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foi»; employer, pour en faire connoître les rê-
fultats & pour en répandre la manipulation, des
moyens plus actifs de communication & de put
blication que ceux qui ont été jufqu’aujourd’hui
mis en ufage : il faut ne jamais oublier que les
habitudes anciennes & la routine aveugle font des
ennemis de toute amélioration, & furtout des
innovations qu’on ne fauroit combattre & vaincre
qu’avec une confiance à l’épreuve de tous les
ûbflacles.
; RUBACELLE ou RUBICELLE. On a nommé
ainfi les topazes du Bréfil, auxquelles on a donné
la couleur rouge qu’elles n’ont pas toujours, en
les chauffant fortement, & qui portent vulgairement
le nom de rubis du Bréfil.
RU BASSES, Nom que l’on adonné aux criflaux
de quartz colorés par le procédé, fuivant : on fait
rougir ces criflaux , & on les jette en cet état dans
une diffolucion métallique* où ilis ^prennent une
couleur .rouge. On peut les colorer.de différentes
manières en changeant de diffolutipns.
RUBICELLE. ( Voyei R u jbac elle, ) ..
RUB1NE D’ANTIMOINE. Lès alchimifles ont
nommé a in fi un oxide d’antimoine fulfiiré^ fondu
& coloré en un rouge affez brillant pour fe rapprocher,
de la couleur du rubis,. (Voye$ les articles,
A n t im o in e * O x id e d’a n t im o in e b Su l fu r e
d ’a n t im o in e ,.) .
RUBIS. Nom donné primitivement à la plus-
eflimée des pierres précieufes ou gemmes dites
orientales, à ca'ufe de fa belle couleur d’un rouge-
v if ; il a été prodigué enfuite à beaucoup d’autres
fubflances d’une nature très .-différente, &
qui n’avoit d’autre analogie avec le rubis , qu’une
couleur plus ou moins tirant fur le rouge. C’efi ainfi
que l’on appelle rubis fpinslle une pierre d’un beau
rouge à la vérité, & qui même a du prix pour les
lapidaires lorfque fon poids paffe quatre carats , mais
qui a une criflallifation toute différente de celle
qu’affeéle le rubis oriental. C’eft bien plus improprement
encore que l’on a nommé rubis du Bréfil la
topaze rouge , rubis de Bohême le quartz d’un rouge
de rofe , rubis de Barbarie le grenat, rubis de roche
un autre grenat, rubis faux la chaux fluatée rouge,
& enfin rubis de foufre les criflaux rouges d’arfeniç
fulfuré.
. Aujourd’hui toutes ces exprefïions inexactes. &
fujètes à erreur ont difparu dans les Traités de minéralogie,
& le mot rubis lui-même n’y efl plus employé
que d’une manière fecondaire ou feulement
comme fynonyme.
. En comparant les deux pierres auxquelles le nom
de rubis étoit plus réellement applicable, M. Haüy
a bientôt reconnu qu’ elles étoient tellement diffé-
rÊUteSipar leur criflallifation, qu’il ne pouvoir y
R U M
avoir entr’elles aucun point de rapprochement
pour la claffiîication. Le rubis fpinelle a pour forme
primitive & ordinaire l’octaèdre régulier, tandis
que le rubis oriental, ainfi que les autres pierres
orientales, préfente conilamment un rhomboïde.
D’après ces confidérations tirées de la forme,
M. Haüy a cru devoir faire de ces deux pierres
deux efpèces diftinètes : il a nommé l’une de ces
efpèces fpinelle, & l’autre téléfie ; il a compris dans
cétte dernière le rubis & les autres pierres orientales}
favoir : le faphir & la topaze. La première
efpèce renferme le rubis fpinelle & le pléonafle, &
les variétés nommées rubis écarlate, rubis balais,
rubis rubicelle, & le rubis noirâtre.
Les fpinelles fe rencontrent, comme la téléfie,
dans le fable des torrens & des rivières : ceux de
Ceilan n’ ont pas d’autre gifleraient. Les fpinelles
qui viennent de l’ Inde font renfermés dans une
gangue de chaux carbonatée, mélée de mica rouge,
dé fer fulfuré & de chaux phofphatéé, ou dans
une efpèce de feldfpath fernblable à Eadu'.aire. La
couleur des fpinelles réfîfle à l’aétion du chalumeau.
... M. Vauquelin a prouvé que la couleur du fpi-
nëlle étoit due à la préfence, dé l’ acide chromique.
Il efl compofé , d’après ce favant chimifle, d’alumine
, 82 $ d’acide chromique , 6 5 de magnéfie,
9.
Pour les. détails fur le rubis dit oriental, voyez le
mot T élésie.
Rubis arsenical. Ce nom a été donné autrefois,
par les chimifles à du ré.algar rouge , qui acquiert,
par la fonte & le refroidiffemenc, une
tranfparence & une couleur à peu près femblables
à celle du rubis. Cette reffemblance efl trop éloignée
cependant pour qu’ on ait conferve cette
fauffe dénomination.
Rubis de soufre. On appeloit ainfi autrefois
la combinaifon du foufre & d’une huile fixe cpé,--
rée par la chaleur, & qui prend une aff.-z belle
couleur rouge: pour qu’on l’ait comparée à celle
du rubis. ( Voyeç les articles Huile FIXE 6*
Soufre. )
Le nom de rubis de foufre a été donné en minéralogie
aux criflaux rouges d’arfenic fulfuré.
Rubis oriental ou Rubis d’ orient : ancien
nom de la belle pierre rouge que M. Haüy nomme
aujourd’hui .téU fie rouge, & que quelques minéra-
logiftes rangent parmi les corindons. ( Voyeç Varticle
Rubis. )
RUM : l’une des manières d’écrire le nom de
l’efpèce d’alcool qu’on obtient des melaffes fermentées
& diflillées. Nous en avons parlé au mot
Rhum.
SABLE.
S A B
S a BLE. Le Jdble eft un amas de petites parcelles
de pierre quartzeufe ou filiêeufe : le plus fouvent
il eft le produit de la fraâure de l’efpéce de pierre
dure & grenue qu'on connoît fous le nom de grès.
Il paroîc que ces parcelles dures font originairement
des criftaux réguliers ou des polyèdres déterminés,
telles que des pyramides hexaèdres ou
àlix faces réunies bafe à bafe, ou même des pyramides
féparées par des prifmes à fix pans intermédiaires,
& qui, frottées par les eaux dans lef-
quèlles elles roulent, perdent leurs angles & leurs
bords faillans, de manière à s'arrondir plus ou
moins, & à gliffer les unes fur les autres.
Non-feulement 1 e fable diffère par la groffeur &
la.mobilité de fes particules quartzeufes, il varie
encore par fa pureté ou fon impureté, & celles-ci
tiennent, foit à la pierre d'où provient le fable,
foit aux diverfes matières avec lefquelles il eft
mêlé dans les eaux, telles que des oxides de fer
noir, jaune, rouge & brun; des fragmens de ma
tières calcaires, fouvent de carbonate de chaux à
l'état de fpath ou de marbre , des portions d'argile
ou de marne. Ces divers mélanges donnent les
fables jaune, gris, noir, rouge , gras, ou le c , ef-
fervefcent ou non effervefcent, Se fuivant ces di-
verfités le fable prend différens caractères qui le
rendent fufceptible de fervir à différens ufages,
comme à la verrerie, aux horloges en Tablier, au
nétoyage des vafes, au poli ou à l’ufer des fur-
faces dures, à la formation des moules pour couler
le cuivre jaune, &c. &c.
On avoir été autrefois jufqu’au point de diftin*
guer des fables entièrement calcaires, parce (ju’ on
donnoit le nom de fable À tout débris de pierres
ou à toute pierre réduite en grains & en pouf-
iîèré : telle étoit la manière de voir de Macquer.
( Voye-ç r article S a b l e de fon Diliionnaire de chimie.
) Mais on a borné enfin la dénomination de
fable au quartz en grains ou en poudre , & on fe
contente d'y reconnoître des mélanges plus ou
moins variés; aufli M. Haüy, dans fa Minéralogie ,
décrit le fable fous les noms de quarts^ hyalin aré-
nacé. Deborn l’avoit nommé quarts grenu, & Dau-
benton quarts en grains détachés. M. Haüyendif*
tingue deux variétés : l’une, qu’il nomme quarts^
hyalin arcnacé mobile ou fable mouvant ,* il eft en
grains fins , arrondis ; fufceptibles de voltiger
au gré du vent : l'autre eft le quarts; hyalin aré-
nacè anguleux-, le gravier ou gros-fable fi\ eft en
grains groffiers , irréguliers, anguleux, peu arrondis.
S a b l e a u -r i e è r e .-II y a p lu f i e u r s fables d e f l e u v
e s o u d e r i v i è r e s - ( J ü t r o u l e n t o u c o n t i e n n e n t d e s !
Ch im ie . Tomé V I .
parcelles d'or plus ou moins abondantes ; tels font
ceux da P ô, du Rhin, du Rhône, de l 'Arriége, & c.
en France : tels font furtout ceux des rivières du
Pérou & du Mexique. Il eft évident que l'or de
ces fables provient des montagnes plus ou moins
chargées de ce métal, qui, comme on fait, eft
prenne toujours à l'état natif dans fa gangue. Il
paroît que les fleuves d'Afrique font affez chargés
de fable aurifère, & que les morceaux d'or qu'ils
contiennent, font affez. gros & affez purs pour que
les naturels le retirent immédigte.ment & le. travaillent
facilement, c'eft- à-dire , le courbent,
l'aminciffent & le tournent en différens fens.
J'ai décrit à l'article O r p a i l l e u r s l'art d ' e x traire
l'or des fables de rivière , comme il e f t pratiqué
dans différens pays. J'ai parlé de l’or contenu
dans les fables à l'article de ce métal. J’ajouterai
cependant i c i , fur ces matières naturelles ,
quelques détails intéteffans, tirés du Traité de minéralogie
de M. Brongniart.
« L'o r, dit ce minéralogifte-, eft très-commun
dans les terrains d'?.lluvion. C'eft fa fécondé manière
d'être dans la nature. On le trouve difféminé
fous forme de paillettes dans les fables filiceux,
argileux & ferrugineux qui forment certaines plaines,
& dans 1 e fable d'un grand nombre de rivières.
Les paillettes fe réunifient en plus grande
quantité dans les angles rentrans dés rivières : on
les trouve aufli plus abondamment dans le tems
des baffes eaux, & furtout après les orages qui ont
fait groffir momentanément les torrens & les rivières
, que dans tout autre moment.
» On a cru que l’ or qu’on trouve dans le lit des
rivières, avoir été arraché par les eaux aux filons
Si aux roches primitives que traverfent ces cou-
rans. On a même cherché de remonter à la fource
des ruifféaux aurifères, dans l'efpérance d'arriver
au gîte de ce métal précieux ; mais il paroît qu'on
s'étoit formé une fauffe opinion fur l'origine de
ces fables aurifères. L'orque i'on y trouve, appartient
aux terrains lavés par les eaux des rivières
qui les traverfent. Cette opinion, étnife d’abord
par Delius, enfuite par Deborn , Robilant, Bal-
b o , & c ., eft fondée fur plufieurs obfervations.
i° . Le fol de ces plaines contient fouvent, à une
certaine profondeur 8r dans plufieurs p o in tsde s
paillettes d'or que l'on peut en féparer par le lavage
; i* . le lit des rivières & des ruifféaux aurifères
contient plus d'or après les orages1 tombés
fur les plainès que parcourent ces ruifféaux , que
dans toute autre circonflance ; Sfi il arrive prefque
toujours qu'on ne trouve de For, dans 1 e fable des
rivières, que dans un efpace très-circonfcrit. En
remontant cesrivi^ ;s , leur fable ne contient plus