
» auflî pour le fer blanc & noir. La foudure de
» Tétain & celle du plomb font un alliage de ces
» deux métaux.
» Les proportions des métaux alliés pour en
» faire des foudures ne font pas bien confiantes ; les
» ouvriers les vatienc, fuivanc le degré de fufibi-
« lité dont ils ont befoin , ou relativement à leur
» intérêt;
» A l’égard de la manïe're d’employer les fou-
» dures y elles font différentes auffi, fuivanc la
» matière des métaux & des ouvrages qu’on a à
»» fouder. Pour ceux d’or & d’argent, comme ils
» ne font pas ordinairement en grandes maffes,
» après avoir affujetti près l’un de l’autre les bouts
» qu’il s’agit de fbüder, bn ÿ faupoudre du borax
« en poudre & delà foudure auffi en menues parties,
» & on la fond à, la flamme d’une lampe ou d’une
» chandelle qu’on dard’e dèlfus par le moyen d’un
chalumeau j le borax facilite ici ïa füfion de la
>» foudure. Celle du cuivre & du fêr, èn étain ou
» foudure forte, peut fe faire de même pour les
» petites pièces, ou en la fondant fur les char-
» bons pour les grandes ; celle du plomb & de
»3 l’étain en fiifant fondre la foudure d’abord, fans
» les chauffer plus qu’il n’eft nèceffaire, & la
»3 verfant fur les parties qu’on veut fonder, fur
*» lefquelles on Tafifujettit avec des chiffons ou des
*» étoupes jufqu’à ce qu’elle foit figée 5 en achève
»3 de l’unir fV de l’incorporer par le moyen d’un :
» fer chaud, avec lequel on touche, on fait fondre j
» & on unit les endroits qui en ont befoin. J
33 Excepté pour l’or & pour l’argent, qui ne fe
a» calcinent point, mais dont les furfaces qu’on
» veut fouder doivent néanmoins être bien né-
*3 toyées de toutes parties hétérogènes , il faut
>3 abfolument racler jufqu’au brillant, celle de
>3 tous les autres métaux qu’on veut fouder, »3 fans quoi la foudure ne s’y attacheroit point : en »3 conféquence du principe général, il eft très-
33 utile, par la même raifon,d’y employer de la *3 poix réfine ou du fel ammoniac, comme dans
os les étamages. >»
SOUFLET. ( Métallurgie. ) On appelle foufiet
une machine à l’aide de laquelle on afpire l’air
de l’ atmofphère dans un efpace vide pour le
chafTer enfuite dans un lieu déterminé. La multiplicité
de formes que les foufiets peuvent avoir
leur a fait donner, par pliifieurs perfonnes, le
nom de machines foufiantes.
Tout paroît faire croire que le mécanifme de
la refpiration fut le premier moyen dont les
hommes fe fervirent pour afpirer de l’air & le
dépofer dans divers lieux, & que les foufiets qu’ils
inventèrent enfuite ne furent que des imitations
du mouvement de la poitrine & de l’aétion des
poumons.
Il feroit difficile de remonter à l’époque où les
premiers foufiets furent inventés. Les Grecs du
tems d’Homère en connoiffoient l’ufage ; car, en
parlant des armes que Thétis demande à Vulcain
pour Achille, ce prince des poètes dit : ce Pour faire
» les armes d’Achille il retourne à fa forge, ao-
” proche les foufiets du feu, & leur ordonne de
»’ travailler, & c. » Cependant Strabon attribue
i’invention de cet infiniment au Scythe Ana-
charfis, qui fe rendit recommandable à Athènes
par fon favoir, fon défintéreffement, fa prudence
& l’auftérité de Tes moeurs.
Quelle que foit l’époque de cette invention,
qui fe perd dans la nuit des tems, on diftingoe
trois fortes de machines fouflantes : les premières
afpirent de l'air en agrandiffant un efpace de manière
à déterminer ? air extérieur à y pénétrer,
& le diminuent enfuite pour le forcer à fortir
en le comprimant ; ces machines fe nomment fou-
fiets. Les fécondés afpirent l’air en communiquant
à un corps un mouvement de rotation qui
oblige l’air , de l'axe du mouvement, à fe porter
vers la circQnfërence, à s’y condenfer , à en
fortir par uÜe ouverture que Ton y a pratiquée
pendant que l’air extérieur parvient vers Taxe pour
remplacer Tefpace que l’air, entraîné par le mouvement
, a iaifie libre. Ces fortes de machines
fe nomment ventilateurs. Les troifièmes, en fai-
fant dégager, dans des caiffes , l’air que l’eau entraîne
dans fon mouvement, & conduifant cet
air dégagé vers le lieu où Ton veut en faire ufage.
Ces fortes de machines fe nomment trompes. ( Voy.
ce mot.')
Les foufiets, qui font les feules machines
fouflantes dont nous nous occuperons dans cet
' article ^ font compotes : i°. d'une caiffe qui fe
meut dans l’eau ; 2°. d’ une caiffe ou d’un diaphragme
qui fe meut dans une caiffe; d'un diaphragme
qui fe ment fur un autre j ils font réunis
par une enveloppe flexible.
Plufieurs foufiets de cette dernière efpèce font
décrits dans l'ancien ouvrage d'Agricolar qui a
pour titre : De Re metâllicâ. Il en eft de circulaires,
fis- t ) pl- x x m , & de trapézoïdaux, 2 . Ces
derniers étoient les plus communs.
Ces derniers foufiets font compofés d'un plan
fixe ôu git, terminé dans la partie la plus étroite
par un cube que l’on nomme têtière, Sc d'un plan
mobile ou volant, qui a un mouvement à charnière
lur une maffe cube. Le git eft percé dans fon
milieu d’une ouverture recouverte par une fou-
pape à clapet, à laquelle on donne le nom d'ame.
Les deux plans, le git & le volant, font réunis
par une ou plufieurs peaux de vache, pour retenir
l'air qui entre dans l’efpace qui les fépare.
La têtière eft percée d’une ouverture pour permettre
la fortie de l'air: un tube de fer, nommé
bufe, communique à cette ouverture; il fert à
diriger l’ait vers les points où il doit être lancé.
En écartant le volant du g it , l’efpace entre les
deux plans s’agrandit; l’air qui y eft contenu fe raréfie
; l’air extérieur plus dénié, & qui a un plus
grand reffort, foulève la foupape & pénètre entre
les deux plans. En rapprochant le volant du git,
on diminue Tefpace, on comprime l’air, la fou-
pape fe ferme, & l’air comprimé fort par la bufe.
Tel eft le mécanifme ordinaire das. foufiets,
quelle que foit leur forme.
Au lieu de peaux de vache on a réuni les
deux plans, dans quelques foufiets, par deux petites
planches attachées l’une à l’autre par des bandes
de peau qui font l'office de charnière, fig. 3. Ces
planches ont l’une fur l ’autre un mouvement
d'articulation qui permet au volant de s'éloigner
ou de s’approcher du git. Gemme ces fortes de
machines ont peu de folidité & qu’elles fe dé^
rangent facilement, on les a promptement abandonnées
dans les travaux métallurgiques, & elles
ne font plus employées que pour fournir l’air aux
jeux d’orgues & dans quelques circonftances analogues,
où les foufiets fatiguent peu.
Les nombreuses réparations que les foufiets de
cuir néceflitent, leur a fait fubftituer les foufiets
de bois, qui font encore en ufage aujourd'hui
dans un grand nombre de forges.
Quelques métallurgiftes fixent l'invention des
foufiets de bois en Tan 1610, & ils l’attribuent à
l ’évêque de Bamberg > d’autres ne la font remonter
que vers Tan 1658 i ils Tattribuent à j
Schoelborn, de Cobourg en Saxe. Quoi qu’il en j
foit des inventeurs &c de l’époque, ce qu’il y a
de certain, c’eft que Tufage de ces foufiets a porté
un grand perfectionnement dans les travaux des
ufînes, & que pendant long-tems on jugeoit les
progrès des forges par Tufage des foufiets de cuir
ou des foufiets de bois. ?
On diftingue deux fortes de foufiets de bois : 1
ceux dont le git occupe la partie inférieure du
foufiet, fig. 4 , & ceux dont le git occupe la partie
fupérieure, fig. 5, Dans l’un & l’autre cas, le git
eft une caiffe trapézoïdale, terminée par une têtière
dans fa partie la plus étroite. Lorfque le gic eft
placé inférieurement, le volant eft une caillé qui
recouvre celle du git & qui eft fixée fur la têtière
par un boulon fur lequel fon mouvement d’ofcil-
lation a lieu; dans le cas contraire, le volant eft
un plan, un diaphragme, qui fe meut dans le git
par le moyen d’une charnière fixée fur la têtière.
L’ame eft placée fur le git lorfqu’il eft inférieur,
& elle eft placée fur le volant lorfque le gic eft
fupérieur.
Pour établir un frottement doux & empêcher
que Tair ne puiffe fortir entre les furfaces frottantes,
on place fur le git, lorfqu’il eft inférieur,
ou fur le volant lorfque- le git eft fupérieur , des
tringles ou liteaux de bois recouverts de peau de ;
mouton dont le poil eft en dehors. Ces tringles,
retenues par des mentonnets en bois, font mollement
pouffées vers les parois de la caiffe fupérieure
par des refforts, ce qui établit un contait parfait .
& empêche Tair de fortir.
Nous croyons inutile de nous étendre davantage
fur ces fortes de foufiets, dont Tufage diini-
11Ue tous les jours, & cela parce qu’ils ont été *
décrits dans un grand nombre d’ouvrages, & en
particulier dans 1 article Fer du Dictionnaire des
Ans & Métiers, tome II, page 5-84.
Vers le milieu du fiècle dernier, les Anglais ayant
befoin d’une quantité d’air confidérable pour alimenter
les grands fourneaux à houille qu’ils avoient
fait conftruire, & ne pouvant obtenir cette quantité
qu en multipliant les foufiets de bois, ils imaginèrent
de remplacer un grand nombre de ces fou-
1 flets, à Devon en Ecoffe, par de grands cylindr'es
de fonte dans lefquels ils faifoient mouvoir un
pifton, comme dans les pompes pneumatiques
avec lefquelles on condenfe Tair. La réuffite fut
complète , & bientôt on remplaça en Angleterre
tous les foufiets de bois ordinaires, par des foufiets
■ cylindriques ou prifma tiques. •
Des que Ton connut en France ces nouveaux
foufiets, oû s’empreffa de les imiter, & Ton voit
aujourd'hui, dans un grand nombre d’ ufines, foie
des foufiets cylindriques en fonte, fig. 6 , foit des
foufiets priftnatiques rectangulaires en bois ou en
pierre dure, fig. 7.
Ces foufiets font compofés d’une caiffe prif-
matique, ouverte par un bout & fermée par
1 autre, dans laquelle on? fait mouvoir un pifton.
L ouverture peut être placée fupérieurement,/^. 6,
ou inférieurement, fig, 7 ; on préfère cette der-'
niere manière, parce que la pouffière exerce moins
ci action fur la machine.
Les faces intérieures des caiffes doivent être
parfaitement drefîees. On alléfe les cylindres de
fonte pour les calibrer intériéurement; on polit
les plaques des pierres dures pour les rendre parfaitement
planes.
, détermine le frottement doux & uniforme
ou pifton de deux manières : i°. en enveloppant
fon contour de cuir roupie ou de filaffe, comme
dans les pompes ordinaires ; 20. en fixant fur la
partie fupérieure, par des mentonnéts, fig. 8, des
liteaux circulaires qui foient comprimés par un
reffort. r
Ces nouveaux foufiets ont un très-grand avantage
fur les anciens, en ce qu’ils produifent une
quantité d'air ^beaucoup plus confidérable , en
employant la même force motrice pour faire mouvoir
l'un & l'autre.
Pour bien entendre la caufe de cette plus grande
production d’air, il faut examiner un moment ce
qui le paffe dans les anciens foufiets.
La caiffe qui forme le git, ainfî que la têtière
fur laquelle le volant a fon centre d'ofcillation \
empêchent que ce dernier ne puiffe jamais toucher
complètement le fond du git; ihefte donc,
après chaque écrafement, un volume plus ou moins
grand, rempli d’air comprimé, dans l'intérieur du
foufiet._ Lorfque l’on écarte le volant & que l'on
agrandit l’efpace qui exifte entre les deux diaphragmes
, l'air refté fe dilate & s'oppofe à l’ouverture
de la foupape jufqu’à ce que le reffort de
1 air intérieur, plus la pefanteur de la foupape , •