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inférieure, donc les nombres vont toujours en
augmentant à mefure qu'ils s'éloignent de zéro.
Dans 1 q thermomètre de Fahrenheit , il y a trois
points fixes : le zéro correfpond au froid produit
par un mélange de muriate d'ammoniaque & de
glace; le fécond point fixe, qui eft le degré de la
glace fondante, eft indique par trente-deux degrés
) & enfin , le point où l'eau fe vaporife l’eft
par celui de deux cent douze.
Il eft évident que cinq degrés du thermomètre
centigrade repréfentent quatre du thermomètre de
Deluc, & neuf du thermomètre de Fahrenheit.
Les figures 2 , 3 & 4 de la planche X I repréfentent
des thermomètres dont le réfervoir eft fphé-
rique, cylindrique & difpofé en fpiraîe.
Pour qu'un thermomètre foit parfait, il faut
deux conditions : la première, que l’on puifle
comparer entr'elles les indications de plufieurs
thermomètres que l ’on obfervera à des époques
différentes ou dans des pays éloignés, de forte
qu'une obfervation puifle être ramenée à la même
expreflion par tous les phyficiens; la fécondé, que
la fubftance thermométrique éprouve des dilatations
égales par les mêmes quantités de calorique.
Il eft évident qu’un thermomètre conftruit fur les
principes que nous avons expofés précédemment,
fera comparable avec tous les thermomètres dont
les deux’ points fixes feront la température de la
glace fondante , & celle de l'eau bouillante à la
preflion de foixante-feize centimètres. Par confé-
quent cet inftrument remplira la première condition;
il remplira également la fécondé, au moins
dans l'efpace compris entre les deux points fixes
de l'échelle. Cela exige quelques développemens.
On fait qu'une mafle d’air contenue dans un ef-
pace fufceptible d’augmenter ou de fe reflerrer
Suivant les circonftances, éprouve des augmentations
de volume qui font proportionnelles aux
quantités de calorique qu’elle reçoit : ainfi, fup-
pofons qu'une quantité de calorique repréfentée
par douze foit riéceflaire pour faire augmenter cette
mafle d’air d’une quantité repréfentée par cinq , à
partir de la glace fondante, la même quantité de
calorique, à-un degré voifin de l’ébullition de l'eau,
dilatera la même mafle d'air d’une quantité repréfentée
par cinq $ d'où il fuit que des dilatations
égales repréfenteront des quantités égales de calorique
a des températures éloignées les unes des autres. Il eft
évident, d’après-cela, qu'un thermomètre à air remplir
oit parfaitement la fécondé condition; mais on
ne fait ufage de ces fortes d'inftrumens que dans
les circonftances où l'on veut apprécier de foibles
températures , parce que les gaz font les corps les
plus dilatables ; mais , dans les circonftances ordinaires
, cette grande dilatabilité eft un inconvénient
, à caufe de la grande dimenfion qu’il faut
donner au thermomètre. C ’eft pour cette raifon
qu’on a préféré l’emploi des liquides à celui des
gaz. On a fait ufage de l'huile de lin, de l’alcool
U du mercure ; mais on a donné la préférence à
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ce dernier, parce qu’il eft toujours facile de l'obtenir
parfaitement pur, & en fécond lieu, parce
qu’ il jouit, comme les ga z, de la propriété de
mefurer des quantités égales de calorique par des
dilatations femblables , au moins dans l’efpace
compris entre les deux points fixes de l'échelle.
C'eft ce dont M. Gay-Luflac s'eft alluré, en plaçant,
dans les mêmes circonftances, un thermomètre
à mercure & un thermomètre à air : il a vu
qu'ils indiquoient tous les deux fenfiblement les
mêmes degrés. Il n’en eft pas de même du thermomètre
à alcool : des quantités égales de calorique
lui font éprouver des dilatations d’autant
plus grandes, que la température fe rapproche
davantage de celle qui eft néceflaire pour faire
bouillir l'alcool ; mais li le thermomètre à alcool
a cet inconvénient, il a l'avantage de mefurer des
températures que l’on ne pourroit eftimer avec le
thermomètre à mercure, parce que celui-ci fe fo-
lidifie à un certain degré de froid, tandis que
l'alcool demeure liquide aux températures les plus
baffes.
THERMOSCOPE. M. de Rumford a donné
ce nom à un véritable thermomètre à air qui eft
d’une extrême fenfibilité, & qui eft principalement
employé pour connoïtre les rayons calorifiques
qui fe dégagent des corps. La figure 6 de la
planche X I le repréfente. Il fe compofe d'un tube
de verre recourbé C , qui porte à fes deux extrémités
deux boules de verre A B. L’intérieur de
l’inftrument eft rempli d’air; mais cet air eft partagé
en deux mafles au moyen d’une bulle d'alcool
coloré qui répond précifément au milieu C
du tube, lorfque les boules de l’ inftrument font
placées dans les mêmes circonftances. La partie
horizontale du tube eft graduée ; le zéro eft au
milieu, & à partir de ce point on marque un degré,
deux degrés jufqu’aux branches verticales»
Lorfqu'on approche à une certaine diftanoe de
l ’une des boules un corps dont la température
eft un peu plus élevée que celle de l’inftrument,
on voit l'index marcher vers la boule oppofée ,
parce que le calorique qui fe dégage du corps
augmente le re(fort de la mafle d'air contenue dans
la première boule. LÜnverfe a lieu lorfque le corps
que l’on préfente à la boule a une température
plus bafle que l ’inftrument : dans ce cas , la mafle
d’air, en perdant du calorique, perd de fon reflort,,
& ne fait plus équilibre par conféquent à la mafle
d'air oppofée.
M. Leflie, avant M. de Rumford , avoic conf-
truit un inftrument qui a les plus grands rapports!'
avec le thermofeope , & qui fert aux mêmes expériences.
M. Leflie a appelé cet inftrument thermomètre
différentiel. Le thermomètre différentiel
modifié comme on le voit dans la figure y de la
planche X I , fert de photomètre & même d’hygro?
mètre. La boule A eft de verre noir, & .la boule
C eft de verre parfait trasfparenu L’éch-lle eft
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divifée en cent degrés qui équivalent à dix degrés
du thermomètre centigrade, de forte qu’un degré
du photomètre eft un millième de l’efpace compris
entre les deux points fixes de l’échelle centigrade.
TIMBE.RG. Les Suédois nomment ainfi l’oxide
d’étain fableux, ou la pierre d’étain des Allemands.
TINCKAL : nom donné au borax brut qui
vient en Europe par la voie du commerce du
Levant.
TIRE-CENDRE.La tourmaline a reçu ce nom,
parce qu’elle acquiert par la chaleur la propriété
d’attirer la cendre & les corps légers.
TIRE-PAILLE. Ce nom, qui eft la traduélion
du mot perfon karabé, a été appliqué au fuccin, qui
jouit de la propriété éle&cique à un haut degré
quand il a été frotté.
TISSU APONÉVROTIQUE. L’aponévrofe eft
une variété de forme dans le tendon. Au lieu
d'être une corde dure & folide comme ce dernier,
l'aponévrofe eft une efpèce de membrane qui recouvre
les fibres charnues. La furface en eft fi-
breufe, fine, polie & argentée. L'aponévrofe eft
infoluble dans l’eau froide. Lorfqu'on la fait
bouillir dans ce liquide , elle fe convertit en gélatine.
Tis su c a r t i l a g i n e u x . Le$ cartilages font
des corps folides, demi-tranfparens; ils font fou-
vent placés aux extrémités articulaires des os qu'ils
recouvrent ; quelquefois ils conftituent des efpèces
d’organes particuliers, comme dans le larynx de
l’homme. Ils neparoifîent pas être fufceptibles de
fe convertir en gélatine par l’a&ion de l’eau bouillante.
T is su c e l l u l a i r e a n i m a l . On a regardé
ce tijfu comme étant formé de cellules ouvertes
les unes.dans les autres : il fe rencontre dans toutes
les parties du corps. L’eau bouillante le convertit
en totalité en gélatine.
Tissu- c o r n é . O n a d o n n é c e n o m à l a m a t
i è r e q u i p a r o î c c o n f t i t u e r e f l e n t i a l l e m e n t l a c o r n e ,
l e s o n g l e s , l e s c h e v e u x & l e s p o i l s d e s a n im a u x .
( Voyez C h e v e u x , L a i n e & P o i l s . )
T is su c U T A N É . C ’ e f t la p e a u . ( Voyezce mot.)
T is su l i g a m e n t e u x . C ’eft la fubftance du
ligament. Le ligament lie les os l’un à l’autre ; il
eft formé de fibres grifes, folides & diadiques.
Fourcroy a die qu’ il donnoit de là gélatine quand
on le traitoit par l’eau bouillince.
Tissu m e m b r a n e u x . Fourcroy a donné ce
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nom à des parties blanches, tranfparentes ou
opaques, étendues en couches ou en efpèces de
tables fou vent repliées fur elles-mêmes, roulées
en cylindre; appliquées en grandis lames, enfermant
ou recouvrant des vifeères , formate
quelquefois en tout ou en partie des organes
entiers, exiftant anfli partout, & deftinés ou à
contenir des liquides , ou à féparer & ifoler les
diverfes parties du corps, n’ayant qu’un afpeéfc
blanc ou gris-mat, fans brillant, fans furface argentée
, ne formant jamais de cordes folides :
telles font fpécialement la dure-mère, la pi-mere,
la plèvre, le péritoine , &c. Fourcroy penfe que
le tijfu membraneux eft de nature gélarineufe.
T is su M U S C U L A IR E . (Voyez M U S C L E S . )
T is su osseux. (V o y e z Os. )
Tis su R É T I C U L A I R E . (Voyez P E A U , tom. V ,
P*g' 4 I4-)
T i s su v égé T A l . M..M i r bel regarde les végéta 11 x
comme étant formés d’un tffu parfaitement continu,
qu’il appelle membraneux. Il penfe que ce tijfu fe
préfente à nous fous deux modifications, fous
celle de tube & fous celle de cellule; en confé-
quence il l’appelle, dans ces differens états, tijfu
membraneux tubulaire & ûjfu membraneux cellulaire.
•
TITANE. C'eft un métal qui fut découvert
par M. Gregor, en 1781, dans un minéral noir
qu’on avoit trouvé dans la vallée de Menachan.
(V . Menacanite.) M. Klaproth, en 1795, ayant
fait l’analyfe du fchorl rouge, en retira un métal
qu'il regarda comme nouveau, &: auquel il donna
le nom de titane. Deux ans après ce travail, il
reconnut que le titane n’étoit autre chofe que le
métal de M. Gregor.
M. Haiiy a diffingué trois efpèces de mines de
titane : la première efpèce eft le titane oxidé,• la
fécondé, le titane anatafe, & la troifième, le titane
fili ceo-calcaire.
1°. Titane oxidé , fchorl rouge. Il a un prifme
droit à bafes carrées pour forme primitive, une
pefanteur fpécifique de 4,1025 à 4,2465). On en
trouve de coloré en rouge-brunâtre, en brun-
noirâtre,. en jaune-cuivreux, en orangé & en
jaune-pâle.
Les noms de rutil & de fagénite ont été donnés
à quelques variétés de l’efpèce, parce qu’elles
avoient une couleur rouge, & qu’elles étoient
formées d’aiguilles qui fe croifoient comme les
fils d’un réfeau. ( Voyez Sagénite.)
On a trouvé en Weftmanie du titane oxide
contenant du chrome. M. Haiiy l’a nommé titane
oxidé chromifere.
Le ménakanite doit être confîdéré comme un
titane oxidé qui contient beaucoup d'oxide de
O o 2