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ton-Morve au a voit d'abord défigné les combi-
naifons de l'acide tungftique avec les bafes > depuis
]a nouvelle nomenclature, on y a fubftitué le nom
de tungfiates( Voye* TUNGSTENE. )
T u n g s t it e s t r i s u l e s . M. Guyton a appliqué
cette dénomination aux tungftates formés de deux
bafes.
TURBÎTH MINÉRAL. C'eft le fulfatede mercure
au maximum d’oxidation, contenant un excès
de bafe. ( Voye^ tome V , pag. 28.)
T u r b i t h n i t r e u x . C'eft le nitrate de mercure
au maximum d'oxidation, contenant un exces
de bafe. ( Voye[ tome V > pag. 3° & 3I#)
TURQUOISES. On a donné ce nom à des os
qui ont été colorés en bleu ou en vert pendant leur
féjour dans lefein de la terre. Jufqu’à M. Bouil on-
Lagrangeon avoit attribué la caufe^de cette colpri-
fation>au carbonate de cuivre j mais ce chimifte a
fait l'analyfe d'une turquoife qui ne contenoit pas
un atome de ce métal : elle étoit compofée de :
Phofphate de chaux.................................. 8g
Carbonate de chaux............................... °
Phofphate de fer................. 2
Phofphate de magnéfîe................... • • • 1
T U Y
Alumine ......................... U f
E a u ...................................................................... 6
D'après ce réfuitat , M. Bouillon- Lagrange a
regardé le phofphate de fer comme étant le véritable
principe colorant des turquoifes j mais^ depuis
fon travail j >n en a analyfé qui étoient véritablement
colorées par le cuivre ; d'où il fuit qüe le
phofphate de fer & le carbonate de cuivre peuvent
faire paffer à Tétât de turquoifes les os enfouis
dans la terre.
Le nom de turquoifes a été donné a ces os ,
parce que les premières ont été apportées de Turquie.
TUTES : efpèce de creufets employés pour les
effais i ils font rétrécis par leur partie fupérieure,
& ont preique la forme (d'un oeuf. (Voy. PI. H 3
figure 22.)
TUTHIE. On donnoit autrefois ce nom à
l’ oxide de zinc grifâtre qu'on recueille dans les
cheminées des fourneaux où Ton traite les minéraux
qui contiennent du zinc.
TUYÈRE. C'eft l’ouverture d'un fourneau
dans laquelle s’engage le bec ou tuyau d un fouf-
flet.
URANE:
U R A
U r ANE. M. Klaproth découvrit ce métal en
1786 dans un minéral qui, fe trouve en Bohême, à
Joachimfthâl, & en Saxe, à Johann-Georgenftadt.
Ce minéral, connu des minéralogiftes allemands
fous le nom de pechblende, contient l'urane à l'état
d'oxide au minimum $ il eft prefque toujours mêlé
de fulfure de plomb , d'oxide de fer au minimum
-& de fïlice. ( Voye1 P e c h b l e n d e .) Pour en retirer
\ urane, on le fait diffoudre dans l’acide nitrique
chaud : il fe dégage du gaz nitreux , parce que
,3'oxide paflè au maximum. Quand la diffolution eft
achevée , on la fait évaporer prefqu’à ficcitéj on
étend d'eau & on filtre la liqueur : de la f f ic e ,
du fulfate de plomb & quelquefois du foufre, ref-
•tent fur le papier, & Ton trouve dans la diffo-
ltion l'urane & le fer. On peut féparer ces mé-
ttaux de différentes manières : d'abord, en faifant
criftaliifer le nitrate d’zz/wztf, celui de fer refte dans
l ’eau mère5en faifant évaporer de l’acide, le nitrate
de fer,-plus décompofable que celui d'urane, fe
dépofe à l'état de fous-nitrate j enfin, en verfant
dans la liaue ur un excès de carbonate alcal in, l’oxide
de fer eft féparé & celui d'urane eft diffous. On
•précipite enfuite ce dernier en neutralifartt le carbonate
alcalin par un acide.
M. Klaproth a analyfé une pechblende qui étoit
formée de :
Oxide urane au minimum................... 86,5
Sulfure de plomb.................................. .. 6
Oxide de fer......................... 2,5
Silice................................... y,o
.100,0
- On trouve dans la nature une mine d'urane plus
.pure que-!a précédente, dans laquelle le métal eft à
l'état de péroxide. Cette mine porte le nom à'urane
vxidé dans laMinéralogie.de M. Haiiy. Avant qu'il
eût été analyfé, on T avoit pris pour, un muriate de
cuivre & même pour de l'oxide de bifmuth.
L'oxide d'urane au maximum eft criftaüifé en
prifine droit à bafes carrées, en octaèdre, & c .,
& en lames qui font tantôt difféminées & tantôt
réunies par une de leurs extrémités feulement.
• L'oxide d'urane natif a une pefanteur fpécifique
de 3,1212.
| lia une belle couleur jaune, & fouvent une. teinte
verte plus ou moins prononcée. M. Klaproth prétend
que cette couleur lui eft étrangère, qu'elle
eft'due à un peu d’oxide de cuivre.
L’oxide d'urane fe trouve , à Eihenftock , à
Johann - Georgenftadt en Saxej à Saska en Hongrie.
M. Champeaux Ta découvert dans les environs
d’ Autun.
.On peut extraire l'urane de cette mine de la
Chimie. Tome VI.
! même manière que de la précédente} feulement
! quand elle contient du cuivre on précipice la difTo-
lution par un excès d’ammoniaque : l’oxide d'urane
eft précipité & celui de cuivre ne I’eft pas. Pen-
i dant que l’acide réagit fur l'urane oxidé , il ne
fe dégage pas de vapeur nitreufe, par la raifon que
le métal y eft faturé d’oxigène.
Lorfqu’on veut réduire l’oxide d'urane 2 Tetat
métallique, on décompofe le nitrate d'urane pur
par le feu, on obtient de l’oxide pur} on le pétrit
avec de la cire de manière à en faire une boule
qu'on introduit dans un creufet de charbon j enfuite
on place ce dernier dans un creufet de terre , &
f on i'expofe à une chaleur de 170°. C'eft par ce
moyen que M. Klaproth a obtenu une maffe métallique
d'un gris de fer foncé , qui étoit dure &
formée de petits grains agglutinés.
L'urane a une pefanteur fpécifique de 8,100 fui-
vant Klaproth, & de 9,000 fuivant Bucholz. II cède
a la lime.
L'urané ne paroît pas avoir une grande affinité
pour le foufre j car Klaproth, ayant chauffé ce dernier
avec de l'oxide d'urane 9 a obtenu une maffe
brune compacte, qui, ayant été expofée à une
chaleur rouge , s’eft réduite en urane métallique.
L'acide nitrique diffout l'urane. Les acides ful-
furique & muriatique ne l’attaquent que foible--
•ment.
L'urane paroît fe combiner à Toxigène en deux
proportions. Lorfqu'on chauffe au rouge ce métal
i avec le contaél de l'air, il s’embrafe & fe convertit
en oxide* d'un noir-grifâtre qui eft au minimum
i d'oxidatiom Bucholz, qui elt l’auteur de cette
f obfervation, a vu que 100 parties d'urane augmen-
j toient de 5,17 parties en.fe combinant à Toxigène.
i| C'eft cët oxide qui conÜitue la pechblende.
1 L'ctxide d’zzwze au minimum forme avec l’acide
i fulfurique &: muriatique des Tels verts qui font
I foiubles dans l'eau & qui criftaljifent, dont les
? folutionsprécipitent en flocons d’un vert bouteille
j par les alcalis cauftiques ck carbonates 5 en flocons
I d’un brun-verdâtre par la noix de galle. Ce der*
j nier précipité devient rouge-jaunâtre par fon ex-
| pofîtion à l'ait. Le précipité qu'on obtient par
I Il'ammoniaque retient de l'eau & de l'alcali en combinaifon.
On peut obtenir un muriate d'urane au minimum
t en traitant la pechblende par l’acide muriatique,
I en filtrant la. diffolution & la faifant concentrer,
i Lorfqu’on traite le réfidu de l’évaporation par Tal-
I cool, on diffout le muriate d'urane & on iepare 1 celui de plomb. A la vérité, lë muriate retient un
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