
Aligner le fuc épaiffi des fruits, & plus fpécia'le-
ment appliqué à celui du raifin. Ce nom eft aujourd'hui
abandonné j niais on le trouve affez
iouventdans les ouvrages du dix-huitième iiècle.
SAPAN : bois de teinture du Japon. On ne fait
Tien fur fon origine ni fur fes propriétés.
SAPHIR : pierre bleue, très*dure, qui approche
du diamant par la dureté , d’une belle tranfparence,
regardée, après le diamant, comme la fécondé
des pierres précieufes ou des gemmes. M. Haüy
en fait une efpèce ou une variété de fa téléfie,
& M. Brongniart une fous-efpèce de corindon
téléfi^. Le bleu vaiie dans cette pierre, qui eft.
Auffi quelquefois fans couleur : il eft ou bleu-de-
ciel ou bleu-violet ; il perd fa couleur au feu. On
le trouve dans les Indes , au Pégu, dans les
fables des ruiffeaux d’Expailly en France, dans
ceux de Ceilan. 11 eft formé d’alumine prefque
pure & criftallifée. On le nomme aulTi faphir
oriental.
Saphir, blanc. C’eft le fapkir oriental fans
couleur.
Saphir du Brésil : nom donné à la topaze :
verdâtre , lorfqù’eile tire fur le bleu : c’eft une ;
variété de téléfie jaune de M. Haüy.
Saphir d’e au . On nomme ainfi une. variété de
quartz qui eft bleuâtre, & qu’on appelle* auffi
faphir occidental.
Saphir faux. On donne le nom de faux fapkir
â une variété de fiuate de chaux qui a une couleur
bleue 5 on la nomme aufli prifme de fapkir.
Saphir occidental : nom duquartz bleuâtre,
qu’on défigne auffi par celui de faphir d* eau.
Saphir oriental : vrai faphir du Pégu, l’une
des plus dures, des plus brillantes & des plus'
belles pierres précieufes ou gemmes.
Comme c’eft de$ grandes Indes ou des Indes
orientales que viennent les plus belles pierres,
les gemmes les plus dures, les mieux colorées , &
en général de la plus belle eau, il eft depuis long-
tems reçu de carattérifer & de défigner ces pierres
par le nom d'orientales, pour les diftinguer de
celles qui. viennent des diverfes parties de l’Amérique
ou de l’Europe, & qu’on nomme pierres occidentales.
SAPIN: grand arbre réfineux des pays du Nord,
très-commun dans les forêts de l’Allemagne, de
la Suède, & c ., & dans quelques forêts de la
France, d’où l’on tire fort abondamment une
réfine liquide d’un très-grand ufage dans les arts.
On la cuit de dfféientes manières pour en préparer
la poix, le galipot, l’arcançon, la réfine
ou poix-réfine, le brai fe c , le brai gras, le
goudron. ( Voye£ ces différent mots. )
Le bois du fapin eft fort employé pour la charpente
& la menuiferie. C ’eft un bois affez folide,
tres-facile a travailler, très-pénétrable par l’humidité
& 1 eau proprement dite, qui fe confervô
bien dans les lieux fecs, qui eft furtout très-com»
buftible, & d ou on voit fuinter fouvent des
gouttes de réfine par l’expofition au foleij : on en
tire de l’huile volatile par la diftiliation.
SAP1NETTE : nom d’une variété de fapin du
Nord, dont les extrémités des jeunes branches
font employées pour fabriquer une efpèce de
bière très-renommée dansles pays où croît cet arbre.
On fe fert auffi des bourgeons pour la phthifie
pulmonaire & pour le traitement des uicères internes.
Ces jeunes feuilles ou pouffes font remplies
d’une huile volatile très-odorante.
On fabrique en Canada, avec une efpèce,d’é-
picia (abies brevi folio) , une boiffon très-faine
que 1 ufage rend très-agréable. Dans les années où
le vin eft cher, & où la difette des grains augmente
le prix de la bière, on pourroic faire,
avec notre épicia, une liqueur fembhble, eu
fuivant la recette donnée par Duhamel, & que
nous allons faire connoïtre ici.
On jette un fagot de jeunes branches de fapi-
nette 3 coupées en morceaux, dans une grande
chaudière contenant une barique d’eau j le fagot
doit avoir environ vingt-un pouces de circonférence
auprès du lien qui en rapproche les parties j*.
on entretient l’eau bouillante jufqu’ à ce que l'é-
co.rceA détache. Pendant cette opération , on
fait rôtir dans une poêle un boiffeaud’avoine, &
on fait griller douze ou quinze livres de pain
coupé par tranches î on jette le tout dans la liqueur
j on lui fait fubir quelques bouillons j on
la décante enfuite, & on y ajoute fix pintes de
mélafiè^ ou gros firop de fucre, ou, à fon défaut,
douze à quinze livres de fucre brut : on entonne
la liqueur dans une barique qui ait contenu du vin
rouge, ou, fi on veut la colorer , on y met cinq
ou fix pintes de vin rouge : on délaie dans cette
liqueur une chopine de levure de bière, & on la
laiffe enfuite fermenter : fi on ferme le bondon ,
au bout de vingt-quatre heures la bière de fapi-
nette devient piquante comme le cidre j mais fi
on veut la boire plus douce, il ne faut la bon-
donner que quand fa fermentation eft paffée, &
avoir foin de la remplir deux fois par jour.
Cette liqueur eft très - rafraîchiffante & très-
faine. Duhamel penfoit qu’on pouvoit fubftituer
le genièvre à la fapinette du Canada, & qu’on en
obtiendroic la même liqueur fpiritueufe dans nos
climats : c’eft un effai utile à faire.
SAPONACÉE : expreffion dont on fe fert quelquefois
ep chimie, pour défigner une matière
qui a quelques propriétés au moins apparentes du
favon. On dit d’une liqueur qu’elle a une confif-
tance faponacée > une odeur , une faveur fapo-
nacée. C ’tft ainfi » par exemple , qu’on décrit les
propriétés de plufieurs fucs d’herbes, furtout de
celui de la faponaire, de quelques efpèces de biles
,d’animaux , du fang veineux, &c.
1 SAPONIFICATION. J'ai donné, dans mes
V. U mens & mon Sy[terne des Connoijfances chimiques
, le nom de fiponification au phénomène
par lequel le favon fe forme, c’eft-à-dire , à la
difpofition de s’unira l'eau, de former une liqueur
épaiffe & mouffeufe, d'enlever les taches de
graiffe, &c, que contractent l’huile douce & beaucoup
de corps gras lorfqu’on les combine à l’un
des alcalis fixes, potaffe ou fonde. J’ai adopté
cette expreffion pour indiquer qu’au moment où
cette combinaifon a lieu, il fe pâlie dans la matière
huileufe ou graffe, un changement d’état
eu de nature tel que , lorfqu’cn fèpare enfuite
cette matière d’avec l’alcali auquel elle eft unie,
on ne lui trouve plus les propriétés qui la cara&é-
rifoient. Par exemple, une huile très-liquide précipitée
d’un favon par un acide, n’a plus fa première
liquidité & a pris une confiftance plus ou
moins folide , ainfi qu’une opacité plus ou moins
prononcée. Ce changement d’état fait penfer que,
pendant la formation du favon , le corps huileux
en a fubi un dans fa nature, & comme il a conf-
tamment lieu pendant la préparation de tous les
favons, &r par l’aéle même de cette opération ,
j’ai cru devoir le regarder comme un phénomène
général, que j’ai nommé fiponification. On trouvera
des détails plus étendus fur cet objet à l’article
Sa v o n . J'ajouterai feulement ic i, que je
reconnois la fiponification dans la nature comme
dans l'art. ( Koye^l’article Sa v o n . )
SAPOTARTAREUX : vieille dénomination
aujourd’hui abandonnée, par laquelle quelques
-çhimiftes défignoient la combinaifon favoneufe
d’huile effen.tielle & d’huile de tartre.
. Dans la nomenclature méthodique, établie depuis
1787 par plufieurs chimiftes français réunis, & qui
a été adoptée généralement en Europe,on nomme
ces efpèces de favons, fivonules. ( Foyei ce der~
; nier mot. )
t SAPPARE : nom donné, par M. Sauffure, à une
,pierrè des Alpes, qu’on a nommée auffi fchorl
■ bleu &. cyanite. M. Haüy l’a appelée difthéne..
-• Elle eft çn prifmts aplatis , compofés de lames
.parallèles à l’axe & facilement réparables. Elle
raie ,1e verre quand on le frotte par le tranchant
de fes lames, & en eft rayée lorfqu’on applique Je
.verre perpendiculairement à celle-ci. Elle eft in-
.fufible au chalumeau * elle prend l’éle&ricité réfî-
neufe par le frottement ; elle pèfe 3,51.
Fes. cciftaux de cette pierre font des prifmes
hexaèdres tronqués irrégulièrement, collés fur
,eur longueur, quelquefois divergens entr’eux,
fouvent parallèles, implantés dans les roches primitives
de talc , de gneifs, & mêlés de quartz ,
de mica, de tourmaline, Sic. Outre les Alpes
helvétiques, le difthéne exifte en Écoffe dans
le r i r o l , en Carinthie, en Bavière , en Sibérie.
La couleur du difthéne eft le plus fouver.c
d’un bleu-clair ; cependant elle varie du bleu de-
faphir au bLu-pâle, jaunâtre, verdâtre, & même
au blanc. On l'a quelquefois fait paffer pour un
faphir; mais fon efpèce de dureté & tous fes au-
très caraéieres Je font beaucoup différer du vrai
faphir.
MM. Théodore de Sauffure 8c Lauaier ont publié
des annlyfes de cette pierre; ils font prefque
complètement d'accord. Voici leurs réfultats
comparés :
Sauffure. Laugier.
Alumine............. 0J4 ........... 0, f j .
Silice................... 0,29 .........1. 0,38.
f'hatlX ..................... 0 ,0 2 .............. OjOfO.
Magnéfie........... 0,02 . . . . . . o.
p er' ............... 0,06,65 i ,7f. Eau 8c perte__ o,oy ........... 2.
Le feul ufage qu'on ait fait du difthéne ou fap-
pare eft celui que M. Sauffure a introduit pendant
quelque tems en minéralogie; c'eft celui de fer-
vir de fupport, dans les effais de minéraux, au
chalumeau, en raifon de fon inhabilité.
SARCOCOLLE ou COLLECHAIR ; efpèce
de gomme-réfine en petits grains fecs, fouvent
ifolés, quelquefois reunis & coïiés par une efpèce
de duvet filandreux, d'une faveur âcre , amère &
défagréable. La fircocolle a des grains de trois couleurs,
de blancs , de jaunes & d’un affez beau
rouge ; elle eft apportée de Perfe & d’Arabie.
C eft manifeftement uneproduélion végétale; mais
on ignore l'arbre ou la plante qui la fournit. Lorf-
qu on la chauffe à la .flamme d'une bougie, elle fe
fond en bouillonnant, & finit par brûler avec éclat r
elle fe ramollit ou fe délaie dans l'eau; elle fe dif-
fout en partie dans l'alcool.
On en faifoit autrefois beaucoup de cas en médecine
; on lui attribuoit furtout des propriétés
merveilleufes. pour cicatrifer les plaies & durcir
les os, en favorifant le cal; c'étoit même d'après
cette dernière propriété, qu’on lui avoir donné
fon nom. Les plus habiles médecins, depuis un
demi-fiècle, lui ont refufé ces prétendues vertus,
& ont regardé fon ufage comme dangereux ; ils
ont affuré qu'elfe ulcéroit les inteftins Sz faifoit
tomber les cheveux. Elle eft donc entièrement
abandonnée aujourd'hui.
SA’RDOINE : nom d'une efpèce de pierre
urajt.Zeul'e ou /''ex' agate » très-dure, fufceptï-
ble d'un beau poli, 8r qu'on grave le plus fouvent
en cachet. Il n'eft pas bien fût, quoique cela fort