
bère.Commeon a fait connoître, à l’articîeCuiVRE
jaune de ia partie des Arts & Métiers | les fourneaux
à chauffer avec du charbon de bois, j’ai cru
ne devoir indiquer ici, pl. X X V I I , que les fourneaux
de réverbère chauffés avec de la houille,
dont on fait ufage, foit pour cémenter le cuivre
& fondre le laiton dans des creufets, foit pour recuire
le laiton lorfqu'on le travaille en grand.
Le laiton obtenu par ce procédé pèfe ordinairement
un tiers de plus'que le cuivre employé. A
Neuftadt-Ebcrfvald, cent dix parties de cuivre &
cent foixante-cinq de cadmie produifent cent cinquante
à cent cinquante-quatre de laiton.
Souvent le laiton obtenu d’une première opération
eft impur.5 alors on le refond de nouveau,
foit avec de la calamine ou de la cadmie de du
cuivre, foit avec du vieux laiton, foit feul avec
de la pouffière de charbcJn.
Du fulfate de [inc.
Le fulfate de [inc eft compofé, d’après
Tr- Smithfon.
Bergmann. Kuwan. Tennant.
D’acide fulfurique.. 40 . . . . io ,5 . . . . jo
D ’oxide de [inc. . . . 20 . . . . 40 . . . . 50
D’eau....................... 40 . . . . 35>>5 •'• • • 99
Ce fel fe produit journellement dans un grand
nombre de galeries fouterraines dans lei'quelles il
exifte de la blende : il doit fa formation à l’aélion
de l’oxigène de l'air, qui circule dans ces galeries,
fur les fulfures qui tapifTent leur furface; mais
comme la blende accompagne fouvent des pyrites
& des galènes, & que certaines pyrites font plus
facilement attaquables que la blende, il arrive
prefque toujours que la fulfatifation, produite par
l ’oxigène, commence par les pyrites de fer, & que
le fel qui s’effleurit eft un mélange de fulfates de
fer & de [inc, & quelquefois même de fulfate de
cuivre. Il eft donc très-difficile d’obtenir > par ce
moyen, du fulfate de [inc affez pur pour être verfé
dans le commerce & pour être employé dans les
arts auxquels on le deftine.
. Un moyen (impie d’obtenir du fulfate de [inc
très-pur, feroitciediffoudre le métal dans de l’acide
fulfurique étendu d’eau, de faturer la diffolution,
de la faire rapprocher & de la laifïër refroidir : on
obtient par ce procédé dts criftaux en prifrr.esquadrilatères,
dont deux des bords font quelquefois
tronqués; mais on obtiendroit* par cette méthode,
un fulfate de [inc qui feroit très-cher de qui ne
pourroit pas fùutenir la concurrence avec celui de
Ramelsberg ou de Godard , lequel fuffic pour les
befoins que l’on en a , quoiqu’il contienne toujours
un peu de cuivre & un peu de fer, dont on recon-
noît la préfejice par l’ammoniaque & la teinture de
noix de galle. Quelquefois cependant on purifie
affez bien le fulfate de [inc pour que l’on n’aperçoive
plus de trace de ces deux métaux, car un
échantillon de ce fulfate, analyfé par Klaproth, lui
a donné :
Zinc oxidé............................................... 27>5°
M anganèfe o x id é e .................................. 0,50
Acide fulfurique......................................... 22,00
Eau.................................................... ........ ' 56,00
100
Voici en quoi confifte le procédé employé à
Ramelsberg & à Gofiard :
On fait griller foixante quintaux de blende mélangée
de galène & de pyrite de cuivre, & l’on
jette ce minerai, lorfqu’il eft rouge*dans une grande
cuve de trois pieds 6c demi de profondeur, de
dix pieds de diamètre par le haut, & de onze pieds
par le bas , que l’on a rempli d’eau à moitié ; alors
onia remplit entièrement de ce liquide..Après
vingt-quatre heures de féjour, on retire un peu
d’eau de cette première cuve & on la verfe dans
une fécondé; on jette enfuite dans cette fécondé
cuve foixante quintaux de minerai que l’on a grillé
comme le premier, puis on emplit cette cuve avec
le refte de l’eau de ia première : on ôte le minerai
qui a féjourné dans l’ eau , & on le mêle avec celui
qui doit être grillé & traité au fourneau à manche.
Lorfque le nouveau minerai a féjourné vingt quatre
heures dans la fécondé cuve, on retire une portion
de l’eau qu'elle contient, & on la Verfe dans
la première cuve pour étendre foixante autres
quintaux de minerai chauffé également au rouge,
que l’on jette dedans; on vide enfuite l’eau de la
fécondé cuve dans la première, & on l’y laiffe fé-
journer vingt-quatre heures. L'eau qui a féjourné
trois fois vingt-quatre heures fur foixante quintaux
déminerai grillé, renouvelée trois fois,eft verfée
claire dans une troifième cuve; cette eau, que l ’on
nomme lejftve fauvage, dépofe un peu de limon ,
puis elle eft tranfvafée dans des tonneaux pour la
porter à Godard , afin d’en retirer le vitriol qu’elle
contient.
Arrivéë à Gofiard, la leffive fauvage fe verfe
dans de grandes caves d'entrepôt, où elle dépofe
un limon jaune qui faliroit & coloreroit le vitriol ;
on retire cette Uffive lorfqu'elle eft parfaitement
claire , on la verfe dans une grande chaudière de
plomb, & on la fait bouillir jufqu'à ce que l’on
puifie obtenir le fel par refroidiffement; on s’ af-
fure que la leffive eft à l’état de faturation, en en
verfanc un peu dans un vafe de bois & en l’y laif-
fant refroidir : on juge de l'état de la diffolution
par la quantité de fei que le refroidiffement laiffe
dépofer. Dès que la leffive eft fuffifamment évaporée,
on la tranfvafe dans la chaudière à rafraîchir,
afin qu’elle y dépofe une partie de fes impuretés,
& de-là dans des cuviers de critla’lifation
où l’on a placé des lattes & des rofeaux pour faciliter
la dépofition des criftaux. Cette leffive refte
quinze jours dans les cuviers, après quoi on en
retire le vitriol pour le mettre dans la caiffe à
égoiitter,
égoutter 3 puis le calciner & l’enfermer dans des
barils.
Pour calciner le vitriol, on en met huit à neuf
quintaux dans de grandes chaudières de cuivre entourées
de maçonnerie : cette quantité s'y verfe
fucceffivement. Lorfque l’on a empli Ie chaudron
de fel aux deux tiers environ de fa capacité, on
le chauffe ; le vitriol fe fond ; on en ajoute de nouveau,
qui fe fond également , & l’on continue a
ajouter, du fel jufqu’à ce que le chaudron foit
plein; il prend, par la fufion, une couleur qui approche
de celle du lait. On retire avec une écumoire
ou un tamis, lesimpuretés,comme rofeau,
latte, paille, dcc. , qui furnagent,& on le verfe
avec une grande cuiller dans trois caiffes carrées.
Deux femmes, placées à chaque caiffe, remuent
ce vitriol jufqu'à ce qu’il , foit froid & divifé
comme de la neigé ; enfuite on le met dans des
vafes qui ont differentes formes , on l’ y comprime;
il s’y durcit en fe refroidiffant, de forme une maffe
qu’on ne peut rompre qu’avec des haches ; il acquiert
, dans ces vafes, une blancheur & un grain
qui peuvent être comparés à ceux du lucre raffiné,;
quelquefois même, on en moule dâns des cônes
qui fupportent la comparaifon.
Les maffes de fulfate de [inc ainfi préparé pèfent
depuis quarante jufqu’à cinquante livres. Il faut
éviter de mettre ce fel trop chaud dans les vafes,
où il fe folidifie, parce qu’il perdroit fon grain,
fon éclat, qu’ il ne feroit plus fi blanc & qu’il dur-
ciroit trop. Sa denfité, dans cet état, eft de
1,3275 ; il fe diffout dans 2,28 parties d’eau à î'6
degrés centigrades.
ZINCOTECHNIE : art de travailler le zinc &
d’extraire le métal de fes mines.
ZIRCON. M. Haüy a réuni fous ce nom les minéraux
appelés jargon 3 hyacinthe dc[ircon. M. Kla-
proth ayant analyfé le jargon, en 1789, en retira
une terre nouvelle qu'il appela circone ; en 1795,
il trouva la même fubftance dans l’hyacinthe de
Ceylan.-Un an après, M. Guyton fit voir que
l’hyacinthe dé France, qui fe trouve dans un hameau
près d’Expàilly, avoit la même compofition
que celle de Ceylan. De mon côté, j’arrivai au
même réfultat, & je me convainquis que la circone
étoit différente de toutes les terres connues.
Enfin, M. Haüy ayant examiné les criftaux de
[jrcon comparativement avec ceux d’hyacinthe ,
trouva qu’ils avoient la même forme primitive &
la même molécule intégrante : par-là il confirma
le réfultat de l’analyfe chimique.
Le [ircon a une pefanteur fpécifique de 4*3858
à 4.6i j .
Il raie difficilement le quatre.
Sa forme primitive eft 1‘oÈtaèdre à triangles ifo-
cèles, Sc fa molécule intégrante le tétraèdre irrégulier.
Chimie, T e rn e V U
Il ne fe fond pas au chalumeau ; le feul change*
ment qu’ il y éprouve eft la décoloration.
Klaproth a trouvé le jargon de Ceylan compofé
de :
.Z ir c o n e .................................... 70
S i l i c e . . . . . . . . . ......................................... 16
’....F eir ............ .................... 1
Perte.................................. 3
100
L’analyfe de l’hyacinthe m’a donné :
Zircone............. ........................ a ......... 64,5
Silice..................................... ................. 32,0
Fer ...................................... 2,o
P e r t e . . . . . . . . . . . ............ 1,5
:i0o
ZIRCONE ou CIRCONE : nom donné à la terre
nouvelle, trouvée dans le zircon.
Pour fe procurer la [ircone & pour analyfer le
zircon, on peut fuivre le .procédé fuivant.
(,æ) On réduit le zifeon en poudre fine ; on le
met èrt digeftion avec l’acide nitro-muriatique
jufqu’à ce que celui-ci piroiffe n’avoir plus d’a&ioh;
on fépare fa diffolution du réfidu & on la mêle à
du fous-carbonate de potaffe; on fait digérer le
précipité dans l’acide muriatique ;le fer eftdiffous j
il refte une matière blanche qu’ on ajoute au réfidu
infoluble dans l’ acide nitro-muriatique. 0 ) On met ce réfidu dans un creufet d’argent
avec fix fois fon poids de potaffe. On fait rougit
la matière ; on la délaie dans l ’eau quand elle eft
refroidie; on filtre la liqueur 6c on lave le réfidu.
(c) La liqueur alcaline (b) doit être faturée par
l’acide muriatique, évaporée à ficcité ; le réfidu
qu'on obtient., traité, par l’eau , laiffe la filice qui
avoit été diffoute par la potaffe.
(d) La partie infoluble dans la potaffe (c) contient
toute la [ircone du minéral analyfé, Se toute
Ja filice^ hors la petite quantité qui a été diffoute
par l’alcali : pour, féparer fes deux terres qui font
en combinaison, on Vs diffout dans l ’acide muriatique
étendu :d*eau ; on fait évaporer jufqu’à ce
que la matière fe prenne en une gelée claire Sc
tran(parente.; on met la gelée en digeftion dans
l’eau, & on la remue de temps en temps. La fiiiee
fe fépare fous la forme de grains mucilagineux ,
& le muriate de [ ircone fe diffout dans l’eau.
(e) Comme il eft difficile de féparer tout le fer
du zircon par l’acide nitro-muriatique, le muriate
de [ircone qu’ on obtient de l’opération précédente
contient prefque toujours un peu de ce métal :
pour le féparer, il faut le précipiter par un excès
de carbonate d'ammoniaque; la [ircone Sc un peu
de fer reftent dans la liqueur, d’où on les fépare
au moyen de la chaleur qui volatilife le carbonate
d’ammoniaque. Pour purifier la [ircone, il faut lui
faire fubir plufieurs traitemens fuçceffifs par l’a-
çide .muriatique & le carbonate. On voit par-là