
Klaproth l’a trouvé compofé :
Bildftein tranflucide. Bildftein opaque.
Silice. . . . . . . . . . . 54,00 . .................62,0
Alumine........ . . . . 56,00 . ................. 24,0
Oxide de fer. ----- 00,75 . . . . . . . . . . 0,5
Eau................. . . . . 5-S° ■ ............... . 10,0
Chaux . t p i ! . . . . 0,00 . . . . . . . . . . 1,0
Perte............. ----- 3 >7 S H ------------ i>S
100,00 • 100,0
Ce qui diftingue le talc glaphique & granuleux du
talc laminaire , c’eft l’abfence de la magnéfie ,
tandis que ce dernier en contient 27 pour 100.
30. Talc ftéaùte ( craie etEfpagne).
40. Le talc ollaire. ' .
50. Le talc chlorite. A cette variété appartient la
terre de Vérone, qui eft employée dans la peinture.
. Le calc chlorite contient d'après mon aaalyfe :
Silice.......................
Alumine.................
Magnéfie.................
Oxide de fer..........
Muriate de foude ou de potaflè. .
Eau.
Perte» . j • 0,5
de crin : il eft formé de trois pièces} d’un tiffu de
crin & de deux cylindres de b ois, dont le fi\pé-
rieur eft plus haut que l'inferieur. Lorfqu’on a
tendu le tiffu de crin fur'le bord inférieur du premier
cylindre., on emboîte celui-ci dans le fécond,
& on replie en bourrelet la partie du tillu qui paile
à l’extérieur.
La figure 13 repréfente un tamis de peau que ion
a percé de trous égaux au moyen d'un emporte-
pièce. Cette efpece de t a m i s - d'ufage dans la
fabrication de la pou Ire à canon.
Lorfque les.matières que l'on veut tamifer font
précieules ou qu'elles font dangereufes a refpirer,
on les agite dans un tamis couvert.^ o ,e \ fig. 14
& 15). C e tamis confifte, i°.en un tamis ordinaire
A , B , C > D; 20.'en un couvercle E , F , formé
par une peau tendue fur un cylindre de bois qui
emboîte le'bord fupérieur du tamis ; 30. en un
cylindre de bois G ; H , qui emboîte le bord inférieur
du tamis. Ce cylindre eft fermé, comme le
précédent, par une peau tendue. Le tamis couvert
eft aufli appelé tamis à tambour.
Outre les tamis de crin & de peau dont nous
venons de parler, on en fait encore en foie,
même en fil de laiton. Les tamis de foie fervent
pour paffer les fubftances précieufes que l'on veut
obtenir dans un grand état de divifion.
100,0 |
TALÇITE. Kitwan adonné ce nom à la variété ;
de talc que M. Haüy a appelée talc granuleux (yoy. ■
T a lc ); mais le plus ordinairement on l'applique
au talc & au mica qui ont été expofés au feu des
volcans.
TAMARIN ( Analyfe du). ( Voye^ tom. IIÏ ,
P°g- 637* )
TAMARISC : arbufte des pays chauds ; on le
cultive dans les jardins, en Italie. Le bois, la
racine, & furtout l'écorce, font employés en pharmacie.
L'extrait aqueux que l'on préparé avec
l’écorce eft afiringem & diurétique. Diofcoride le
regardoit comme très-propre à réfoudre 1 à tumeur
g/l’obftru&ion de la rate. Les cendres du tamarifi
contiennent une très-grande quantité de fullate ue
foude.
TAMIS. Lorfque, par des moyens mécaniques,
on a diyifé une malle un peu confidérable de matière
folide, on obtient toujours une pouffière dont les
grains font d'inégale groffeur : pour féparer les
parties les plus tenues, on agite la pouiï.ere fur
un tiffu tendu , dont les mailles font d autant
plus étroites , qu’on fe propofe d obtenir une
pouffière plus divifée. On appelle tamifage cette
opération 3 & tamis rinftrument avec lequel on la
pratique. " i ■ ..
La figure 12 de \i$lançhe JC reprefente un tamis
TANNIN. On a donné ce nom à une matière
végétale, que l’on a caraétérifée par la propriété
de précipiter la gélatine & de former avec elle un
compofé infoluble dans 1 eau. C eft à cette matière
qu’on a attribué la faculté qu’ ont les matières
aftringéntes de tanner les cuirs. : de-là eft
dérivé le nom de tannin. * . ,
Ce que nous allons dire eft extrait d’un Mémoire
de M. Chevreul fur le tannin de la noix de galle.
Introduction hijlorique.
1. La peau des animaux fe convertit en gélatine
pa- l’ aélion de l’eau bouillante, k fe decompofe
alfi z promptement quand elle eft abandonnée s
e.le-même , foie dans l'eau froide ,. foit dans une
atmofphère humide. La préfence de l’eau. favorite
cettè décompofitipn , car une peau defféchée fe
conferve bien plus long-temps que celle qui ne l’a
pas été. D’un autre coté, l'expérience journalière
apprend que les peaux qui ont féjourné pendant
quelques mois dans une in M o n d’écorce de chêne
ou de tan, ont perdu la propriété de fe diffoudre
dans l’ eau bouillante, en même temps qu’elles font
devenues moins fufceptibles de s’altérer fpontane-
ment. M. Séguin ayant voulu favoir ce qui fe
naffoit dans le tannage, imagina,de verfer une ijfc
I fufion de tan dans une décoétion de peau . les
! liquides ne furent pas fitôt mêlés,, qu’il fe produjnt
Lun précipité qui avoit toutes les propriétés du
i cuir tanné. M. Séguin en conclut que l’écorce de
ç hêne contenoit une matière particulière qui etoit
douée d’une forte affinité pour la peau des animaux,
& qui fotmoit avec elle un compofé peu altérable
gr infoluble dans l’eau bouillante. Cette confé-
quence établiffoit la bafe de la théorie du tannage.
2. M. Séguin donna le nom de tannin à la
matière du tan qui fe combine avec la peau 5 il le
earaétérifa par la propriété de précipiter la gélatine
, & piopofa en même temps l’eau de chaux
pour reconnoître les fubftances végétales propres
au tannage, parce qu’il avoit obfervé que cet
alcali précipitoit en totalité le tannin de fa diffoiu-
tion aqueule. Quoique M. Séguin n'etk fait aucune
tentative pour obtenir le tannin à l’état de pureté,
cependant prefque tous les chimiftes en admirent
l'exiftence comme corps particulier, parce que
fans doute ils confidérèrent qu'aucun des principes
végétaux connus ne précipitoit la gélatine , &
qu’ils furent frappés de la facilité avec laquelle la
nouvelle théorie expliquoic le phénomène principal
du tannage. Cependant on doit obferver
que Pelletier & M. Lelièvre , qui furent chargés
par le Comité de faluc public d'examiner les
procédés de tannage de M. Séguin, dirent « que
» l’acide gallique devoit agir dans le tannage 5
» qu’ils penfoient néanmoins que ce n’étoit pas en
» raifon de l'acide gallique feul que le tannage
33 s’opéroibj qu'ils préfumoient encore qu i! exif-
»3 toit dans les végétaux dits aftringe-ns , une
» fubftance ou combinai fon particulière, en outre
33 de Taciiie gallique, & que c'étoit à l'un & à
33 l’autre que l'on devoit attribuer Ls divers réfui-
33 tats que l'on avoit obftrvés dans les expériences
33 aux que.les elles avoient pu être foumifes (1). 33
3. Quoique la conclufion de MM. Pelletier &
Lelièvre fur l ’influence de l'acide gaélique dans le
tannage lut déduite d'une conclufion inexa&e (2),
on auroit du cependant la prendre en confédération,
avant de recevoir le tannin au nombre des
principes immédiats bien caradérifés, mais on fit
peu, d'attention à des doutes qui provoquoient de
nouvelles expériences, & qui tendaient à modifier
une théorie très-fatisfaifante en apparence.
4. A mefure qu’on étudia davantage les matières
végétales, on en reconnut un grand nombre
qui préoipitoient la gélatine 5 dès-lors on fe crut
en droit de conclure la préfence du tannin dans les
matières qui prëfentoient cette propriété. Mais
M. Prouft, après avoir décrit différens procédés
pour préparer le tannin à l'état de pureté, fit i’ob-
fervation que plufieurs de ces matières ne pou-
voient être ramenées à une feule efpèce (3) $ en
( j ) Annales de Chimie , tom. X X .
"(a) Ces favans avoient obfervé que le produit de la distillation
de la noix de galle précipitoit la gélatine , & ils en
avoient conclu que l’acide gallique avoit cette propriété j
mais le contraire eft généralement reconnu aujourd’hui. Cependant
l’obfervation de MM. Pelletier & Lelièvre eft très-
ju fte , & je l’ai faite comme eux i mais l’acide gallique dif-
tillé qui précipite la gélatine eft uni à une huile empyrcuma-
tiquè , fic n’eft pas pur par confisquent.
(3) Annales de Chimie, tom. X X X V ÔC X L I I .
conféquence, il diftingua diverfes fortes de tannin.
Malheureufement , cette diflindtion ne fut pas
appréciée à fa jufte valeur, par la raifon qu'on
n'avoir pas défini ce qu'on devoit entendre en
chimie végétale par les mots de genre Se efpece appliqués
aux principes immédiats. Ain fi, tandis que
quelques chimiftes regardoient avec M. Prouft les
différens tannins comme autant d'efpèces dillindles
d'un même genre , d'autres penfoient ou paroif-
foient penfer qu'un corps unique, appelé tannin,
formoit autant d’efpèces que ce corps pouvoir
contra die r de combinaifons différentes : telle fut
l’opinion de M. Bouillon-Lagrange. (1). Les expériences
de M. Hatchett fur des fubftances tannantes
artificielles femblèrent appuyer l’exiftence du
tannin comme corps particulier, en préfentant au
chîmifte des produits plus purs que ceux qu'il pouvoir
extraire des végétaux.
5. Tel étoit l'état de nos connoiffances furie
tannin en 1809, lorfque M. Vauqueliu m’ engagea
à examiner les produits de la réadtiou de l'acide
nitrique fur l ’indigo. Dans le travail que je fis à ce
fujet, j'obfervai que l’amer de Welther précipitoit
la gélatine, & que des corps qui n'avoient
pas par eux-mêmes cette propriété, ou qui étoient
infolubies dans l'eau augmentoient l'énergie
tannante de l ’amer en s'y combinant (2). Ces ob-
fervations me donnèrent des doutes fur l'exiftence
a un corps tannant fui generis , produit par l’acide
nitrique; car, comme aucun des tannins décrits
par M. Hatchett ne criftallifoit, & que l'amer de
Welther avoit cette faculté à un haut degré , &
qu'il étoit confidéré comme un corps fufceptil le
d etre obtenu à l'état de pureté, il étoit évident
que dans l'hypothèfe où .l'on n'admettoit qu'une
feule efpèce de tannin, il falloit reconnoître l’amer
comme étant le type de l’efpèce & comme devant
fe retrouver dans les fubftances tannantes-, au
moins dans toutes celles produites par l'acide
nitrique. Mais cette conclufion n'étoit guère ad-
miifible , d'après l'obfervation que la propriété
tannante de i'amer étoit augmentée par la préfence
d'un corps qui ne la poffédoit pas. Les expériences
que j'entrepris fur les tannins réfukant de
l'aétion de i'acide nitrique fur les charbons de
terre & les extraits de fernatnbouc & d'aloès ,
ainfi que fur le tannin provenant de l'aétion de
i'acide fulfurique fur le camphre, me démontrèrent
que l’on ne pouvoit rapporter à un feul être
les propriétés tannantes ; dès-lors je tirai ces
conclufions , i°. la propriété de précipiter la gélatine,
qu'on avoit cru pendant lopg-temps appartenir
exclufivementau tannin, eft de ces propriétés
générales qui appartiennent à des corps fi différens
qu'elle ne peut fervir à caraétérifer une feule fubftance
; 2°. la faveur aftringente paroït indiquer dans
les corps qui la poffèdent, une forte affinité pour les
(1) Annales de Chimie, tom. L V I , pag. 72.
(2) Ibid. , tom. L X X I I I y pag. 43.