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nir cette matière me faifoient préftlmer qu’elle
ne pou voit être de l’albumine ; car ces mêmes ,
moyens , employés.pour obtenir l’albumine dans
toute autre liqueur animale, la préfenteroient
Tous un état bien différent. J’ai voulu favoir fi je
pouvois comparer cette nouvelle fubflance au
gluten du froment : parmi leurs propriétés phy-
fiques, je n’ai point remarqué de différence bien
fenfible j leur couleur , leur odeur, leur faveur
étoient les mêmes 5 l’un & l’autre étoient élaf-
tîques , & avoient la propriété de coller aux
doigts : jufqu’ à un certain point leurs propriétés
chimiques étoient les mêmes 5 l’eau bouillante
donnoit de la confiftance aces matières} les acides
minéraux & les acides végétaux concentrés les
diffolvent, de même que les alcalis purs. Voici les
caraélères qui paroiffent diftinguer la fubftance de
la fynovie d'avec le gluten du froment : la matière
filandreufe de la fynovie fe diffout par l’agitation
dans l’eau froide j cette diffolution moufle
par l’agitation} les acid-s & l’alcool y forment
un précipité floconneux > foumife à l’aCtion du calorique
, elle donneune écume blanche & très-raré-
fiée. Toutes ces propriétés prouvent que cette
matière eft de l’albumine dans un état différent de
celui du fan g & du blanc d’oeuf.
S Y R
H réfulte de cette analyfe que 288 grains de
fynovie contiennent :
i° . D’albumine fous un état particulier. 34
1 °. D'albumine ordinaire..................... 15
3 °. De muriate de foude...................... 5
4*\ De carbonate de foude.................. 2.
50. De phofphate de chaux.........de 1 à 2
6°. D’e a u ..............................................* 32
Total................................ 288
»• Les expériences dont je viens de rendre
compte prouvent que la fynovie eft une humeur
d’une nature particulière } qu’ elle contient de
l’albumine fous deux états, dont les caractères ,
pouretre développés, demandent un examen plus
luivi , & dont je me propofe aufli de Cuivre les
altérations que peut éprouver la fynovie dans différentes
maladies. »
SYNTHÈSE. C ’eft l’opération par laquelle on
unit les corps pour en faire des combinaifons
chimiques.
SYPHON. ( Voye^ Siphon.)
SYROP. ( Voyei Sir op . )
T A B
T a BASHEER ou TABAGIR : concrétion qui
fe trouve dans les noeuds du bambou. M. Macie
eft le premier chimifte qui en ait fait l’examen} il
a vu qu’elle étoit formée de filice. M. Fourcroy
& moi, qui l'avons examinée enfuite, y avons
reconnu de plus l’exiftence d’une petite quantité
de potaffe.
Le tabasheer eft fous la forme de petits morceaux
irréguliers, tantôt blancs, tantôt jaunâtres
ou reffemblant à la terre végétale fèche. Le tabaf-
heer jaune eft très-friable, & devient hydrophane
quand on le plonge dans l’eau } le blanc eft fouv^nt
plus folide que le jaune, & devient à peine hydrophane
; il paroït que celui qui eft dans ce cas, a
été expofé au feu par les habitans du pays où
croiffentles bambous. Le tabasheer coloré en jaune
ou en brun acquiert les mêmes propriétés que le
blanc, lorfqu’il a été calciné avec le contaCt de
l ’air. La matière végétale qui le çoloroit fe
charbonne , SI enfuite fe détruit tout-à-fait.
Il a une pefanteur fpécifique de 2,17.
Le tabasheer eft phqfphorefcent par la chaleur:
fi, après qu’il a été chauffé, on l'expofede nouveau
au feu, il ne jouit plus de cette propriété , mais
il la recouvre par une expofition à l’air de deux ou
trois mois.
Il ne Ce diflout pas dans les acides, hors le
fluorique & le phofphorique, & le boracique
fondu.
11 fe diffout dans la potaffe & la foude, non-
feulement dans celles qui font fèches &. liquéfiées
par le feu , mais’encore dans la (olution aqueufe
de ces bafes.Laliqueurqu’on en obtient, préfente,
lorfqu’ on l’évapore ou qu’on la traite par les
acides, toutes les propriétés de la liqueur des
cailloux.
L’épiderme du bambou contient beaucoup de
filice, ainfi que MM. Macie & Davy l’ont obfervé.
D’après cela, il tft facile de concevoir comment
il peut arriver que, dans certaines circonftances ,
cette terre s’accumule dans les noeuds de la plante
& y produife des concrétions de tabasheer. Un
fait très-remarquable eft le fuivant : un bambou
qui étoit cultivé dans une ferre chauoe à Iflington,
près de Londres, fut coupé en pleine végétation}
comme fa tige faifoit entendre un bruit affez fort
lorfqu’on l’agitoit, on crut qu’elle pouvoir contenir
du tabasheer. M. Banks l’ayant fendue, trouva
une concrétion d’un brun-noir qui étinceloit fous
le briquet, & qui reffembloit parfaitement à des
cailloux colorés par l’oxide de fer noir..
TALC. Les minéralogiftes ne font pas d’accord
fur les minéraux auxquels < n doit donner le nom
de talc. M. Werner & M. Brongniard rangent
dans cette efpèce des minéraux qui ont une certaine
on&uofité au toucher, qui biffent des taches
de blanc-nacré lorfqiron les frotte fur une étoffe,
qui font formés de fibres ou de lames non élafti-
ques, lefqueiles fe féparent par l'aCtion du feu du
chalumeau , fe bourfouflent & fe fondent en
email blanc à leur extrémité.
A ces caractères il faut ajouter que le talc élec-
trife la réfine vitreufement, que fa forme primitive
eft un prifme droit rhomboïdal , dont les bafes
ont leurs angles de 120 & de 60, & que fa pefanteur
fpécifique eft de 2,58 à 2,87.
Les couleurs du talc font peu variées : les plus
ordinaires font le blanc, le vert-pomme & lô
jaunâtre.
M. Brongniard compte deux variétés de talc :
: °. le talc laminaire (Haüy) , ( talc de Venife ). dont
les lames très-^tendres font très-flexibles. D’apiès
mon analyfe , il eft formé de :
Silice........................................................ .. 61
Magnéfie...................... . ........................... 27
Alumine..................................................... i 3e
Oxide de fer.............................................. 3,5
Eau........................................ ..................... 6
100,0
20. Le talc endurci (Brochant). On le trouve en
maffes plus ou moins confidérables dans les terrains
primitifs. Il paroït que c’eft à cette variété qu’on
doit rapporter le minéral qu’on nomme vulgairement
en France craie de Briançon, & que
M. Haüy a nommé talc écailleux.
M. Haüy compte pltifieurs autres variétés de
talc , telles que, i°. le talc granuleux ( talc terreux
de Brochant) ( nacrite de Brongniard).
L’analyfe que j’en ai faite m’a donné :
Silice... ................................................ 50
A lum in e ...,.......................................... 2 6
Potaffe...................................................... i7 j j
Oxide de fer............................................ y
Chaux.......................................................
Un peu d’acide muriatique.
100,0
2°. Le talc glaphique ( pierre de lard) {bildjlcin ,
Broch,),