
criftal eft compofée de trente rhombes. (Haüy.)
TRIAGE DES MINERAIS. ( Métallurgie) Les
minerais fe trouvent Couvent mélangés avec la
pierre ou de la roche qui forme la gangue du
giffement ; Couvent auflî on trouve, dans le meme
gifleraient, plufieurs efpèces de minerais qui doivent
être foumifes à des opérations différentes : ces
mélanges doivent neceffairement etre fepares,
cette réparation fe fait de deux manières . ou en
bocardant & lavant les minerais fur des tables, ou
en les caffant & féparant à la main toutes les lubl-
tances qui doivent fnbir des opérations de celles
qui doivent être rejetées. Lorfque les morceaux
font allez gros, Se que la feparation peut fe faire
à la main, on donne à ce travail le nom de triage.
On peut trier les minerais dans 1 intérieur des
mines, avant de les fortir des excavations fouter-
ràines qui les contènoient ; on les trié en lui te
lorfqu’ils font arrivés au jour Se qu’ils ont été
dépofés fur la furface du fol. Le premier triage fe
fait par les mineurs , le fécond par des ouviiers
particuliers, auxquels on donne le nom de trieurs.
Le triage, qui le fait dans l’intérieur de lamine,
a pour objet principal de réparer la roche & la
gangue mélangées avec le minerai, d éviter par
ce moyen les Frais de tranfport au jour que ces
matières exigeraient , & de fournir les morceaux
de roche dont on a befom & que 1 on emploie
pour former les muraillemens intérieurs.,
Ces fortes de maçonneries fèohes font iiéceiîaires
pour foutenir le ciel des excavations, & .empêcher
les éboulemens qui obftrueroient le. paQage des
matières & des ouvriers, & qui pourraient encore
nuire à la circulation de l’air & à l’extraction des
eaux. . i
lequel il divife les minerais en quatre claffes :
i°. fort bon; 1°. bon; 30. médiocre ; 4°. pauvre.
Mais ce triage préliminaire ne s exécute que dans
les mines qui contiennent des minerais de dîne-
rente nature ou de différentes richeffes, ou enhn
des morceaux exceflivement mélanges de roche
. & de minerai. . , . „
' Dès que lé minerai a été forti de la mine , 8c
que la gangue Se la menuaille ont été jetees,
chacune féparément, fur le fol ou la plate-forme
de leur halde, les ouvriers deftines aux lavages 8e
aux triages s’en emparent pour les foumettre aux
diverfes opérations auxquelles on les delone.
Allez ordinairement on fepare en trois dalles
les fubftances détachées dans_ l’intérieur de la
mine : i°. roche ou matièresftériles i i°. gangue,
morceaux de filons ou minerais purs ou mélangés s
2°. enfin , les éclats, les menus morceaux ou les
mmuailUs plus ou moins falies, foit par des terres.
argileufes ou autres, foit avec d’autres fubftances.
La première clafife relie dans l’intérieur des mines;
la fécondé & la troifièn.e font envoyées au jour,
la fécondé pour être triée de nouveau, la trot-
fième pour être lavée , nettoyée & triee eufuite.
Lorfque le maître mineur, qui.affilie à ce triage,
préfume que les gros morceaux de roche peuvent
contenir du minerai dans leur intérieur, il prénd
une malfe du poids de 30 liv. environ ; il bnie
ces morceaux & en fepare les portion« qui contiennent
du minerai; il brife également les morceaux
de gangue qui contiennent de gros frag
mens de roche mélangés avec d’autres fragmens
de minerai, afin d’en féparer la. roche , empet-her
qu’elle ne foit tranf. ortée au jour , & économiser
le travail que ce tranfport exigeroit.
Quelquefois le maître mineur fait encore, parmi
les morceaux de gangue, u n .premier: triage dans
On fe propofe dans le lavage-deux operations
diftindles : 1°. de nettoyer les morceaux afin de
pouvoir reconnoitre. à la vue leur, nature & leur
richeffe; 1°; de les diviferen plufieurs dalles relativement
à leur groffeur. . . r
Pour cette opération on fait ordinairement ulage
d’une laverie à gradins. ■ ; .
Ces fortes de laveries font compofees d un[Certain
nombre de caiffes placées les unes au-dellous
des autres : à Schéma!^ en Hongrie, elles font
au nombre de fis; à Churprini elles iont au nombre
de trois : ces caiffes ont à leur fond un crible de
f-r. La grandeur des ouvertures du criole, qui
dépend de la grofleur des fragmens que l ’on veut
retenir, diminue fuccefiîvement, de maniéré que
les trous du crible fupérieur font les plus grands
& ceux du crible inférieur les plus petits.
Lorfque les ouvertures des cribles ont lix lignes
1 & plus, on les confti uit avec des baguettes de fer
dont l’une alternativement eft droite & 1 autre en
forme de zigzag, de foi te que les vides que pro-
duifent ces dernières font les ouvertures par ou
paffe le minerai; ces cribles, dont le? ouvertures
ont moins de fix lignes, font formés d une plaque
ou feuille de cuivre dans laquelle on a perce des
trous ronds de différentes grofleurs.
Au-deffus de ces caiffes, difpofées par gradins,
eft placée une trémie : celle-ci correspond a, un
.plancher fur lequel on dépofe la menuaille dont
on emplit conftamment la trémie ; un courant d eau
paffe à travers. On lève la vanne ; l’ouvrier attire,
avec un.râble de fsr,*la menuaille qui tombe de la
trémie fur la grille, où il l'agite fans ceffe > 1 eau
la nettoie, Se entraîne avec elle la terre, te table
& tous les morceaux qui peuvent pafier à travers
les ouvertures. Lorfque les fragmens relies lur la
grille font nets, on les relève avec un rateau de
fer, on les dépofe fur des tables pour les trier,
enfuite on lève de nouveau la vanne , & l’on fait
defeendre de; nouvelle menuaille fur la première
caiffe: cette opération fe continue aufll long-temps
que l ’on a du minerai %daver.
Ce font ordinairement des enfans de différeras
âges, depuis dix jufqu-à feize ans, que l’on emploie
à cette opération.
Des ouvriers font placés à chaque cmffe pour
remuer, laver & retirer les fragmens de menuailUs
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qui font paffés à travers les grilles fupérieures Se
qui font reliés fur celle de la caiffe où ils travaillent
; ils retirent ces fragmens, lorfqu'ils font
propres, pour les dépofer fur les emplacemens où
doit fe faire le triage.
Habituellement, deux enfans font occupés dans
chaque caiffe fupérieure ; un feul eft employé
dans les caiffes inférieures pour remuer, laver &
relever les minerais'nets & propres, Se les dépofer
fur les emplacemens où ils doivent être triés.
Pour travailler dans les caiffes qui ont des cribles
en grillage, on fe fert de râteaux Se de râblés
de fer; & pour travailler dans les caiffes qui ont
des cribles de cuivre, on fe fert de râteaux Se de
râbles de bois.
Comme le minerai qui eft refté fur les deux premières
grilles eft rarement parfaitement nettoyé,
parce qu’il n’a pas été entièrement baigné par l’eau,
qui paffe trop promptement par les trous des grilles,
& qu’il en refte toujours une partie enveloppée de
terre, deux hommes prennent ce minerai Se le
lavent chacun, dans une cu ve, avec des cribles
qui ont à peu près la même groffeur que ceux des
caiffes d’où on les a fortis.Ils verfent ces fragmens
bien nettoyés fur les emplacemens où l’on doit les
trier.
Dans l’intention d’éviter le criblage des gros
morceaux de minerai qui reftent fur les premières
grilles, on a imaginé à Schemnitz une laverie où
l’on fait tomber l’eau perpendiculairement fur le
minerai, dans la première grille, au lieu de la faire
arriver de.niveau; de cette manière il fe nettoie
auflî bien que dans le crible de fer ou de laiton
Se l’on évite par-là deux hommes à chaqué laverie
à gradins.
A défaut de tables à gradins, qui exigent une
grande dépenfe de conftruétion, on fe fert de
cribles à manivelle ou même de cribles à main :
les premiers, qui font employés à Befchert-GIiick,
font compofés d’un grand grillage cylindrique de
deux pieds de long Se de deux pieds de diamètre ;
un axe horizontal les traverfe dans leur milieu:
on ]es remplit de menuailles Se on les plonge en
partie dans une cuve pleine d’ eau, dans laquelle,
on leur communique un mouvement de rotation.
Le mouvement & le frottement dans l’eau détachent
la terre & les fables qui font entraînés, avec ce
liquide , à travers les trous , Se de-là conduits par
le courant dans des cuves, où ils fe dépofent. Ce
qui refte dans le criblé.eft dépofé fur les emplacemens
où l’on doit exécuter le triage.
Dans les mines où l’on fait ufage-de cribles à
main,on lesdifpofe de différentes manières. Dans
quelques endroits on les fufpend à une perche
flexible qui facilite leur mouvement; dans d’autres
on place les cribles fur deux tringles de bois fixées
dans la cuve; ces tringles fupportent le crible, que
l’on fait gliflèr deffus pour donner du mouvement
ai%x fragmens Se déterminer le frottement, qui contribue,
avec l’eau, à en féparer la terre qui les
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falit; enfin, dans d’autres, les ouvriers eux-mêmes
foulèvent, à force de bras, le crible qu’ils plongent
dans l ’eau, & par les divers mouvemens
qu’ils leur communiquent, font nettoyer la menuaille
Se la dépofent fur les places de triage.
La terre , les fables dépofes dans le fond des
cuves font lavés fur des tables pour en féparer les
minerais qui s’y trouvent mélangés.
Par le lavage de la menuaille Se par fa divifion
en paffant à travers des. cribles de diverfes grof-
feurs, on la fépare ordinairement en quatre tas :
i°. gros fragmens ; i° , fragmens moyens qui ont
la groffeur d’une noix environ ; 3°. gros graviers ;
4°. fable fin, terre Se vafe.
On trie à la main les fragmens gros Se moyens ;
on en fait trois tas. Le premier contient les morceaux
riches qui doivent fubir un nouveau triage;
les féconds, les minerais de bocard ; le troifième, la
roche Se les morceaux ftériles. Les premiers font
envoyés dans les falies à bancs de tri âge y le$ féconds
au bocard, Se les troifièmes font jetés fur les haldes.
Les gros graviers fe trient également à la main, Se
l’on en forme auffi des tas feinblables. Quant aux
fables, aux terres, aux vafes, on les lave fur les
tables pour en féparer le minerai.
En fortant au jour les gangues, on les jette fur
une plate-forme : là, de vieux mineurs invalides
en font un premier triage : avec des marteaux à
têtes étroites, pefant environ deux livres, & fur-
montés d’un manche flexible Se long de deux pieds
Se demi environ, ces ouvriers caffent les morceaux
& les, réduifent à la groffeur du poing ; ils
diftinguent, foit à leur furface, foit dans leur
caffure , les traces de minerai qu’ils contiennent :
ils font trois claffes de ces fragmens, qu’ils divifenc
en pierre à trier, pierre à bocarder Se pierre ftérile.
Les premières font portées aux bancs de triage, les
fécondés aux bocards, Se les troifièmes font jetées
fur les haldes.
Nous avons déjà dit que les bancs de triage
é^toient placés dans de grandes falies : autour Se
près des murs eft un banc, ou table, fur lequel des
enfans caffent, trient & divifent les minerais. Ces
falies font fpacieufes & aérées pour empêcher *
autant que poflible, l’effet malfaisant de la pouf-;
fière qui eft produite par le brifement des minerais.
Le long de l’un ou de l’autre des côtés de,la
falle on fait, avec de la glaife bien battue, une
efpèce de banc de deux pieds de hauteur Se de
trois pieds Se demi de largeur : le devant eft revêtu
de poutres Se de planches. A fix pieds de diflance
& à là même hauteur, on fixe une autre poutre
fur laquelle les enfans font aflis, ou plutôt adoffés
pendant le travail. Sur ce banc, de deux pieds en
deux pieds, on enfon.ee à moitié , dans la glaife ,
des plaques dé fer de huit pouces en carré & de
quatre d’épaiffeur, Sc, à leur défaut, des pierres-
d’une dureté Se d’une teriacité convenable , telles
que les b a fait es j certains porphyres fèec. C’eft fur ces
plaques, comme fur une enclume, que les enfans,