
2.8 R A C
mes américaines, africaines, & dans les parties
chaudes de l’Europe.
Je regarde comme racines charnues plus ou moins
alimemaires, & en même tems fouvent fiici'écs ,
les carottes, les panais , les navets, la raiponce ,
la bette-rave j le topinambour ou tavatour, les
fcorfçnéres & le faliifis, & c . , qui fe ramolliflent
par leur cuilfon dans l'eau , qui prennent une
faveur plus ou moins fiicrée dans cette opération.
Ellqs font quelquefois féculentes en ineine tems
.que muqueufes; mais elles fe réduifent en pulpe
gluante plutôt qu'en farine lorfqu'on veut les
.’broyer pour en extraire la fécule par le lavage
dans 1 eau. Apres les racines farineufqs, ce font
celles-ci qui rendent Je plus de ferviçes à l’homme
ep foc iété, & qui font le plus abqudimnrent &
lé plus généralement cultivées.
Il.feroit fort à defirér qu’on s'occupât d’ani-
lyfvr celles de c< s racines qui font d'un emploi
plus fréquent, & d’en faire un.qxâmen chimique
auth détaillé que celui auquel nous nous fornnv s
livrés, M. Vauquelîn & moi, fur l’oignon commun.
Des racines médicamenteufcs.
a un beaucoup plus grand nombre de raci-
T‘.es çmpîqÿitéS comme niéJicamens , que de celles
qu’on a deftinées à Ja nourriture. L’homme , dans
îousles rems, a beaucoup plus multiplie les remèdes
que les alimens iTelpjëranqe de guérir a
plus fait varier lès recherches, que le befoin de fe
pourrir.
On peut reconnoître parmi les racines mjédi-
carnejitpufes, les émollientes, les purgatives & ;
émétiques, lesâcres, les aftringentes & les amères
ftom.^chiques ou cordiales.
Lès émollientes font très-communes dans la nature:
Fades 3 mudlagineufes ou douceâtres, elles
font bien caraètériféës par le mucilage gommeux
qu’elles contiennent & qu’elles fe laifTenjt enlever
jpar l’eau. Elles pourrojept aiifli fe'rvir de nour-
ritprp , en y ajoutant, comme condiment, le fe l,
le lucre, un aromate & un acide Y,égétal pour détruire
leur infipiditë rebutante. Dups ce genre il
faut furtout ranger l’oignon de lys , les racines de
mauve j de guimauve , 'de confoude. On peut en
retireroin fuc gommeux , foit en les exprimant
fraîches, foit en Tes traitant par l’eau & en évaporant
ce] Je-ci.
Les purgatives & les ém.éciques font en général
âcrés , amères , ou d’une laveur rebut an té , nau-
féeufe. On y trouve par 1’ahalyfé des extraits également
défagréubles de faveur, des huiles & des
.refines piquantes ou afnèrés'. On doit ranger dans
cetté çlafi[e, rjpeçacuanha', {efùrbith, la'&rypnç,
Je jaîap, le mécjapacan , l’ariftoloche, la ejema-
trté 7 le cabaret ,Tëïlébore h 1,4ne, l’eijéb.or.enoj.r,
l-hern}od^ç.e , la rhubarbe , ftrp. Il y ' a ’bien peii
de racines donj on ait Fut une anà[yfe un peu
^a<5e. Les anajyfes | | |^T|’umann /d^.Q^hep^er >
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ne font que des premiers eflais qui ne méritent
plus aucune confiance. C ’eft donc encore un beau
fujet de récherches chimiques , que de faire un
examen détaille de ces racines purgatives & émétiques
j comparées les unes aux autres.
J’entends par racines âcres celles qui font d’une
fa.v ;ur force &r piquante» quelquefois d’une odeur
également âcr.è, tirant les larmes & la faîivè iorf-
qu’on les flaire dans leur état frais , St lorfqu’on
les mâche. La plupart font des antifeorbutiques ,
telles que la racine de raifort, l’ail, l’oignon, la
rave, fa pyrèthre ,.le ra lis noir, la dentelai re, &c.
Y a-t-il un principe identique dans toutes les racines
3 ce principe eft il de la même nature ?
C ’eft une queftipn que la chirqie pourra décider
quelque jour.
Quaqt aux ^ftringeptes, ell.es font peu nom*
br.eufes parmi les méd jca.mens.de cette nature. La
biftorÇe .& la.tormentille font les feu [es qu'on ait
rangées dans cette claflfe, & qu’on ait quelquefois
employées; comme telles. Qn ignore abfolument
la matière qui .y joue c# rôle.
Le*,,racines amènes & aromatiques .qui ontré.cé
cornpriÇes parmi les cordiaux & les ftomachiq.nes ,
fo.nt plus nombreufes que les précédentes...On y
a compté le .contrayer.v(a , je galaoga, l,a .gentiane
blanche & rouge , les racines de fenouil, d’ impé-
ratoire, de livè.che, la ferpentaire de Virginie,
de gingembçe j de zédoajre , debérçoite , de frar
xinëjjë, de gingeng, d.e ninzing, d’anthora , je
doronic, §cc. On croit que toutes cçs racines epor
tiennent des huiles ou des réfines .analogies j m»ais
on oê lia point trouyé par Texperjerice.'
Des racines vénéneuses.
Il n’y a^heureufement que quelques racines qu’on
puilfe ranger dans la claife des poiCons : celles d’aconit
, de belladone , de jufquiame, de napel, de
mandragore, auxquelles on peut ajouter quelques-
unes des racines purgatives & émétiques. Les plus
âcrps & les plus violentes font prefque les feules
qu’on puiflfe citer. Les effets de plufieurs de ces
racines fur l’économie animale font fi finguliers ,
qu’ils doivent inviter les chirrûftes à examiner avec
foin la matière végétale à laquelle ils font dus.
C ’eft un objet de recherches auffi intéreflant que
celui qui a pour objet, dans, les matières végétales,
la caufe de la propriété fébrifuge & celle do faction
narcotique. G ’eft donc plucôt comme fujet
d’expériences auflî curieufes qu’ utiles, que je cite
ici ces efpèces de racines comme réfultat de re’
cherches ou d’analyfes d,éjà faites.
Des racines colpfaites 6* tinflQrîales.
Lçp ty.çinef qui ppntipnn^ut <)&$ p?rti^s çojor
ran.tes, & quj oepyept .fpjvjr pp Cç.ryent ré^llemen1
p la teinture, font beaucoup, plus npqibneiifes que
la plupart de Cpjl^s quj apportiqppe.m ai^x diyifiQ. $
précgÿènte.s.
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Oh fait combien la bëttefavé eft colorée; &
avec quelle facilité cette couleura dont le fuc eft
pénétré , paffé dans l’eau ^ dans l’alCoôl ôi dans
plufieurs autres ciiifoivàns j mais on fait aufli com-
b.ten cette couleur eft peu folide, combien eile-eft
altérable par le foleil, l’air & tous les îeaétifs : elle
nléft pas employée' eh‘teinturé!.
On cohnoît la belle'Couleur rouge dont eft im-
prégnëe'larda7z<? d’orcanetté, qui le diliout fi •
bien dans les huiles.- C’eft'-affûté ment une coloration
très-temarquable'j •mais elle eft due à une
matière fi peu cohhue 8e li difficile à traiter , qtron
ma pu encore en faire aucun filage utile dans- la
teinture.
Il y a plufieürs' racines qü’on :y emploie depuis
len'g-cems avec tin'avantage'conltant : ce lonr
celles qui , plus ou moins lignéufes, lailient aller
leur matière colorante à -l’eau •bouillante 3 & dont
la déccétion précipite- fpontanémerit fur les tiffus
qu’on y plonge , un jaune ou fauve p'us ou moins
prononcé 8e très-tênace ou folidfe à l’air. Oh les
nomme couleurs de racines dans ■ les ateliers , & ’on
s’en fert communément pour donner une: première
nuance ou un pied aux étoffesV Nous avons
trouvé , M. Vauquelin 8e moi, dans nos travaux
de 1808 , fur les matières végétales', que ces racines
ligneufes contiennenc fouvent, avet du tannin
libre ,. une quantité afftz 'grande d’un com-
pofé inconnu jufqu’ ici dans les plantes; celüi du
tannrn' avéc une matiëfë-aninlâle. Il nous paroît
que c?eft à ce compofé , infolüblê’ par lui-même 3
mais folub^e par le tannin 3e par-les acides1, qu-eïl-
due la propriété colorante fpon\anë'é de^ces
cine-s. La même propriété exifté dafts- les1 tiges ou -
les bois auxquels ces racines appartiënhéhtrli faut:
ranger dans' cet ordré ratines de''curt:uma , de
rhubarbe • - de-patiente,: dfaun'ë, dé 'gavân-dé dé
houx, de noyer , de fuftet 8e beaucoup 'd’autres
analogues par leür nature. Ib paroit que ces matières
font fort abondantes dans' le règne Vëge'r-àL-
Onoique mieux connues depuis nos deriliërés1 expériences;
ces racines méritent encore d’être foij
gneuiement examinées- !8c- analyiéé’s ’pâ'r Tes^chi-'
miftes i elles font encore une four ce- fie* détour
verte« intéreffantts.
Des racines odorantes , utiles'a la prépàYatîon des
parfiitn s\
Les 'racines chargées d’un principe ddotâ'hty plus
ou moins aromatiques & -lurtout^fufceptiblende
fervir à la compofition des parfums , né font pas-
très- nombréufés'.:Oh;co'mp’të dans cet ordre l’iris
de Florence ; la raci-ne dè bois- de- Rhodes , la zé-
doaire, le fpicanatd,T’accrus verusy le gingeng-& v;
le ninzing des Chinois. La première eft prelque la
feule des climats tempérés deTEuropè ': celles de
fràxineUe & de quelques fouchetS qu^on peut y
joindre, ainlfque plufieurs èfpèées d’ombellifèrès,
ne font que très^faiblement aromatiques ^en: com-1
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paraîfon dés racines des Ihd'es & du Levant. Tou-
reS-ées rf/hV^x-dorances xonfiennènt une huile
volatile à laquelle eft due leur odeur, & qüi cônf-
titue leur parfum : on en retire plus ou moins par
la diftiilatioh avec dèlVau ou à la 'châletir' dé l’eau
: bouillante;
On doit voir pat ce court èxpbfé fur les racines
chnfidéréës chimiquement, que cés parties des'
;végétaux prëfèhteht qüéiqü’ïntêret poutlafciéncè
;deTarialyfë , ScOu elles font encore, pour la plupart,
-des; lu jets de rèchërchés & d’ expëtïéh'cbs qui
peuvent co ri tribu èr à fes pfogtès.'
RACK , efpèce'de liqueur fpirituéufe où alcoolique
qu’on prépare avec le riz fermèrité 3c
:diftillé; dans l’Inde & le Levant. Noushé'coh-
noiffons'pas bien la manière dorît on'pêpare cette
liqueur, qui eft' elfe-mèmè peu tonnue & ’peii employée
en Europe. On fait feulement que , bléfi
heétifié , leracfeéft abfolümént d’une nattirë fém-
élable à celle de l’alcbob d u ’vrir, & qû’ellé né'
•préfente aucune, différence dans fes propriétés.
( yoyei les articles ALCOOL , Eau’-DÊ-VIÉ' &
V in . ) •
; RADICAL : mot’ employé, depuis 1787 l eii
chimie'pour exprimer la nitliië géhéfalè des bâtes
çômbüftibles qui forment'Tes" at ides par leur corri-
Ibihaifon avec •Voxîgëhe'. O11 y âjbu'të préfqdè tou-
jjouts lé'mbr acïdrfiatfle pÔtrf déficher le' genre de
corps ddnt'il s’agit. Pcurr biën èoifcèvbir l'ëxpréf-
îfion de radical, il - faut remar'qùer°qdë la Cômpofi-"
jtion de Ja plupart des acides ayant été connue de-
pùts:f 78^ pat les'belles exp'étièhcès de; Lavoîfiér ,
Ion a regardé ces Corps cornnfe’ dés: corhpofés de
ifubftàhees côrrlbUftibks d’oxigèhé.'Oh a donc
diHes^Confidéfet cchvrhb deYcOrps plüsL'ôù moins
Icompiëtémëiit 'brûlés , fâtitras 'd'qiîgèné; contë-
inâiit ■' tc-'üs un1 • principe1' icfeWLqüë àu'quël ' eft' due
«leuracidiré; ■ &' ne'’différent 'paY/cdnfe’qüéht.èn-
Itr^éux que1 par le pf-lhcipeqiîï èftparticulier a châ-
icun.'CJeft' donC à ‘ ce prlnéipè 'en' quélque"forte
IndividuiT qirè' font dtis les CaraiSefeS "qui‘tes 'diF-:
tingüént comme'' individus ’ & dé là le nom''de'
radïcaŸ Ac'nxiè â cè! principe;’ cotihhè'à la câiifé'dià
•réârê , à la faune''£il 'qué lqiië forte'des propriétés
caraétériftiqües’ de’chaqiie aridé.' Ain fi lé carbone
'réditai de' l'adrdé'' carbohiqû'é; le '^hofphore radical
des acides phofphoriqüe &r phofphoreux, le" fou-
frë1 f a d ' i a l acides furfuiique oc 'fulfureuxl’a-
zor'è fàdital des acides liitriqüè :8é nitreux , font?';'
chacun dàhsTès-gehrés 'd’âdde^ qu’ils çonftîtueht,
lés califes ou Les foiifcès'ilTinVèdiarés dés propriétés’
qui carâéléfifent chacun de'cé‘s'acides.'
Daris' tous'cés'corps'que nous véhohs'âè 'citer;
le radicdl-td'tm 'êtreTîmple'indécompofè, com-
tuftible. Dans les acides vébéfàux;' le‘ eft‘
un compofé binaire d’hydrogène & de carbone i
& dans les-acides' animaux , c’eft cutt cornpo’fé 'te'r-
’n allô id’hydro-gèhéf de:c arbohé te îi’âz'bte^.’ çyèysfë