
faffent équilibre au reilbrt de l'air extérieur ; alors>
en agrandiflant un peu plus l'efpaçe, l'air extérieur
ouvre la foupape 8c pénètre dans l’intérieur
pour rétablir l'équilibre , & il ne rentre d'air que
la quantité néceffaire pour remplir le volume
excédant à celui que l'air reftant,, après l’écrafe-
ment , oçcupoit au moment ou la foupape a pu
être foulevée , 6c cette quantité eft d'autant
moins grande, que l'efpaçe confervéintérieurement
, par le rapprochement du volant r étoit plus
confidérable, & que l'air intérieur étoit plus comprimé
au moment où l’on a écarté le volant.
En foumettant au calcul l’aétion exercée par
la maffe d'air reliant , réuni à la preilion de
la foupape , on ^démontre qu'il peut fe trouver
un tel rapport entre le volume d'air reliant,
fa compreüion , la pefameur de la foupape &
le volume formé par le mouvement du volant,
qu'il n’y ait point d’air d'afpiré dans l’intérieur
du foufiet, & conféquemment qu'il fe meuve fans
produire d’effet.
Dans les foufiets prifmatiques, on a toujours la
poiïibilité de faire toucher le fond de la caiffe par
le pillon, & conféquemment de faire expirer tout
l’air qui y étoit contenu ; alors , le plus léger dérangement
forme un vide ; l’air extérieur peut
foule ver les foupapes, {Telles ne font pas trop pe-
fantes, & s'introduire dans l'intérieur des prifmes.
C'eft à cette différence que l’on doit principalement
attribuer la grande fupériorité des foufiets
prifmatiques fur les anciens foufiets de bois.
Si l'on veut avoir des détails plus étendus fur les
foufiets prifmatiques , on peut çonfulter la traduction
du Mémoire de M. Bader fur la théorie des
foufiets cylindriques anglais , imprimé dans le
tome XV du Journal, des Mine s,
On fait mouvoir les. foufiets de plulieurs ina^
nières différentes. Les forgerons, les maréchaux,
les ferruriers les font mouvoir à la main , au
moyen d'un balancier ; quelques cloutiers emploient
pour cet effe: le mouvement d’un chien
placé dans une roue ; dans les ufines un peu con-
fidérables, on fe fert d'un axe vertical mu par des
chevaux , mulets , boeufs ; ânes, &ç. ; d'une
roue mue par l'eau, d'une machine à colonne
d’eau, ou d’une machine à vapeur : c’eft principalement
dans les grandes ufines , comme celles
de l'Angleterre, que l'on emploie ce dernier moteur.
Partout où l'on fait ufage de machines hydrauliques
, on,fixe Içs roues fur un grand 8c gros arbre
j on afifembie des çapames dans cet arbre ,
vis-à-vis le nplieu du volant on des piftons ; l’eau
fait tourner, à la fois les roues,, les arbres 8c les
cammes : ces dernières atteignent, dans lpur mouvement
de rotation, les bafes coudée^ fixées fur le
volant des foufiets de bois, ou le mentpnnet d e la
tigp des piftons des foufiets prifmatiques, 8c les
écrafent fi elles doivent les. abaiffer , ou les fou-
Jèyent fi elles doivent les élever. Un contre-poids
relève les volans qui ont été abaiffés, 8c le
poids même du volant les abaiffe lorfqu’iis ont
é.cé foule vés , afin qu’ils puiffent être remis en
mouvement par les nouvelles çammes qui viea^
nent remplacer celles qui ont produit leur effet.
Les foufiets ordinaires ont des jets d’air inter-
mittens; ils afpirent pendant que les volans s'é-
carrent du gic, 8c ils expirent pendant qu'ils fe
rapprochent ; dans les cas où cette intermittence
nuit au travail, on y remédie de trois manières ;
i°, en réunifiant deux foufiets qui infpirent &
afpirent alternativement ; i p. en conftruifant le
foufiet de manière qu'il ait un jet continu; 3", en
failànt entrer l’air dans un réfervoir, où il foit ex-
pofé à une preilion confiante pour fortir avec une
viteffe uniforme.
Dans le premier cas on réguiarife le mouvement
des foufiets, foit par la dilpofition des cammes
qui écrafent ou foulèvenc alternativement les volans,
foit par un balancier réuni aux deux volans ;
de manière que, pendant que l'un eft foulevé,
l’autre eft néceflairement abaiffe, & vice verfâ.
Dans le fécond cas , ôn divife ( figure 9)
pace intérieur en deux parties par le gît , 8c l'on
applique fur la têtière deux volans, l’un inférieur ,
que les cammes font mouvoir , & qui afpire l'air ;
l'autre fupérieur , qui tombe par fon propre poids
& expire l’air. Ces fortes de foufiets ont deux
âmes ou foupapes; l'une dans le volant inférieur
eft afpirante, l’autre dans le git ; cçs deux foupapes
font placées dans la partie fupérieure de çes deux
diaphragmes.
Pendant que le volant inférieur defeend, que le
vide qu'il forme par fon mouvement s’agrandit,
l’air de cet elpace fe raréfie > la foupape du vor
lant eft fouleyée, & l'air extérieur pénètre ; le
volant, en remontant, fait fermer fa foupape ; l'air
condenfé foulève la foupape du git Àc pénètre
dans l’efpaçe fupérieur, 6c foulève le volant expirant.
Le volant afpirant s'abailfant, la loupape
du git fe ferme, celle du volant inférieur s'ouvre;
& le volant expirant, comprimant l’air de l’efpaçe
fupérieur, le force 3 fortir par la bufe qui communique
à çet efpace.
,11 ré fuite de ces effets alternatifs continués,
qu’il fort de l'air de l’efpaçe fupérieur pendant
1 abaiffe ment du volant afpirant, 6c qu'il en fort
également pendant fon élévation 6c pendant que
l’air de l'efpaçe inférieur s'introduit dans j'efpace
fupérieur,
Quant aux rélèrvoirs que l’on enjploîe dans le
troifième cas, on leur donne le nom de régulateurs.
Qn fait ufage de diverfts fortes de régulateurs :
les plus fimples font, comme à Deyon, de grandes
caves qui ferment hermétiquement, & dans lef-
quelles on fait entrer l’air des machines fouflan-
tès ; il s'y accumule , s?y condenfe ; on le laiffe
fortir par une ouverture. Comme la quantité d'air
fortant par un orifice donné eft toujours dépendante
de l«i différence entre. les reftoves de l’air
intérieur
m**
intérieur & extérieur, le premier fort avec des
viceffes variées, jufqu’à ce que le reflort foit tel,
que la quantité d'air qui entre dans un tems donné
foit égale à celle qui fort pendant le même tems ;
alors la viteffe devient uniforme.
Les autres régulateurs font conftruits de manière
que l'air y eft expofé à une preilion variable,
qui établit une forte d'inégalité dans la viteffe de
rair fortant. Dans les uns, c'eft un pifton chargé
d’un poids uniforme pour comprimer l'air; dans
les autres, c'eft une colonne d'eau qui détermine
cette comprelïion. La variation de la compreüion
de l'air, dans les premiers, eft égale au double
de la force:qu'il faudroic employer pour vaincre la
preilion du pifton ; dans les féconds, ell^eft égale
à la différence dans la hauteur des colonnes d'eau
comprimantes.
Ces derniers régulateurs ont un défaut qui
peut occafionner une augmentation de dépenfe de"
combuftible; c'eft que l'air qu'ils renferment, eft
, toujours furfaturé d'humidité, & que l-eau qu'il
entraîne avec lui emploiejj pour être décompofée,
une portion de la chaleur qui eft produite par la
combuftion de l'air.
On a donné le nom de foufiet j hy drauliques à ceux
qui font formés d’une caillé qui fe meut dans l'eau
.(figure. 10) : ces fortes de foufiets font très-fimples;
ils ont moins de frottement que les autres ; ce qui
-fait qu’il faut beaucoup moins.de force pour les
mouvoir ; auffi ont-ils, dans tous les tems, féduit !
les mécaniciens, & ont-ils été inventés un grand '
nombre de fois ; mais ils ont été abandonnés avec
la même facilité dès que l’onavouluen faire ufage.
On peut attribuer,la caufe de cet abandon à l’eau
que l’air entraîne avec lui, & qui occafionne une
confommation de combuftible très-conlidérable.
Une détermination effentielle, lorfque l’on fait
ufage des foufiets dans les opérations métallurgiques
, c’eft celle de la quantité, ou plus exaéte-
.ment de la maffe d’air, qu’ils lancent dans un
tems donné.
■ Parmiles méthodes que l’on peut employer, celle
que l’on pratique le plus généralement conlifte à
mefurer le volume intérieur de la machine fouflante
lorfque le volant eft à fon plus grand écartement
du git, à^mefurer également le volume intérieur
lorfque le volant elt à fon plus grand rapprochement,
à prendre la différence entre ces deux volumes
& à confidérer cette différence comme la
mefure du volume de l’air expiré à chaque rapprochement
du volant. Multipliant ce volume pat
la denfîté de l’air, on a fa maffe ; multipliant enfuite
cette maffe, par le nombre de rapprochemens du
volant dans un tems donné, on en conclut la maffe
de l’air qui doit avoir été fourni par le foufiet.
Uette manière de déterminer la maffe de Pair
que produit un foujlet eft tout-à-fait inexacte, fi ce
n eft dans le cas où le volant chafferoit chaque fois
■ tout Pair contenu dans le vide intérieur; dans le
cas contraire (qui eft le plus commun), la quantité
CaiMjs, Tome Kl,
déterminée ainfi eft trop confidérable, Sc elle Peft
d autant plus, que l’efpaçe qui conferve de l’air
eft plus grand, 6c que ce fluide y eft plus comprimé.
La méthode la plus exaéte que l’on puiffe employer
eft celle qui détermine le volume de Pair
expiré dans un tems donné, par la grandeur de l’orifice
de fortie, & par la différence de preilion
entre Pair extérieur & l’air intérieur.
La formule qui donne cette quantité d’air exige,
pour être bien entendue, des connoiffances d’a-
nalyfes allez élevées pour nous difpenfer de la développer
dans cet article. Les perfonnes qui voudront
en avoir quelques connoiffances pourront
çonfulter la page 95 du fécond volume de la Sidé-
rotechnie. Nous obferverons feulement qu’il faut,
lorlque la preflion de Pair eft variable, tenir
! compte 'de cette variation.
( y ° y el » pour les autres machines fouflantes,
les articles T rompe 6c V entilateur. )
SOUFLURE : nom donné aux cavités qui le
trouvent dans les métaux qu’on a fondus; elle,s
font dues à des bulles d'air qui n'ont pu fe dégager>
parce que la fufîon des métaux n'a pas été
parfaite * *>u qu'elle n’a pas„été fufïifamment pror
longée.
SOUFRE. C’eft un combuftible fimple. Stha!
penfoic qu'il étoit compofé d'acide fui hui que 8c
de phlogi(tique, ou principe inflammable; mais les
belles expériences de Lavoilier fur la combustion
ont prouvé la limpîieité de fa nature , au
moins relativement aux procédés aituels de là
fcience. Dans ces derniers tems , MM. Berthollet
fils 6c Davy ont annoncé la préfënce de l’hydrogène
dans le foufre; nuis ce combuftible ne paroît
s'y trouver qu’accidentellement, ou , en d'autres
.termes, il n'eft point un élément effentiel à fa
nature.
Le foufre a une couleur jaune qui tire un p?u fur
le verdâtre, 6c qui eft fouvent citée pour caraâé-
rifer celle des corps qui en ont une lèmblable.'
Sa pefanteur fpécifique eft de 1,519.
I! n’a point d’odeur ; mais quand on le frotte
ou qu'on l'échau ffe iég élément j il en répand unë
qui eft connue fous le nom d'odeur, de foufre. '
Lorfqu'on en tient un morceau dans la main, il
fait entendre un petit bruit fec & fe rompt fou-
vent en morceaux. Il pirbîttque' cela eft dû à cÿ
que le foufre étant mauvais conduct ur du calorique,
les parties; qui font n contait avec-la main
s'échauffant beaucoup plus que celles du centre-’
éprouvent une dilatati ou affei grande pour qu'elles'
s’en réparent.
Le foufre chauffé fe fon I à cent foixante-di*
deg. çentigr. ; lorlqu’il eft ton lu, il eftdacilèdé la
faire criftallilèrpil fuffit pour cela d'attendre que'
fa furface foit figée , d’enlever enfuite une portion
de cette furface, 8c de décanter la portion du
centre qui eft encore fondue. L’on obtient ainfi
une géode capiffée d’aiguilles de foufre, don’ il y