
affinité pour les deux principes qui la conft’tuent.
La combinaifon au minimum d'alcali contient,
marg. 100 , potaffe 8,88 > celle au maximum contient
le double de potafle.
La margarine décompofe le fous-carbonate de
potafle à l'aide de la chaleur} elle rougit le tour-
. nefol à la manière des acides } ce qui eft une propriété
remarquable dans un corps gras.
3°. L'huile fluide eft légèrement colorée en
jaune ; fa pefanteur fpécifique eft de 0,898 , celle
de l’eau étant i,©oo : elle a une odeur & une faveur
rance} à y deg. centigr., elle le congèle en
aiguilles blanches. L’alcool la diffout en toutes,
proportions.
Elle a une affinité très-forte pour la potafle}
suffi rougit-elle le papier de tournefol} elle paroît
former deux combinaifons avec cet alcali , Tune
qui eft infoluble dans l’eau, 8c l’autre qui s’y diffout
parfaitement bien.
A froid elle fe faponifie quand on la met en
contaCt avec du carbonate de potafle faturé.
A chaud elle décompofe le carbonate de barite.
En faifant chauffer les deux matières dans l'eau
bouillante, on obtient un favon infoluble dans
l’eau. Si on traite ce dernier par l’alcool bouillant,
on diffout un favon avec excès d'huile , qui fe décompofe
parle refroidifféraient en favon neutre ou
avec excès de barite, & en huile qui refte dans
l’alcool.
4°. D’après ce que nous venons de dire des
combinaifons alcalines de la margarine&de l’ huile
fluide, il fera facile de concevoir plufieurs propriétés
du favon de graiffe. Ce favon eft formé
principalement des combinaifons de margarine
& d’huile fluide , avec excès d’alcali. Lorsqu'on
le traite par l’eau chaude, on le diffout}
mais par le refroidiffement, le favon alcalin de
margarine eft décompofé en combinaifon au minimum
d’alcali, qui fe dépofe fous la forme d’une
.matièrenacrée, 8c en potaffe qui refte dans l’eau
. avec le favon alcalin d’huile fluide. Cette facile
décompcfîtion du favon de graiffe 8c de potafle
explique la faveur alcaline très-fenfible qu’ il mani- ■
fcfte , & la propriété déterfive qu’il poffède à un
haut degré.
50. La faponification de la graiffe de porc par
la potafle fe' fait fans le concours du gaz oxigène ,
&c fans qu'il y ait de gaz & de fluide aériforme }
tous les principes de formation nouvelle font produits
aux dépens de la graiffe, 8c dans cette production
, aucune portion d'un de ces élémeris n eft
raife en liberté.
Savon de St a r k e y . C’eft la combinaifon de
la potafle avec l ’huile volatile de térébenthine.
Starkey, chimifteanglais, la découvrit par hàfard
en cherchant à volatiiifer la potafle au moyen de
plufieurs matières, & notamment de l’huile de térébenthine.
11 la préparoit en mettant cette huile
avec du fous-carbonate de potafle fec dans un
matras, 8c en abandonnant le mélange à lui-même}
après cinq à fix mois , il enlevoit une matière
blanchâtre, molle, qui étoit la combinaifon des
deux corps mis en expérience. La partie liquide,
d’où l’on avoit féparé cette dernière, en donncit
de nouvelle après un tems plus oti moins long.
Stahl confeilla de faire le mélange à chaud & de
^exP°fer en fuite dans un lieu humide ; fuivant lu i,
-1 alcali, en attirant l’humidité de l'atmofphère, fe
combinoit plus facilement à l'huile, 8c la portion
qui ne s’y uniffoit pas, fe réfolvoiten liqueur, 8c
pouvoit être facilement féparée de la combinaifon.
Baumé, regardant l’huile de térébenthine comme
étant formée d'une matière épaiffe 5c réfineufe, 8c
d une autre beaucoup plus légère & foluble, prétendit
qu’il n’y avoit que la première qui fût propre
à stunir à la potafle; qu’en conféquence on
pouvoit faire le favon de Starkey en très-peu de
tems fi 1 on favôrifoit le dégagement de la matière
volatile. Le procédé qu’ il preferivit, confiftoit à
triturer continuellement, fur un porphyre, du fous-
carbonate de potafle fec qu’on imbiboit d'huile de
térébenthine à plufieurs reprifes. Achard propofa
enfuite,^ pour la même préparation, de faire un
favon acide d’huile de térébenthine ( voye% Sa vons
ac id e s ) , d’ajouter à fa folution aqueufe
upe plus grande quantité de potafle caùftique qu’il
n’eft néceffaire pour faturerTacide, 8c de faire
enfui te bouillir les matières pendant quelques
minutes.
L’on n’a point étudié les propriétés de cette
combinaifon : elle a été employée en médecine
comme apéritif 8c fondant.
Sa vo n de V enise. Le favon de Venife ne diffère
pas effentieilement du bon favon de MarfeiUe
quand celui-ci eft fec} il eft compofé de fonde &
d’huile d’oliye } mais il contient en général moins
d’eau.
Savo n de W in d so r . Le favon de Windforzb
-fabriqué avec du ftiif 8c de la foude ; on y mêle
quelque fois des réfines, des baumes, des effences,
pour lui donner différentes couleurs 8c odeurs. On
ne vend ce favon que quand il eft bien fe c, 8c telle
eft la raifon pour laquelle il eft demi tranfparent.
C ’eft un très-bon favon de toilette, qu’on imita
très-bien en France depuis quelques années.
S a v o n s t e r r e u x . Ils font peu connus : on
fait qu’ils ne fe diffolvent pas dans l’eau , &
qu’ils ne peuvent fervir à nétoyer les étoffes. On
les prépare en verfant du favon de potafle ou de
foude diffous dans l’eau , dans la folution de fel
terreux, dont on veut combiner la bafe avec
l’huile.
S A VONULES : combinaifons des bafes alcalines
avec les huiles volatiles. Comme elles fe
font beaucoup plus difficilement que celles des
huiles
huiles fixes, 8c qu’elles ne pofledent pas à un fi
haut degré les propriétés des combinaifons chimiques,
on leur a donné le nom de favonules, qui
eft un diminutif du mot favon.
On ne connoît guère, parmi les favonules, que
celui de potafle 8c d’ huile de térébenthine. Il porte
le nom de favon ds Starkey. ( Voyeç ce mot. )
On n’eft pas certain de l'exiftence des favonules
terreux 8c métalliques.
SAUSSURITE : nom que M. Théodore de
Sauflure a donné à la variété de jade que M. Haüy
a appelée tenace, 8c M. de Lametherie lehmanite.
M. Théodore de Sauflure prétend qu’elle doit
former une efpèce particulière, parce qu'elle diffère,
par fa compolition , du jade proprement dit
(pierre néphrétique). Voici l’anaîyfe de ces deux
matières :
Saujfurite.
S ilic e ........................................ 44
Chaux.......................................... 4
A lum in e .......................... 20
Oxide de fer........ ......... 12, y
Soude........................................ 6
Manganèfe 8c potafle............. un atome.
96>S
Jade, . .
Chaux..............; . . ............................... l l >75
Alumine................................................. i,yo
Oxide de f e r ........................................ y
Oxide de manganèfe ............................ 2
Soude................................ . . ............ .. 10,75
Potafle------ --------------- 8,yo
Eau.................................................... 2,25
96,5°
. SCAMMONËE, ( Voye^ ce mot à l*article
Gomme-résine’.)
SCAPOLITE. C ’eft la même pierre que la Pa -
R A N TH IN E . ( Voye^ ce mot.)
. SCARABÉES : infeCtes coléoptères, dont plufieurs
font employés en médecine.
SCHÉELIN : nom donné au tungftène par quelques
minéralogiftes. ( Voye1 T ungstène.)
S c h é e l in calc air e . C’eft le tungftate de
chaux.
Schéelin ferrugineux. C ’eft le wolfram, ou
tungftate de fer.
Ch im i e . Tome V I .
SCHIRL-BOISTE : mine d'étain pauvre, avec
.fer & arfenic.
SCHISTE ou SCHITE. On a donné ce nom à
des minéraux argileux qui fe trouvent communément
en grandes maffes, 8c qui ont une texture
feuilletée. Pour s’en faire une idée , on peut
prendre l’ardoife pour exemple. Ces minéraux
font principalement formés de filice , d’alumine ,
d’oxide de fer, 8c Couvent de quanticés variables
de chaux, de magnéfie, de manganèfe 8c de matière
charbonneufe} ils ont prefque toutes les
couleurs que l’oxide de fer peut donner} mais en
général, lorfqu’ ils contiennent de l'oxide au maxi•
mum, c’eft-à-dire, qu'ils font colorés en jaune ou
en rouge, ces couleurs annoncent prefque toujours
qu’ils ont éprouvé un commencement de»
décompofition} car le plus grand nombre des
fchijies contiennent l’oxide de fer au minimum.
SCHLICH : nom donné, en métallurgie, au
fulfûre de plomb qui a été réduit en poudre 8c en-
fuite lavé. On étend cette dénomination à d’autres
mines que celles de fulfure de plomb,
SCHLOT ou SCHELOT : dépôt falïn qui fe
produit pendant l’évaporation des eaux falées. Le
fckelot qui fe produit fur les fagots d’épines des
bâtimens de graduation eft formé de fulfate 8c
d'une petite quantité de carbonate de chaux>
celui qui fe dépofe dans la chaudière pendant
l’évaporation des eaux graduées , eft formé de ful-
fate 8c d’une petite quantité de muriate de foude.
SCHORL. Les minéraloaiftes du dernier fiècle
appeloient ainfi les pierres fufiblcs, dont lescrif-
taux, lor.fqu'ils étoient réguliers, ferapprochoient
du rhomboïde , ou , dans le cas contraire, étoient
en prifmes cannelés 8c réunis en faifeeaux. Cette
dénomination , fondée fur des caractères très-
vagues, ayant été la caufe de beaucoup d’erreurs
en minéralogie, M. Haüy l’a fupprimée avec raifon j
il a fait, des fchorls qui avoient des caractères
tranchés, autant d’ efpèces différentes, auxquelles
il a donné de nouveaux noms.
SCILLITIQUE : nom adjeCtif donné aux préparations
faites avec la fciiie.
SCINQUE ( laçerta Jîincus Linn.) : efpèce de
lézard qui habite la Libye , l'Égypte, l'Arabie ,
8c qui étoit employé autrefois dans les officines
comme médicament aphrodifiaque.
SCORIES. Ce font les ma ri ères vitrifiées ou
demi vitrifiées qui recouvrent les métaux, après
cju’on aexpofé Jes fubftances qui les contenoienc
à l’aCtion de la chaleur.
La nature des feories varie beaucoup, fuivanc
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