
n;nt d’une portion de tartrite de potage qui â perdu
tout fon acide.
L'émétique pur eft incolore. II crifiâilife en octaèdres
, quelquefois en décaè.lres; il a une faveur
acide métallique 5 il rougit la teinture de tour-
ne fol. .
L'émétique, expofé à l'aélion du calorique dans
une cornue de verre, m’a donne vingt-neuf parties
de gaz acide carbonique, douze d’une liqueur
acide, une de gaz hydrogène & cinquante-huit
de réfidu; ce dernier, feize de fous-carbonate
de potaffe, dix de charbon & trente-deux d'oxide
d'antimoine. Si l’on chaulfoit forterrfent la cornue
à la fin de l’opération, on réduiroit i'oxided’antimoine
à l’état métallique.
La lumière n'a aucune aéfion fur l ’émétique.
L'emétique eriftallifé, expofé à l’air, s’ effleurit;
il perd de quatre à cinq centièmes d'eau dé
ctiflallifation.
On eftime qu'il faut fept parties d'eau bouillante
& quiaze d'eau froide pour en difîoudre
une d’émetique. La folution concentrée peut lé
conferver pendant plufieurs mois faiB éprouver
de décompofition ; mais fi elle eft étendue de
beaucoup d’eau, elle dépofe des flocons blancs qui
deviennent glaireux & jaunâtres, & enfuite bruns ;
il fe produit en même temps de 1 acide carbonique
& de l'acide acétique qui fe combinent à la
potaffe. Si l’alcali n'eft pas entièrement faturé par
ces deux acides , il peut arriver qu’une portion
d’oxide d'antimoine foit retenue en dilfOlurion.
L'hwlrogène fulfuré précipite de l'hydroful-
fure d’antimoine lorfqu’ oa le mêle à la folution
d'émétique. Il relie dans la liqueur du tartrite de
potaffe acide. Les hydrofulfures de potaffe, de
foude ic d’ammoniaque produifent le même effet,
avec cette différence que l’acide tartareux qui
étoit uni à l'oxide métallique, s'unit à la bafe de
l'hvdrofulfure.
Üne lame de fer plongée dans la folution d’émétique
en précipite de l’antimoine métallique.
L ’acide fulfurique décompofe l'émétique & fa-
ture une portion de la potaffe ; il fe combine à
l ’oxide d’antimoine & à une portion d’alcali. 11
en réfulte du fulfate d’antimoine qui fe dépo e ,
du fulfate de potaffe qui refte en diffohition avec du
tartrite acidulé de potaffe & de l'acide tartareux.
L'acide muriatique opère une décompofiiion
analogue; mais fi les liqueurs four concentrées, il
pe fè fart pas de précipité.
Les acides végétaux unpeu forts, telsque le citrique,
l'oxalique, l'acétique, &c. le décompcrfent.
Quand les acides forment avec l'oxide d’ànti-
moine une combinaifon infolubie, ce lle-ci fe
précipite , & le tartrite de potage eft réduit en
janite acidulé qui fe dépofe fi les liqueurs font
concentrées. Quand les acides font des Cels folubles
avec l’oxide d'antimoine ou qu'ils n’cnt pas la propriété
dè décomposer le tartrite de cette bafe ,
leur aélion fe borne à réduire le tartrite de potage
en crème, de tartre j c’eft ce qui a lieu avec l’acüe
acétique.
L'acide tartareux décompofe l’émétique d’une
manière analogue $ il convertit tout le tartrite de
potaffe en tartrite acidulé. Cette aéfcion décompo-
fante, que la plupart des végétaux exercent fur
l’émétique, doit engager les médecins à ne .jamais
preferire ce vomitif avec des boiffons acides.,
lorfque toutefois on veut que ce foit l'émétique
en nature qui agiffe fur l’économie animale.
L’ on ne doit donc pas faire prendre l’émétique
conjointement avec la déco61 ion de tamarin, qui
contient de l’acide tartareux libre .ainfi que de:
fa c ile citrique , avec le petit-lait qui contient
de l'acide acétique 8c plufieurs Tels.
Le tülfaté de foude, le fulfate de chaux, ne
décompofent pas l'émétique.
Le mûriate de magnéfie & le tmiriàte de chaux
le décompofent; il fe produit des mariâtes d antimoine
8c de potaffe, & de s tartines de magnéfie
& de chaux.
Le carbonate de chaux décompofe l’émetique ;
l’acide carbonique fe dégage} la chaux s’ unit à
l’acide tartareux de l’oxide d’antimoine, 8c celui-
ci fe dépofe avec le tartrite de chaux. Il refte dans
la liqueur du tartrite de potaffe. On voit la nécef-
fité de faire diffoudre l’émétique dans l’eau diftiliée
iorfqu’ on veut le faire prendre à l'intérieur.
Les matières qu’on appelle aflringentes déeom-
pofent l’émétique 5 elles forment une combinaifon
infolubie -avec 1 oxide d’antimoine. Je me fuis
affuré, il y a long-temps, que l’oxidation du métal
n’ éprouvoit aucun changement de la part de l’af-
tringent. Comme le quinquina eft très-aftringent}
il décompofe très-bien l’émétique } & M. Ber-
thollet, qui lui a reconnu le premier cet’.e propriété,
l’a preferit dans les cas d’empoifonnement
par l’émétique.
Suivant M. Thénard, l’émétique eft compofé
de :A
cide tartareux................
Oxide d’antimoine.................
Perte.......................................... ................. 4
100
•La comptait ion de l’émétique régulièrement
eriftallifé, étant alfujetrie à des proportions conf-
rantes, il en réfulte qu’il eft toujours identique
iorfqu’il a été bien préparé. -
T a r tr ite de potasse et de bar ite. Thé*-
nard l’a prépaie en neutralifant la folution de
crème de tartre par l ’eau de/barite.
T ar tr ite de potasse et de chau x. Thénard
l’a obtenu en neutralifant la crème de tartre
par l’eau de chaux , & en abandonnant la liqueur
à l’évaporation, il a obtenu de petits criftaux de
fel triple.
T ar tr ite de potasse et ce cuivre . On
prépare ce fel en faifant digérer de l’hydrate de
cuivre ou du carbonate dans une folution de
tartrite acidulé de potaffe. Lorfque la liqueur eft
faturée de cuivre, on la filtre & on la fait concentrer.
L’on obtient enfuite par le refioid ile-
mént des criftaux bleus. Léonhardi dit que ce
fçl, évaporé a ficcité 8c en fuite- réduit en poudre,
donne le meilleur vert de Brunfwick qu’on puiffe fe
procurer.
La potaffe ne précipite point la folution de
tartrite de potaffe & de cuivre.
T ar tr it e de potasse et de fer , Fer
ta r t a r is é . On obtient ce fel en faifant bouillir
feize parties de crème de ta.rtre djffoutes dans
l’eau fur quatre parties de limaille de fer ; en
faifant enfuite évaporer la liqueur, on obtient
des criftaux verts de fei triple.
Les. houles martiales de Nanci peuvent être confédérées
comme un tartrite de potaffe & de. fer avec
un excès d'oxide j on les prépare de. la manière
fuivante : on met dans une chaudière de fer deux
parties de tartre brut 8c une partie de limaille
de fer très -fine j on ajoute de l’eau pour faire
Une bouillie claire j on fait digérer les matières
pendant long-temps, afin que le fer puiffe s’oxider
aux dépens de l’eau Sc de l’air j on remue fou-
vent ; quand la matière eft defféchée, on y ajoute
de l'eau dans upe proportion telle que le tout
foit converti en une maffe tenace dont on puiffe
former des boules en la malaxant.
Ce qu’on appelle teinture, de mars tartarifée eft
une folution de tartrite de potaffe ht de ferdansl’al-
çool. On la prépare en faifant évaporer, en con-
fiftance de miel, un mélange de quatre onces de
fulfate de fer non calciné, de huit onces de
tartre 8c de feize onces d’eau. On introduit le
réfidu de l’évaporation dans un matras ; on y
yerfe deux pintes d’alcool 8c on fiait digérer quelques
jours : le fel triple^fe diffout; la partie infolubie
eft un mélange de fulfate de fer non dé-
çompofé 8c détartré.
T artrite de potasse et de magnésie. Les
académiciens de Dijon l’ont formé en neutralifant
l’excès d’acide du tartre par la magnéfie ou le
carbon ue de cette bafe. Suivant ces chimiftes,
la liqueur donne, apvès qu’elle a été fuffifamment
évaporée, des criftaux en aiguilles. M. Thénard
dit que ce fel eft déliquiefeent, 8c qu’il ne criftal-
life point.
T ar tr ite de potasse et de mercure. Ce
fel, dont on doit la connoiffance à Monnet, fe
prépare en faifant bouillie fix parties de crème de
tartre avec une partie d’oxide de mercure noir.
La iiqueur, fuffifamment rapprochée, donne des
criftaux de fel triple.
M. Thénard dit que la crème de tartre verfée
dans le nitrate de mercure au minimum biffe
précipiter, la même combinaifon-
T ar tr ite de poxasse et de .soude , Sel
de S-eignette. En l’année 1671 , Seiguette ,
apothicaire à la Rochelle, mit ce fel dans le
commercé} la compofition en refta inconnue
jufqu’à l’année 1731, où Botdduc & Geoffroy la
firent connaître.
Pour préparer le ft-1 de Seignette , on met une
partie de tartre réduit en poudre dans cinq
parties d’eau bouillante j on n entra life i’ excès
d’acide par le carbonate de foude ; on filtre la
liqueur } on la fait évaporer en confiftance de
firop} enfuite on l’abandonne dans un lieu frais:
on obtient le fel eriftallifé.
La forme des criftaux eft' un prifme à fix pans,
dont les extrémités font tronquées à angle droit}
rarement les criftaux font entiers} préfque toujours
il n y en a qu’une moitié, qui préfente alors
un prifme a quatre pans , dont deux font inégaux.
Celui qui repofoit fur le vafe où les criftaux fe
font formés, eft le plus large} il eft divifé en
quatre triangles par deux lignes diagonales.
Il n’eft pas tout-à-fait anffi foluble que le tarante
de potaffe : tous les acides qui ont de l’aélion
fur lè tartrite de potaffe le réduile.nt en crème de
tartre & en tartrite acidulé de foude. Si la folution
eft formée de cinq parties d’eau contre une
de fe l, il n’y a que la crème de tartre qui fe dépofe.
Ce fel eft efflorefeent.
JJai trouvé qu’il etôit compofé de :
Tartrite de potaffe................................... y 4
Tartrite de Coude. ............................. 46
100 .
Il eft employé en médecine comme purgatif.
T a r tr ite de potasse et de strontianf.
M. Thénard le prépare en faturant la crème de
tartre par l’eau de ftrontiane.
T a r tr ite ue soude. L’acide tartareux
forme, avec la foude, un fel qui eriftallifé en
aiguilles ou en prifmes quadranguhires affèz volumineux:
il fe comporte au feu comme le tartrite
de potaffe.
Il fe diffout dans.cinq parties d’eau >adans moins
que fon poids d’eau bouillante. Comme la dé-
compofition de ce fel par le feu fournit un carbonate
de foude pur,Bucho!z a propofé de former
du tartrite de foude, en faifant bouillir pendant une
heure fix parties de tartrite de chaux avec quatre
de carbonate de foude, diffous dans quarante parties
d’eau. La liqueur, filtrée 8c concentrée, donne
du tartrite de foude eriftallifé, qu’on réduit enfuite
en carbonate par la calcination*