
& de les foutenir par des traverfes qui foient per- i
pendiculaires au toit.
Il en eft du muraillement comme du boifage ;
on n’en conftruit que H où il eft abfolument nécef-
faire. On diftingue dans les galeries le müraille-
nunt fimple,j%. 3 , 4 , $ & 6 , planche X X I I , 1
le demi-muraillement, le muraillement jufqu au
fol & le muraillement complet : le premier fe
compofe d’un arc qui foutient le ciel; le fécond
d’un arc-& d’un pilier î le troifîème d’un arc &
deux piliers, & le quatrième d’une voûte entière
qui fe continue & qui comprend le fol : ce dernier
muraillement s’exécute principalement dans les
galeries d’écoulement.
Le muraillement des puits, fig. 14 , pl. X X X ,
eft toujours complet; ii ne s’exécute qu’après l’avoir
creufé 5 il remplace le boifage perdu : fa construction
ne diffère de celle des maçonneries ordinaires
qu’en ce que la première aflifeeft toujours
en voûte, afin qu’elle comprime moins le fol en
fupportant les affiles fupérieures ; quant aux autres,
dans quelques conftruétions elles font droites,
dans d’autres elles font également courbes : cette
fécondé conftruCtion paroît avoir queiqu avantage
fur la première, en ce que toutes les affifes font
déchargées les unes fur les autres. Les puits obliques
fe maçonnent à peu près comme les puits
verticaux.
Tous les muraillemens des puits s’exécutent
en liant les pierres avec du mortier 5 ce mode
de conftrudtion eft auili employé dans quelques
galeriesî mais comme il eft exceffivement cher,
on fe contente, dans un grand nombre de mines,
d’exécuter ces muraillemens en pierre fèche : ce
dernier mode a moins de fohdité que le premier,
mais il fuffit dans un grand nombre _de circonf-
tances, & puis les dépenfes qu’exige fon renouvellement
font moins confiderables que 1 intérêt
de l’argent, de l’augmentation de dépenfè
que néceffite la conftruCtion en mortier.
De Vaérage.
Lorfque l’eau, en s’ infiltrant dans les gits de
minerai, rencontre des pyrites dans un état de
faciledécompofition, il s'exerce, entre les pyrites
& l’eau, une double 2&ion qui décompofe ce liquide.
L’oxigène de l’eau fe combine avec le fou-
fre & avec le métal, & donne naiffance à des ful-
fates métalliques î l’hydrogène libre fe dégage &
fe répand dans toutes les cavités qu’il rencontre.
Quand cette décompofition a lieu dans les mines
de houille, le gaz hydrogène fe combine avec du
charbon, ce qui produit ces airs inflammables connus,
dans ces fortes de mines, fous les noms de
mojfettes, de feu grifou, b ri fou ou tirou.
Si, pendant cette décompofition de l’eau, il circule
de l’air atmofphérique dans les cavités, l’oxigène
de l ’air fe combine également avec le foufre
& les bafes métalliques > l’azote refte libre.,
Enfin, la refpiration des ouvriersdansles mines,
la combuftion des fubftances qui produifent de la
lumière, la fermentation des bois employés aux
boifages, tous ces moyens concourent à féparer
l’oxigène de l'air & à produire un air impur &
malfaifant, dans lequel la lumière ni les ouvriers
ne peuvent exifter.
Le gaz hydrogène préfente un nouveau danger,
c’eft celui de fon inflammation à l’approche des
lumières; inflammation qui caufe fouvent la mort
aux malheureux ouvriers qui travaillent dans les
miriesvoù ce gaz.fe forme & fe dégage.
Parmi tous les moyens que l’on peut employer
pour fe débarraffei'des effets malfaifans de ces
gaz délétères, une parfaite circulation d’air atmofphérique,
dans l'intérieur des travaux, eft le
moyen le plus fimple, le plus direct & le plus fur
que l’on puiffe employer. En effet, tous les gaz fe
mêlent à l’air en circulation, fe délaient en quelque
forte & font entraînés avec lui : l’ouvrier,
placé au milieu d’une maffer d’air atmolphérique,
qui eft conftamment renouvelés , refpire librement
8c travaille avec fécurité.
Comme l’ air eft élaftique., qu’il augmente de
poids lorfqu’il eft plus comprimé, qu’ il eft plus
froid, qu’il contient moins d’eau, & q u e , dans
deux colonnes de même hauteur, & qui fuppor-
tent une égale compreffion, celle qui eft plus
échauffée & qui contient plus d’eau difteminée,
eft toujours plus légère que l’autre, on fait ufage
de cette différence dans la pefanteur de deux colonnes
d’égale hauteur & d’égale compreffion,’
pour établir la circulation de l’air dans L'intérieur
des mines.
* Ainfi, lorfqu’une mine a deux ouvertures placées
| à différentes hauteurs, la colonne d’air extérieur,
entre ces deux hauteurs, ayant une "température
! & une humidité différente de la colonne intérieure,
il doit néceflairement s’établir une circulation.
Lorfque l’air extérieur eft le plus froid &
le plus fëc, il entre par l’ouverture inférieure,
& il fort par l’ouverture fupérieure; lorfqu’au
contraire l’air extérieur eft plus chaud & plus humide
que l’air intérieur, il entre par l’ouverture fupérieure
& fort par l’ouverture inférieure. C ’eft
toujours à la différente pefanteur des colonnes que
l’on doit cette circulation ; mais cette pefanteur,
comme l’on voit, eft modifiée par deuxcaufes, la
température & l’ humidité.
De ces confédérations il fuit que le premier
principe d’une bonne ventilation, dans une mine ,
eft d’avoir deux ouvertures, placées à des hauteurs
différentes , A , B# fig. y , planche X X X I:
on peut, par le moyen de ces deux ouvertures,
faire circuler l’air dans des cavités plus profondes,
C , D , en fermant, .par une porte E , la communication
la plus courte entre les deux ouvertures,
ou en plaçant un tuyau, I , K, H, & une porte K,
qui oblige l’air qui circule du puits F, aupuitsG,à
paffer par le fond H.
Lorfque
‘ Lorfque les ouvertures font fermées par des puits
L , M , dont les embouchifres font au mène niveau,
on produit une circulation en établiflant,
au-deftus de l’un des puits, une cheminée M , N,
qui tranfporte fon embouchure à une plus grande
hauteur, ou en plaçant un brafter à l’une des ouvertures.
Ce brafier échauffe l ’air du puits dans lequel il
eft placé, &r diminue la pefanteur de la colonne
fluide qu’il contient. L’établiffement d’une machine
à teli , en 1733, fur le puits Carolo, à Schem-
nitz, a changé l’ordre de la circulation, par la
feule propagation de la chaleur de la chaudière
placée à peu de difhnce du puits.
En creufant un puits O , P, ou en approfon-
diflant une galerie R , S--, la circulation qui s’établit
en .commençant les travaux ceffe ordinairement
lorfque l’on eft arrivé à une certaine profondeur;
alors il faut employer une ventilation
artificielle pour rétablir cette circulation fi nécef-
fàire. On y parvient en plaçant un long tuyau qui
fe prolonge de l’embouchure au fond des travaux :
ce tuyau fait fonction d’un fécond puits ou d’une
fécondé galerie, & rétablit fouvent la circulation.
Lorfque ce tuyau eft infuffifant, on fait communiquer
celui du puits avec un fourneau Q ,"& celui
de la galerie avec un ventilateur placé au fond
des travaux; alors la circulation fe rétablit parfaitement.
Un bon dire&eur de mines doit regarder l’éta-
blilTement de la circulation de l’air comme une
des principales conditions de la fûreté desouvriers
& de la prolongation des travaux ; 6c lorfque ces
excavations font très-multipliées, il doit, ou di-
vifer par des portes les travaux en plufieurs parties
qui aient chacune leur circulation particulière, ou
déterminer la circulation à s’établir dans tous les
travaux, foit en ouvrant de nouvelles communications,
foit en interceptant les anciennes, foit en
fai Tant ufage des ventilations artificielles, qui doivent
être employées avec beaucoup de réferve,
à caufé des dépenfes journalières qu’elles occa-
fionnent. ^
Nous devons obferver que le mouvement de
l’eau, dans l’ intérieur des travaux, contribue encore
à faciliter la circulation, foit par fon mouvement
en entraînant la couche d’air adhérente,
foit par fa vaporifation en augmentant l’humidité.
De Vextraction des matières.
On fe propofe ordinairement d’extraire, dansles
mines, deux fortes de matières : i°. les eaux qui
s’infiltrent à travers la maffe; 2a. les fubftances que
l’on détache & que l’on exploite. Les eaux fe re^
tirent avec des féaux , des pompes ou des gale-
lies d’écoulement ; les fubftances exploitées font
forties au jour dans des bannes, des féaux, des
tonnes ou des chariots.
£ De toutes les manières d’extraire les eaux, les
Ch im ie . Tome K l.
galeries d’écoulement font celles que J’on doit
préférer, parce que, lorfqu’elles font une fois
établies » elles n’exigent plus que des dépenfes modiques
d’entretien,; mais ces fortes de galeries
ne font pas toujours praticables, foit parce que
les travaux de l’excavation font à un niveau plus
bas que les parties du fol environnai t , foit patce
que les dépenfes que cette galerie exigeroit font
infiniment plus grandes que l’avantage que l’on
peut en obtenir.
Alors on fe fert de féaux ou de pompes : les
féaux, les tonnes font employées lorfque l’on commence
les travaux ou lorfque l’affluence des. eaux
6c les matières extraites peuvent être enlevées
concurremment par le même moyen, c’eft-à-dire,
lorfque l’établiffement d’une machine à molette
produit plus d’effet journalier que J’extraétion des
matières en exige, & qtre l’effet, furabondant a
l’extraétion des matières, fuffit pour extraire Us
eaux ; dans tout autre cas on emploie les pompes.
Les pompes font miles en mouvement : i° . par
des hommes, lorfque leur pofition ne permet pas
d’employer d’autre moyen ; 2°. par des animaux,
chevaux, mulets, boeufs, chameaux, &rç.; 3°.'par
des roues hydrauliques; 40. par des machines à
colonnes d’eau ; y°. enfin, par des machines à vapeur.
De tous ces moyens, celui qui eft le moins,
connu e ftl’ufage des machines à colonnes d’eau :
un deffin de ces fortes de machines en a été donné
planche -3TZX,- les autres font allez connus pour,
que nous puiffions nous difpenfer d’en parler.
Quant aux fubftances exploitées, on les tranfporte
par des galeries ou on les élève par des
puits. Le tranfport par les galeries fe fait dans des.
brouettes ou dans des chiens, efpèces de chariots
à quatre roues dont nous avons déjà parlé. Les
chiens font pouffes ou levés par des hommes ;.
rarement les matières exploitées font portées dans
des chariots tirés par des animaux.
Pour extraire les matières par les puits, on attache,
à l’extrémité d’un câble, un panier ou une
tonne que l'on remplie de la matière à enlever; ce
câble paflfe fur un tambour que des hommes, des
animaux, l’eau ou la vapeur font mouvoir; dans
le premier cas on fait ufage d'un treuil, dans
les autres d’une machine à molette. Nous avons
décrit, planche X X , deux machines à molette :
l’une mue par des animaux, l’autre mue par l’eau.
TREMOLITE : nom. donné par le père Pini au
minéral que M. Haüy a nommé, grammatite. Tré-
molite eft dérivé de Tnémola, qui eft-le nom de
l’endroit où ce minéral a été découvert.
TREMPE DE L’ACIER r opération que l’on
fait fubir à l’acier pour lui donner plus de dureté.
Elle confifte à le plonger rouge de feu dans une
liqueur froide. ( Voyei tom. 1 , pag. 434. )
TRIACONTAÉDRE1 lorfque la furface d’un
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