
menc^ fera donc née e flaire polir déterminer c*?
degré auquel on arrive facilement en mélangeant
des premières leflives ou leflives forces avec une
partie des dernières , dans les proportions qui
feront indiquées par l'aréomètre.
Alors on prendra fix pintes de leflîve à dix
degrés, & on les fera chauffer > d'un autre côté,
on fera fondre trois livres de graille de ménage
dans une badine de cuivre ( ou toute autre) 5 on
y ajoutera alors fa leflîve par petites quantités, 8c
on fouettera fortement 8c conilamment le mélange
avec quelques brins de bois (dela même
manière que l’on fouette les blancs d'oeufs,
pour faire des oeufs à la neige ) 5 on tiendra la
baflîne lur les cendres chaudes pendant une
heure, & on ne' difeontinuera pas de fouett-r
ce mélange ; on retirera enfuite la badine de
delïus les cendres chaudes, & on continuera encore
à fouetter le mélange pendant une bonne
dtmi-henre, ou jufqu’à ce qu il ait pris un peu
de confiftance; on coulera alors la pâte favon-
neufe dans une terrine î le lendemain elle fera
beaucoup plus ferme ; on l'agitera avec un petit
bâton arrondi, & on la coulera dans une mife.
Dans trois ou quatre jours , le favon aura acquis
aflez de fermeté pour pouvoir être retiré de la
mife 5 on le laiflfera à l'air pendant cinq ou fix
décades, afin que toute l'humidité ou eau fura
•tondante fe diflipe : le favon fera alors très-ferme
& très-propre à des favonnagesà la main.
De la manière de préparer en tout tems , partout
& a peu ae frais 3 des Liqueurs favonneufes propres
à blanchir.
Une des bonnes manières de favonner, eft
d’employer le favon dans un état liquide, c’eft-à-
dire, de s’en lervir en le faifant diffoudre dans
l’eau. Le citoyen Chaptal propofe, en. confé-
quence, de préparer des liqueurs favonneufes
que l’oa pourroit fubffituer 'aux diflolucions de
favon, & , pour s'en procurer partout , en
tout tems & à peu de frais, il confeil'e d’exécuter
l’une ou l’autre des méthodes fui vantes. Nous les
décrivons telles que le citoyen Chaptal nous les
a communiquées, avec fes obfeivations particulières.
Première méthode.
prend une quantité quelconque qu’on verfe fut*
une trentième ou quarantième partie d’huile ; il
en réfulre, dans le moment, une liqueur blanche
comme du lait, laquelle, agitée & fortement remuée
, moufle 8c écume comme la bonne eau de
favon; on verfe cette liqueur dans un baquet où
cuvier, on l’étend du plus ou moins d'eau chaude,
& on y trempe les linges qu’on veut blanchir, en
les y trottant, tordant & remaniant, fuivant
1 ulage.
Obfervations.
i°. Il importe de ne préparer la îeflive qu’au
moment même où l’on peut l’employer : fon fé-
jour dans des vafes découverts enaffoiblit la vertu
oc en change le caractère.
2°. Il faut préférer les cendres neuves de nos
loyers; celles qui font vieilles & ont été expofées
a 1 air n’ont plus les mêmes propriétés; il fauc
alors, pour en tirer un parti utile, mêler avec
elles une plus grande quantité de chaux vive.
, 3 • ‘11 faut préférer les cendres qui proviennent
des bois durs : celles des bois flottés ne peuvent
pas être employées avec le même fuccès.
4 . Les hui!» grafles & épaiffes font celles
^olt Préférer pour cette opération : les
huiles fines ne peuvent pas fervir. Il faut employer
les huiles qu’on appelle dans le commerce, huiles
de teintures, huiles a enfer.
f°* kôrfque l’huile eft puante, elle communique
une odeur au linge, mais on peut Pen débarrafler
eJr e JePa^'ant avec foin dans une Ieflive pure,
allez forte, & en l’y laifîant féjourner quelque
tems: le defféchement, Pexfîccation feule détruit
ordinairement cette odeur.
_ “ .x. n.tiaugc: uc 1 uuiic oc ae ia leuive
eltjaunâtre, il faut affoiblir la lellive avec de Peau.
7°. Lorfque l’hui e fe lève dans la leflîve & fur-
nage la liqueur en formant des goutelettes à fa
furrace, 1 huile n’eft pas propre à ces opérations;
elle neft pas allez épaifîe, ou la leflîve elt trop
forte ou trop peu cauftique.
b . Pour que la chaux ne perde pas fes propriétés,
& qu’on puifîe en avoir à fa difpofîcion
dans le befoin, on peut la concafler & la confer-
ver dans des bouteilles bien fèches & bien bou-
cnées.
On prend des cendres provenant de la combuf-
tion des bois non flottés ; on fait une Ieflive par
les procédés ordinaires, en mêlant aux cendres
line ou deux poignées de chaux vive, bien pilée
ou récemment éteinte à Peau; on laifle repofer
ou purifier Peau de leflîve, pour que tous les
corps étrangers fe précipitent ou furnagent; on la
verfe alors dans un autre vafe, & on l’y conferve
pour s’en fervir au befoin.
Lorsqu'on veut employer cette Ieflive, on en
Deuxième méthode.
Les bois flottés, dont on fait ufage dans plufieurs
departemens de la Republique, produifent des cendres
peu alcalines, 8c conféquemment très-peu
propres à former des leflives ; alors on peut y
fuppléer par les foudes ou potafles.
On prend de la foude qu’ on concafle en petits
morceaux de la groffeur d’une noix; on la met
dans un vafe, & on verfe defliis vingt fois fon
* poids d eau> on laifle léjourner cette eau jufqu'à
ce qu’elle paroiffe légèrement falée en la portant
fur la langue.
On met de l’huile dans une terrine, & on verfe
environ quarante parties de la, Ieflive de foude fur
une d’huile. La liqueur devient blanche; on agite
bien le mélange, 5c on s’en fert comme des eaux
favonneufes, qu’on étend d’une quantité d’eau
pure plus ou moins confidérable, félon la force
& l’ufage. On peut remplacer la foude par la pc-
tafle, à laquelle on mêle alors une quantité de
chaux vive pilée.
'Obfervations.
i°. Les foudes d’Alicante & de Carthagène peuvent
être employées fans mélange de chaux; mais
les mauvaifes foudes de nos climats doivent être
mêlées avec une quantité de chaux plus ou moins
confidérable, 8c îeion leur degré de force ou de
pureté.
2°. Lorfque la foude eft effleurie ou fufée, on
ne peut l’employer, quelle quelle foit, qu’avec le
fecours de la chaux.
$°. Si l’eau de foude eft trop forte, l’huile fur-
nage, & il faut alors l'affaiblir par le moyen de
l ’eau.
4°. L’ huile graffe mérite la préférence : les huiles
fines & légères ne peuvent pas être employées.
5°. Lorfque la liqueur favonneufe eft huileufe,
& que les linges contractent cette qualité , on les
paffe à l’eau,de foude pure pour les dégraiffer, &
on a foin de la chauffer légèrement pour augmenter,
fon effet-
6°. Lorfque l’eau dé foude eft toute employée,
on peut verfér de nouvelle eau fur le réfidu de
foude ; elle fe charge de nouveaux principes fa-
lins : la même foude peut fervir à plufieurs .opérations
fucceflives. {Fin du rapport. ) '
Exppfons maintenant les propriétés des favons
ordinaires.
i 9. Ils ont une faveur plus ou moins alcaline,
fuivant l’affinité de l’huile pour l ’alcali.
2°. Ils font folubles dans l’eau. Cette folnticn
eft vifqueufe quand elle eft concentrée ; elle moufle
par l’agitation ; quand on y verfe un acide, elle eft
décompofée, l’huile eft fé^arée, & la bafe s’ unit à
l’acide. Les alcalis peu folubles, tels que la ba-
rite j la firontiâne , la chaux , qui forment, avec
l’huile, des favons înfolubles, les décompofent en
s unifiant à l’huile. Dans cette circonllance, il refte
de la potaffe ou de la foude dans l’eau qui tenoir le
favon en diftblution. Les fels baritiques, ftrontia-
nit-ns , calcaires & magnéfiens, les iels terreux &
métalliques décompofent les favons en produifant
fimuitai.ément les mêmes phénomènes que ceux
qui le paffent lorfqu’on les decompofe par un alcali
pt u loluble & par un acide; ainfi cette décompofition,
qui eft analogue à celle que deux
Tels binaires éprouvent par leur mélange, dobne j
naifiauce à un lel (oiut le êc à un favon infoluble.
3®. Ils font folubles dans l’alcool.
40. Ils ont la propriété de diffoudre les matières
grafles ; c eft pour cette raifon qu’ils font employés
pour nétoyer le linge & les étoffes.
Jp. Les médecins l’ordonnent à l’intérieur
comme fondant ; mais, pour cet ufage, on n’emploie
guère que \e favori# huile d’amande douce &
de foude. C ’eft mademoifelie Stephens qui a. le
plus contribué a preferire le favon comme médicament;
elle en avoit fait la bafe d’un remède li-
thontriptique.
A ce que nous venons de dire des propriétés les
plus générales des favons folubles, nous allons
ajouter l’extrait d’un travail de M. Chevreul fur le
favon de potaffe & de graille de porc, tel qu il
nous a été communiqué par l’auteur.
i ° . Lorfque la graillé de porc eft faponifiée par
la potaffe, elle le réduit: i°. en une fubftance
grafle nouvelle, que M. Chevreul appelle margarine;
i° . en une huile qui ne prend l’état foliae
qu’entre les ye. & 7e. deg. centigr. ; 30. en une
huile volatile ; 40. en principe doux des huiles ;
y°. en une matière colorante rougeâtre ; 6°. ta
acide acétique & peut-être en acide carbonique.
Les deux premières fubllances font les plus abondantes
; ce lont elles qui forment principalement
le favon de griffe.
2°. La margarine poffède les propriétés Vivantes
: elle eft d’un blanc éclatant, nacré (de là fon
nom de margarine, qui dérive de ftxpyettiT*, perle) ;
quand elle a été tondue à la fur face de l ’eau, elle
eft criftallifee en aiguilles qui fe croifent en tout
fens ; elle n’a pas de faveur; elle eft plus légère
que l’eau ; à la diftiliatjon, il y en a une partie qui
fe voiatilife fans décompofition ; elle eft infoluble
dans l ’eau, & extrêmement folubledans l’alcool :
celui-ci en diflout beaucoup pius que fon poids
quand il eft bouillant.
La margarine s’ unit à la potaffe en deux proportions
,•& forme deux efpèces de favon.
La combinaifon au minimum de potaffe fe préfente
fous la forme d’une matière nacrée très—
brillante; elle eft prefque fans faveur alcaline; elle
eft infoluble dans l’eau froide , allez foluble dans
l’alcool. Quand on verle cette folution dans l’eau ,
elle perd à peu piès le huitième de fon alcali ; elle
eft décompofée par les acides fulfurique, nitrique
8c muriatique.
La combinaifon au maximum de potaffe a une
légère faveur alcaline; elle fe diflout dans l’alcool
bouillant, 8c fe précipte par le refroidi flè-
ment, fans éprouver de décompofition : mife dans
un peu d’eau , elle abforbe ce liquide 8c forme un
mucilage épais, lequel, étendu d’eau froide, le
réduit en pocaffe , qui le diflout, & en combinaifon
au mininum d’alcali, qui fe précipite en matière
nacrée. Cette décompofition eft due à ce que'
1 eau n’a pas d’aebon fur la margarine, tandis
qu’elle en exerce une très-forte fur la po rafle. Si
la combinaifon n’eft pas décompofée par i’aicoo!,
cclâ eft dû à ce que ce difiolyànt a une grande