
travaux ne peuvent fe continuer à une grande profondeur,
& que Ton eft obligé d’employer une
ventilation artificielle pour les continuer.
Comme les galeries ont une hauteur verticale,
& qu’il peut, par cette hauteur, s’établir un double
courant afcendant & defcendant, il en réfulte
une forte de facilité de conduire les travaux à une
certaine profondeur, facilité qui n’exifte pas également
dans le creufement des puits.
Dès que l’on eft arrivé , en perçant une galerie,
ou en creufant un puits , au terme où la circulation
doit ce fier d’avoir lieu naturellement, on la
J de remédier aux inconvéniens que préfentent plu-
! fieurs cheminées, avoient étudié cette branche de
J connoiffances dans l’art des mines, elles auroiénc
| trouvé les moyens Amples & naturels de remédier
I à une foule d'inconvéniens qui ont réfifté jufqu’ à
J préfent à l’art des fumiftes. La Caminologie & la
j circulation de l’air dans les mines font unies par
t une foule de principes communs.
rétablit fouventen conftruifant des tuyaux en bois
dans l’un des angles du puits, ou dans la partie fu-
périeure ou inférieure de la galerie : ces tuyaux
occafionnënt une différence entre la température
de l’air qu’ils..contiennent, & celle de lair du
puits ou de la galerie, & cette différence fuffit
fouvent pour rétablir la circulation.
On peut élever verticalement, au-deffus de :
l ’ouverture, le tuyau placé dans le puits, & augmenter
, par cette élévation > la facilité que le !
courant peut avoir à s’établir , mais, dans ce cas, !
il eft bon de couvrir le tuyau par un chapeau qui i
ne laifle qu’une ouverture latérale pour la fortie
de l’air , & ce chapeau doit être conftruit de manière
qu’il tourne avec le vent, afin que fbn ouverture
foit toujours oppofée à fa direction, &
qu’ il ne puiffe entrer ni eau, ni neige dans le tuyau.
Lorfqu’il fuinte de l'eau dans une galerie, &
que l’on a donné à celle-ci une pente qui permet
à l’eau de s’écouler en dehors, cette eau refroidit
& entraîne l’air qui la touche, & détermine encore
le courant à fe former.
Enfin, on peut forcer le courant d’air à s’établir
dans une dire&ion , lorfque Bon conftruit un
foyer au point vers lequel on veut diriger le courant
: la température que la combuftion occa-
fionne , attire l’air néceïfaire à la combuftion vers
le foyer, & le courant devient d’autant plus fort,
que le combufiible emploie plus d’air.
Quand plufieurs conduits communiquent aux
deux ouvertures, le courant doit s’établir naturellement
par le chemin le plus court > d'où il réfulte
fouvent une ftagnation d’air dans les excavations,
les plus éloignées. On remédie à cë vice
de circulation en pofant dès portes qui ferment
les- communications par les conduits les plus rapprochés
, & forcent en quelque forte les courans
d’air à fuivre les conduits les plus éloignés. C ’eft
ainfi que l’on détermine le mouvement & la circulation
de l’air dans toutes les excavations, en
ouvrant & fermant à propos les portes qui interceptent
ou facilitent le paffage de ce fluide élaftique.
L ’art d’établir un mouvement & unç circulation
d’air par des points & des paffages déterminés
, eft une des connoiffances les plus effentiel-
les au mineur, puifqu’elle affure fon exiftence
dans l’ intérieur de la terre , & tout porte à croire
que, û les perfonnes qui s’occupent des moyens !
Dans les travaux où la ventilation naturelle ne
-peut pas être établie, on y fupplée par une.ventilation
artificielle, c’eft-à-dire, que l’on détermine
la circulation dè l’air à l’aide de diverfes machines
que l'on place- à l’ouverture ou dans l’intérieur
des travaux.
On purifie l’air de deux manières : i°. l’on
fouffle de l'air pur dans l’intérieur de la minej
2°. l’on afpire l ’air impur du fond des mines, pour
le faire fortir. De ces deux manières-, la fécondé
doit toujours être préférée , parce que l'on a la
certitude que l’air vicié eft enlevé.
Beaucoup de machines peuvent être employées
indiftin&ement pour produire l’un ou.l’autre effet,
& particulièrement celles qui, comme les foufi-
flets, afpirentde l ’air par une ouverture , & l’expirent
par une autre. Quelques-unes , comme, les
trompes dont on fait ufage dans quelques cir-
conftances, ne peuvent que fouffler l’air qu’elles
reçoivent fans afpiration.
Four afpirerd’air impur, il eft convenable de
placer la machine au fond des travaux , de faire
communiquer direftement l’ouverture d’afpiration
avec l’air qui s’y raffemble, & de faire communiquer
l’ouverture d'expiration avec un long tuyau
qui conduife à l’extérieur l’air expiré. Pour fouffler
de l’air pur, il faut placer la machine à air à
l’extérieur , dans une pofition telle, que l’air qui
fort par l’ouverture de la mine , après avoir été
comprimé dans l’intérieur par l’air que To,n y
fouffle , ne puiffe être afpjré par la machine fouf-
flante. L’ouverture d’afpiration doit être au milieu
d’un air pur, & celle d'expiration doit communiquer
à un long tuyau qui conduife l’air pur dans
le lieu où il doit chaffer & remplacer l’air impur
qui s’y eft accumulé.
Les machines d’ afpiration les plus ordinaires
font les S o u f f l e t s , les T r o m p e s , les V e n t i l
a t e u r s . ( Voy e^ ces dijférens mots. )
Nous observerons ici que plufieurs machines
foufflantes, que l’on doit regarder comme défec-
; tueufes pour les ufines, telles que les trompes,
les foufflets hydrauliques, &c. ,.à caufe des globules
d’eau quelles mêlent avec l’air, & qui oc-
cafionnent une confommation de charbon fura-
bondante & inutile j nous obferverons que ces
fortes de machines font employées avec beaucoup
d’avantages & de fuccès , dans l’intérieur des
mines.
VENUS. Les anciens chimiftes , & principale-
ment les alchimiftes, dQnnoient ce nom au cuivre..
VERUET : nom que l’on donne , dans le commerce
, à la combinaifon de l’oxide de cuivre avec
l’acide acétique. ( Voye% C u iv r e ., tom. IV ,
p. i l 8.) Nous ne ferons qu’une feule obfervation
fur cet article j c’ eft qu’à i'époque où il a été rédigé
, on admettoit une différence entre le vinaigre
& l'acide obtenu de l’acétate de cuivre dif-
tillé 5 on nommoit le premier acéteux3 & le fécond
acétique ; celui-ci formoit des acétates, & celui-là
des acétites. Il a été démontré depuis que cette
diftinélion n'étoit point fondée $ en confequence,
ces deux acides n’en forment plus qu’ un , qui
eft appelé acétique. D’après cette explication , on
doit changer les noms d’acéteux & àlacétite en
ceux d’acétique & d’acétates, dans toutes les parties
de cet ouvrage où ils fe trouvent.
VERMILLON. C ’eft le fulfure de mercure
rouge ou cinabre réduit en poudre extrêmement
fine. II eft employé dans la peinture. II eft très-
folide.
VERNIS. On nomme vernis une matière quelconque
qu’on applique à la furface d’un corps ,
pour la rendre brillante & polie. Il y a des vernis
minéraux & des vernis-de matières organiques.
Les premiers font fuvtout d'ufage pour la poterie
(voyelles mots C o u v e r t e , F a ï e n c e , P o r c
e l a i n e & P o t e r i e ) 8e en général pour tous
les corps qui peuvent éprouver fans altération
une température fuffilamment élevée pour fondre
la matière du vernis dont on veut les couvrir. Les
•féconds , formés de matières folides 8e fixes,
difieutes dans un liquide volatil ou fufceptibles de
s’évaporer à l'air, peuvent être appliqués à la fur-
face de tous les corps, pour peu qu'ils n’ exercent
point fur eux d’aélion décompofante.
Nous ne traiterons dans cet article que des ver- ,
nis de la dernière forte ; nous les partagerons en
deux feélions. Dans la première, nous rangerons
ceux qui fe dififolvent dans l’eau, 8c dans la fécondé
ceux qui fe dififolvent dans l’efprit de vin
ou les huiles : ceux-ci font d’un ufage plus étendu
que les autres, parce qu’ ils font moins altérables, i
& qu’à la propriété de rendre la furface des corps
polie,Sc brillante, ils joignent celle de la préfer-
ver de l’aûion de plufieurs corps répandus dans
l ’atmofphère qui pourraient l'altérer. Les matières
folubles dans l’eau, employées comme vernis, font
les gommes arabique, adragant & de pays; la
gélatine, l’albumine ou blanc d’qeiif, 8cc. On fait
ufage du vernis de gomme adragant pour donner
l'apprêt aux rubans, ainfi que je l’ai découvert ; on
emploie le blanc d’oeuf pour les tableaux , pour
les couvertures de livres , &c. ; mais outre que
ces vernis ne réfiftent pas à l’aélion de l'humidité ,
ils ont encore le grand inconvénient de s'écailler.
Parmi les vernis de la fécondé feétion dont on
fait ufage, .trous choifirons les principaux, fans
nous aftreindre à décrire tous ceux, qui font em- ,
ploÿës. Nous renvoyons, pour les détails de l'art
du verni lieu r , au Dictionnaire des Arts &c aux ou-
■ vrages de Watin 8c de M. Tingris de Genève.
V e r n i s a l 'e s p r i t d e v i n , o u V e r n i s
c l a i r s , Ils font compofés d’alcool Se de matières
réfineufes. Quand ils font préparés avec de l’alcool
concentré 8c des réfines incolores, on les emploie
pour recouvrir tous les corps dont on ne yeut pas
marquer la couleur, tels que des boiferies, des
tapifleries, des tableaux, & c . , mais ils ne réfiftent
Ras à une humidité continuelle, 8c à plus forte
raifon à i'aétion de l’atmofphère”.
_On peut fabriquer un beau vernis de la manière
fuivante : on pulvérife huit pariies de fandaraque
& deux parties de maftic ; on les met dans un
matras; on verfe par-delTus de huit cents à huit
cent cinquante parties d’alcool reâifié; on fait
chauffer le matras au bain-marie, fans faire bouillir
1 alcool; on agite; quand la diffolution eft faite,
on y ajoute quatre parties de térébenthine de
Venife ; on la laiffe repofer vingt-quatre heures;
on la paffe après à travers un tamis fin.
On peut colorer ce vernis en jaune, au moyen
du rocou, delà gomme-gutte, du fafran ; eu rouge,
ail moyen du fang de dragon, de la réfine laque.
C eft un vernis ainfi coloré qu’on applique fur les
violons & les inftrumens à cordes en général.
V e r n i s a l e s s e n c e . Ces vernis diffèrent des
précédens, en ce que les matières réfineufes font
diffoutes par une huile.effentielle au lieu de l’être
par l’alcool. On peut faire un vernis à l’ ejfence, très-
propre à vernir les tableaux, en faifant difioudre
dans neuf cents parties d’huile la térébenthine,
quatre parties de maftic 8c huit parties de térébenthine
de Venife. C e vernis peut être employé
au lieu d’ huile pour détremper les couleurs. ( Voyez
l'ouvrage de Watin.)
., V e r n i s ^g r a s . Ils fe préparent avec des matières
extrêmement peu folubles dans l'alcool 8c
les huiles volatiles, telles que le copal 8c le fuccin ,
8c une huile graffe ficcative. Le vernis de Martin ,
fi renommé en France 8c chez l’étranger, étoir un
vernis de copal. Le copal eft employé pour les
vernis .incolores, 8c le fuccin pourceux qui doivent
recevoir une couleur étrangère. On ne mêle jamais
ces deux fubftances dans le même vernis.
On peut faire un vernis gras par le procédé
fuivant : on fait fondre dans un matras de verre
ou dans un pot de terre vernifée, quatre parties
de copal pulvérife groffièrement ; quand toute
1 fau.efl vaporifée, on ajoute peu à peu une partie
d huile de lin bouillante, 8c on agite les matières
jufqu’à ce qu’elles foient bien diffoutes l'une par
l’autre«; après quoi on les retire du feu, 8c quand
elles font un peu fuffifamment refroidies, on
verfe deffus quatre parties d’huile volatile de térébenthine.