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Plufieurs trous font percés dans la longueur des
tuyaux , afin de fournir de nouvel air.
Les tuyaux des trompes des Pyrénées, pL X I V,
f ig . ç ) , 1 1 , 1 3, font carrés > il,s f° nt formés avec I
quatre planches parfaitement réunies; ils commu- i
niquent dans une caiffeen pierre, dont le plan eft j
un t-vapézoïde. La partie fupérieure eft recouverte
d’une trémie par'laquelle l’eau parvient dans le
tuyau; elle eft accompagnée de deux autres tré- ]
mies à air, nommées crompilles. Un tampon placé au i
fond de l’entonnoir' permet de le. boucher, pour j
empêcher l’eau d’y parvenir ou pour faire varier 1
la quantité de liquide qui doit tomber dans le
tuyau. .7 ,
Une élévation en forme de banc, placée dans
la caille au-deffous du tuyau, fait jaillir l’eau qui
tombe defl'us ; & détermine l’air quelle a entraîné
à fe dégager, en emportant avec lui des globules
d’air.
Des difcuflions fe font élevées fur l’ufage & la
multiplicité des trompilles & des trompillons. Des
obfervations faites par MM. Lewis, Barthez, &
les ingénieurs Beaunier & Gallois, ont prouvé que
ces ouvertures étoient néceffaires pour augmenter
la maffe de l’air fournie par les trompes, mais que
leur nombre & leur pofition avoient des limites :
celles qui font placées trop bas laiflent jouvent
fortir de l’air, ainfi qu'on peut s'en alfurer en plaçant
une lumière près de ces ouvertures. Toutes
celles qui afpirent l’air attirentla flamme, & celles
qui lailfent dégager de l’air la repouffent.
On mefure la quantité d’air fournie par les trompes
, en comparant les deux preffions de l’air extérieur
& intérieur à la grandeur de l’orifice par lequel
le vent fort ; & l'on fait ufage, pour déterminer
la maffe d’air lancée dans un temps donné,
de la formule que nous avons déjà indiquée, &
que l’on trouve ( Sidérotechnie, ze. vol., pag.98).
MM. Banck, Vergnier Bouifchere & plufieurs
autres ont imaginé des inftrumens pour mefurer la
différence exiftanteentre lapreffion de l’air dans l’ intérieur
des caillés des trompes, & celle de l’exrérieur
:-ces inftrumens ne font autre chofe qu un
tube recourbé en forme d’S, & contenant de 1 eau
dans la courbure inférieure. L'une des ouvertures
de ce tube communique avec l’air intérieur ; l’autre
avec l’air extérieur, & la différence des hauteurs
des colonnes d’eau, dans les deux branches,
indique la différence des preffions ou du reffort de
l’air extérieur & intérieur.
Ces fortes de machines foufflantes, toutes Amples
qu’elles font, ont trop de défavantage pour
pouvoir être employées à fournir l’air néceffaire à
la combufiion : on peut cependant en faire ufuge
avec quelque fuccès pour établir des courans d’air
dans l’intérieur des mines.
TRUFFE. M. Bouillon-Lagrange-a examiné la
truffe comeftible ; nous allons préfenter les réful-
tats de fon travail :
T U N
i° . L'orfqu’ on diftille de l’eau fur les truffes 3 ce
liquide emporte le principe odorant qui leur eft
propre j
20. L’eau qu’on fait digérer à $Q° avec les truffes
diffout un peu de matière animalifée, qui fe
coagule à 50°, & qui, fuivant M. Bouillon-Lagrange,
a toutes Iss propriétés de l’albumine j
30. Les truffes3 traitées par l’acide nitrique., donnent
du gaz nitreux, de l’acide carbonique , du
gaz azote, des acides oxalique, malique, pruf-
fique, une matière graffe, enfin l’amer dé Welthèr 5
40. Elles paroiffent contenir de l’ammoniaque
toute formée 5 au moins en dégagent-elles quand
on les triture avec de la potaffe fèché ;
50. Elles font pafifer le fucre à la, fermentation
alcoolique j #
6°. Quand on,les diftille, on en retire une liqueur
acide, une huile noire, du carbonate d’ammoniaque,
;du gaz acide carbonique & du gaz
hydrogène carburé» le charbon qu’elles laiflent
contient de la magnéfie, du phofphate de chaux,
du fer & de la filice.
- TUBE. On donne ce nom à des cylindres creux
de verre, de porcelaine ou de métaux. Ils font
d’ufage dans les opérations pneumatiques, où l’on
veut faire éprouver à des gaz l’aCtion de la chaleur,
ou faire paffer un de ces corps fur une fubf-
tance fixe que l’on a mife dans l’intérieur du tube ;
on lute ordinairement les tubes3 à l’extérieur,
avec une argile- réfraCtaire ; quand ils doivent
; éprouver une température très-élevée, on doit
ajouter du fable à l’argile.
TUF. C ’eft une variété de carbonate de chaux
concrétionné, qui fe rencontre en couches plus
i ou moins confidérables : prefque toujours le tuf
\ eft fuperficiel.
TUNGSTATES : combinaison de l’oxide jaune
de tungftène avec les bafes falifiables.
Les caractères de ces combinaifons font, pour
les tungfiates infolubles, de donner une poudre
jaune d’oxide de tungftène au-maximum, lorf-
' qu’on les traite avec un acide fufceptible d’en dif-
foudrê la bafe j pour les tungfiates folubles, de donner
par l’acide muriatique un précipité blanc , qui
devient jaunequand on le faitbouillir dans un excès
d’acide précipitant , & bleu quand on met dans
la liqueur où il s’eft formé, un morceau de zinc ou
d’étain : l’hydrogène n ai fiant, dégagé pendant la
diflolution du métal dans l’excès d’acide, le réduit
alors à l’état d’oxide jaune au minimum.
T u n g s t a t e d ’ a m m o n i a q u e . L’ammoniaque
diffout facilement l’oxide de tungftène : en faifanc
évaporer la folution, le tungftate criftallife en paillettes
ou en petits prifmes tétraèdres : ces crif-
taux font très-brillans, d’un beau blanc} ils ont
une faveur métallique» ils n’ attirentpas l’humidité ;
T U N
ils font complètement décompofés par la chaleur»
ils laiffcnt foixante-dix-huit pour cent d’oxide
jaune.
Ce tungflate eft décompofé par les acides fulfu-
rique, nitrique & muriatique, qui en précipitent
un fel acidulé formé d’oxide tungltique, d’ammoniaque
& de l ’acide précipitant.
Pour former les tungfiates infolubles, on peut f&
fervir de tungftate d’ammoniaque & d’une diffolu-
tion faline formée de la baie qu’on veut unir à
l’acide tungftique : c’eft ainfi que Schéele & les,
frères d’ Elhuyar ont vu que le nitrate de chaux,
les fui fa tes de fer, de cuivre, de zinc, d’alumine,
les acétates de cuivre, de plomb, le muriate de
mercure, étoient précipités en tungfiates.
T u n g s t a t e d e c h a u x . ( F b y q ; A c i d e
T U N G S T IQ U E . )
T u n g s t a t e d e f e r . ( Voye^ A c i d e t u n g s t
i q u e .
T u n g s t a t e d e m a g n é s i e . On le prépare en
fai'fant bouillir de l’oxide de tungftène & du carbonate
de magnéfie dans de l’eau : la liqueur filtrée
contient le tungftate de magnifie; elle le laiflè
criftahifer en paillettes brillantes par l’évaporation.
Ce fel a une faveur métallique : il n’eft ni déli-
quefeent ni efflorefeent.
La folution donne un précipité blanc par les
acides, ainfi que les autres tungfiates folubles.
T u n g s t a t e d e p o t a s s e . La potaffe cauftique
diffout l’oxide de tungftène , même à froid} mais
quoiqu’on fafïe bouillir la liqueur avec un excès
de ce dernier^la folution ett toujours alcaline :
ar l’évaporation on n’obiient qu’une poudre
lanche qui ne paron pas criftallifee.
Il a une faveur métallique & cauftique : il eft fi
diffoluble dans l’eau, qu’il attire fortement l’humidité
de l’air & qu’il s’y diffout.
Les acides en précipitent des fels triples blancs
peu folubles.
T u n g s t a t e d e s o u d e . En traitant l’oxide de
tungftène par une folution ae foude càuttique bouillante,
on le diffout, & la liqueur évaporée donne
un fel criftallife en lames hexaedres alongées.
Ce fel a une faveur âcre &’ métallique : il eft fo-
luble dans quatre |qîs Ion poids d’ eau froide }
l ’eau bouillante en diffout lamoitiéfle fon poids :
cette folution eft un pt u alcaline. L’alcool le fépare de l’eau.
La folution aqueufe précipite en tungftate les
muriates de chaux, de barite, l’alun, & toutes les
diffolutions métalliques au minimum d’oxiùation.
TUNGSTENE. (Voyeç, pour l’hiftoire de la
^.découverte de ce métal U la préparation de fon
T U N Si 1
oxide* l ’ a r t i c l e A c i d e t u n g s t i q u e , tom. I ,
pag. 330. ) Les Allemands appellent ce m é t a l fehee-
Lium , & M. Haiiy , fcheelin.
Pour obtenir le tungfiene. à l’état métallique, on
fait une pâte d’huile & d’oxide de ce métal : on
peut y mêler, l’acide boracique dans les proportions
d un cinquième du poids de l’oxide j on introduit
la matière dans un creufet de charbon qui
doit être placé au milieu du fable dans un creufet
de terre : on chauffe enfuite au rouge-blanc pendant
plufieurs heures, dans un fourneau à vent. -
Le tungfiene eft d’un blanc-grifârre j il eft rare
qu’ il fe préfente en maffe compacte : prefque toujours
fon intérieur préfente des cavités, ce qui le
rend friable quand.elles font nombreufes. Sa pe-
fanteur fpéeifique, prife par les frères d’Eihnyar,
s’eft trouvée de 17,6} fuivant MM. Allen & Aiken ,
elle eft de 17,2.2. Il eft très dur : la lime ne l’attaque
que difficilement.
Ce métal paroït fufceptible de criftallifer;
car, quand on examine les cavités que ion intérieur
préfente, il n’eft pas rare d’y apercevoir de
petits criftaux blancs, brillans; il eft d’une fufion
très-difficile; ptiifqu’on a eftimé qu’il falloit une
température de 170° de Wedgew'ood pour l’opérer.
'
Il n’eft pas attirable àTaimant.
Il paroîc être fufceptible de s’oxider, lorfqu’il
eft chauffé fortement avec le contaét de l’air.
L’acide muriatique & l’acide fulfurique ne l ’attaquent
pas.
L’acide nitro-muriatique l’oxide.
Il y a deux oxides de tungfiene : celui qui eft au
minimum eft bleu, l’autre eft jaune. Le premier ne
ne paroît pas fe combiner aux alcalis ; le fécond.
s’y unit & forme les combinaifons appelées tungf-
tates y qui ont tous les caractères des fels.
L’oxide jaune eft inodore & fans faveur.
Lorfqu’on le calcine avec le contaét de l’air, la
couleur fe fonce, & quelquefois il paffe au vert;
il paroît perdre alors un peu d’oxigène. Traité à
la flamme du chalumeau dans une.cuiller de platine,
il devient d’un vert-foncé.
~ Il n’éprbuve pas de changement lorfqu’on l ’ex-
pofe au foleil.
p eft réduit par le charbon. Il eft infolubîe dans
l ’eau. Quand on le triture avecce liquide, il y refte
en fufpenfîon pendant long-temps, & forme une
efpèce d’émulfîon qui eft jaunâtre & qui n’a aucune
aCtion fur les couleurs végétales, ainfi que nous
nous en fommes affurés, M. Hecht & moi. C ’eft
ce qui nous a engagés à retirer ce corps de la claffe
des acides pour le ranger dans celle des oxides.
Les acides n’en diffolvenc que de très-petites
quantités. L’acide nitrique n’eft pas décompofé
par cer oxide.
Il fe d;flbutvdans le borax & dans les phofphates
fondu» j il les colore en bleu, funout Ls derniers.
TUNGSTITES. C’eft le nom fouslequelM. Guy