
il fe f.uu’.e <1* ammoniaque en décompofant cette
fubftancé. Tous les autres acides précipitent, coagulent
«S: conforveru le forum» l'ammoniaque d if-
fou t facilement le coagvdum albumineuxformé dans
le forum par l'a&ion des acides.
27. Les baies terreufes & alcalines ont tontes
%s allions plus ou moins marquées fur le forum
dufang. Les diffolutions de baryte, de ftiontiane
& de chaux précipitent cette liqueur : le précipité
eft un véritable phofphate injfoluble. Les lef-
lîves d alcalis fixes rendent le ferum plus liquide j
qllfS diffolvçnc, à lLide de la chaleur, fon albumine
coagulée. La potaffe ou la fou de cauilique
8t lèche qu'au triture avec cette liqueur épailfe
ou cuite, en dégage tout à coup de l ’ammoniaque,
& diiTouc une partie du refie. En chauffant
& calcinant ces alcalis avec du ferum coagulé,
la leiïive qu’on fait du refidu de cette coagulation
fo trouve contenu' de l\"u ide pruïïique, & préci
pire en partie le fer en bleu. Quand on fait bouillir
le f i ram aveç une left'ive alcaline très-étendue,
8c quand on filtre cttte liqueur, les acides faibles
cu’ony verfe, en dégagent une odeur très-fenfible
de gaz hydrogène fulfuré : c’eft une des preuves
qu’a employées M. Deyeux pour prouver dans le
forum du Jartg la préfence du foufre, qui s’y ma-
nifefte d’ailleurs par d’autres expériences déjà
indiquées.
a8. Le ferum s’ unit à la plupart des diffolutions
faunes fans en éprouver d’autre altération que
d’ êrre cenforvé & défondu de la putréfaction. Il
déçompofo cependant les tels calcaires en raifon
de la foude Se du phofphate de fou de qu’il contient
: le précipité qu'il y forme, eft compole de
chaux Se de phofphate de chaux. Les iels bary-
tiques folubb-s n’y produifent aucun < ff t. Ceux
defirontianefont décompofès, Se leur baie eft précipitée
par la foude. 11 en eft de ^ même des fols
d’alumine, de zircone 8c de glucine. La fonde de
çette liqueur fépare encore l’ammonijque des fols
ammoniacaux ; 8t cet a caii volatil le porte fur
l'albumine du forum, qu’ii ci flou: ou au moins
qu’il rend plus flui.fo.
_-29- J’ai déjà dit que les oxides métalliques
épaifGÜoient 8c coag iofont l’albumine, & il* eJt
évident qu’ unis aux acides ils doivent produire
encore plus fortement cet effot, puifqu’ iis font
aides par ces derni. rs , qui le profil ifcnt atfifi de
four côté d’une manière très-marquée. Quand on
verfe une diflolution métalbque dans le ferum du
fang, il y a tout à coup un précipite épais Ht coagulé
formé par l’oxide métallique & i’albumine.
Mais outre cela les mariâtes, les phofphate* 8c la
foude qu’il contient, occafionnent un autre genre
de décowpoûiion dans les fels métalliques j de forte
que le précipité qu’ ils y forment, eft ordinairement
compofé de quatre matières, l’oxide féparé par
la fo u ie , foxide uni à l'aibumine, un muriate 8c
uo phofphate du même oxide : tel eft fpéciale-
meru l'effet des diffolutions nitriques des métaux
blancs, du mercure , du plomb , de l’argent} 05
dernier y montre de plus le foufre par les fixiez
noires il y forme. Çes précipités, lurtour celui
de mercure , prenne; t une couleur rofée ou la
nuance de chair. I e ferum ainii traité til devenu
inaltérable & imputrefable. Il y a quelques fels
met lliques lu fee pci blés de s’unir au femm forts,
décompofition : tel eft furtout le phofphate de f r
avec excès d’oxide , qui le colore en rouge.
30. Quelques matières végétales agi if fut d’une
manière particulière furie forum. L’ alcool le coagule
& le précipice tr. petits flocons blanchâtres „
qui fe divifent facilement dans l’eau, & y relient
ù bien (iftpcndus, qu'on pourroir les regarder
comme di flous. Bucquetavc.it même annoncé que
le coagula.» formé par l’alcool étoit entièrement
diffoluble dans l’eau fie difparoifloit quand on ajou-
toit une l’uffifante quantité de ce liquide. Les huiles
fixes font rendues mifcibles à l’eau par le ferum du
Jang. Les huiles volatiles, le camphre, les réfines,
fos baumes & les gommes-réfines conforventce li-
quivle 8c empêchent fa décompofition putride. Le
tannin eft, de tous les matériaux immédiats des
végétaux, celui qui a l’aétion la plus remarquable
fur le ferum du fang ; il le précipite abondamment
en une fubftancé fauve, dorée, filante & poif-
feufe , indiffoluble dans l’eau, qui fe fèehe 81 devient
caff.nte à l’air , qui n’a plus aucune efpèce
d’altérabilité , & qui reffemble à du cuir trop
tannéN& devenu fec, dur & fragile par un tannage
excefiif, La gélatine 8c l’albumine font également
précipitables par le tannin , mais la première eft
plus foci e à deflecher que la fécondé ; 8c quoiqu’on
n'ait point encore déterminé les caractère»
djftinCtifs de ces deux fubftances tannées , il n’eft
pas moins certain qu’elles préfentent entr’elles des
différences qui pourront fervir quelque jour à les
diftinguer l’une de l’autre, peut-être même à les
feparer & à en eihmer la proportion.
31. Tous les faits fur les propriétés du forum du
fang prouvent que çette liqueur eft une efpèce de
mucilage animal compoié d’albumine & de gélatine
en proportion diverfe, diflous dans une
quantité d eau variable, conftamment affocié à de
la foude pure qui efi unie à l’albumine prefoju’en
combinaifon favonneufe : on y trouve de plus du
muriate de foude, du phofphate eje foude , du
phofphate ammoniacal & du phofphate de chaux.
Ces derniers fembient n’être plus effentiels à fia
combinaifon : non-feulement leur proportion varie,
mais ils peuvent exifter ou ne pas exifter\ être
dans le nombre indiqué, préfomer i’abfonce de
quelques-uns d’entr'eux ou la préfonce lïrnultanée
d'un plus grand nombre. On pourra, par exemple,
y trouver du muriate de potafle, du phof-
pbate de magnéfie ou ammoniaco-magn: fien, 8cc .,
fans que pour cela la matière albumineufe , alcaline
8c gelatineufc du ferum ou fang change 8c
préfente des propriétés étrangères à celles qui le
cara&érifent.
$. Vf. Du caillot ou cruor.
31. Quand le fong, après plufisurs heures de
coagulation , a rendu tout le ferum qui peut s’en
écouler 8c en être exprimé fpontanément, la matière
coagulée, demi-folide & reflérrée fur elle-
même, qui nage au milieu, eft connue fous le nom
de caillot y placenta y inj'ula. Cette maflè a été
nommée cruor avant qu on eût trouvé le moyen
d’en féparer les deux matières différentes qui la
conftituent. _
11 paroît que c’eft à fa quantité variable que font
dues les différences de proportion entre le ferum
& le cruor adnv.fes par les divers auteurs. Wieuf-
fensl'eftimoit à 0.62, 8c ne donnoit queo.38 au
ferum > Homberg, cinq parties à celui-ci & trois
au cruor ; Schwenck portoit le ferum aux |-, & le
cruor à f î Quefnay, le ferum aux i , & le cruor
à £ î Senac, le ferum aux * , fo cruor à j Schwenck
n'en admettoit que Boerhaave avoir adopté cette
dernière proportion. En général les phyfîologiftes,
au rapport cû Haller, penfent que le cruor augmente
avec l’âge j .que le forum domine dans les
jeunes animaux; que ceux qui font vigoureux ]
fourniflènt plus de cruor 5 que lorfqu’ils font lan-
guiffar s ou mal nourris, cette matière y diminue.
Il réfulte néanmoins dé cette comparaifbn d’opinions
& de faits, que le cruor ou la fubftancé du
Caillot'eft en général moins abondante que celle
du ferum. Il fout encore obferver que la proportion
de cette partie folide ou cruorique du lang
diminue d’autant plus qu’on attend davantage la
réparation du ferum, & qu’elle tend toujours, en
fe reflerrant continuellement fur elle-même, à
exprimer une porportion plus grande du liquide
gélatino-albumineux.
Le fang fe caille ou prend l’état concret dans
des vaiffeaux fermés comme dans des vaiffeaux
ouverts, à h chaleur comme au froid: ce 11’eft
donc ni l’air ni !é refroidififoment qui coaculent le
fang, mais la privation du mouvement de Ta vie.
Ce caillot fe forme plus tôt ou plus tard} il eft
d’ uné confiftance variée , depuis la rftoUefle tremblante
dé la gelée de grofeiile, jufqu’à la folkiité
d’une efpèce de cuir. Dans la jeunene 8c chez les
femelles, il eft plus mou} dans la vieillefle la ténacité
eft très-grande. Lorfque le fang fe couvre
d’une couenne dans quelques difpotitions particu*
lièfés des fujets ou dans les affééHons inflammatoires
, en remarque que la partie caillée 8i rouge
tju’die recouvre^ eft moins foîide 8è moins abondante
; ce qui pr6u ve que la fubftancé de la couenne
eft prife aux dépens de celle qui conftitue la partie
folide du caillot. Le fang reçu , au fortir des
vr-iries, dans une diflolution de fols, nitrate de
potaffe ÿ fulfttè de foudè, & c . , ne fe coagule
poinr.
Sa fùrface , qui touché Tait, eft d’utr ronge
éclatai’t & pourpre} fon intérieur tft foncé 8c
prefque noir} mais cette partie in ter fouie, mile
à découvert 8c préfentée en contaéfc à 1 air , prend
la teinte claire 8c brillante de la furface. Enfermé
dans un vaifleau plein d’air atmofphérique, lé
caillot l’altère promptement en rougiflant, 8c il
en convertit l'oxigène en acide carbonique. Le
gaz hydrogène & le gaz acide carbonique lui
donnent une teinte violette} le premier de ces
gaz devient carburé.
Le caillot s’altère promptement & prend une
infupportable fétidité. Dans un lieu chaud, une
étuve, un four, il fe fèche fans fe pourrir, 8c fe
convertit en une efpèce de pouflîere. Jeté dans
l’eau bouillante, il prend phis de confiftance qu il
n’en a naturellement} fa cou’eur p2ffe au brun homogène}
l’eau devient trouble, 8c offre à fa furraeô
une écume abondante : les acides l’épaiffiffent 8c
le durciflent en le bruniffant. L’alcool chauffe fur
le caillot prend une couleur citrine 8c condenfe
fon tiflii. Les alcalis au contraire le ramolliffent 8c
le diffolvent} ils changent moins fa couleur que
les acides.
3 3. Le caillot étant placé dans un nouet de linge
8c lavé fous un filet d’eau jufqu’ à ce que celle-ci
cefle de fe colorer, en comprimant légèrement lé
linge entre les doigts , fe fépare en deux matières
difîinétes, abfolument comme on a vu la pâte de
farine de froment fe féparer en deux matières principales
par la même opération. On peut faire encore
cette féparation dans la main en ne biffant
couler qu’un très-petit filet d’eau , ou fur un tamis
de crin très ferré, toujours avec la même précaution
de n’employ r que très-peu d’eau, 8c de la
recevoir doucement à la fur face du caillot. Ces
deux matières font, i° . la partie colorante rouge
qui fe diffout dans l’eau 8c s’écoule dans le lavage ;
2°. une fuMhnce blanche folide, fihmento-floco-
neufe, qui refte dans le nouet, dans la main, fur
le tamis, & qui eft beaucoup moins volumineufe,
beaucoup plus denfe en même terns que le caiîlor.
I* y a cette différence bien forfible entre le produit
de cerre opération & celui du lavage de la pâte
de farine, que le froment donne de l’amidon eà
poiiflière qui trouble l’eau 8c l-i rend îaiteufe, tandis
que le caillot ne rend pas l’eau opaque 8c n’er»
biffe pas1 précipiter de fécule , mats permet à U
couleur rouge de fe diflbudre dans ce liquide, qui
refte tranfparent. En pourfuivarrt cette comparai-
fon , on voit encore qae b fubftancé blanche concrète,
obtenue comme r efi eu de ce lavage, rs-*
pond à la partie glutineufe du froment, & que la
liqueur coîotée du cruor lave repréfente tout à la
fois, 8c la férule amifacée^Sr h matière mucofo
fuCrée de b fariné.
§. VU. De la partie colorante dzi firg.
34. L’eau qui fort à laver le csiîbt dpj&èf lui
enlève toute fa doub ar & Ce teirir d'un roug -pour^
pre plus où moins bïiffon*. C ; ft ré qa’an nervm*
b partie toiorame dü fang: paraît n’être