ainfi
que MM. Clément & Déformés l’avoient dit.
Le foufrc s’ unit au phofphore en des proportions
t! ès-variées, ainfi que Margraff, Pelletier
& M. Thénard l’ont prouvé. On peut opérer la
combinaifon de ces corps par différens moyens :
i° . En mettant les deux corps dans un matras
rempli d’eau aux deux tiers de fa capacité, &
en faifant chauffer doucement, le phofphore fe
fond par 1 e foufrc : on obferve, au moment où les
corps s'unifient, de petites bulles gazeufes à letir
furface. Si l’on examine l’eau furnageante, on
trouve qu’elle contient de l'hydrogène fulfure 8c
de l’acide phofphoreux ou phofphorique. M . Thénard
attiibue ce phénomène à la décompofition
d’une petite quantité d’eau. Lorfqu’on fait cette
opération dans un petit vaiffeau , 8c qu’on a
adapté à fa-tubulure un tube recourbé qui va s’eii-
gager fous une cloche pleine d’eau , on obtient du
gaz hydrogène fulfure.
z°. On prend un tube, fermé par une extrémité,
de dix centimètres de longueur 8c d’un »
deux centimètres de diamètre; on y introduit de
2 à 3 grammes de phofphore ; on fait fondre
enfuite on ajoute peu à peu le foufre qu’on veut
y combiner. On ne doit ajouter de nouveaux
morceaux de foufre que quand les premiers qu’on
a mis dans, le tube fe font combinés au phofphore.
La combinaifon eft annoncée par un petit bruit
fec. Si L’on mectoit avec le phofphore la totalité
du foufre, il fe produirait une détonation, plus
ou moins forte, Suivant la quantité des matières.
Dans cette opération, il y a dégagement de ga i
S O U
Etat du hydrogène fulfuré 8c un peu de phofphore d’aci- foufrc dans la nature.
difié. M. Thénard pente que ces produits proviennent
de l’eau que le pnofpore contenoit.
"Le foufre phofphoré eft plus volatil que le foufrc;
la fufibilîté diffère fuivant la proportion de phofphore
qu’ il contient : le compofé de z de phofphore
8c de 1 de foufre eft fufible à zo deg.
Le foufrc s’ unit à la plupart des métaux (vôÿcp
l’article SbleURE métallique ) ; il s’ unit aux
alcalis. ( Kôyry l'article Sulfure alc al in .)
Le foufre ne décotnpofe pas l ’eau, quelle que
foit la température à laquelle il fe trouve en contait:
avec ce liquide..
«Quand on le chauffe avec l’acide fulfurique
concentré, l’on obtient du gaz acide fulfureux :
celui-ci provient du foufre qui a été brûlé, 8c de la
portion diacide fulfurique qui a opéré cette com-
buftion.
Il eft réduit par l’acide nitrique 8c nitreux en
acide fulfurique.
Il fe combine à l’acide muriatique oxigéné fec,
8c forme un liquide rouge-orangé, très-odorant,
très-acide , qui a été découvert par Thomfon.
Quand on agite ce liquide avec l’eau, l’on obtient
du foufre qui fe précipite , de l’acide fulfurique 8c
de l’acide muriatique ; alors l’acide muriatique
oxigéné cède fon oxigène à une portion de foufre.
Le foufrc, mêlé au neuvième de fon poids de
nitrate de potaffe, forme le mélange qui eft employé
pour fabriquer l’acide fulfurique. ( Voye;,
pour le mode d’opérer la'combuftion, à la fin
du mot S o u d e , §. II.) Comme la théorie de la
formation de l’acide' fulfurique n’a été découverte
que dans ces derniers tems par MM. Clément 8c
Déformés, elle ne fe trouve point expofée au
mot A c i d e s u l f u r i q u e ; nous croyons qu’on
la verra ici avec plaifir.
. Lorfqu’on brûle le mélange dans un fouradoffé
à une chambre de plomb , il paffe dans celle-ci
du gaz acide fulfureux , du gaz nitreux: 8c de l’air
atmofphérique, qui' convertit promptement ce
dernier en acide nitreux; les gaz parvenus dans la
chambre y trouvent de l’eau ; alors l’acide nitreux
eft converti en gaz nitreux, l’oxigène qu’il
abandonne, fe porte fur le gaz fulfureux 8c le convertit
en acide fulfurique : il paraît que i’eau eft
abfolument néceffaire pour opérer cette conver-
fiou , car on a remarqué qu’éjle ne pouvoir s'effectuer
quand les gaz étoient parfaitement fecs;.
l’eau devient dans ce cas partie conftituante de
l’acide fulfurique liquide. Lorfque la quantité
d’eau n’eft pas grande, on obferve qu'il fe produit
des criftallifations blanches, étoilées, qui font
Une combinaifon d’acide fulfurique 8c de gaz nitreux
; lorfqu’on les met en contaéf avec l’eau,
elles s'y diffolvent, en.dégageant du calorique 8c
du gaz nitreux.
t e foufre eft très-répandu dans la nature. On
le trouve natif, criftallifé en odaèdres 8c en
aiguilles réunies en étoiles, en maffe amorphe 8c
enpouffière; tantôt il eft ifo lé, tantôt difieminé
dans des matières terreufes; il eft furtout abondamment
répandu dans les pays volcaniques. Il
parait que.ies feux fouterrains l'ont féparé de
plufieurs compofés dans lefquels il emroit, 8c que
le foufre, réduit en vapeurs par leur adion, s'eft
enluite condenfé en folide, 8c fuivant la rapidité
avec laquelle cette condenfation a eu lieu, 8c
fuivant la difpofition-de l’efpace où elle s’eft
opérée, les molécules fe font réunies en criftaui
plus ou moins réguliers, ou en maffes indéterminables.
Il exifte à Val, à Mazzara en Sicile, dans
des terrains de tranfport : c’eft principalement
dans ces endroits qu’on rencontre les beaux
échantillons de foufre criftallifé qui ornent les
collections de minéraux.
Le foufre fe trouve combiné avec beaucoup
de métaux. On peut citer les fulfures de fe r , de
cuivre, de mercure , de zinc, 8tc. II exifte également
combiné à l’hydrogène. Dans cet état, il
eft prefque toujours diffous dans les eaux , 8c
conilitue celles qu’on a appelées fulfureufes.
Le foufre à l’état d’acide fulfurique eft très-
répandu ; le fulfate de chaux en eft un exemple
remarquable.
Le foufre exifte dans les matières végétales 8c
animales : c’eft principalement dans les plantes
crucifères qu’on l’a rencontré à l’état combuf-
tible. M. Deyeux l’a également obfervé dans les
racines de patience 8c de cochléatia. Il exifte dans
l’albumine, les cheveux, la laine, 8cc.
Extraction du foufre.
Les procédés par lefquels on extrait le foufre des
matières qui le contiennent, varient un peu fuivant
l’état où ii s’y trouve. Quand il eft iimpiement
difféminé dans des matières pierreufes, comme i
la Solfatare près de Pouzzol en Italie, on fuit le*
•procédé que nous allons indiquer. On a des pots
de vingt pintes de capacité, dont l’ouverture eft
de la même largeur que le fond, mats qui font
renflés par le ventre ; on en met dix fur deux
rangées dans un fourneau à galère ; on enchâffe
les pots dans les deux*murs de la galère, de manière
que leur ventre déborde en dedans 8c et»
dehors, 8c qu’il y ait un intervalle de vingt à
vingt-deux pouces entre Iss deux rangées. Ot»
remplit les pots de mine réduite en morceaux de
la grofftur d’un oeuf ; on recouvre chaque pot
d’un couvercle de terre cuite, 8c on furmonte le
fout d’une voûte. On adapte, dans un trou pratiqué
dans la partie fupérieuredu pot 8c en dehors,
un tuyau de deux pouces de largeur 8c de quatorze
de longueur. Ce tuyau eft incliné * il va