
fcude ; 5®. un peu de fulfure de fonde ; 6°. du carbonate
de chaux} 70. du fulfure de chaux > 8°. de
la magnéfîej 90. de la filice ; io°. du charbon i
1 1®. des quantités variables de potaffe.
Comme les matières étrangères fe trouvent
dans les foudes du commerce en des proportions
très-différentes, & qu'elles ne fervent point aux
ufages que l'on attend de l’alcali , on conçoit la
néceiïitéoù l'on eft d’eftimer précifément la quantité
de fou<h qui peut feule fervir aux opérations
qu'on fe propofe de faire. Le procédé que j ’ai
indiqué3 il y a déjà plufieurs années, pour faire
cette eftimation , eft très-fimple > il confifte à
déterrùiner d'abord la quantité d’un acide quelconque
, qui eft néceffaire pour neutralifer cent
parties de carbonate de fonde fe c, enfuite à rechercher
combien il faut du même acide pour neutralifer
les lavages d’un poids donné de Joude qui a
été complètement épuifé par l’eau. Par une fimple
règle de proportion on arrive à trouver la quantité
d’alcali réel contenu dans la foude. Un exemple
rendra ceci plus intelligible.
Je. fuppofe que cent parties d’une foude aient
été complètement épuifées pat l’eau y que les lavages
, après avoir été concentrés , aient exigé
cinq cents parties d'un acide fulfurique à 9 deg.
\ y ou celui qui réfulte du mélange de neuf parties
d’ eau & d’une d’acide fulfurique à 66 aeg.
Je cherche ce qu’il faut de fous-carbonate de
foude pur & fec pour centralifer l’acide employé ;
Je trouve nue mille parties de ce dernier en exigent
cent deux du premier : cette connoiffance
acquife, j’établis cette proportion :
1000 : 101 : : yco : 5o° -* --*02 =* 51 j par
1000
conféquent les cent parties de la foude effayée
ne contiennent que cinquante-une parties de foude à l’état de fous-carbonate parfaitement pur.
Quand on veut purifier la foude du commerce
des corps étrangers qu’elle contient, on l'ex-
pofe à l'air humide pendant quelque tems, afin
qu’elle puiffe s'eifleurir en abforbant de l'humidité
& de l’acide carbonique. Cette expofition a
cela d'avantageux , qu'elle facilite finguüéremenc
la folubilité de la foude dans l’eau. Pour bien entendre
cela , il faut favoir que dans la plupart des
foudes du commerce, l'alcali s’y trouve dans un
état qui approche d'une demi-vitrification , parce
qu'il a été expofé à une température élevée, & qu'il
a eu le contact de la chaux , de la filice , &c. j
comme ces dernières font inlolubles ou très-
peu folubles dans l’eau , il s'enfuit qu'elles doivent
diminuer la folubilité de la foude qui leur eft combinée.
O r , quand on expofe une foude à l’air humide
, l’eau hygrométrique de l'air eft d’abord ab-
forbée par la foude, puis l'acide carboniq ue j il s y
forme alors une eombinaifon q u i, n’ayant plus
d'afïinité pour la chaux, la filice , & c ., fe diffout
dans l'eau avec la plus grande facilité. .
La foude qui a été effleurie doit être leffivée avec
de l’eau de rivière. La leflive contient du fous-
carbonate, du muriate , du fulfate, pas de fulfure
& de prufliate. Si la foude a été expofée pendant
afiez long-tems à l'air, on fait évaporer les ief-
fïves à.ficcité, puis l’on traite le réfidu par la chaux
pour lui enlever l’acide carbonique , & enfuite
par l’alcool, qui diffout la foude fans toucher aux
fels qu’elle forme avec les acides fulfurique &
muriatique. En faifant évaporer la lolution alcoolique,
on obtient la foude à l’alcool, qui eft un véritable
hydrate. Pour les détails, confultez l’article
Potasse.
Propriété de la foude a l'alcool.
Elle eft blanche. Suivant M. Haffenfratz, elle
pèfe 1,336, l’eau pefant 1,000. Elle a une faveur
cauftique alcaline.
Elle fe volatilife à une chaleur rouge en fumée
blanche.
Quand elle eft expofée à l’air, elle en abforbe
l'eau hygrométrique & fe liquéfie, enfuite elle fe.
combine à l ’acide carbonique. A mefure que cette
eombinaifon a lieu, elle perd l’eau qu’elle avoit
abforbée, & finit par fe réduire en une poudre
blanche, qui eft du carbonate effleuri.
Elle fe diffout dans l ’eau, en dégageant de la
chaleur. Si l’on en fait une diffolution fuffifamment
concentrée à chaud, on obtient, par le reftoi-
diflement, des criftaux contenant plus d’eau que
la foude à l’alcool. Ces criftaux chauffés fe ré-
duifent en hydrate ou foude à l’alcool.
M. Darcet, qui a reconnu le premier l’exiftence
de l’eau dans la foude à l'alcool, en a reconnu
28 pour 100 de foude. M. Berard n’en a trouvé que
*8,86 ; enfin, MM. Gay-Luffac & Thénard 23.
La foude fe diftingue de la potaffe , en ce qu’elle ne
précipité pas le muriate de platine, en ce que fon
fulfate criftallife en prifmes hexaèdres alongés,
q^i font efflorefeens, tandis que le fulfate de potaffe
criftallife en dodécaèdres qui ne s’altèrent
pas à l'air j enfin, en ce que la foude & fes fels ne
peuvent convertir le fulfate d’alumine en alun ,
comme le fait la potaffe & fes compofés falins.
La foude fe combine au foufre, à plufieurs terres
& oxides métalliques, à tous les acides, à un
grand nombre de corps gras. Le plus grand nombre
de fes combinaifons fe diftinguent facilement de
celles de la potaftè : beaucoup font d’une grande
utilité : il fuffit de citer le verre & les favons (o-
-iides pour prendre une idée de l’ufage de cet alcali
dans plufieurs de nos arts. C'eft cette raifon
qui nous engage à donner ici une defeription complète
des procédés que l’on fuit pour convertir
le muriate de foude en foude propreà être employée
aux mêmes ufages que la foude du commerce. Ces
procédés nous ont été communiqués par M. Taf-
,faert, qui les pratique avec un grand fuccès à la fabrique
des glaces de Saint-Gobin. Avant de paffer
à la converfion du muriate de foude en fulfate»
nous parlerons de la fabrication de l’acide fulfurique.
§. Ier. Conflruftion des chambres en plomb dans
lefquelles on fabrique l'acide fulfurique.
Comme les proportions de ces ateliers varient
à l’infini, je n’entrerai que dans très-peu de détails
fur la manière de les élever. Les fabricans
qui n’ont pasbefoin déconcentrer l’acide ne feront
pas obligés d’élever leur chambre à plus de deux
pieds &demLdu fol, & fe contenteront d’élever des
piliers en bonne maçonnerie, ftq: lefquels poferont
les gros piliers qui portent la charpente & la toiture
, & qu’on peut en même tems faire fervir à \
tenir les lames de plomb , ayant foin de mettre
des petits piliers moins forts entre ces grands piliers
aux endroits où finiffent les lames de plomb.
Il faut que ces piliers foient de quatre pieds plus
hauts que ceux qui fervent à faire la cage de la
chambre , parce cju'il faut lailler entre le haut de
la chambre, appelé ciel y & les poutres du grenier,
trois pieds de diftance, afin que les ouvriers plom -
biers puiffent fouder cette partie. Lorfque l.s
chambres ne font qu’à deux pieds & demi de terre,
il eft inutile de fe réferver une galerie autour j
mais lorfqu’on les élève à fept pieds, afin d’avoir
des magafins deffous , alors il eft bon d’avoir^une
galerie pour pouvoir réparer les accidens qui
pourroient avoir lieu. On laiffe ordinairement de
chaque côté des chambres fur la longueur & vis-à-
vis l'une de l’autre des portes1, auxquelles on donne
trois pieds carrés dans les ateliers où on travaille :
avec courant d’air, une feule porte fuffit. Lorfqu’on
n’élève pas les chambres, les fours fe trouvant de
niveau n’ont befoin que d’une très-petite cheminée
j mais dans le cas contraire on élève la cheminée
; car il eft avantageux , & je dirois prefqu’in-
difpenfable, que les vapeurs arrivent dans le haut
de la chambre. On donnera à cette cheminée feize
& dix-huit pouces en carré. Il faut prendre du
plomb fort de deux lignes pour la faire > encore
fera-t-on bien, lorfque la cheminée eft longue ,
de placer intérieurement un châftîs en fer couvert
de plomb pour la foutenir. Comme on peut faire
communiquer deux chambres enfemble , on fera,
de la première à la fécondé , une ou deux cheminées
de huit ou douze pouces en carré chaque , &
qu'on placera à deux pieds du ciel, afin que la vapeur
arrive encore par le haut, de la fécondé
chambre on fera partir une cheminée de fix pouces
d’ouverture. On placera cette cheminée tout-à-
faitdans le bas & prefqu’au niveau de l’eau. On
pourra encore la faire aller dans un réfervoir , au
bout duquel on en fera une de quatre pouces d’ouverture
qui communiquera avec l’air extérieur.
Tous les plombs laminés ou coulés font bons
pour cette conftruétion : il faut tâcher de les avoir
le moins gercés poffible; & fi on y voit de trop
grands défauts , on les raccommode avec un
peu de foudure. Quant à répaiffeur, il faut donner
au plomb du ciel trois quarts de ligne à une ligne j
à celui des -côtés une ligne ou cinq quarts, 8c
à celui du fond une ligne & demie ou deux lignes.
Pour les bois , il fuffit de prendre pour les piliers
qui doivent former la càrcafle & tenir les
plombs, du bois.de quatre pouces fur cinq, 8c de
cinq à fix pour les fablières 8c les folles. Les fablières.
font les traverfes dans lefquelles s’emmiai
chent tous les piliers par le haut ; les ibjl.es font celles
dans lefquelles ils font emmanchés p ^ le bas. Les
planches qui fervent pour le fond auront au moins
treize lignes, feront bien jointes & fixées avec des
clous dans les folives.
Il faut que tous les bois qui condiment la car-
caffe affleurent du côté de l’ intérieur, de manière
à ne [aider aucun rebord 8c de préfenter une fur-
face unie pour y appliquer les lames de plomb. On
donne ordinairement, du milieu d’un pilier au
milieu du pilier fuivant, quatre pieds de diftance.
Dans le milieu de chaque pilier, on fait fut toute
fa longueur une rainure de-fix lignes 8c demie de
profondeur & d ’un pouce de largeur, dans laquelle
on fait entrer la lame de plomb , 8c où on la fixe
avec des clous d'épingle, ainfi qu’on le verra plus
bas.
Dans le bas, fur le plancher, tout autour de la
carcaffe 8c intérieurement, on pofe une planche de
champ , qu'on incline un peu par le haut, vers le
dehors, en forte que tout le fond de la chambre
repréfente une chaudière. Il faut qu’au-deffus de
. cette planche on fixe, entrelespiliers7destaffeaux
ou tringles qui fervenr à retenir les plombs, 8c
dans lefquels on les coule. Dans la fablière ou tra-
verfe qui tient tous les piliers par le haut, on
fait auffi une rainure pareille à celle qu'on aura
faite dans les piliers ; elle fert à y faire entrer les
plombs pour les fouder avec les tables qui forment
l.e ciel.
Toute la charpente étant difpofée ainfi qu’on
l’a dit plus haut, le travail du plombier confifte
à pofer fes cables le plus fortement poflible
contre les bois, 8c toujours bien droit. Ordinairement
on commence par le fond; on déroule fa
table fur toute la longueur; on la vifite 8c on marque
les défauts, s’il y en a , pour palier de la fou-
dure deffus ; enfuite on relève le côté qui doit
aller contre la planche qu’on a pofée de champ : il
faucqu il foit allez relevé, pour qu’après avoir été
appliqué fur le rebord de la planche , il fe trouve
encore un pouce de plomb, qu’on applique contre
les taffeaux. Dans le coin où la table fe trouve re-
trouffée de deux côtés, on la coupe diagonalément;
on reploie un côté en deffous 8c l'autre en deffus.
Pour que le plomb fe dreffe bien , on le frappe
avec des battes plates en bois ; 8c lorfqu’il faut
le faire entrer dans une rainure, on fe fert d’une
batte faite en lame de couteau, fur le dos de
laquelle on frappe avec un marteau en fer. Pour
joindre les tables de plomb du fond, on fait les rai