
produit de l'oxide au maximum , & enfuite du
nitrite de foude.
Le fodium ne s'oxîde pas au maximum dans le
gaz nitreux ; ainfi que le fait lepotaflium.
Le fodium fe comporte avec le gaz ammoniac de
la même manière que le potafïium.
Oxides de fodium.
Il y en a trois :
Voxide au minimum eft d'un gris-blanc fans
éclat métallique , caftant , fufceptible de donner
de l'hydrogène avec l'eau , mais moins que le fodium.
On le prépare en renfermant, pendant quelques
jours, du fodium dans un petit flacon plein
d'air, & dont le-bouchon eft de liège. C'eft l'eau
hygrométrique qui fe renouvelle continuellement
dans l'atmofphère du flacon , à mefure que celle
qui y eft contenue a été décompofée par le métal,
qui eft la caufe de l'oxidation.
L'oxide de fodium au medium fe forme quand le
fodium eft en contaél avec l'eau.- Nous parlerons
des propriétés de cet oxide à l'article S o u d e .
Uoxide au maximum' a une couleur jaune-
verdâtre ; il eft moins fufible que la foude à l'alcool.
Quand on le met dans l'eau, il fe réduit en
gaz oxigène & en oxide au medium ou foude.
Chauffe avec le phofphore , le charbon & l’étain,
il brûle ces corps & fe réduit en oxide au medium.
Chauffé dans le gaz acide carbonique, il fe convertit
en carbonate de foude & en gaz oxigène.
Chauffé dans le gaz fulfureux , il y a production de
fulfate & de fulfure de foude.
Cet oxide eft produit quand le fodium brûle à
une température élevée dans le gaz oxigène, ou
même l'air atmofphérique.
. SOIE. Lorfque la chenille du phalena mori ou
le ver à foie a pris tout fon accroilfement, elle
forme une efpèce de fac appelé cocon, dans lequel
elle fe change en chryfa’ide , puis en papillon.
Quand on veut féparer la foie du cocon, on
étouffe la chryfalide avant qu'elle ait fubi fa méta-
morphofe ; pour cela on met les cocons dans un
four, qui ne doit pas être affez chaud pour altérer
la foie 3 ou bien, & c'eft le meilleur moyen, on :
les expofe à la vapeur de l'eâu bouillante. On doit
diftinguer deux parties dans le cocon, l'externe &
l'interne; toutes les deux font bien de la même
nature ; elles font principalement formées de foie ;
mais tandis que la partie externe préfente des fils
diftinds que l'on peut féparer pour les dévider, la
fécondé , nommée jlrace , ne .préfente qu’une efpèce
de peau foyeufe qu'on eft obligé de battre,
de laver & de carder avant de la filer. Cette foie
eft d’une qualité très-inférieure à la première.
Pourîirex la foie de defliis les cocons, on peut fui-
vre deux procédés : l’un confifte à affembler les
fils & à les réunir fur un dévidoir au nombre de
huit, douze ou quatorze, félon la force qu’on
veut donner à l'étoffe. La foie ainfi préparée
porte le nom de foie crue : telles font celles du Levant
& des Indes. L'autre confifte à mettre les
cocons dans l ’eau chaude, à laquelle on peut
ajouter du favon. Pour leur faire imbiber l'eau, on
les enfonce de terns en te ms dans ce liquide avec
un petit balai. Lorfqu’ils font détrempés, tous
les fils s’attachent aux pointes du balai ; alors on
prend ces fils av.ec la main & on les enlève jufqu'à
ce qu'ils deviennent bien nets ; enfuite on en
réunit un certain nombre & on les paffe dans des
tours pour les dévider. Les fils qui ne font pas nets,
réunis aux bouts caftes, aux /1 races , enfin à toutes
\es foies de rebut, font cardés & travaillés fous
le nom de fleuret ou filofelle.
La foie crue , & même celle qui a été obtenue
par le fécond procédé, eft recouverte de plufieurs
matières qu'il faut en féparer, afin de la rendre
propre aux ufages auxquels elle eft d ftmée. Ces
matières font, fuivant M. Roard, une fubftance
animale qu'on a appelée gomme , parce qu’elle eft
foluble dans l'eau ; de la cire , une huile volatile.
La foie jaune contient de plus un principe colorant.
On peut démontrer l’exiftence de ces corps dans
la foie jaune de la manière fuivame : on la.fait
bouillir dans l’eau pendant huit heures, enfuite
on filtre le liquide & on le fait évaporer. En traitant
le réfîdu, iQ. par l’eau diftillée, on enlève la
matière animale appelée gomme y 2°. par l’alcool
bouillant, la cire & le principe colorant font dif-
fous. Comme la cire eft prefqu'infolubie dans
l'alcool froid , elle fe fépare , pour la plus grande
partie , du principe colorant, par le refroidiffe-
ment. Le principe colorant obtenu par l'évaporation
de l'alcool en maffe eft d’un rouge-brun ; il
eft jaune-verdâtre quand il eft divifé ; il retient
de l'huile volatile en combinaifon , qui lui donne
une odeur allez forte. La meilleure manière d'extraire
le principe odorant eft de traiter la foie par
l'alcool bouillant ., & de diftiller enfuite, cet alcool
; le principe odorant pafife à la difiillarion.
Ce qui n'a pas été dilfous par l'eau & l’alcool eft
une matière animale qui paroît de la nature du
mucus ou de la nature même de.là foie.
D'après M. Roard, la matière animale foluble
fe trouve dans lés foies dans la proportion de
23 à 24 pour. § 5 la matière colorante dans la proportion
de à ^ pour la cire dans celle de
ou ~ - du poids de la foie.
La foie jaune, de belle qualité, expofée au fo-
le il, perd toute fa couleur ; mais quand la foie eft
d’un jaune-pâle, elle ne..fe décolore jamais entièrement
; elle conferve une teinte rougeâtre.
L'eau bouillante, ainfi que nous l'avons v u ,
enlève la matière étrangère à la nature delà foie:
cela prouve que ces matières font en combinaifon
les unes avec les autrés, puifque la cire & le
principe colorant font infolubles dans l'eau lorsqu'ils
font ifolés î mais l’a&ion de l'eau n'eft pas
auez
affez puiffante pour diffoudre tout le principe colorant.
Pour traiter la foie par l’eau, lés proportions
font d'une partie de cent à trois cents portions
d'eau.
La potaffe & la foude ne peuvent enlever à la
foie la totalité de fes matières étrangères ; on peut
s’en convaincre en traitant la foie jaune avec
— , 8c la foie blanche crue avec ^ ou d’alcali
purifié par l’alcool.
D’après ces réfultats, il eft évident que l’on
nè peut parfaitement priver la foie de fes corps
étrangers par l’eau & les alcalis : il n'en eft pas de
même du favon ; aufti l'emploie-t-on avec un
grand fuccès dans les arts pour purifier la foie, ou,
comme on le d it, pour la décreufer.
Voici le procédé que l'on fuit pour décreufer la
foie qui doit refter en blanc : on réunit enfemble
un certain nombre d’écheveaux pour en former
des mateaux, enfuite on met ceux-ci fur des bâtons
nommés lifoirs ; on prépare un bain de fa-
von, qui doit contenir trente parties de favon pour
cent parties de foie. -Ce bain doit être chaud; mais
fa température ne doit pas être portée jufqu'à l’é bullition.
Les chofes ainfi préparées , on met les
lifoirs fur le bain ; quand la partie des mateaux
qui plongent dans l’eau ont perdu leur gomme, on
retourne les mateaux fur les bâtons, afin que la
partie qui n’étoit pas dans le bain fe dégommé ,• enfin
, quand cette opération , qu'on appelle dégommage
3 eft achevée, on retire les mateaux du
bain & on les tord fur les chevilles.
La fécondé opération que l'on fait fubir à la
foie eft la cuite. On met quinze kilogrammes de foie
dans des poches de groffe toile ; on coud l'ouverture
de la poche avec une ficelle; on fait un
bain de favon femblable au premier ; on élève
la température à l'ébullition , & on y fait bouillir
les poches pendant une heure & demie, en ayant
foin de remuer celles qui font au fond de la chaudière.
Quoique dans.le dégommage & la cuite, la foie
perde prefque toutes les matières étrangères qui la
recouvroient, & devienne d’un beau blanc, ce-
, pendant on lui fait fubir une troifième opération,
appelée blanchiment. Cette opération a pour objet
de rëndre le blanc plus agréable à l'oeil , en lui
donnant une légère nuance de rouge ou de bleu.
On fait une diffolution de favon fuftîfamment
forte pour que l’écume fe faffe bien ; on y ajoute
tin peu de rocou , fi l’on veut faire le blanc de la
Chine, ou bien un peu de pouflière d'indigo qui a
été Lavé & qui doit être en fufpenfion dans l’eau.
Suivant la quantité de bleu employé, on fait le
blanc d'argent , le blanc azuré, le blanc de fil. Il
arrive fouvent, quand on veut azurer la foie , de
mettre un peu d'azur dans le bain de cuite. Lorfque
les foies ont pris une nuance convenable, on
les tord & on les fait fécher.
Les foies qui doivent fervir à faire des étoffes
blanches doivent être foufrées , c’e ft -à -d ir e ,
Chimie. Tome VI.
expofées à la vapeur du foufre qui brûle dans un
appartement affez vafte. Pour foufrer la foie, on
met du foufre , grofliérement pulvérifé, dans une
terrine ou marmite de fer, au fond de laquelle on
a mis un peu de cendre chaude. On met le feu
au foufre dans plufieurs endroits. La foie doit être
étendue fur des morceaux de bois à deux mètres
de hauteur du fol de la chambre : celle-ci doit
être fermée pendant l'opération, qui dure de neuf
à onze heures. Pour cinquante parties de foie, on
emploie une partie de foufre. Dans le foufrage ,
l ’acide fulfureux détruit les traces de principe colorant
qui reftent à la foie & donne plus d'élafticité
à celle-ci.
Lorfque les foies font deftinées à là teinture, on
emploie beaucoup moins de favon pour les décreufer,
& on ne leur fait éprouver communé--
ment qu'une feule opération. Les quantités de favon
varient fuivant la couleur que l’on doit donner
à la foie ; ainfi, pour les couleurs bleu-tendre,
ponceau, cerife,on emploie plus de favon que
pour les couleurs foncées.
M. Roard , qui s'eft occupé de perfectionner le
decreufage, a été conduit aux réfultats fuivans :
i° . Toutes les foies font complètement décreu-
fées en moins d'une heure, & elles perdent de leurs
matières colorante & céreufe, en raifon de la
quantité de fayon que contient le bain de décreu-
fage 5 2°. Les trois opérations de dégommage, de
cuite & de blanchiment, qui exigent cinq à fix
heures de tems, peuvent être réduites à une feule
opération d'une heure avec la même quantité de
favon.
En conféquence , M. Roard propofe le pro-
cédé fuivant : faire bouillir une heure toutes les
foies, crue, blanche ou jaune , avec quinze
parties d'eau contre une de foie | & la quantité de
favon qui doit être fixée d’après les couleurs auxquelles
on les deftine. 11 faut mettre le favon & les
foies dans le bain une demi-heure avant le moment
de l’ébullition, & avoir foin de les retourner
fouvent.
Tels font les procédés employés pour purifier la
foie. Examinons maintenant fa propriété comme
principe organique.
La foie eft une matière très-azotée ; auffi donne-
t-elle à la diftillation beaucoup de carbonate d'ammoniaque
criftallifé; elle donne de plus de l'acétate
d’ammoniaque, de l'huile jaune, de l’huile,
brune , des gaz hydrogène carboné , acide carbonique
, & un charbon brillant qui retient du phof-
phate de chaux.
L'eau froide n'a pas d'aélion fenfible fur h foie ;
mais quand elle eft bouillante, elle en diffoui
une portion. On fent, d’après cela, la néceflîcé de
ne pas plonger, dans les opérations de teinture,
la foie dans des bains trop chauds.
L'alcool ne paroît pas avoir d'aétion fur elle.