
peut encore, à l’aide d’un alcali, réparer l’ oxide
.de manganèfe de l’acide fuccinique auquel il eft
combiné.
12°. Le prufliate triple de potafle eft employé
en dilTolution pour reconnoître la préfence du fer
combiné dans les eaux ou dans toutes les liqueurs
ou dilTolu lions quelconques qui en contiennent.
On le prend , en criftaux tranfparens, teints d’une
nuance jaune. 11 contient l’acide pruffique uni à
la potalle & à l’oxide de fer au minimum y mais
pn ne peut l’employer, comme on le croyoit autrefois,
pour déterminer les proportions de ce
métal, à caufe du fer que ce réactif contient, &
qu’on ajoute au fer des diflolutions, en quantité
Couvent plus confidérable que celui dont on cherche
à déterminer les proportions.
Le prufliate triplelde potafle eft le meilleur réacr
pif connu pour annoncer la préfence du cuivre par
le.précipité rouge-marron qu'il forme dans les
diflolutions où ce métal eft contenu. On l’emploie
également pour reconnoître l’exiftence du zinc &
du manganèfe s mais dans aucun cas il ne peut fer-
yir à déterminer les quantités de ces métaux , par
les motifs ci-deflîis expofés.
13Qr On emploie avec grand avantage l’eau
chargée de gaz hydrogène fulfuré pour précipiter
plufieurs Tels métalliques, notamment les diflolu-
tions d'argent, de plomb, de cuivre 8c d'antimoine
, &c. Celles de nickel & de cobalt ne font
point précipitées par ce réaüif3 furtout Iorfqr’elles
contiennent un excès d’acide. Les couleurs différentes
qu’arFeébnt les précipités occafionnés par ce
réactif, fuffifeut à un oeil exercé pour reconnoître
les métaux fur lefquels il exerce ion aétion.
On fubftitue à l ’hydrogène fulfuré liquide ,
l’hydrofulfure d'ammoniaque 8c autres hydrolul-
fures alcalins pour précipites les diflolutions métalliques
fur lefquelles ce premier réaâif n’a aucune
aéUpn précipitante.
Des réactifs métalliques.
On emploie plufieurs métaux dans leur état métallique,
comme des efpè,ces de réactifs. ,
Le zinc fert à précipiter plufieurs métaux de
leurs diflolutions dans les acides. C ’eft celui qui,
mis en contact avec le cuivre & quelques autres
matières métalliques, excite le plus d'électricité :
qo s’en fert pour la formation de la pile de .Volta,
& il produit facilement tous les'effets galvaniques.
Le fer eft un des p'us utiles pour réparer les
métaux de leurs diflolutions, furtout le cuivre
qu’il fait dépofer au moment du cont-aÇt, fous Ja
forme piétanique & brillante. On s’en fert en
grand dans les mines 8c dans les ateliers minéra-
Urrgiqpespour -obtenir le cuivre de cémentation.
L’etain fait reconnoître l’or en difl'olytion par
le précipité d’un beau pourpre qu’il y fait naître.
11 fert aufli à décompofer beaucoup de fels métalliques
par la chaleur.
çuivte fépare le mercure, l’argent, l’or, le
plomb de leurs diflolutions. C ’eft un des agens
métalliques les plus avantageux pour la conftrùc-
tion de la pile voltaïque.
L’argent eft employé pour reconnoître l’hydro-
'gène fulfuré, par la couleur jaune-violette ou
brune qu’il prend au moment même où il eft en
contaéfc avec les eaux qui contiennent ce gaz. Il
en abforbe le foufre, & forme à fa furface une
petite couche de fulfuré d*argent. On fait aufli,
avec l’argent, des creufets fort utiles dans un
grand nombre d’opérations, & ces creufets font
préférables à ceux de platine pour le traitement
des pierrespar les alcalis, qui ont fur l'argent moins
d’aétion que fur le platine.
L’or feroit très-utile comme matière propre à
faire des inftrumenss’il n’étoit pas d’un fi haut prix.
On en fabrique néanmoins quelques creufets, on
en recouvre en plaqué des évaporatoires de cuivre
, &c. : on emploie les fils d’or dans les expé*
riences éleétiiques.
Le platine eft aujourd’hui très-avantageux en
chimie, plutôt comme infiniment que comme
réuciif. On en fait des tuyères , des chalumeaux à
fouder j on en fabrique des capfules évaporatoires
8c des creufets. Depuis qu’on a reconnu les quatre
métaux qui accompagnent le platine b; ut, 8c trouvé
1 art de le purifier, les inftrumens qu’on en fabrique
font beaucoup plus furs. Les fils du même mé»
ta J réuffiflent très bien pour les expériences électriques
& galvaniques.
Il y a quelques oxides métalliques qui fervent
utilement pour les expériences chimiques : tels
font furtout ceux d’arfenic, de bifmuth & de
plomb. Tous les trois font employés pour reconnoître
le foufre, 8c principalement l’hydrogène
fulfuré dans les eaux naturelles, dans.les diftolu-
tions.artificielles , dans les liqueurs végétales &
animales, Sic.
Des fels métalliques employés comme réactifs.
Par-mi les nombreufes combinaifons des métaux
oxides avec les acides , on a choifi particuliérement
pour réaftifs le muriate d’arfenic , le mu-
rute d’antimoine, le nitrate de mercure, le nitrate
d’argent & l’acétate de plomb.
i° . Le muriate. d’arfenic a été propofé 8( employé
la première fois par Bayen pour précipiter
des.e.aux de Barèges Je foufre qu’on n’avoiVpas
encore fu y trouver. Depuis ce chimifte, on en
a fait ufage pour produire le même effet, 8c je
m’en fuis fervi moi-même pour analyfer l ’eau
d’Enghien près de Montmorenci. Ce fel précipite
des .eaux fulfureufes de l’orpiment, où l’on trouve
facilement le foufre qu’il en a féparé.
2P, Le-muriate d’antimoine produit fur les eaux
un effet analogue, & en répare du foufre doré
d’une belle couleur orangée , dans lequel on peut
aufli recueillir je foufre appartenant auparavant
aux eaux, qui perdent leux odeur 8c toutes leurs
propriétés d’eaux fulfureufes du moment c û le
foufre en eft féparé.
30. Le nitrate de mercure eft.une des diflolu-
tions métalliques employées comme réactifs depuis
l ’époqué la plus reculée de l’analyfe un peu exadte
des eaux minérales , c’eft-à-dire, depuis le milieu
du dix-huitième fiècle. On le deftinoit à reconnoître,
par le précipité jaune, l’acide fulfurique,
& par un précipité blanc, lourd 8c épais, l’acide
muriatique contenu dans les eaux à l’état falin.
Bergman a le premier fait obferver les inexactitudes
qui peuvent naître de l’emploi de ce réaélif
fuivant la nature ou l’état de ce fel. Comme il a,
lorfqu’il eft très-oxigéné & furchargé d’oxide de
mercure, la propriété de précipiter par l’ eau pure
oudiftillée, il eft fort effentielde bien connoître
cet état avant de fe fervir du nitrate de mercure.
Il faut aufli prendre garde que les alcalis carbo-
n îtés, ainfi que le carbonate de chaux , ont la propriété
de décompofer 8c de précipiter le nitrate
de mercure, 8c qu’il eft fort eflentiel de bien distinguer
ce genre de précipitation de celui qui eft
produit par les fulfates 8c les muriates j ce qui
peut fe faire non-feulement par la couleur jaune
ou rouge-briqueté des précipités produits par les
alcalis, mais encore par l'examen ultérieur de ces
précipités. Au refle , cette difficulté importante
fur l’emploi d’un des réaClifs les plus ufités, fera
levée par l’étude approfondie des propriétés des
fels mercuriels, expoféesavec beaucoup de détails
à l’article Mercure.
40. Le nitrate d’argent, employé auffi fouvent
que le nitrate de mercure, eft un réaftif plus fur
pour reconnoître les fels fulfuriques ou muriatiques
dans les eaux & les différentes liqueurs ,
parce que ce fel métallique n’a pas les inconvé-
.niens du nitrate mercuriel, & çe fe trouve pas
dans des états variables comme lui. Le nitrate d’argent
bien criftiliifé , diflous enfuite dans l’eau
diftillée, précipite foiblement, mais fenfiblement,
les fels fulfuriques, 8ctrèsrfortement fous la forme
de caillé très-lourd les fels muriatiques. On doit,
furtout dans les cas plus ou moins douteux, opérer
ces précipitations afiVz en grand pour pouvoir
recueillir le précipité 8c l’examiner avec foin pour
reconnoître s’il eft fulfurique ou muriatique.
5°. L’acétate de plomb , fel ou fucre de Saturne,
fert auffi pour reconnoître les fels muriatiques 8c
les fels fulfuriques. Il fournit, dans ces cas, des
précipités blancs plus ou moins abondans 8c épais
avec les fels muriatiques, blancs & pulvérulens
avec les fels fulfuriques. Il a auffi l’avantage de
faire faifir le foufre contenu à l’état d’hydrogène
fulfuré dans hs eaux minérales &. dans toutes les
liqueurs qui pourroient en contenir. Mais on doit
remarquer que les liqueurs végétales 8c animales,
contenant des extraits & des fucs d’une compo-
;fition compliquée , font plus ou moins abondamment
précipités par l’acétate de blomb , 8c peuvent
par conféquent offrir des mélanges plus ou
moins compofés dans les eflais auxquels on les
foumet par ce réactif.
Des réactifs pris parmi les fubfiances ’végétales
& animales.
Il y a quelques matières végétales & animales
qui fervent utilement de réaiï ifs pour déterminer,
parleurs moyens, la nature 8c l’état de plufieurs
corps contenus dans les eaux ou dans différents
liqueurs : il faut furtout compter dans ce nombre
les teintures ou les couleurs de violettes, du tour-
nefôl, des mauves & de la racine nommée curcu-
ma ou terra mérita 3 le tannin & la colle, ou la gélatine
animale.
1®. Les violettes fervent, en infufion ou en
firop qui en conferve la couleur, pour reconnoître
la nature acide ou alcaline de beaucoup de corps.
Les acides convertiffent cette couleur en rouge ,
fi l’on en excepte l’acide carbonique 8c l’acide bo-
racique qui font trop foibles pour agir fur cette
matière colorante : les alcalis la modifient en couleur
verte. L’une 8c l’autre modification eft détruite
par fon contraire : le ronge & le vert font
ramenés au bleu primitif, pourvu qu’on ne mette
pas plus qu’il ne faut d’acide ou d’alcali pour ne
faire qu'abforber l’alcali ou l’acide * ce qui exige
de l'attention 8c des tatonnemens délicats.
2°. Le tournefol eft rougi par les acides fans
être verdi, par les alcalis qui ne le font paffer
qu'au violet j il eft très-fenfible, puifque l’acide
carbonique même lui donne une teinte rouge brillante.
Cette couleur eft tirée du fuc des baies du
croion tinStorium qu’on cultive dans le midi de la
France. On envoie de ces contrées des linges teints
de ce fuc en Hollande, où on les convertir en pains
de féculecondenfée à l’acide de l’alcali. G’eft celui-
ci qui donne à la matière colorante la teinte bleue-
violettequi les caraêtérife. Le papier de tournefol,
rougi par les acides foibles & lavé pour enlever
l’excès de ces acides, eft un excellent réactif pour
reconnoître la préfence des alcalis qui le ramènent
à fa couleur primitive.
3°. Les pétales de mauve , qui font d’un bléu
tendre ou d’un bleu-violâtre , laiflent fur le papier
fur lequel on les écrafe , une teinte bleuâtre qui
rougit par les acides & verdit plus fortement encore
par les alcalis. Ce papier peut fervir pour
^reconnoître les acides 8c furtout les alcalis les plus
délicats & les plus foibles. Ce papier mouillé ,
par exemple, expofé fur la vapeur qui s’exhale de
la chaux vive'éteinte à fec avec l’eau , devient
tout à coup vert dans le point de contaêt de cette
vapeur..
4 . Le curcuma ou terra mérita eft la racine
d’une plante nommée foucket ou fafran d’Inde
d’une couleur jaune, forte, qui fe communique
à l ’eau, & qui fe change en violet ou rouge-brun
par les alcalis. On colore du papier avec la décoction
de. cette racine, que l’on épaiffit avec de l’amidon.
Qe papier jaune eft très-fenfible aux alcalis,