
cette bâte, fe en même temps le poids d’acide
phofphorique qui la faturoit dans l’urine. La quantité
de cette partie d’acide fouftraite de celle obtenue
par l’ opération I , fait concoure le poids de
1'-eide phofphorique qui étoit combine a la foude.
L. On prend le réfidu de la dittillation K, qui
contient du charbon 8c des muviaces de loude <x
de pot a lie 3 on le leffive dans l’eau 8e on decom-
pofe les muriates par l'acide folfurique, entuice
on fépare le fulfate de potaffe du fuifate de fonde
par la cr-iftallifatiori, ou bien encore en conver-
tiffant le premier en alun.au moyen du lu tare
d’aluminé : on obtient par-là la quantité du lui ta te
de potaffe contenu dans l'urine ; fi , apres avoir
obtenu le poids de fulfate de foude, on retranche
de celui-ci la portion de fulfate formée par la
foude qui faturoit l'acide phofphorique, & qui a
été trouvée da-.s l’opération K , on obtient le poids
du fulfate de foude qui étoit tout forme dans
1 Um ‘ On fait bouillir dans l’alcool Le réjîdu blanc
infoluble dans l'eau G ; s’il contient de l'acide ro-
facique , l'alcool fe colore en rofe. On filtre ; on
traire le réfidu infoluble par la potaffe toible;
l'acide urique eft diffous (i) , & le phofphate de
maanéfie eft décompofé en totalité. En raturant la
folution alcaline par l'acide nitrique, on précipite
l ’ acide urique ; & en verfant dans la liqueur filtree
& neutralifée par l’ammoniaque, du muriate de
chaux, on a une quantité de phofphate de chaux
qui repréfente l’acide phofphorique qui etoit uni
i la magnéfie. Il arrive prefque tou,ours dans cette
opération. qu'une partie du phofphate de chaux
eft décompofee avec le phofphate de magnefae.
N. Le réfidu infoluble dans la potaffe eft forme
de la magnéfie qui étoit unie à l’acide phofphorique
& de phofphate de chaux. On le traite par
l’acide acétique : on fait évaporer a ficcite & on
v=rfo de l’alcool fur le réfidu : le phofphate de
chaux eft féparé. & l'acétate de magnefe: eft dif-
lous ; s’il y avoit eu dans 1 operation M du phofphate
de chaux décompofé. on retrouveront la
chaux refu! tante de cette décompofition a vecl ace-
tate de magnéfie. - _
O. Pour reconnoitre la filice qui fe trouve dans
y urine on prend une portion du réfidu blanc infoluble
dans l ’eau G . on le calcine & on le traite par
l'acide nitrique; on fait évaporer à ficcite . & on
reprend le réfidu par un excès d acide nitrique .
la filice relie fous la forme d'une poudre blanche.
C e t t e analyfe nous me t a portée o expliquer plu-
fieurs faits qui font d'une obfervation journalière.
Quand on abandonne dans un lieu froid de Y urine,
dont on a féparé. au moyen de là filtration, le
mucus de la veftie qui s’y trouve en tufpenfion
il fe fépare peu à peu de petits enftaux : ceux qui
fe dépofent d’abord font gris. 8c ceux qui fe dépofent
enfuite font rouges. M. Berzelius pénfe
que les premiers font une combinaifon d acide
urique 8c de mucus,'& les féconds de 1 urate acide
d’a-simoniaque qui provient de l’ altération de cette
même combinaifon. M. Berzelius prétend qu il
fe dépofe de plus un peu d'urate acide de foude.
Le dépôt gris 8c jaune a lieu lans que 1 urine fe
décompofé : il paroît qu’il eft occafionné par le
feu! refroidi Ifement ; mais fi Y urine eft abandonnée
pendant afiéz long-temps à elle-même pour qu elle
éprouvé la décompofition putride, il fe produit
au carbonate d'ammoniaque : une partie de cet alcali
faturant l’acide libre de C urine, il arrive que
le phofphate de chaux fe dépote avec du phosphate
ammoniaco-magnéfien , qui fe criftallite en
petites aiguilles j la plus grande partie de 1 ammoniaque
& de l’acide carbonique proviennent de la
décompofition de l’urée : il paroît qu’en outre celle-
ci donne naiffance à une huile brune & à un prinL
cipe odorant particulier.
§. V. Des changemensprincipaux que quelques maladies,
font éprouver d l'urine.
( t) A infi qu’une matière anim ale qui p aro ît être du
mucus..
Aucune maladie ne fait éprouver z,Y urine un
changement de nature autfi remarquable que le
diabétès lucre. La perfonne qui en eft attaquée
rend une quantité ü urine confidérable 3 elle eft
toujours tourmentée par une loif ardente. Cette
urine eft limpide s elle n’a qu’ une très-légère couleur
jaune s la faveur en elt fucrée 8c faiée 3 elle
a une pefanteur fpécifique plus grande que celle
de l’eau. : • "
Elle éprouve fpontanément la fermentation
alcoolique quand elle eft abandonnée à elié-même-
à la température de vingt degrés entiers. Si, après
que l’alcool eft formé, on l’agite de temps en
temps avec le contadt de l’air, elle fe convertit
en vinaigre.
MM. Thénard 8c Dupuytren ont obfervé qufe
cette urine, donnoit par l’évaporation une quantité
de firop qui égaloit tantôt la dix-feptième, tantôt
la vingtième, mais jamais moins que la trentième
partie de fon poids. Ce firop criftailife en petits
grains qui n’ont point de cohérence .entr eux. Si
l’on en difiiJle cent parties, on n’obtient pas d’ammoniaque,.
mais beaucoup d’eau 8c de gaz., peu
d’huile, un charbon volumineux qui ne contient
que deux parties & demie de muriate de foude &
une demie d.e phofphate de chaux.
L’urine de diabétès diffère donc abfolument de
Yurine ordinaire.
Cent grammes de firop de diabétès, vingt-cinq
grammes de ferment & cinq cents grammes d’eau
-donnant, d’après MM. Thénard 8c Dupuytren*,,
près de treize pintes de gaz acide carbonique, 8c
j de quarante-huit parties d’ alcool a quarante degrés.
I Lorfque l’alcool a été féparé de Yurine, on obtient
! un extrait contenant vingt parties d’une matière
j,brune 8c vifque.ufe, & trois parties de fel maria»
Le firop de diabétès eft foluble dans l’eau 8c
dans l’alcool j il donne beaucoup d’acide oxalique
quand on le traite par l’acide nitrique. Il jouit
donc de toutes les propriétés du fucre ordinaire.
Cauley paroît avoir découvert le premier,
en 1778, l’exifierce du fucre dans Y urine des per-
tonnes affrétées du diabétès ; car Willis au commencement
du uix-feptième fiecle , 8c Pool &
d'Obfon en 1775, n'avoient fait pour ainfi dire
qu’entrevoir, ces te découverte.
MM. Nicolas 8c QueuJeviile, de Caen, publièrent,
en 1803, une analyfe de Y urine de diabétès
, de laquelle il réfuitoit que ce liquide n’étoit
point acide, qu’on n’y trouvoit que des traces de
phofphate de chaux5 enfin, qu’il contenoitbeaucoup
de fucre 8c un peu de muriate de foude.
Le doéfeur Rollo a également publié un ouvrage
fort intérefîant fur le même fujet.
Il y a une autre forte de diabétès qui diffère de
celle dont nous venons de parler, en ce que les
urines ne contiennent pas de quantité fenfible de
matière fucrée, 8c quelles font blanches 8c infi-
pides comme l’eau. ,
Il y a des maladies qui, fans avoir autant d’influence
fur Y urine que celle dont nous venons de
parler, en modifient cependant beaucoup les propriétés.
Ainfi, dans les maladies inflammatoires,
on rend des urines plus ou moins colorées en rofe
par l’acide rofacique 3 dans les affections bilieufes,
une urine jaune couleur de fafran, dont le principe
colorant n’a point encore été déterminé 3 dans les
accès de goutte, M. Berthollet a obfervé que Y urine
perdoit fon acidité 8c qu’elle la reprenoit peu à peu
vers la1 fin de l’accès. Nous renverrons aux ouvrages
de médecine pour les autres changemens
que Y urine peut éprouver par les maladies, parce
que jufqu’ici on n’a point fait d’analyfe chimique
de çes urines, & que tout ce qu’on en fait par con-
féquent fe borne à 1 obfervation médicale.
Nous allons expofer maintenant i’analyfe des
urines de pîufieurs animaux carnivores 8c herbivores
, afin qu’on puiiie apprécier les rapports .
qu’eiles peuvent avoir avec Y urine humaine.,
§. VI. De Vurine de lion & de tigre royal.
Uurine de lion 8c celle de tigre royal fe reftfem-
blent parfaitement en tout point 3 elles ont auffi
quelques rapports avec Yurine de l’homme , mais
elles en diffèrent allez eff-nticllement à pîufieurs
égards importans.
Première différence. Elles font alcalines au moment
même où elles font rendues 3 les urines de
l ’homme en fante font, au contraire, conltamment
acides.
C ’eft à la préfence de l’ammoniaque, développée'
dans ces urines, que doit être attribuée l’ odeur
forte 8c défagréable qu’elles répandent au fouir
même de la veflîe de ces animaux.
'Deuxieme différence. Elles ne contiennent pas
d’acide urique ni aucune combinaifon de cet acide
avec les alcalis 3 au moins l’analyfe de ces urines y
répétée quatre lo is , ne m’ en a donné aucune trace
fenfible.
Le défaut d’acide urique dans ces urines a
d’autant plus fixé mon attention , que je regardois
fa formation comme étant principalement due à la
nourriture animale.
La troffeme différence que préfentent les urines <
de lion 8c de tigre royal avec celle de l’homme, eft
l’abfence prefqu’abfolue du phofphate de chaux.
C ’eft une chofe à laquelle on devoit naturellement
s’attendre, puifaue ce fel ne peut fe dif-
foudre dans l’eau qu’à la faveur d’une furabon-
dance d’acide, 8c que Yurine dont il s’agit ici eft an
contraire alcaline.
Ii paroi* cependant que les reins de ces animaux
féparent du fang une certaine quantité de ce fel ,
car j’en ai trouvé de légères traces dans les urines,
8c que l’ammoniaque ne fe forme que dans la veffie ,
ou probablement elle précipite le phofphate de
chaux, 8c que telle eft fans doute la raifon pour -
laquelle les urines des animaux fortent prefque
toujours troubles de leur veffie.
S i, d’après cela, l’on trouve jamais des calculs
dans la veffie de ces animaux, ils ne pourront être
formés que de phofphate de chaux , puifqu’ elles
ne contiennent que cette fubftance qui toit info».
lubie.
Quatrième différence. Les urines de lion 8c de tigre
ne contiennent qu’une infiniment petite quantité
de muriate de foude, tandis que celles des nommes
en offrent ordinairement beaucoup.
On trouve dans ces urines une grande quantité
d’urée très-difpofée à la criftallifation 8c pêu
colorée en générais des phofphates de foude 8c
d’ammoniaque, du fulfate de potaffe, une matière
muqueufe 8c une trace de fer. Ce font là les points
par lefquels les urines de lion 8c de tigre royal
reffemblent aux urines humaines 3 mais elles s'en
éloignent auffi, comme on vient de le voir, par
• un afiez grand nombre de points pour qu’ on en
puiiie faire une efpèce particulière.
Elle eft compofée :
i° . D’uvée;
20. De mucus animal;
30. De phofphate de foude;
40. De phofphate d’ammoniaque \
- 50. Muriate d’ammoniaque 3
6°. Une trace de phofphate de chaux;
70. Sulfate de potaffe en grande quantité ;
8°. Un atome de muriate de foude 5
90. D’ammoniaque libre.
§. VII. Analyfe de Curine de p tuf surs animaux
mammifères herbivores.
L’ on a vu que les urines de lion 8c de tigre royal
avoient quelques rapports avec Yurine rfe l’homme:
celles des autres animaux mammifères qui fe nour