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Bucholz.
Acide. ................................. 66»*
Solide.................................... • • •............ 26,8
, Eau..................... .................... ..........m 7»°
100,0
T ar tr ite de soude acide. On le prépare
en ajoutant un extes diacide tartareux au tartrite
de foude neutre.
Ce Tel criftallife en prifmes à fix pans; il a une
faveur acide & un peu amère.
il fe diflout dans neuf parties d’eau.
Bucholz.
Acide................................................. 79>3°
Soude........................................ fetyffl
Eau ................................ 3>*°
ico, 00
T ar tr it e de strontiane. On le prépare
en mêlant une folution de tartrite de potaffe avec
une folution de nitrate ou de muriate de ftron-
tiane.
Ce fel exige, pour fe diffoudre, trois cent vingt
parties d’eau : il criftallife en petites tables triangulaires
, dont les bords & les angles font aigus.
J’ai trouvé qu’il étoit compofé de :
Acide & eau............................................47M1
Strontiane............................ ..
100,06
T ar tr it e de z inc . Le zinc fe diflout dans
l’acide tartareux} il y a dégagement^ de gaz hydrogène,
lorfque l’acide eft neutralifé d’oxide de
zinc ; la plus grande partie du fel fe dépofe, parce
qu’ il eft peu foluble.
TAS D’ACIER : maffe d’acier dont la fur-
face eft polie , & fur laquelle on met des corps
durs, & particulièrement des métaux que l’on
veut battre au marteau. On voit la forme d’ un
tas d’ acier, figure 55 de la i fe. claffe, planche V.
TEINTURE ( Art de la ). L’art de la teinture
renferme l ’enfemble des procédés au moyen def-
quéls on combine des principes colorans à des
corps appelés étoffes.
Peu d'arts fontaufli étroitement liés à la chimie
que celui de la teinture : chacune de fes opérations
eft foumife aux lois de l’affinité , & s’il n’exiftoit
pas une attra&ion plus ou moins forte entre l’étoffe
& les principes colorans qu’ on veut y fixer,
il feroit impoflib'e de teindre : tout ce qu’on pour-
roit faire, feroit d’enduire la furface de l’étoffe
d’une couche de couleur, comme on le fait dans la
peinture ; mais cette couche en feroit bientôt détachée,
ou, fi elle y adhéroic un peu ferrement,
elle lui donneroit trop de roideur ou la'rendroit
T E I
trop groflière. 11 y a donc cette différence entre
les procédés de la teinture & ceux de la peinture,
que les premiers ont pour objet de combiner une
couleur à une étoffe , & la fécondé de revêtir une
furface quelconque d’une matière colorée qui n’a
aucune affinité pour elle, & qui n’y adhère que
mécaniquement.
Le but de la teinture eft de former ernre l ’étoffe
& la couleur, la combinaison la plus forte pof-
fible & la moins fufceptible d’être altérée par
l’aâion de la lumière, de l’eaü , des favons &
des acides, enfin de produire toutes les nuances
qu’on peut imaginer. L’on remplaceroit imparfaitement
Ces conditions, f i , dans tous les cas , l’ on
fe contentoit d’employer feulement l’étoffe & les
principes colorans , parce que l’affinité mutuelle
de ces corps n’eft pas toujours allez grande pour
former une combinaifon ftable ; & en fécond
lieu , le nombre des principes colorans connus
feroit loin de fuffire à toutes les nuances qu’on
voudroit obtenir. Mais, au moyen de corps intermédiaires
, on augmente l’affinité des étoffes
pour la matière colorante , & on forme des cou-
I leurs très-différentes avec le même principe colo-
î rant. Les teinturiers ont donné à ces corps intermédiaires
le nom de mordant 3parce qu’ils femblent
en effet faire mordre la couleur fur l’étoffe.
Avant de donner la defeription des procédés de
la teinture , il eft néceffaire de confidérer en particulier
les étoffes , les mordans & les matières
colorantes.
§. Ier. Des étoffes.
Les étoffes peuvent être rangées dans deux
cîaflès : les unes, d’origine végétale, ne contiennent
point d’azotes les autres , d’origine animale
, en contiennent une affez grande quantité.
Le chanvre, le lin, le coton , appartiennent à la
première claffej la foie, la laine, le crin, à la
fécondé.
Toutes les étoffes ne fe combinent pas également
bien aux principes colorans : celles de la
fécondé claffe ont pour ces principes une affinité
beaucoup plus forte que celle de la première,
& l’on a obfervé qu’ un moyen de faciliter la fixation
des couleurs lur les étoffes végétales, étoit
de les animalifer en quelque forte , en les imprégnant
d’une matière azotifée. Quoique le chanvre^
le lin & le coton foient regardés par les chimiftes
comme formés d’un même principe immédiat, le
ligneux, cependant ils préfentent de grandes différences
en teinture ,• le chanvre eft plus difficile
à teindre que le lin , & celui-ci plus que le coton.
On obferve des réfultars analogues avec la foie ,
le crin & la laine} la foie fe teint moins facilement
que la laine.
Le chanvre, le lin & le coton ne peuvent être
teints que quand ils ont été débarraffes des corps
étrangers qu’ils contiennent, On y parvient au
moyen
moyen du rouillage & du blanchiment. Le rouif-
fage a pour but de détacher de la tige du chanvre
& du lin les fibres ligneufes qui Us recouvrent,
& qui font appelées filaffe une fois qu’elles en ont
été réparées. Le blanchiment iert à détruire les
matières qui altèrent la blancheur des étoffes. On
ne fait point rouir le coton, par la rai l'on qu’il
eft formé de fibres qui fe réparent très-facilemènt
les unes des autres, & qui n’adhèrent fortement à
aucun corps étranger. Pour les détails concernant
les étoffes dont nous parlons, nous renvoyons
aux articles C h a n v r e , L i n , C o t o n , R o u i s s
a g e & B l a n c h i m e n t . 1
Quoique la foie & la laine puiifent être teintes
à la rigueur fans avoir été foumifes. à d^s opérations
préliminaires, cependant, avant dé le faire,
on décreufe la première & on paffe la laine dans
dés bains d’urine putréfaite, afin d’en féparer le
fuint. ( Voye^ S o i e , L a i n e & S u i n t . )
§. II. Des mordans.
Nous n’aurions rien à ajouter ici à l’article M o r d
a n t de ce Dictionnaire, fi, depuis l’ époque à laquelle
il a été rédigé, les corps dont il eft l’objet
n’avoient été examinés d’une manière particulière
par MM. Thénard & Roard.
On croyoit généralement, avant ces chimiftes,
que la bafe des fels employés comme mordans fe
combinoit feule à l ’étoffe ; que conléquemment,
lorfqu’on plongeoit du coton, de la laine, dans
des diffolutions d’alun , de muriate d’étain, par
exemple, l’alumine & l’oxide d’étain quittoient
leur acide pourfe combiner à l’étoffe ; mais il n’en
eft point ainfi. MM. Thénard & Roard ont démontré
le contraire. Nous allons préfenter un
extrait de leur travail.
tité d’alun qui repréfentoit, à 535 près, tout: celui
qui compofoit la diffolution à ciqq deg.
Analyse de l'alunage du coton & du fil. Le /COton
& Je fil purifiés font été alunés à tiède. Apres une
macération de deux jours dans'Ie bain d’alwn, ils
Qnt été lavés à l ’eau bouillante. On a ob/enu du
bain & des lavages la totalité de l’alun e/mployé.
Il fuit de ces expériences que l’alun «éprouve
pas de décompofition de la part des étoffes ; qu’il
s’y combine en nature; que cette cojïibinaifon fe
fait très-bien à froid, mais qu’à la température
de l’ébullition , elle ne peut s’opérer, au moins
quand l’alun eft en préfence d’une grande maffe
d’eau.
Lorfque les laines n’ont point été purifiées ou
que l'on teint dans des eaux qui contiennent du
carbonate de chaux, il y a/ conftamment une portion
d'alun de décompofae. Il fe produit alors,
i°. du fulfate très-acide /de potaffe ou d’ammoniaque,
fuivant que l’alujn contenoïtl’un ou l’autre
de ces alcalis , qui reftent en diffolution; ;2°. du
fulfate acidulé d’alumine & de potaffe, ou d’ammoniaque
; 5°. du fulfate de chaux; 40. quelquefois
de l’alumin^ pure. Les trois derniers produits,
fe dépofent.
B. De 1*acétate a alumine.
L’acétate- d’alumine fe combine en entier avec
la foie, la laine-, le coton & le lin ; mais l’acide
acétique n’étant pas forcément combiné , il arrive
que quand les étoffes font expofées à. l’air , il fe
dégage de l’ acide acétique, & il fe produit.de
l’acétate avec excès de bafe. Ce dernier fe réduit,
par l’aétion de l ’eau bouillante, en. acétate acide
qui le diffout, & en alumine qui refte en combinaifon
avec l’étoffe..
A. De l’alun.
Analyfe de l'alunage de la foie. Quatre-vingt-
quinze grammes de foie purifiée ont macéré pendant
fix j'ours dans quatre litres d’eau tenant cent
grammes d’alun en diffolution. La foie a été retirée
du liquide, égouttée fur le bain & lavée à
plufieurs reprifes. Le bain & les lavages évaporés
ont donné des èriftaux d’alun jufqu’ à la fin. La
foie alunée a été bouillie à plufieurs re prifes avec
foixante-douze litres dVau diftillée ; par ce traitement
elle a perdu tout fon mordant, & les lavages
évaporés ont donné une quantité d’alun qui, réunie
à celle obtenue du bain d’alunage | a rt préfemé,
à deux décigrammes près, les cent grammes d’a,un
employés.
■> Analyfe de £ alunage de la laine. De là laine purifiée
par l'acide muriatique très-foible de fon
carbonate de chaux , a été alunée à froid dans une
diffolution d’alun à cinq deg. Le bain d: alunage,
les lavages de la laine alunée, faits à !a température
de cent deg. centigr., ont donné une quan-
Chjmie. Tome WM
C. Du tartrite acidulé de potaffe.
De la laine purifiée , mife en digeflion dans une
folution de tartrite acidulé de potaffe pur, 3 été
enluite traitée par l’eau bouillante; celle-ci a enlevé
toute la matière qui s’étoit fixée à la laine.
On a retiré du bain du mordant les trois quarts du
tartrite acidulé employé ; .plus du tartrite neutre :
Us lavages de la laine ont donné un peu de tarante
acidulé & une combinaifon formée d’acide
tartareux & ’de laine; d’où il fuit que la laine dé-
compôfe la crème de tartre en lui enlevant fon
axcès d’acide.
Dans les ateliers de teinture on fait fouvent digérer
ou bouillir une partie de laine dans un bain
formé d’un quart de partie d’alun & d’un fei-
zième de crème de tartre. On pourroit croire que
la préfence de l’alun apporte quelque changement
dans la manière d’agir du tartrite acidulé; mais
MM. Thénard & Roard ont obfervé le contraire;
l’alun & l’ acide tartareûx fe combinent en
même temps à l’étoffe : ils fe font affurés que par