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"dépouillé du principe amer qu’il retient' avec
force«
Au reftë, il eft à defirer que la médecine s’em-
preflTe de ré foudre cette queftion- par là voie de
l’expérience. Si elle obcenoit dès r-fultats conforme
s à ceux des médecins de Lyon , -ce feroit
alTurément une découverte utile pour l’humanité-.
Procédé pour extraire le fe l a bafe de chaux que con*
tient le quinquina jaune , communiqué en feptembre
1804 a M\ Fourcroy , par M. Defchamps , pharmacien
à Lyon*
Prenez quinquina jaune de bonne qualité , con-
çaffé & paffé au tamis de crin, douze livres (1).
Mettez-le dans une grande cruche à bec j ver-
fez par-defiii$ :
Eau pure froide, cinquante pintes.
L>iliez macérer pendant vingt-quatre heures ,
ayant foin de remuer plusieurs fois dans le jour j
décantez le lendemain matin, en faifmt couler au
travers d’un tamis de poil de chèvre très-ferré, la
liqueur qui aura dépofé toute la nuit j introduifez
cette première infufion & les fuivantes dans des
Vaiffeaux que vous tiendrez dans un endroit frais.
Verfez fur le marc que vous aurez bien égoutté :
Nouvelle eau froide , trente pintes.
Lai fiez auffi in fuie r vingt-quatre heures, en agitant
la matière comme ci-ckffus 5 décantez, & ver-
fez fur le marc bien égoutté :
Eau froide, vingt pintes.
En-total-j eau . ............ ico pintes.
Au bout de-douze heures de macération, exprimez
à la preffe, filtrez ces infufiors réunies > mettez
les évaporer dans une grande & large bafline,
eu d’ argent ou de cuivre étamé ; maintenez, pour
l'évaporation, une chaleur allez douce pour que
la liqueur n’approche pas-du degré d’ébullition.-
Lorfqu’elle fera diminuée- d’à peu près la moitié §
vérfez-la dans un va-fe oùvous-la lai fierez entièrement
refroidir j filtrez &? lavez, à plu fleurs eaux
prvfque froides, les fi-très charges du .dépôt-qui
fe-fera formé.c
Réunifiez ces lotions à ta liqueur filtrée^j dont
vous continuerez- l’évaporation dans un plus petit
vaiflèau-, jufqua la réduction de fix à fept pintes.
(ijl L e quinquina que j*ai employé jufqu.’ à préfent de pré-,
fer«jce,pour: en-tircr le te l, a été le jaune 5-. il nie l'a fourni
plusabpndammejy:, Sc il m'a offert moins 4e ’difficultés pour
fa purification , que le rouge èc le gris’ que j’ai aulE traités*
L a quantité, qu’il en,produit , peut, êcre.porfçe^ comnie :je
l ’ai dit’dans mon Mémoire fur les extraits, d’après un calcul
f f r i f t , à une once trois .gros par livre ,de quinquina jaune
employé. Ce réfultàt n’à jamais varié dans I'efpèçe dont-j’ai
laine .à M. l ourcroy l 'échantillon. -
L e poids du quinquina que j>e tr^içe eft.4u m0.ins de douze,
livççs, Çetçç quantité meuj-nit,^mo.ins1 -clè,,déch.eç.-qu’en
opérant fur une plu$ petite. dofq.iJl'es^çriftaUx d’aillenrs. font:
beaucoup plus prononcés & plus grçs. ( iyote de M . D e f-
champs , de Lyon.') - •
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Mettez à refroidir. Dans cet état filtrez de nouveau
i lavez le dépôt réfino-muqueux comme le*
précédent, jtifqu’à ce que les dernières portions
fourni fie nt très-peu de précipité par l ’addition du
carbonate; de potaffe.
Continuez!ces évaporations, filtrations &■ lotion?
, jufqu’.à ce que vous ayiez amené, toujours
par une douce chaleur, la liqueur à la confiftance1
demi-firupeufe.
Co.ilt z-la alors dans une terrine de grès (i) que
vous placerez dans un lieu frais, où vous la biffe-
j rez en repos pendant une quinzaine de jours.
Au bout de ce tems faites couler, par Vineli-
j naifon affez foutenue du vafe, la liqueur conden-
! fée, qui furnagera les criftaux qui fe feront for-
] mes j lavezdes avec fufiifante quantité d’eau froide,
j en les frottant légèrement avec une petite brode
j douce ou une barbe de plume, afin de les débar-
1 rafle r de l’extrait épais qui les entoure.
Cette lotion étant faite , détachez les criftaux,
! en enlevant le moins poflible la matière réfino-
! exrraCtive, fur laquelle ils font fou vent fixés dans
\ cette première criftallifation (2) 5 pilez ce fel, dif-
I folv<z-le en le triturant à plufieurs reprifes dans
j fuftifante quantité d’eau froide} filtre ces folu-
l tions, y compris la liqueur qui provient du lavage
j des criftaux j faites évaporer & rapprocher au
! point convenable pour la criftallifation (3).
j Cette première purification fournit des criftaux
| très-peu colorés , & beaucoup moins garnis de
j fubftances étrangères au fel.
j Si oaveut l’obtenir dans fon plus grand degré
1 de blancheur, on procède à une fécondé purifica-
] tion de la manière fuivante.
I Après 1 avoir lavé & détaché , faites-le diffou- I dre à froid, comme:cLdeftus 5 filtrez, arrofez le
| dépôt, tk faites réduire, par lence évaporation,
j au point qui convient.
j Le fel que vous obtiendrez, fera très-beau 8c * l 5
j ' '
] (1) Je préfère ,-pour ces criftallifâtions, les terrines plates
j à celles qui font de .forme conique. 1 ’ (2) Si on a eu foin de filtrer plufieurs fois la liqueur à
mi-fure qu’elle fe fera concentrée, toujours après l’avoir lailïs
refroidir, elle1 fe-trouvera tellement dcbarraiüe d e là partie
réfino-gommeufe ,■ que ,• dès - la première criifcalliiàtion , la
maiïç faline- fera de couleur rouffe à la v érité, mais elle fera
dégagée prefqu’en entier-,- même à fa b a f e d e -cette matière
que j’ai cherché le plus à fouftraire. ;
L a petite .portion de ce. fel que j ’ai eu le plaifir de remettre
à M. F ou rc roy, provient d’une feule & première criffallilal
tion j elle y a été amenée-comme je viens de-l’ indiquer. L ’in- ' j. fuikm mue. ibis., rédui te autvolume de fix à fept-pin tes , j’ai
1 foin., dans le cours de l’évaporation fubféquente, de la fil" '
\ trer froide.&c à trois -différentes reprifes. E n fuivant cette
| marche , il adhère à la croûte faline infiniment peu de m a - .
j tie rey ôc Textraélif qui la fumage, s’en lepare. avec la plus
5 grande facilité. 1 . (3) -Plus.j’avance;-dans la purification de mon fe lm o in s 4 je fais épaiifîr la liqueur. L e degré de "concentration doit 1 être, proportionné. à la .quantité d’extraétif ou de-macrcs«
1 réfïnô-muqueufe qu’elle aura retenue* :
| • Ce point n’eff pas facile à fa ifir.,
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parfaitement,pur : ces.criftaux font formés, comme
je l’ai dit dans mon premier Mémoire, de lames
tronquées à leur extrémité, Sr appliquées obliquement
les unes fur les autres. Je propose de le
nommer quinquinate calcaire.
J’ai obtenu plufieurs fois, dans la maffécriftal-
ijfé e , .une diirérente di,fp,pfition qui^m’a dbutant
plus frappé, qu’elle ne fe rencontre pas fouvent :
ce font des groupes parfaitement arrondis & réguliers
dans la divergence des lames qui les com
pofentj ils font pour ainfi dire ifoJés, & chacun
d’eux préfente-un fommec qui domine fur la fur
face plane des autres criftaux. Cette variation dans
les affemblages n’a eu lieu que dans les premières
criftallifations. Je ne l ’ai point encore obfervée
dans celles qui produifent le fel-purifié.
Le procédé que je viens d’indiquer ne fuffit
pas , comme on doit le penfer, pour retirer du
quinquina tout le f-:l qu'il eft dans le cas de fournir
: la liqueur épaiffe qui furnageoit la première
criftallifation , & qu’on aura mife à part, en contient
encore beaucoup. 11 s’agit, pour l’obtenir,
d’enlever le plus poflible à l’extraèlif les diux autres
matériaux immédiats du quinquina , qui s’op-
pofentla plus à la féparation de la fubftance faline,
la réfine & le muqueux , qu’on en -retire féparé-
msnt ou combinés enfemble.
Pour y parvenir, lorfque j’ai voulu m’affurer
de la manière, la plus précife de la quantité de ce
fel que 1 e quinquina jaune pouvoir contenir, tne
bornant toujours à me fervir de l’eau pour agent,
j ’ai traité à froid cet èxtraélif compofé, comme
je l’ai indiqué pour la purification du premier produit
5 & en multipliant les délaiemens, les fil-
tratioas & les évaporations, je fuis venu à bout
d’ifoler pour ainfi dire l’extra&if du quinquina,
qui, ainfi traité, neconferve prefque que la partie
muqueufe.
Lorfque la liqueur faline ainfi purifiée a refufé
de me fournir des criftaux, je l’ai réunie à celle
qui furnageoit le fel porté au dernier degré de
pureté, cité dans le premier article de ce procédé,
.Ce mélange -m’a fourni encore affez abondamment
j & en dernier réfultàt, la liqueur que
j’ai abandonnée, avoit encore une apparence affez
faline pour que je duffe compter pour quelque
chofe , dans ma récapitulation, ce qu’elle conte-
noit. Son examen ne m’a offert que dès produits
femblables à ceux que j’ai obtenus de la décompo-
fitio.n du fel criftallifé. La matière que j’en ai précipitée,
eft abfolument de même nature 5 elle n’eft
que plus colorée, en raifon de la partie réfino-
exfraèlive qu’elle a retenue.
Le moyen que je viens de préfenter, la manipulation
très-compliquée que j’ai tracée, offrent
beaucoup d’embarras, exigent beaucoup de tems
& de dépenfes qu’on pourroit fans doute éviter
en traitant cette écorce différemment. J’ai plu-
lïeurs fois penfé qu’en faifant moins d’infufions ,
de lotions, &c. j’obtiendrois une moindre quan-
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tité de ,fel, iheft. vrai, mais que cela ne'changeant
rien,à la- nature du produit, j’y trouverois plus
d’avantage.
Ayant en .premier lieu procédé pour l’analyfe ,
& defirant.que le moins poflible-de fel m’ échappât
, j’ ayois agi r-igoureufement, & «depuis je me
fuis fait .une habitude de manipuler ainfi.
Cependant je fuis fondé à croire qu’à l ’aide de
l’alcool o n abrégeroit beaucoup l’opération. Ce
fluide n’ayant aucune aâîon fur le fel calcaire du
quinquina} pourroit être employé de deux manièrf s
p.oyr enlever la réfine ,-qui forme ,1a .plus gramle
difficulté dans l’excraètion de cette fubftan.e faline
, foit en foumettant à l’alcool le quinquina en
nature avant de procéder à l’infufion aqueufe,
foit en expofant à fon aêlion la matière extra&ive
qui réfulte du rapprochement des premières infu-
nons.
QUINTAL : nom relatif aux poids & mefures,
par lequel on exprime la quantité de cent livres ,
quel que foit d ailleurs le rapport de ces livres
avec l’unité. Ainfi dans le nouveau & dernier fyf-
tème des poids & mefures, le quintal répondant à
cent k logrammes ou à plus de deux cenc quatre
livres anciennes, poids de marc, eft plus que
double de l'ancien $a//zte/qui comenoic cent livres
juftes.
Pour bien connoître un quintal far\s les différens
p3ys, il faut favoir exactement la valeur prefque
toujours variable de la livre.
Le mot quintal exprime aufli fouvent un poids
d’une feule pièce dont on fe fert dans les balances
les plus fortes pour pefer les marchandifes en
grande quantité.
Q uintal f ic tif . On eft fouvent obligé, dans
les analyfes exactes ou plutôt délicates, 8c qu’ on
ne peut faire qu’en petit à caufe du peu de matière
qu’on a , foit à caufe du prix de cette matière
précieufe par fa rareté , comme les mines
d'or-, d’argent, de platine, les métaux nouvellement
découverts, les diamans , les téléfies, quelques
pierres criftallifées , d’employer de petites
quantités de ces matières : dans ce cas on travaille
fur un quintal fictif ou fur une petite mafie qu’on
divife en cent parties , lefquelles peuvent être
fuppofées divifées en dixièmes ou même ea
centièmes. On doit cependant, autant qu’ il eft
poflible, fe procurer des poids qu’on puifle commodément
& fûrement divifer en parties décimales,
afin de bien connoître les proportions des
matières qu’on en fépare. On connoît très-bien
que quelque petites que foient ces parties centé-
nmales , elles repréfentent exactement les rapports
de quantité entr’elles comme fi l’on avoit agi fur
cent livres. Telle eft l’ idée fimple & exaCte du
quintalfiftif que l’on fuppofe dans les analyfes chimiques.
QUINTESSENCE : expreflion dont on fe fer-
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