
tint dans les art« , comme combivftrbles : quelques
peuples s'en fervent pour fe chauffer ou s'éclairer.
Elles font employées dans lesembaumemens ,
les par fums : la peint ure ne peut s-en palier ; elles
font la'bafe des vernis / furtout.de l’efpèce-qu’on
nomme vernis de La Chine. On en tire des huiles
extrêmement importantes pour la peinture & la
marine ; on en fait du goudron , du noir de fumée.
Enfin, il eft peu de matières qui rendent plus de
fervices à la fociété.
On trouvera aux articles A nalyse végétale
& C omposés végétaux d’autres détails fur la
nature générale & les caractères diftin&ifs de la
réfine & de les nombreuses variétés dans les
pi antes.
R ésine é lastiqu e : l’un des noms donnés à la
matière dudile & huileufe végétale , qui-eft défi
gnée & décrite au mot C aoutchouc. ( Voyeç
çe mot. ')
RÉSINITE. M. Haüy diftingue, par ce nom ,
une variété de quartz remarquable par fa caffure
conc-hoïde , luifarue comme celle d’une ré h n e,
•& dont les bords font très-coupans.
Parmi les variétés de réfinite qui préfentent
prefque toutes les couleurs , on en remarque d’opaques
& de tranfparentes. Il en eft /comme l’hy-
drophane que quelques minéralogiftes regardent
comme-une chalcédoine , qui deviennent tranfpa-
;rens par l’imbibition , & qui perdent cette fingu-
iiè.re propriété i mefure que l’eau s’en fépare.
M. Haüy diftingue par le nom de quartç réfinite
^irafol,. la pierre du foleil ou Taftérie ; par celui
.de.quartç réfinite commun 3 toutes les pierres de
diverfes couleurs , nommées par les. minéralogiftes
.pierre de colophane , pierre de poix , &c.
Le pechftein de Ménil-le-Montant ou ménilite
eft confidéré comme une variété du quart? réfinite,
& ne paroît pas devoir être confondu avec le
pechftein de W erner, dit de Saxe 3 qui eft fufible,
& qui fe rapproche des pétrofîlex & plus encore
des obfidiennes.
•La pefanteur fpécifique du quart[ réfinite n’eft
que de 2.,y4©. Il ne contient pas -autant de 'filice
que les autres variétés du quartz; en général , il
renferme de l ’eau depuis deux jufqu’à huit centièmes,
& quelquefois une grande quantité de fer,
comme celui de Telkobanya, dans lequel M.Kla-
proth en a trouvé quarante-fept centièmes.
'RESPIRATION. On nomme refpiration le phénomène
des animaux vivans , par lequel l ’air pénètre
la cavité pulmonaire, y féjoume quelque
tems produit fur le fang un effet néceflaire au
-foutien de la vie. C ’eft une fon&ion exercée dans
des animaux les mieux orgariifés par des poumons
véficulaires, cornpofée des deux mouvemens d’inf-
piration & d’expiration ; c’ eft en même tems la
fbpéiion laplus néceffaireà la vie, & -fans‘laquelle
cede-ci nepeut pas exifter : on doit la ranger parmi
les phénomènes de ranimalifation qui ont reçu la
.plus vive lumière des connoi fiances chimiques modernes.
Leshypothèfes qu’on avoit imaginées pour
en déterminer les -ufage-s depuis Ariftote jnfqu’ à
nos jours, ont été détruites : des vérités que la chimie
feule pouvait découvrir, en ont pris la place*:
leur découverte eft due auxcorinoiffances exaites
acquifes ftir l’air, & aux moyens d’analyfer ce fluide
que la doéhine pneumatique a feule pu fournir. !
C ’eft par des expériences fur le fang , fur la
refpiration même, fur l'air avant fon entrée-dans
les poumons & à la fortie de ce vifcère, que les
vérités .-dont je parle ont été trouvées. Cygna ,
Prieftley, Crawford, Hamilton, & ftirtout Lau
voifier & Séguin, fe font livrés fucceflivement
aux recherches qui les ont fait découvrir. Du fang
veineux & artériel expofé aux différens gaz., des
animaux renfermés dans des cloches-remplifcs4 ’a-ir
dans diverfès circonftances; l’examen de ce fluide
:à différentes époques de ces •expériences; l’ homme
-lui-meme fournis , à l’aide de machines ingénieu-
fes., aux efforts de l'air & de mélanges aériens
variés . tels font les principaux moyens qui on t été
.employés .pour ré foudre le problème de 'la refpiration;
& quoiqu'il^ ait encore quelques doutes
:& .quelques incertitudes dans les réfultacs de ces
expériences, elles ont cependant jeté fur -cette
importante fonction un jour que toutes les données
anciennes de laphyfiologie n’auroient pas pu
procurer fans les reifour.ces& les inftrumens de la
•chimie moderne.
On a trouvé que Pair qui entre dans les poumons
s’altère, & que la proportion du gaz oxigène
y diminue proportionnellement à fon fèjour; que
les animaux, dans un tems donné , n’ufent pas
plus de gaz oxigène néceffaire à l’entretien de
leur vie, foit qu’on leleur faffe refpirer feul/foit
qu’il fe trouve mêlé au gaz azote en différentes
proportions, pourvu qu’il fafte au moins le dixième
du mélange ; qu’il fe forme du gaz acide carbonique
pendant l’infpiration ; qu’ il fe produit aufli
une certaine quantité d’eau indépendamment de
celle qui fort immédiatement & toute formée du
fang par la tranfpiracion pulmonaire; que lorfque
dans la refpiration, comme par une addition extérieure
de ce g a z, la proportion de l'acide carbonique
va jufqu’à unfîxième de volume de Pair,
l’ exercice de cette fon&ion eft accompagnée d’un
grand malaife ; que la quantité de gaz azote n’ eft
ni plus grande-ni plus petite , & refte exactement
■ la même dans Pair expiré, qu’elle écoit dans Pair
infpiré, & que ce gaz n’ influe pas fur la refpiration
; que la confommation de l’air dans la-refpiration
augmente après le repas ,lorfqu’on foulève
des fardeaux , lorfqu’on fait un exercice quelconqu
e , furcoût par une courfe rapide.
De ces premiers effets déterminés exaétement
par l’expérience, les ph-yficiens modernes ont conclu
que le gaz oxigène eft Je-principe <ie Pair utile
R Ë S
3-la refpiration , qu’il y fert à une combuftion , !
q i ’i ly brûle de P hydrogène carboné fépare du
fang veineux , q.u’i! s’y forme ainfi' du gaz acide j
carbonique & de Peau , ou bien que 1 oxigene eft
abforbé par le fang & remplace dans l air pulmo—
Bûire par de l’acide carbonique 8e par ded eau for.tis
du fang'lui-même; ce qui rend à la- vérité le problème
indéterminé. Mais, fi' l’on remarque que le
fang veineux expofé.-au:gaz oxigène le-convertit
en acide carbonique, que la combuftioude l'hydrogène
carboné par le gaz oxigene a1 lieu dans
une foule; de matières- organiques végétales^ ou
animales, même à des températures très-baffes-,
il ne paroitra- plus douteux que ce compofé fur-
abondant par l’effet de la- circulationbrûle; véritablement
dans les poumons, S/quele gaz oxigène
de l’air fe combine dans-,les véficules pulmonaires
avec ces deux principes, l'hydrogène Ô£ le carbone,
de manière à former dè l’eau & dei'acidè
carbonique qqi n’exiftoient auparavant; ni dians- le
fang ni dans 1 air.
Quoique cette combuftion, de P hy drogène carboné
du fang , 8f cett-e-converfion de l’oxigène at-
rnofphérique en eau &r en acide, carbonique, foit
le principal phénomène de la refpiration, il n’y
a pas lieu de douter^qu’une petite portion de ce
fluide-vital ne Toit; en même tems abforbée par le
fang & & ne contribue , avec la- perte ou- le dégagement
-de Phydrogène carboné , à changer la
nature & les propriétés de ce-liquide.-Aiinfide pro4
blême- indéterminé dont j’ai parlé, ne l ’eft: véritablement,
que par rapport à la-proportion de l’oxi-
gène atmofphérique abforbé par le fang veineux ,
& à celle du-même oxigène employé à brûler Phydrogène
& le carbone dégagé s-de cediquide, 8c; à
for-merde Pea-u- & de l’acidecarboniquede:toutes
pièces-.J] tft vraifemblable que cette proportion, ce
part-agedePoxigène abforbé ou brûlant-, vaiie Suivant
beaucoup de circonftances qui feront appréciées
par la fuite, & donc la^connoiffance donnera
plus>de précifion-à celle du méeanifme'& des ufages
de là refpiration-
De la combuftion de Phydrogène carboné du
fang veineux-, principal.phénomène opéré: par Pair
pendant l ’infpiration , refit!tont deux effets-importons
pour la nature du fang , 8r c’eft dans ces deux
effets que confifte un des plus importans :üfages
de la refpiration. Le- fang fe,trouve dépouillé d’un
principe furabondam qui le furehargebic &• qui
Pempêchoit de fervir à la vie : fa nature fe trouve
changée , &fa compofition renouvelée de manière
qu’il devient fufGeptible de remplir les: fonctions
auxquelles il eft. deftiné par fa>circulacion 8& fon
tmnfport aux différens organes. D’un autre coté , •
lâ-gaz oxigène ne peut pas brûler Phydrogène &
le^eai-bone du fang. fans fe condenfer, fans perdre
ou laiffer dégager une po rtion du calorique qui le
tenoit fondu en fluide ébftique, 8c ce calorique
devenu libre fe porte fur le fang^ dont il élève la
ienipérature.r La po-rtion même dé; ce gaz qiii fe
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conde'nfe dans le fang, laiffe aufli fe développer pat
fa condenfation même une partie de fon calorique
i qui contribue à;échauffer ce liquide.
Ainfi , fuivant les premières idées de Grawforci
& de Lavoifier, l’une des principales utilités de
la refpiration 8c Pun des ufages-les plus remarquables
de l'air reçu dans les poumons, c’eft la
production de la chaleur animale. A l’aide de la
combuftion qui s’y opère , le: fang eft échauffé Sc
maintenu, à-Ja température qui cara&érife ce liquide.
L ’explication chimique de ce qui fe pafte
dans la refpiration eft toute contenue dans l’énoncé
fuivant : L’attraétion de l’hydrogène carboné du
fang, & du -fang; tout entier pour l’oxigène , eft
plus forte1- que les attraélions réunies du calorique
, pour l’oxigène, & de Phydrogène caiboné pouf
le fang. Le gaz ox-igène atmofphérique eft décom^
pofé : fa bafe s’unic à l’hydrogène & au car-bone,
ou fe condenfe dans le fang-, tandis que fou calorique
dégagé fe combine avec ce-liquide. Le fang
d’ailleurs abforbé d:autant plus vite-le calorique s
qu'eniperdant fon hydrogène carboné il augmente
de capacité pour le calorique, comme on le verra
dans Particle fuivant.
Ces effets de la reTpirafion s’accordent tellement
avec les-,phénomènes connus de cette fonction
, que la eomparaifom & la réunion de ces
phénomènes donnent une force nouvelle à la
théorie fournie par les-expériences: modernes-. La
chaleur des animaux eft confluante tant querla ref*
piration fort les: mêmes lois. Quand les infpira^
tiofis- déviénnem plus^ grandes 8ç plus?fréquences
par l’exercice , la courfe, le: chant,, les efforts ,
la chaleur croît comme les mouveraens refpira?*
toires. Dans les'foiblejTés mmbifiques;, quand lé
fpafme diminue & ralentie les- iihpiracions aux
approches de l’agonie le corps fe-refroidit à me-?
fure que- la; refpiration fe concentre ou- s’éteint-.
Les-animaux qui refpirent peu. ou qui peuvent refr
ter quelque tems fans refpirer, ou qui ne refpirenf
point de Pair, comme les toi tues-,. les grenouilles-,
les ferpens , les poiffbns, n’ont pas? le fang fen-
fiblement plus échauffe que le mi lieu, qu’ils habi*
tént : on les nomme même, acaufe de cette pro*
priéçé animaux a fang froid.
Pour mieux faire'concevoir les effets- chimiques
de l’air dans-la refpiration, j’aj.oiuterai ici .quelques
détails fur 1.s phénomènes de la circulation qui
a tant de rapports a vec la refpiration, que ces deux
fonétions’femblent marcher l’une par l’autre;.-
La caufe & les effets? de la- circulation du fang
étoient ignorés-comme ceux de là refpiration avant
les nouvelles découvertes de la chimie fur l’air 8r
Es fluides élafiiques. 11 régpoit dans l’hiftoir.e de
cette fonction une obfcuriréqui paroifiort d'autanf
plus-profonde & plus défefpérante,que lesorgancs
qui y préfident;,- étoient,très-bien connus: toute toit
f ait pour l’anatomie, tandis-que-tout reftoit à faire
pour la-phyfiologie. On ignoroit & ce qui pro-
du-ifbk.le: mouvement du* c e e u r .&? ce qui diff