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SUMAC. Le funac ( rhus conaria) eft un ar-
b ri lie au qui croie fpontanément en Syrie & en
Eipagne 5. on le cultive dans ce dernier pays :
chaque année on coupe Tes rejetons jufqu’à la racine
, on les fait féche* j & on les rédui tau
moyen d’ une meuie , en une poudre groiïière qui
eft employée en teinture & dans les tanneries.
L’ infufiôn de fumac eft d’un jaune-fauve , tirant
un peu fur le verdâtre $ elle à une faveur aftrin-
gente, analogue à celle de la noix de galle5 elle
eft principalement formée, fuivant M. Chevreul,
d’une matière colorante jaune, qui eft très-abon- j
dante, d’une huile volatile, d’une matière tan- ]
nante qui lui a paru analogue à celle de la noix de
galle* M d’un corps qui a l’apparence d’une huile,
mais que M. Chevreul n a pas affezexaminée pour
prononcer fur fa nature. La préfence de la matière
jaune & d’une matière aftringente qui fait
des combinaifons blèues avec l'oxide de fer au
maximum , explique la teinte verdâtre que \e fumac
donne aux étoffes lorsqu’on l’ emploie avec
un mordant un peu ferrugineux, qui peut fixer
la couleur jaune.
SUPPORT. On donne ce nom à des cylindres
de bois quelquefois façonnés en colonnes , qui
fervent â fou tenir les parties d’un appareil. (Voyt[
fig. 71* clafle i rc.) j
SURABONDANTE. M. Ha üy applique ce mot
â une variété de magnéfie boratée , dans laquelle
les angles folid- s qui étoient intaêb fur la variéré
défective, font interceptes chacun par quatre facettes
, en forte qu’il y a furabondance où il y
ayoit défaut.
SUPvCOMPOSÉE : lorfque la forme d’un crif-
tal eft très-lurcompofée. ( H a u t . )
SURES (Eaux). ( Voye1 Eaux sures. )
SURTURBRAND : nom qu’on donre en If-
lande à des bois changés en une maffe noire, inflammable
, qui brûle fans couler ni fe bourfou-
iltr , & en dégageant une odeur âcre fou vent
frtide , qui eft très-differente de celle de la houille
ou des bitumes.
SYDERITE ou SYDEROL1THE. (Voy. Phos-
PHURE DE F E R . )
SYLVANITE.Kiiwan a donné ce nom au tellure
natif.
SYNONYMIE. ( Voyei le tome 1er. p. 652.)
SYNOPLE. ( Voye£ SlNOPLE. )
SYNOPTIQUE ( Criftal ) : lorfque les lois de
déerciftement offrent comme Te tableau de celles
qui ont lieu pour l’enfemble des autres criftaux ,
ou du moins pour la plupart.
SYNOVIE. M. Margueron étant le feu! chi-
mifte qui fe foit occupé jufqu’ici de la fynovie 3
nous rapporterons ici la Differtation qu’il préfenta
à l’Académie des Sciences, le 17 juin 1792.
« I. Tout ce qu’on a écrit jufqu’ici fur h fynovie
ne nous a rien appris fur la nature de cette
liqueur. Voici la définition que l’on en trouve dans
les ouvrages d’anatomie, qui font ceux qui en ont
parlé : la fynovie eft une liqueur graffe, ondtueufe ,
& comparable au blanc d’oeuf. Les moyefts d’a-
nalyfe qu’on a employés pour cetre humeur ont
fait connoître qu’elle fe mêfoit à l’eau, que l'ef-
prit de vin, lés acides & la chaleur la coaguloienr,
que les alcà.is la rendoient plus fluide.
» D’après ces, confidérations, j’ai cru devoir
faire une nouvelle analyfe de-cette humeur, &
c’eft fur la fynovie du boeuf que j’ai fait mes expériences
: je m’en fuis procuré une afîez grande
quantité dans une boucherie où l’on tuoit tous les
jours un certain nombre de boeufs. Dans.les boucheries,
après avoir affommé & égorgé les boeufs,
on leur coupe les articulations des pieds, d’où il
découle une quantité allez fenfible de fynovie.
i « II. La fynovie , au forcir des articulations ,
a une demi tranfparence, une couleur blanche-
verdâtre , une fluidité vifqueule , une odeur animale
, telle que celle de frai de grenouilles , une
faveur fâlée 3 elle verdit la teinture des violets,
précipite l’eau de chaux, & a une pefanteur plus
grande que celle de l’eau difti liée.
” 111. Cette liqueur prend une confiftance géla-
tineufe peu de te ms après qu’elle eft retirée des
articulations. Pour découvrir fi elle devoir ce nouvel
état à la perte du calorique qu’éprouve cette
liqueur, ou au conta él de l’air, j’ai fait les expériences
fuivantes.
|| IV. Je reçus de la fynovie dans des flacons de
..même forme : l'un ayoic été échauffé par la chaleur
de l’eau bouillante, l’autre avoir été refroidi
par un mélange de muriate de fonde & de
muriate d’ammoniaque 3 l ’état gélatineux s’eft ma*
nirefté également, & dans le même efpace de
tems , daris les deux vafes.
« Je reçus cette liqueur dans d’autres flacons ,
dont l’un fut bouché 3 l’état gélatineux eut aufli
lieu dans l’up & dans l’autre, d’ où il réfulte que
ce n’ eft ni au contaél de l’air, ni â la perte du
calorique qu’il faut attribuer ce phénomène.
jj V . La fynovie ne conferve pas long-tems cette
confiftance géiatineufe; elle reprend fon premier
é ta t, devient enfuite moins vifquéufe , & dé-
pofe une matière filandreufe. Ces divers états de
la fynovie préfentent des réfulrats différens dans
l’analyfc , comme j’ai eu occafion de l’obferver 3
mais en la filtrant à travers de papier gris, dès
qu’elle eft retirée des articulations, elle refte avec
toutes fes propriétés.
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», VI. En expofant de la fynovie en petite quantité
à un air fec , elle perd fpn humidité &
laiffe dans la capfule un féfeau écailleux, où j’ai
reconnu un fel criftallifé en cube, &r un autre qui
s’eft effleuri 5 j’ai verfé fur ce réfidu une petite
quantité d’alcool 3 le fel, qui étoic efflorefeent, fut
difTous. Je décantai, & après l’évaporation fpon-
tanée de l’alcool, j’eus un fel -en dendrites qui
étoit de la foude. Les criftaux cubiques, traités
par l’acide fulfurique 3 ont donné du gaz acide
muriatique, & il refte, après l’a&ion de cet acide,
du fulfate de foude : cette liqueur contient donc
du muriate de foude & de la foude combinée avec
de l’acide carbonique , ptiifqu’elle précipite l’eau
de chaux.
» VII. Expofee à un air humide, cette liqueur
-perd fa vifeofité , fe trouble, exhale une odeur
de poiffon pourri , fe couvre d’une pellicule ,
prend une couleur brune, & laiffe un réfidu d’une
confiftance molle & d’une odeur fétide 3 la chaux
& les a’calis, mêlés alors à cetre liqueur, en dégagent
beaucoup d’ammoniaque.
« VIII. La fynovie fe mêle à l’eau froide , & lui
donne une fluidité vifqueufe qui eft même tfès-
fenfible , en mettant fix parties d’eau contre une
de fynovie. Ces deux liqueurs mouffent par l’agitation
5 foumifes à l’ébullition , elles confervent
leur fluidité vifqueufe, perdent leur tranfparence,
prennent un état laiteux , donnent une eau blanche
, & préfentent quelques pellicules fur les bords
du vafe.
» IX. La vifeofité que confervoit cette humeur
pendant fon ébullition , offroit une circonftance
qu’aucune autre liqueur animale ne manifefte.
-Après différens moyens que j’avois mis en ufage
pour découvrir la caufe de cette vifeofité, j’ai
reconnu que l’acide acéteux étoit celui qui m’a
le mieux réufii. En veidant de l’acide acéteux
dans le mélange d’eau & de fynovie, ces liqueurs
perdirent auffitôt leur fluidité vifqueufe , devinrent
claires, tranfparenres , & offrirent une maffe
de fibres blanches que j’enlevai facilement par le
moyen d’un tube. Le réfidu de la liqueur, mis
à évaporer , donna des pellicules qui étoient de
l’albumine 3 il a enfuite fourni, par criflallifation,
du muriate de foude & un fel criftallifé en pithr.es
ftriées :* ce fel étoit de l’acétate de* foude, formé
par la foude contenue dans la fynovie & i'acide
acéteux que j’avois employé.
« X. La fynovie préfente piufieurs phénomènes
lorfqu’on la traite avec des acides dans différons
états de concentration : l’acide fulhirique
concentré y occafionne un précipité floconneux
qui fe diffout promptement dans la liqueur , fans
en détruire la vifeofité 3 les acides muriatique,
nitrique, acétique & fulfureux agiffent de même.
Si on étend ces différens acides avec douze ou
quinze fois leur poids d’eau , & qu’on les mêle à
la fynovie, ils en troublent la tranfparence fans
en détruire la vifeofité; s’ils font très-étendus
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d’eau, & que leur' faveur r.cidj f i t -i- P - -
fenfible , alors ils dkruifent la vifeofité de cette
liqueur, qui auffr.bt dévient cl rire , tr; fripa -
rente,-& donne une matière fihndieufe qu’on
enlève facilement. L’acide acéteux , fans être
étendu d’eau , eit rrès-propr.: à h fé.-anri >n de
cette matière 3 & c’eft en me fer vaut de cet a i Je
que je détermine les proportions des parties conf-
tituantes de la fynovie. 188 grains de c-.re liqueur,
traités par cet acide , ont donné 34 grains d’une
fubftance filandreufe 3 la liqueur ruife à évaporer
a fourni 13 grains d'albumine qui s’eft préfent5e
fous la forme de pellicules à la far fa ce de ia liqueur.
Le réfidu a enfuite donné, par criftaliifa-
rion, y grains de muriate de foude & 3 grau s
d’acétate de foude , formé par la foule & l’acide
acéteux que j’avois employé : la fynovie avoit donc
231 parties d’eau de compofition.
«XI. Les carbonates de potaffe & de foude
s’unifïVnt très-bien à la fynovie, fans rien changer
à fon état vifqueux : privés de leur acide carbonique,
ils paroifîent en augmenter la fl Edité, &
ont une action très-marquée fur le réfidu de la
fynovie deftechée qu’ils dilfolvent complètement.
« XU. L’alcool verfé dans la fynovie y occafionne
la réparation d’une fubftance fioconneufe ,
fans en détruire la vifeofité 3 fi enfuite à ce dernier
mélinge ôn ajoute de l’acide acéteux, on lui
fait perdre fa vifeofité, & on en fépare une ma-
tier-e fembîable à celle que j’ai obtenue dans les
expériences précédentes, & que j’examinerai dans
la fui-e.
« XIII. La décompofition de la fynovie à la cornue
donne , 1®. une eau qui s’altère facilement;
i° . une eau chargée d’ammoniaque 3 30. de l’huile
empyreumatique 3 40. du carbonate d’ammoniaque;
50. il refte un charbon qui, leftivé, donne,
par l’évaporation, du muriate de foude & du
carbonate de foude.
« Ce charbon , privé de tous fes Tels par plusieurs
lotions , expofé enfuite dans un creufet,
brûle & laiffe , après fa combuftion , une cendre
blanche , folubîe dans l’acide nitrique. L’acide
oxalique verfé dans cette diffolution forme de
l’oxaiate calcaire 3. la liqueur filtrée & rapprochée
par l’évaporation laiffe un réfidu qui , chauffé au
chalumeau, donne un globule dont la di fi dation
dans l’eau difti liée eft précipitée par l’eau de
chaux, ce qui indique que cette cendre contient
du phofphate de chaux.
» XIV. Dans les différentes expériences que
j’ai faites fur la fynovie, j’ai vu que , lorfque je
verfois un acide végétal dans cette liqueur, foie
quelle fût mêlée à de l’alcool, à de l'eau , foit
qu’elle fût chauffée au point de bouillir , il fe fé-
paroit une matière fous un état fibreux. Cetre cir-
conftance, qui ne fe préfente dans aucune liqueur
animale, m’a paru mériter une attention particulière.
« Les moyens dont jé me fuis fervi pour ob:e-
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