
Succinate de fer au minimum. Ce fel paraît
foluble & criftallife en petites aiguilles brunes
qui fe raffemblent en étoiles.
Succinats de fer au maximum. Ce fe l eft
infoluble.
Succinate de glucine. Il eft infoluble ou
très-peu foluble.
. Succinate de magnésie. Il efl déliquefcent ;
il ne paraît pouvoir crillallifer qu'avec la dernière
difficulté.
Succinate de manganèse aü minimum.
Ce fel eft foluble. .C'eft pour cette railo.n qu'on,
emploie avec fuccès le fuccinate de potaffe ou de
foude pour priver les fels de manganèfe de l'oxide
de fer qu'ils peuvent Contenir. Il faut, pour réuffir,
employer les folutions auffi faturées que poffible,
& que le fer qu'on veut féparer foit au maximum
d'oxidation.
Succinate de mercure. Il eft foluble dans
l’eau.
Succinate de molybdène; On dit que
l'acide fuccinique, chauffé avec l'oxide de ce
métal, forme une folution verdâtre.
Succinate de nickel. Inconnu.
Succinate d ’or. Inconnu.
Succinate de platine. Inconnu.
Succinate de plomb. Ce fel eft infoluble
dans l'eau. Il fe diffout -dans l'acide nitrique. Il
peut criftallifer en lames.
| Succinate de potasse. Il criftallife en prif- i
mes à trois pans, il a une faveur amère. Il eft déliquefcent.
Succinate de soudf. Il criftallife en beaux
piifmes tétraèdres, à fommets diedres & er.
hexaèdres, terminés par une face oblique. Il n'eft
pas déliquefcent.
Succinate de tungstène. Inconnu.
Succinate de zinc. Il eft foluble. Il criftallife
en feuillets.
Succinate d’y t t r ia . Il eft plus foluble que
le fuccinate de glucine. Il criftallife en cubes.
SUCCINIQUE (A cid e ), \Voye^ Acide k a -
RABIQUE. ) -
SUCCINITE : nom donné par Bonvoifin à un
minéral d'un jaune de fuccin, qui eft prefque diaphane,
Il fe trouve dans une roche à baie dé fer-
pentine.
SUCRE. On donne cë nom à des principes végétaux
qui font fufceptibles de donner de l'alcool
lorfqu’ils ont le contait d’une matière végéto-
animale, appelée ferment, & qu'ils fe trouvent
placés dans les circonftances convenables. Tous
les principes connus qui font dans ce cas poffè-
dent la faveur fucrée, mais ils partagent cetre
propriété avec plufieurs autres , telles que la
fubltance criftallifable de la manne, la régliffe,
qui ne peuvent éprouver la fermentation alcoolique;
d'où il faut conclure que la faveur feule
ne peur fervir à caraélérifer le fucre. On diftin-
gue plufieurs efpèçes de fucres, qu’on n'a pu ramener
jufqu'ici à un type unique; tels font le
fucre de canne, le fucre des champignons, le fucre
liquide, le fucre de miel & celui de raifin. {Foyer
ces mots. )
S u c r e d e b e t t e r a v e . Ce fucre étant de la
même efpèce que celui de canne , on renvoie
l’examen de fes propriétés“ à l'article de ce dernier.
S u c r e d ê C A N N E . On le retire de Yarundo
faccharifers. Ce végétal n’eft pas le feul qui contienne
cette efpèce de fucre; on le trouve encore
dans la fève de plufieurs érables & bouleaux
dans le fruit du châtaignier, où il eft mêlé à
beaucoup d’amidon, dans les racines de betteraves,
&c.
Le fucre de canne eft incolore & inodore quand
il a ete purifie. 11 peut criftallifer en polyèdres
affez volumineux, dont la forme primitive eft un
prifme quadrilatère à bafe rhomboïdale, & la
forme fecondaire, un prifme quadrilatère oü
hexaèdre, terminé par des fommets dièdres &
quelquefois trièdres.
Quand il eft en gros criftâux, il eft tranfparent
ou demi-tranfparent ; quand il eft en petits crif-
taux, qui font adhérens les uns aux autres, il eft
du plus beau blanc & paraît opaque ; mais fi on
prend chaque petit criftal ifolément, on voit qu'il
eft tranfparent. Tout le monde connoît fa faveur
agréable,
Sa pefanteur fpécifique eft de i , 6o6 < fuivant
Fahrenheit, & de 1,404; fuivant M. Haffenfratz.
Lorfqu’on expofe- le fucre à la chaleur, il fe
fond, fe bôurfoufle, brunit, bout & répand l’o-
dour de caramel. Cette odeur eft due à une combina
ifon d'acide acétique & d'huile, qui font tous
deux des produits de l’aétion du calorique. S i ,
au lieu de le chauffer lentement, on le jette dans
un creufet rouge de feu, il brûle avec une flamme
blanche, veinée de bleu..dans quelques endroits.
Si on le diftille dans une cornue adaptée à un
ballon qui communique à un appareil pneumatique
par le moyen d’un tube doublement recourbé,
on obtient, i°. une eau prefqu incolore ;
<l°. une combinaifon d'acide acétique, d'huile &
d'eau : c’eft cet acide qu'on a appelé pyromuqueux ,
& dont Fourcroy 8c moi avons fait connoître la
nature ; 30. une huile empyreumatïque, en partie
jaune & en partie brune j 40. du gaz acide carboniques
50. du gaz hydrogène carburé> 6°. du
gaz oxide de carbone 5 70. un charbon qui contient
prefque toujours un peu de chaux.
Le fucre eft très-foluble dans l’eau. Weuzel
prétend qu’à 9 ° centigr. elle peut en diflbudre
un poids égal au fien. Quand elle eft bouillante,
elle peut le diflbudre en toutes proportions : l'eau
qui en eft facurée porte le nom de firop. Ce firop
eft filant, vifqueux : mis fur une furface folide, il
s’y deffèche, y laiffe un enduit brillant qui ref-
femble à un vernis $ mais ce qui l'en diftingue,
c’eft fa folubilité dans l’eau. C ’eft dans le firop
que l’on conferve une foule de matières végétales:
quand il n'y en a que d’une forte, on l’appelle,
en pharmacie, firop fmple; tel eft celui de violettes
(voyt{ ce mot)} quand il y en a plufieurs,
ç>n l’appelle firop compofé. Nous renvoyons, pour
de plus grands détails, à la Pharmacie de Baume.
Le firop fert à faire le fucre candi j pour cela
on le met dans des terrines de grès (fig. 7 3 }
i lC. çlaffe), dans lefqûelles on a fufpendu des fils
ou de petits morceaux de bois, & on place les
vafes dans une étuve. ( Voy. fig. 59, i fC. claffe.)
L’alcool à 40 deg. ne diffout .prefque pas de
fucre à froid. Margraff n’a pu en diflbudre qu’un fi?
à la température de l’ébullition ;& à l’époque où il
trav a illoir, on ne connoiffoit pas les moyens d'obtenir
un alcool bien rectifié. Les alcools plus ou
moins chargés de fucre, de principes aromatiques,
d’huiles effentielles 8c de matières colorantes,
çonftituent toutes les liqueurs de table. ,
Le fucre s’unit aux huiles, & s’il ne les rend
pas abfolument folubles dans l’eau , il leur donne
la propriété de s’y tenir long-tems en fufpenfion,
& de former ce qu’on appelle l’oLeo-faccharum._
Le fucre eft promptement décompofé par l’acide
fiilfurique concentré. 11 fe produit alors de l'eau,
de l’acide acétique, une matière charbonneufe.
Fourcroy 8c moi avons prouvé que la caufe
première de ce réfuîtat étoit dû à la grande attraction
que i’acide fiilfurique exerce fur l’hydrogène
& l'oxigène.
L’acide nitrique change le fucre en acides ma^
lique , oxalique & acétique. Il ne produit jamais
d’acide muqueux comme la gomme.;
Les acides muriatique , fluorique concentré,
paroiffent agir fur le fucre à la manière de l’acide
fulfurique.
Suivant MM. Bouillon-Lagrange 8c Vogel, les
acides végétaux peuvent fe combiner au ficre 8c
k f empêcher de former des çriftaux volumineux 5
dans cette circonftance, il fe dépofe fous la forme
de chou-fleur.
M. Cruickshanks dit que la chaux s’unit au
fucre j que cette combinaifon a une faveur fucrée,
amère 8c aftringente 5 que cette combinaifon,
diffoutedans l’eau, en eft.précipitée par l’addition
de l’alcool : la potaffe & la foude fe comportent
d’une manière analogue.
Les hydrofulfures, les fulfures & les phofphores
alcalins paroiffent réduire le fucre a l’état de
gomme ou de matière non fucrée, foluble dans
l’eau & infoluble dans l’alcool. M. Cruickshanks
a obfervé que du phofphure de chaux qu’on avoit
fait paffer dans une cloche renverfée fur le mercure,
& dans laquelle on avoit mis du firop, avoic
fait perdre la faveur fucrée à ce dernier- Il paroît
que le gaz hydrogène phofphoré qui s’étoit produit
dans cette circonftance, avoit été la caufe
du changement obfervé , parce qu’il s’éroit emparé
d’une partie de l’oxigène du fucre, 8c l’on
admet généralement que la gomme ne diffère du
fucre que par moins d’oxigène.
Le fucre eft formé :
c . T S u S u iv a n t Lavoifier. iv a n t MTMhe.n Garady,-L u ffac
O xi gène . . . 64 . . . . . . . . . . . . . , y 0,6 5
Carbone . . . 28 ......................... 42.,47
Hydrogène. 8 ..................... .. • 6,90
Le fucre de canne eft extrait de Yarundo faecka-
rifera par les procédés que nous allons expofer
d’après Thomfon.
Procédé fu iv i dans 7 ’ In do f i an.
On choifit une terre végétale trèsrriche, fituée
de manière à être facilement arrofée par une
rivière. Vers la fin de mai, quand le fol eft réduit
à l'état de limon très-doux, foit par les
pluies, foit par des arrofemens artificiels, on
plante en rangées des boutures de cannes, contenant
un ou deux noeuds, en laiffànt entre
chaque bouture un efpace de 450 millimètres ,
& on multiplie le nombre des rangées en les
tenant écartées d’environ un mètre. Quand ces
boutures arrivent à la hauteur de yo à 7 y milli-r
mètres, on remue la terre qui les entoure* Dans
le mois d'août on fait, à travers les terres, de
petites, rigoles pour faire écouler l ’eau fi la faifon
eft trop humide, ou pour arrofer les plantes fi
elle eft trop fèche. Chaque bouture produit de
trois à fix cannes. Lorfqu’elles font hautes de
7 j millimètres environ, on enveloppe avec foin
chaque canne avec les feuilles inférieures, puis
on attache tout ce qui appartient à chaque bouture
à une forte tige de bambou de deux à trois
mètres de hauteur, fichée en terre au milieu
d’elles, On les coupe en janvier & février, environ
neuf mois après -leur plantation, & avant
la floraifon, qui diminueroit confidérablemenc la
douceur, de hux fucre. Elles o n t, à cette époque,
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