
tsefofeü par le nom de terre damnée-3 & qui", n’ étant
que les-parties fixes de matières composées dont
on ne vouloit recueillir que les parties volatiles-,
n’étaient cenfés contenir que des principes; peu
utilès'-à recueillir. Le nom-de rêfidus appliquée
des-matières reftées-après 1- évaporationde diverfes
diffblations, doit être pris dans une toute- autre
acception 3 puisqu'il appartient à de véritables produits
qju’on a-voulu obtenir féparés du liquide qui
les tenoit en diffolution & dans leur état de pureté.
Aufli. met-on autant de foin à les recueillit
& à les examiner j qu'on mettait d'indifférence autrefois
à s'occuper des réfidus des- diftillations.
Aurefte, malgré cette diftinétion utile, on doit
en général fa voir qu'il ne faut négliger aujourd'hui
aucun, réfidiv. quel: qu'il,foit , que fouvent.
les réfidus les plus réprouvés autre fois ..font ceux,
qui recèlent peut-être des vérités d’une haute1
importance;,. &î. qu'il y a toujours des: avantagea
à- retirer.de l’analyfe exaéte>de cfes corpsü
RESINES. On nommoit autrefois, réfutes des
matières . végétales jouiflant desb trois, propriétés
foivantes: i°. d'être combuftibles avec flamme*
à des températures.divetfes j 2°i de fe diftbudre
dansl'alcûolj 30. d’être indiffolubles dans l'eau,
: Cette définition annonçoitque losréfinesétoient
dés corps huileux; plus ou moins épaiffis , & ayant
des,rapports,dforigine avec, ce qu’on.nommoit au*-
trefois- des huiles ejfentielles. Les: découvertes*
gaines depuis. 1775 ont donnédes idées plus exa&es
$4 plus précités fur la nature & fur la formation
des refînes. L'influence de l'air, fur cette formation
»été mieux appréciée, étudiée avec plus de, foin,,
comme; on va; le voir par les détails dau& lefquels
je. vais e’ncren
. Qn fait pofirtvement qtte lès huiles volatiles
expaféesèà* l 'a i r . s‘épaiififlentf Si daviennent, des
réfines. il' fembiê donc- quirl: n'y ait d'autres,
différences entre hes. unes & les autres que =cet.
épaiffiflèmenc > & qu'il. puiffe fufftre-, pour dé,-
fibir ces dernières, de.les nommer des huiles, volatiles
épaijfies. Mais, cet expofé fimple ne donne
qu'une idéè.imparfaite de la.réfinification, c'eft-r
àtréire, detaconvetfion fie :ceshüil©sen réfim* IL
eft bien éróderir, à la- vérité , que les réfinesiriont
«Laaitre,origine que dçs -huiles volatiles,, qu/dies
commencent toujours par être eehes-ci; ÿ, mais, on
ne( voit pas dans.cette fimple; exprefljon d'un fait
la manière même dont Life paffe, la. caufe qutle
produit & la . véritable nature du réfuitat qu.’il
donne. Il faut approfondir davantage ce;phénomène
, fàvoir en quoi confifte- la réfmification, 8e
déterminer ce qui a lieu pendant la cpnverüon des
hu i Las. volati les ert réfine*.
M- Prouft, dans fa Diftertat-ion fus lexramphre,
©bfer ve que la- plupart des huiles; volatiles expo*
fées à. l'air fe fépa-r-ent ert- deux- fabffanees, une
acidec Si une réfine.. Il eft vraifômblable quels
jpreraiereft analogue, à*-1'acide'.bcnzoïque ( ou à
l'acide camphorique. Quant a la converfion en r/*
fine d'une portion de, l'huile volatile ,. le chimifte
dont je parle, l’attribue, ainfi que l'acidification;*
à l'abforptiom de l'oxigène il explique l'un 8C
: l’autre de ces changemens fimultanés en admettant
dans les huiles deux fubftances différentes; favoir 0
une- efpèce de radical .acidifiable & un autre radical
réfinifiable. Quoique cette ingénieufe théo-
: rie paroiffe fatisfaire aux. phénomènes ou plutôt
aux réfultats qu’on obtient de l’expofition des
■ huiles volatiles à l’air il s’en, faut de beaucoup
• qu* elle ffoit entièrement confirmée par l'expérience.
| En effet, l'obfervation prouve qu'en expofant des
| huiles volatiles au-contaél du gazoxigène , comme
I en les traitant par les corps qui peuvent leur four>*
j nir facilement ce principe, on les.-épaiilit,.on les
! rapproche des, réfines, & on-les acidifie-en partie j
j mais elle, ne prouve pas exactement que ces cham
| gemans- foient dus uniquement à TabfocptiGn de
i l'oxigène. On voit au: contraire par l’expofitibn
j de ces. hui les à l’air , qu’elles font plus difpofées. d
I y- perdre & à y verfer une portion de leur hydro-
[ gène;, qu'à en abforber véritablement de l'oxigène.
! Elles: forment peu à peu de l'eau qui fe raffemble
| même à- leur furfaee , ou* qui- tapifîent de; goutte^
! Jettes bien vifibles les parois/des cloches-oè l'on
I fait , cette expérience j & comme ces huiles s'é-
paifliffent en même tems, il- eft permis d'attribuer
leur réunification à la perte: de leur hydro^
gène plus qu'à l'abforption. de l'oxigène- Elles
| laiffent aufh exhaler en même; tems une portion
! de; leur carbone; car l'air dans lequel-elles ont
| féjoumé quelque tems fe trouve chargé d'uneplus
ou moins grande quantité, d’acide carbonique.
On peut cependant, & c’eft le paiitlfe plus fage
I jufqu a ce que les recherches,aient été poalTées
; plus , loin; fur cet objet , admettre en. même. tems,.
1 dans cette adion de l'air fur les huiles volatiiès,
| le double effet de la, perte d’hjrdrogène &.de l’ab-
forptionide l’oxigène;, en obfervant que le premier
de ces phénomènes-efî: beaucoup plus marqué
que. le» fécond. On; peut définir la réfînificadon
une.efpèce d’oxidation des huiles volatiles , due à
la.difloepacion d’une par de de leur hydrogène & à
l’abÊbrpcion«d’une petite partie d'ox^ène. On con)-
cevra. .trèsbien, par-là comment.ces huiles paffent
à; l’état jde réfîms, comment le corps réfineux fe
forme; dans lés végétaux, comment cette forrnav
tion-a lieu à. leur, extérieur » dans leurs écoule*
mens huileux volatils > dans leurs écorces, ou leurs
premières couches ligneufes fnrtout.
D ’après cette; théorie., on conçoit que la' réfine
eff à l'huile volatile,'-ce que le beurre végétal ou
la cire végétale.efcà l’huile, fixe. Il né refiera:plus
;qu?.à;déterminer le rapport qui exifte entre la;même
•huile volatiler& le camphre: d'où vient que.cer-
taiuesi elpèces de ce genre contiennent du cam--
.phre:, que d-aucrés; font plus difpofées à former
dedamêfine.ou.de. l.'aoide benzoïque , fi chacun de
-ces trois corps ^ le camphre -, la. réfine & l'acide
benzoïque» n’eft pas une modification particulière
■ des huiles volatiles, & -fi chacune de celles-ci ne
peut pas -paffer à l'un ou à l'autre de ces états par
une variation déterminée dans fes principes. Quoi
,,qiT.il ,en .-fo.it, il eff-facile de concevoir que la réfine
doit fe trouver dans tous les lieux ou fe ren- ;
contre l’huile volatile , & que tout.ce qui a été !
dit de celle-ci peut s'appliquer à la réfine par rap- |
-port a fon fiége.
So-uvenr la réfine fort molle ,& .en partie liquide j
fie la furfaee des végétaux. Quelquefois on en *
accélère l’écoLilement en faifanc des trous , des |
:incifions aux arbres qui font fnfceptibies d’en i
fournir , ainfi qu’on le pratique à tous les -arbres ;
nommés réfineux, aux pins, aux fapins, .aux mé-1
lè-zes., 8<:c. Elle .coule alats .fous ,1a forme d’un liquide
épais , vifqueux, trarvfparent, jaunâtre , ;
.fouvent peu odorant, qu’on recueille en quantité ;
plus ou imoins confidérable.
Souvent aufli la réfine refte dans l’intérieur des l
organes végétaux ou elle fe forme : elle y prend
une folidité.plus ou moins grande ; elle y devient;
féche & caiTante ; elle y. eft dépofée en efpèce de
lames ou de feuille ts minces, ou de furfaces ver-
niffées qu’on ne peut plus extraire par la pref-
fion ni par aucun moyen mécanique. Il arrive .cependant
quelquefois qu*après l'avoir a^pperçue &
diffinguée dans le tiffïi même des .matières végétales
folidès, par fon brillant, fon tiflu comme,
vitreux fa propriété caffante , .on la voit fe fé--
parer, à l'aide du frottement ou de La pereuffion ,
fouslafforme d'une poufiîère1 plus ou moins colorée
, devenant graffe & -onêlueufe par la pr. fïion
& la-pulvérifation , & ne fe confondant pas avec
la pouffière ligneufe ou la fécule fibreufe & lame
Heu fe qu'on obtient dans l'aétion du pilon ou
de la râpe fur :les :matières végétales -folides. Ce
fait s'obferve fouvent dans les opérations de pharmacie
& fie parfumerie ; mais il ne peut pas fuf-
fire aux chimiftes, & quelques précautions qu'ils
priffent, ils ne pourroient pas fe procurer ainfi,
ou une quantité de réfine affez abondante pour
leurs expériences , ou cette matière affez pure
pour leurs recherches.
Dans le cas de réfine fèche, contenue en très-
petit-s -fragmens ou en lames minces dans les matières
végétales ligneufes que je viens d’indiquer,
il y-a deux manières d’extraire & de fé parer cette
réfine d'avec les autres fubttances-végétales auxquelles
elle eft mêlée; l'une, qui n’eft pas ordinairement
employée dans cette vue, a lieu dans
les décodions que l'on fait fubir aux divers corps
végétaux félidés, aux racines , aux bois, aux
écorces, aux fruit-s , &c. La chaleur de l’eau
■ bouillante-ramollit & fond cette ré fine, qui fe fé-
pare & fe raffemble fouvent fous la forme de
égoutteshuileufes,- jaunes, rouges•& brunes à la
furfaee de l'eau, qui-errfuite, à mefure qu’elle
s’épaifiit ,fe condenfe &-fe durcit; fe précipite au
fond de ce liquide ; mais alors elle femêle Si le
confond avec l’ extraétif qui, deTon coté , devient
également indiffoluble Si félide -par l’aêtion de
l’oxigène at-mbfphérique. -L’autre procédé , le foui
pra tiqué en chimie pour extraire la réfine fèche fies
matières végétales qui la contiennent, confifte à
y appliquer un diffolvant approprié. C ’eft de l'alcool
qu’on emploie à-cet ufage : on le laiffe macérer
pendant plus ou -moins llong-tems fur les
fubftanees végétales auxquelles on veut enlever
la réfîne 3 8c que l’on a concafféesp.ulvérifées ou
coupées plus ou moins menues-auparavant : on le
fait quelquefois bouillir» enfuire on l'évipore u
-ficcité , de manière que la réfine refte pure Si fè-
•Ohe ; cependant elle eft mêlée de quelqu’autre
principe immédiat des végétaux. On L’en fépare à.
d’aide de la précipitation par l’eau.
La réfine y extraite fpontanément ou par l'art .
eft ou molle, coulante, vifqueufe , liquide , ou
fèche , caftante , d’un tiflu comme vitreux, d’un
grain fin, d’une tranfparence plus ou moins belle.
Sa couleur blanche , ou jaune-verdâtre quand elle
eft liquide, eft extrêmement variée dans fes divsr-
fes efpèces quand elle eft lèche & caffante ;ie plus
fouvent cependant elle eft d un jaune-citroné ou
ambré, d’un rouge rplus ou moins clair, d’un brun
plus ou moins rouge. On en trouve de rolée , de
■ brune, de verte, de rouge-foncée ;. mais alors elle
eft toujours opaque. Elle fe réduit facilement en
poudre , & celle-ci eft ôndtueufe, fe groupe par
lapereufiion.
Toutes les réfines-font un peu moins légères que
beau. Leur-pefanteur varie depuis 10,452 jufqu’à
12,289 j 'l’eau étant 10^000. La plupart n’ont -pas
de faveur, ou n’en ont qu’ une très-légère, & encore
quand on les mâche ^pendant quelque tems.
•Leur odeur eft prefque toujours foible , & ne devient
fenfible qu’à l’ aide d’un broiement long ou
d'une température forte. Prefque toujours les Refînes
ont un caraélère plus ou moins prononcé d’acidité.
Expofées à l'aélion foible du calorique ou
à une douce chaleur, elles fe ramolliftent, fe
fondent comme.de la cire & fans s'altérer. Chacune
d’elles demande une température particulière
pour être mife en fufion. En fe refroidiffant, elles
reprennent leur état concret. On fait que les réfines
ifélent & interceptent le paffage ’ du fluide
éle&rique, & qu'elles font elles-mêmes électriques
par le frottement.
Toute réfine en général, traitée au feu dans des
vaiffeaux fermés, donne de l'huile volatile en
quantité d'autant plus grande, que la réfine ëtoic
plus malle. C ’eft ainfi que la térébenthine & tous
les fucs rélîneux qui s'écoulent fpontanément des
arbres du genre pinus, fourniffent de très-grandes
proportions d’huile volatile ou d'effence. Ce qui
refte enfuire eft une matière réfineufe beaucoup
plus fèche qu'auparayant,-fouvent colorée, brune
ou noire. Si l’on pofilfe plus loin le feu, on en extrait
de l'eau, une liqueur acide , du gaz hydro-
gène carboné, du gaz acide carbonique , & il