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Si l ’oxigèné eft utile à la végétation en produi- '
Tant de l'acide carbonique, il paroîtroit devoir
s'enfuivre que fi l'on fourniffoit aux plantes tout
l'acide carbonique qu'elles peuvent décomposer,
le contaél du gaz oxigène libre devroit leur etre
tout- à-fait inutile; cependant il n'en eft point ainfi;
elles meurent conftamment fi le milieu dans lequel
elles cvoiffent ne contient pas une certaine
quantité de gaz oxigène. Pour expliquer ce re-
fultat, on peut admettre avec M. Théodore de
Sauffure, qu'il eft très-vraifemblable que_le gaz
oxigène, en brûlant le carbone dans l’interieur de
la plante, eft la caufe d’un dégagement de chaleur
fans lequel les organes ne peuvent exercer les
fonctions néceflfaires à la vie. L'oxigene a encdre
une autre influence, c'eft de produire avec le terreau
& les engrais, non-feulement de l'eau & de
l’acide carbonique, mais encore un extrait fo-
luble qui contient probablement un ou plufieurs
principes dans un état très-propre à i ’aflimilation
végétale.
De Vinfluence de l'eau fur la végétation.
Ce que nous avons dit à l'article de la G e r m i n
a t i o n de l ’eau comme véhicule & comme fer-
vant à donner de la flexibilité aux parties fèches qui
doivent fe développer, eft applicable aux plantes
à toutes les époques de leur végétation, mais ce
liquide joue un rôle non moins important, lorf-
qu on le confidère comme étant la fource la plus
féconde de l’oxigèné & de l’hydrogène qui font
partie de la compofition des végétaux.
Les anciens s'étoient imaginé que l'eau pure
pouvoit feule alimenter les plantes, maisaujoujd hui
le contraire eft démontré : uneplante qui croît dans
l'eau pure & dans un air dépourvu de gaz acide
carbonique n’augmente prefque pas le poids de fa
fubftance fèche ; mais fi le gaz acide eft prefent,
l'augmentation de poids eft très - fenfible, lors
même qu'on tient compte du carbone qui refte
aflimilé à la plante. Il paroït, d'après cela, que
c'eft dans le temps où l'acide carbonique eft dé-
compofé, que les élémens de l’eau fe fixent dans
le végétal en formant des compofes ternaires &
quaternaires. Quelques phyficiens ont cru que le
gaz oxigène qui fe dégage des parties vertes ex-
pofées au foleil, provenoit en partie de la dé-
compofition de l’eau ; mais M. Théodore de Sauffure,
qui a examiné cette opinion avec fa fagacite
ordinaire, s'eft convaincu du contraire : il a ob-
fervé que le gaz oxigene dégagé d une plante étoit
en rapport avec le gaz acide carbonique qu elle
pouvoit contenir, foit qu’elle eut abforbe ce dernier
gaz dans l'atmofphère, foit qu elle 1 eût produit
après avoir abforbé de l'oxigèné atmofphé- .
rique; il a obfervé de plus, que quand on privoit
les plantes de l'acide carbonique, elles n'expiroienc
jamais une quantité notable de gaz oxigèiie.- _ J
Puifque le gaz oxigène qui fe dégage des fenil- 1
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les, provient toujours immédiatement de 1 acide
carbonique, & , d'un autre côté, qu'il eft démontre
que les végétaux ne dégagent pas d hydrogène dans
aucune circonftance de leur v ie, il faut conclure
que l'eau , qui devient partie conftituante de leuis
fubftances folides, fe fixe fans qu'aucune portion
d'un de fes élémens fe dégage dans l’atmofphère.
' Nous confeillons aux kéteurs qui voudroient
avoir des- connoilîances plus détaillées que celles
qui fe trouvent dans cet article, de confulter les
excellentes Recherches chimiques fur la Végétation 3
par M. Théodore de Sauflure.
VEINEUX ( Sang). ( Voye^ tome V I , p. 90. )
VENTILATEUR. ( Métallurgie. ) Machine à
Laide de laquelle on peut renouveler l'air dans
les travaux des mines.
Quoique l'on purifie donner le nom de ventilateur
à toutes les machines que l'on emploie pour renouveler
l’air, dans les endroits où ce renouvellement
eft néceftaire, on eft cependant convenu de
ne donner ce nom qu'à une machiné foufflante
particulière, compofée d’une grande caiffe cylin*-
drique dans laquelle on place une efpèce de volant.
Le mécanifme & l'effet de ce ventilateur font
fondés fur l’adion des forcés centrifuges, c'eft-à-
dire, a&ion par laquelle, dans un mouvement de rotation
, les corps qui font au centre du mouvement
tendent à fe porter vers la circonférence, & s’en
écartent dans une direction tangentieüe, lorfquè
rien ne les retient & ne s'oppofe à leur mouvement.
D’après ce principe , 1a caifle cylindrique du ventilateur.
3 planche X X V y figure i l , doit etre parfaitement
fermée & n'avoir que deux ouvertures ;
l'une ail centre du mouvements, pour afpirerl air,
& l'autre à la circonférence du mouvement £, pour
faire fortir & chaffer au dehors l'air afpiré.
En plaçant ces fortes de machines dans l’intérieur
d’une mine dont on veut renouveler 1 air,
il fuffit de faire tourner fur fon axe, par Je moyen
d'une manivelle, le volant place dans 1 intérieur
de la caifle ; l’air de cette caifle fe porte à la circonférence
& s’échappe par l’ouverture que l’on
y a pratiquée : par fuite de ce mouvement, il fè
forme un vide au centre de la caifle. L'air extérieur,
qui peut communiquer à ce centre par l'ouverture
e que l'on y a pratiquée , s'y porte ru-
multueufement pour remplir le vide qui s’y fopme,
d'où il réfulte néceflairement uné forte d’afpi-
ration de l’air de la mine par l ’ouverture de l’axe
du ventilateur, & un tranfport de cet air afpiré
dans le tuyau où l'ouverture de la circonférence
communique. L'air condenfé dans ce tuyau comprime
& chaffe celui qui y eft déjà, & l'oblige à
fe mouvoir vers l’ouverture de la mine pour fortir
dehors,
Çette machine eft fimple & facile a mouvoir :
un ouvrier de moyenne force peut facilement là
V E N
tourner pendant un pofte qui eft de huit heures ;
elle peut fe tranfporter dans les endroits les plus
difficiles, & y procurer de l'air frais fans interruption.
, .
Nous devons à Meufnier, de l'Academie des
Sciences, l'invention d’une autre efpèce de ventilateur
propre à faire pafier i'air à travers 1 eau ;
c’eft tout Amplement une vis d’Archimède, que Ion
fait tourner dans un fens oppofé à- la direcUori
qu'on lui donne pour faire monter l’eau : cette vis
eft plongée dans l'eau ; fon ouverture eft placée
de manière qu'elle entre dans ce liquide & qu elle
en fort à chaque révolution. Lorfque l'embouchure
eft hors de l’eau, elle s’emplit d'air, qu'elle
fait entrer dans l’eau en y plongeant 5 alors 1 air
defcend dans la vis jufqu'à ce qu'elle foit arrivée
à fon extrémité inférieure, puis elle fort à travers
l ’eau pour remonter à fa furface.
Meufnier imagina cette machine.pour aérer l’eau
qu'il avoit diftillée dans le vide, & pour lui procurer
cette faveur qui diftingue & car a été ri fe 1 eau
qui a féjourné à l'air. Depuis, cette machine a ete
inventée de nouveau pour remplacer des fouf-
flets on en fait ufage dans ce moment dans la
maaufaéture de blanc de cérufe de'Ciichy : on
s'en fert pour faturer le blanc de plomb d acide
carbonique.
VENTILATION.' ( Métallurgie. ) Moyen par
lequel on renouvelle l'air dans les mines.
L'air pur eft néceffairè à la refpiration & a la
vie des hommes. Partout où ils fe trouvent, il eft
effentiel qu'il foit renouvelé. Par l'aéte de la ref-
piration, l'oxigèné de l'air fe combine dans le fang
avec de l’hydrogène & du carbone pour com-
pofer de l ’eau &T de l'acide carbonique que l'on
expire. La préfence des hommes & des animaux
dans un efpace renfermé, & dans lequel l air eft
ftagnant, eft donc une caufe de viciation. g
Plufieurs caufes fe réunifient, dans 1 intérieur
des mines, pour vicier l’air : i°. la refpiration des
mineurs qui y travaillent; i° . la combuflion de
l'huile, de la graiffe, du fuit ou des autres corps
qui produifent de la lumière ; 30. la décompofition
des pyrites qui exiftent dans quelques mines, & la
fulfatifaticn qui en réfulte; 40. le dégagement de
quelques gaz délétères qui a lieu dans plufieurs.
Ces caufes, ainfi que plufieurs autres qui s’y réunifient
, obligent donc d'établir des moyens de
faire circuler l'air dans l’intérieur des mines, afin
de procurer aux ouvriers qui y travaillent, un air
pur &■ falubre , & chafîèr & tranfporter au dehors
celui qui a été vicié. ; ,, .
On emploie deux moyens pour renouveler 1 air
des mines : on donne au premier le nom de vend-
lation naturelle, & au fécond, celui de ventilation
artificielle. x , ,
La ventilation naturelle confine a établir des
ouvertures, des percemens & des communications £ntre tous les travaux intérieurs & extérieur | afin
V E N 3 4 1 .
qu’il s'êtabliflfe naturellement des courans d’air
dans toutes les excavations, pour obliger l'air impur
à fortir, pendant que de l'air frais & pur le remplace.
La ventilation artificielle confifte à placer,
près des ouvertures des galeries & des puits, des
ventilateurs qui déterminent un courant d’air intérieur,
qui s'établi fie jufque dans les parties les
plus profondes & les plus fin lieu fes.
C'eft far la différence de la pefanteur de l'air
à différentes hauteurs, occafionnée par fa com-
préftion & par fa température, que font fondés les
principaux moyens de ventilation naturelle que l ’on
emploie.
En effet, fi deux ouvertures, placées à deux hauteurs
différentes, communiquent à un point commun
de l'intérieur de la terre, il arrivera nécef-
fairement que l'air qui communique à l'ouverture
la plus haute, fera plus denfe & néceffairement plus
pefant que celui qui communique à l’ouverture la
plus baffe. Mais cette différence de pefanteur & de
preffion, exercée aux deux ouvertures par l'air extérieur,
variera néceflairement par celle que l’air
intérieur exerce fur ces deux mêmes ouvertures ;
& cette différence déterminera un courant d’air
afce.ndant ou defeendant, dans l'intérieur de la
mine, félon que l’air extérieur fera plus chaud ou
plus froid.
r Quelle que foit la preffion exercée à l'ouverture
i fupérieure, celle qui aura lieu à l ’ouverture inférieure
fera augmentée de toute la preffion de la
colonne d'air extérieure & verticale qui fé trouve
entre les deux ouvertures , & cette preffion fera
d’autant plus grande , que la température de L'air
fera moins élevée.
Ainfi, dans l'hypothèfe d'une tempe'rature égale
'à l'extérieur & à l’intérieur, ce qui eft extrêmement
rare , il n'y auroit aucun motif d'établifle-
ment de courant intérieur; mais pour peu que la
température varie, le courant s'établira auffitôt.
Si la température intérieure eft plus grande que
la température extérieure, la colonne d'air extérieure
étant plus pefante, la preffion qu'elle exercera
fur l’ouverture inférieure fera plus grande
que celle qui lui eft oppofée ; alors l’air extérieur
entrera par cette ouverture, & il s’établira dans
la mine un courant afeendant. _
Si, ail contraire, la température intérieure étoit
plus foible que la température extérieure, la preffion
de la colonne extérieure feroit moins grande
que celle de l’intéjieure, & l'air fortiroit de la
minepar l’ouverture inférieure & décermineroit un
courant d'air defeendant.
Il eft donc effentiel, pour établir une ventilation
naturelle dans une mine , qu’elle ait deux ouvertures;
& que l'une d'elles foit plus élevée que
l'autre.
En commençant des travaux, lorfque l’on ouvre
une galerie, ou que l'on perce un puits, il n'eft pas
toujours, poffible d'avoir deux ouvertures differentes;
aufli arrive-t-il fouyent que ces fortes de