
du poivre, du gingembre & d'autres épicerie? :
on le conferve dans des fioles bouchées. Le foui
du Japon eft le plus eftimé.
SPAGIRIE : c'eft un des noms que les Anciens
donnoient à la chimie. D'après Voffius, il eft
formé de ne«te/r, extraire , 6c de uyttftiv'J raf
fembler. Le mot de fpagirie indique donc allez
bien le but de la chimie , qui eft réellement la
fcience de Tanalyfe 6c de la fynthèfe.
SPAGIRIQUE. C ’eft l'épithète formée du mot
précédent : autrefois on l'appliquoit principalement
aux médecins-chimiftes.
Spath d’ Islande. C ’eft le carbonate de
chaux rhomboïdale.
Spath perlé. Romé de Lifte donna ce nom
au minéral que M. Haüy a appelé depuis chaux
carbonatêe ferrifêre.
Spath pesant. C'eft le fulfate de barite natif.
Spath phosphorique. ( Foye^ Flu ate de
CHAUX. )
Spath schisteux. C'eft une chaux carbo-
natée dont l’afpe# eft nacré. M. Brongniard l’appelle
chaux carbonatêe nacrée argentine.
SPATH. Les anciens minéralogiftës rangeoient
parmi les fpath, les minéraux plus ou moins tranf-
parens 6c d’une dureté moyenne , qui étoient formés
de lames brillantes & qui réfléchifloient la
lumière fous certains angles, à la manière d'un
miroir-: aujourd’hui ce mot eft rayé du Dictionnaire
minéralogique. Les différentes fortes de fpath ont
reçu des noms nouveaux , ou font rentrées dans
des efpèce s connues > ainfi 1e fpath calcaire a été
réuni aux minéraux formés de chaux & d'acide
carbonique 5 le fpath féléniteux au fulfate de chaux.
Le minerai appelé fpath pefant s'eft trouvé être
formé d’un alcali particulier & d’acide fulfurique 5
en conféquence on en a fait une efpèce fous le
nom de fulfate de barite. Il en a été de même du
fpath fluor, employé comme fondant dans les travaux
de plufieurs mines j il a conftitué une efpèce
appelée fluate de chaux. La feule efpèce de
fpath que les minéralogiftës aient confervée, eft
le feld-fpath, qui eft de la claffe des pierres.
Spath ad aman tin . C ’eft le corindon.
Spath ammoniacal. (Foyeç Fluate d'am moniaque.
)
Spath boracique. C’eft le borate de ma-
gnéfie natif & criftallifé.
Spath ca lc a ir e . ( Voye% C arbonate de
chau x. )
Spath ch a to yan t . Werner donne ce nom
au minéral que M. Haüy appelle dialliage chatoyante.
Spath cubique. C ’eft le fulfate de chaux natif
anhydre.
Spath étincelant. C'eft le feld-fpath.
Spath fluor. ( Voye,1 Fluate de chau x.) j
Spath fusible. ( F o y e {Fluate de chaux.) *
Spath séléniteux. C'eft le fulfate de barite.
Spath tungstique. C ’eft le tungftate de
chaux.
Spath vitreux. C ’eft le fluate de chaux.
Spath de z inc . C'eft le carbonate de zinc.
SPATIQUE (Acide). C'eft l'acide fluorique.
SPATULE : infiniment qui fert à remuer des
matières épaiffes : on en voit plufieurs figures
fous les n°*. 68 & 69, i re. claffe des inftrumens &
fourneaux. On termine quelquefois en cuiller l'extrémité
de la fpatule, qu'on doit tenir à la main.
Il y a des fpatules de bois, de verre, de fe r , d’argent
& de platine.
SPEISS. C'eft un mélange de fulfures & d’alliage
de plufieurs métaux , qui eft produit dans le
traitement que l’on fait fubir à diverfes mines
arfenicales qui contiennent du cobalt, du nickel,
du bifmuth, du fer. Voici l’hiftoire de la production
de cette matière: après avoir concafTé les
mines arfenicales dont il eft queftion, en morceaux
de la grolfeur d’un oe u f, on les grille
dans un fourneau de réverbère dont la cheminée
eft horizontale 6c a plufieurs toiles de longueur.
Dans ce grillage il fe dégage de l’acide fulfureux ,
du fulfure d'arfenic , de l'oxide d’arfenic, &
même de l'arfenic métallique : toutes ces fubf-
tances, à l'exception de la première, fe con-
denfent dans la cheminée.
La mine qui a été grillée contient beaucoup d'ar-
fenic qui eft à l'état d’alliage, du foufre qui paroît
uni à du fer , du cobalt, du nickel , du bifmuth
: une grande partie de ces métaux eft à l’état
d’oxide. On réduit la mine en poudre5 on la
paffe dans un crible de cuivre dont les trous font
fort petits j on mêle enfuite la poudre avec deux
ou troij parties de cailloux blancs qui ont été
d’abord calcinés, plongés rouges dans l'eau froide,
puis réduits en poudre suffi fine que la mine : on
hume&e le mélange & on le renferme dans des
tonneaux $ il eft connu alors fous le nom de fifre.
C'eft avec le fafre qu'on fait le bleu d’azur :
pour cela, on fait un mélange d'une partie de
fafre avec une partie ou une partie & demie de
potaffe du commerce } on le fait fondre dans des
creufets de terre ; alors le cobalt qui s'étoit oxidé
pendant le grillage de la mine s'unit au verre de
potaffe & de filice, & le colore en beau bleu.
Pendant que cette combinaifon s'opère , les métaux
& lé peu de foufre qu’ils retiennent n'étant
pas füfceptibles de fe vitrifier, fe féparent en partie
à la furface du creufet fous la forme d’une matière
noirâtre qui a l’afpe# métallique , c'eft le fpeifs,
& en partie au fond des creufets : cette dernière
portion eft bien du fpeifsj cependant elle en diffère,
en ce qu’elle contient beaucoup plus de bifmuth ;
auffi lui donne-t-on ce dernier nom. On enlève le
fpeifs qui fumage fur le verre avec des cuillers j
enfuite on le débarraffe du bifmuth qu'il contient
en le faifant rougir obfcurément j le bifmuth
étant très-fufible, s'en fépare facilement.
Comme le grillage ne fuffit pas pour volariüfer
tout le foufre & tout l'arfenic des mines qui donnent
le fpcifs> comme la vitrification n'épuife presque
jamais la mine grillée de tout fon cobalt, enfin
comme on ne fépare pas tout le bifmuth du fpeifs
en l'expofant à la chaleur, il s'enfuit que cette
fubftance doit être le plus fouvent compofée de
nickel, d'arfenic, de cobalt, de bifmuth, de fer &
de foufre. Vu lagrânde affinité de ce dernier pour
le fer, il eft vraifemblable qu'il lui eft unij mais la
quantité de foufre eft bien loin de fufïire à la fatu-
ration du fer : il faut donc qu'une partie de ce
métal foit à l'état d'alliage.
Il y a des fpeifs qui contiennent du manganèfe j
il y en a qui font entièrement privés de cobalt &
de bifmuth, mais tous contiennent de l’arfenic,
du fer & du nickel.
SPERME. Tantôt le fperme eft liquide & laiteux,
tantôt il a la confiftance d'un mucilage épais j
il préfente alors une infinité de filamens blancs farinés.
Sa pefanteur fpécifique varie , mais elle eft
toujours plus grande que celle de l'eau. 11 a une
odeur fade, femblable à celle du pollen de certaines
fleurs, & à celle que répandent les os & l’ivoire
lorfqu'on les râpe. Sa faveur eft âcre 6c irritante.
Lorfqu'on le triture dans un mortier, il devient
écumeux & opaque comme de la pommade, parce
que l’air s’incerpofe entre fes molécules 6c forme
un mélange dont les parties ont une denfité fi différente
, qu’elles n'agiffent pas fur la lumière
d’une manière uniforme.
Il verdit la couleur des mauves & des violettes
, parce qu'il contient un peu de foude.
Après que ce liquide eft forti des vaiffeaux qui
lecontiennent,ilperd de fon opacité 6c s'épaiflit à
mefure qu’il fe refroidit $ mais ce qui eft très-
«nguliej, c'eft qu’après le refroidiflemenc il redevient
tranfparent. L'atmofphère n’a aucune influence
fur ce phénomène, car il a également lieu
lorfque le fperme eft privé du conta# de l’air.
Le fperme qui s'eft liquéfié, expofé à l’air d’ane
température de dix ou douze degrés , thermomètre
de Réaumur, fe couvre d'une pellicule tranfparente
6c dépofe , au bout de trois ou quatre jours, des
criftaux tranfparens qui ont la forme d'un prifme à
quatre pans terminés par des pyramides très-
alongées, 6c qui font fouvent difpoféesen étoiles.
Ces criftaux font du phofphate de chaux, ainfi que
je l’ai reconnu. Quelques jours après, la pellicule
s'épaiffit & fe remplit de petits corps blancs qui
font encore du phofphate de chaux ; la liqueur
prend plus de confiuance, & fon odeur fade fe
change en celle de la franchipane.Si l’air eft faturé
d'humidité , 8c fi la température ne s’élève pas au-
delà de douze degrés, le fperme dépofe des prif-
mes à fix faces ou des lames rhomboïdales, quelquefois
même des octaèdres. Ces criftaux font dit
carbonate de foude qui s’eft formé aux dépens de
l’acide carbonique, de l'air & de la foude qui
exiftent dans le fperme; enfin, fi la température eft
de dix-huit à vingt degrés, 6c fi l’air eft très-fec,
le fperme fe defleche} il devient comme de la corne,
& il perd les 0,9 de fon poids.
S'il eft expofé à une température de 20 deg. dans
une atmofphère qui eft au 7ye. deg. de l'hygro-
. mètre de Sauffure , il fe décompofe, il devient
jaune, acide, exhale l'odeur de poifîbn pourri,
& fe couvre de moififfures. Cette décompofition
eft due au mucus, car le fperme ne paroît pas contenir
d'autre matière organique.
Le fperme qui fort du corps n’éprouve pas d’effet
bien fenfible lorfqu'on l'expofe à la chaleur ;
feulement il fe liquéfie plus vite qu’il ne l'auroitr
fait s'il s'étoit refroidi fpontanément : une fois
qu'il eft liquéfié , la chaleur ne le coagule point.
A fine température plus élevée , il fe décompofe
& donne les mêmes produits que la corne & que
les autres matières animales formées de mucus.
Si on lave fon charbon , on a une folution de
carbonate de foude $ & fi on incinère le réfidu
lavé , on obtient une cendre blanche, formée de
phofphate de chaux.
Le fperme ne fe diffout ni dans l’eau chaude n
dans l'eau froide j il rend l’eau opaline. Quand il:
s'eft liquéfié, il eft diffous , 6c par l’eau chaude &
par l'eau froide : l'alcool & l’acide muriatique
oxigéné le précipitent de cette folution.
Les alcalis folubles & concentrés diminuent
fon infolubilité : ces diflolutions ne font pas précipitées
par les acides.
Les acides le diffolvent facilement : ces folu-
rions ne font pas décompofées par les alcalis.
Le fperme décompofe beaucoup de (els terreux
8c métalliques , à caufe de la foude qu’ il contient.
Tels font les faits les plus remarquables que le
fperme de l'homme m'a préfentés 5 mille parties
m’ont donné : Z *