
ayant l’odeur du camphre (1) ; 2°. un refiJu charbonneux
qui eft une combinaifon d’acide fultu-
rique & d'un charbon très-hydrogéné; une
iubltunce aftringente qui cil pareillement une combinaifon
d’acide fulfurique, mais qui ftmble différer
de la première, en ce que la matière qui
eft combinée à l’acide efl plus Hydrogénée, & en
,ce que l’acide y eft en plus grande quantité.
2 j. Le réfi iu charbonneux n’eft pas fenfible-
ment dilfoluble dans l’eau i il paroît cependant
lui donner un atome de fubftance aftringente.
11 donne à la diffolution de l ’hydrogène ful-
furé, de l’acide fuifureux & de l'acide carbonique
: le télidu eft une combinaifon de charbon 8c
de foutre. Cette dernière combinaifon fe forme
toutes les fois que le foufre rencontre du charbon
très-chaud; ainli, le charbon fur lequel on a tait
palier du foufre en vapeur, le mélange de charbon
& de foufre (provenant de l'analylè de la
poudre à canon ) , qui a écé chauffé dans un creu-
fe t, font des compofés de ce genre. Il eft très-
probable qu’il arrive quelque chofe de femblable
dans la décompolttion des fulfates par le charbon.
2(5. La potaffe n’enlève que des atomes d'acide
fulfurique au réiîdu charbonneux : lorfqu on a fait
bouillir ces deux matières enfemble, il fe forme
deux combinaifons, l’une foluble avec excès d alcali
, l’autre infoluble avec excès de télidu charbonneux.
L’ acide nitrique le diffout en totalité &
forme deux fubftances, l’ une qui eft très-foluble
dans l’eau, qui précipite la gélatine, qui forme
avec la barite une combinaifon foluble dans l’acide
nitrique, quoiqu’ elle contienne de l’acide fultü-
rique; l’autre peu foluble, qui fufe par la thaleur,
en répandant de l’acide nitreux : elle femb e plus
hydrogénée que la première.
Si le léfïdù charbonneux a quelques propriétés
qui le rapprochent du charbon de terre, l'abfence
du foufre & de l’acide fulfurique dans ces derniers
ne permet pas de les regarder comme ayant
line même origine. Les propriétés analogues que
ces compofés préfentent, paroiffent appartenir en
général à toutes les fubftances charbonneufes qui
retiennent beaucoup d'hydrogène.
27. La fubftance aftringente eft foluble dans
l ’eau. La diffo’ufion paroît verte par réflexion Si
rofée par réfraétion ; elle précipite la gélatine ;
elle eft acide; elle donne de l’hydrogène fulfuré
& de l ’acide fuifureux à la dilfillation ; elle forme
avec la barite une combinaifon foluble dans l’eau :
en faifant évaporer la diffolution aqueufe , elle
s’altère. II paroît que l’acide fulfurique qui y eft
en combinaifon, réagit fur la matière végéta'e à
laquelle il eft uni, & qu'il la noircit en la char-
( 0 Je regrette, beaucoup de n’avoir pu examiner la nature
de ce produit ; il feroit intéreffant de favoir s’ il contient de
l’acide fulfurique & du camphre : en le diftillant avec la po-
taffo, j ’ai obtenu un fublioeé criftallin o do ran t, mais je n’ en
jn pas e u aïfez pour en d^teiynincr exactement la naturg.
bonnant. On ne peut réparer l’acide fulfurique de
la matière aftringente fans le décompofer.
Concluions & conféquences des expofes faits dans les
trois Nlèmoires fur les fubftances ameres & afiringéniés
artificielles.
i°. Les fubftances tannantes artificielles ne
peuvent être aftimilées au tannin de la noix de
galles un grand nombre de ces fubftances diffèrent
entr’elles, non-feulement fuivant l’efpè.ce
d'acide & l'efpèce de matière végétale avc.c lef-
quelles on les a préparées , mais encore fuivant
la quantité d’acide qui eft entrée en combinaifon.
2°. Ce n’eft pas en charbonnant les matières
refineufes que l’acide nitrique forme avec elles
une fubftance tannante ; il s’y combine après les
avoir altérées plus ou moins, fuivant la nature de
chacune d’elles ; mais cetté altération ne va jamais
jufqu’à leur enlever aflez d’hydrogène pour
les rapprocher des matières charbonneufes, car
toutes les fubftances amères 6c tannantes, formées
avec l’indigo, le fernambouc & l’aloès, dans
lefquelles l’hydrogène femble dominer, diffèrent
beaucoup de celles qui font formées avec les.
charbons ; & on remarque , au moins dans les
tannins que j’ai décrits , que la propriété qu’ils
ont de detoner ou de former avec les bafes des
combinaifons détonantes, eft en raifon de la quantité
d hydrogène qu’lis contiennent.
30. 11 ne faut pas croire que les fubftances
amères, obtenues avec l’acide nitrique, doivent
leur faveur & leurs propriétés détonantes à l’amer
au maximum d’acidenitrique , puilque plu-
fieurs combinaifons nitiiques, dans Jefquelles on
ne peut démontrer i’exiftence de ce dernier, font
amères & détonantes.
4°. L’amer au maximum paroît être le dernier
degré de compofition que la ülupart des fubftances
azotifées éprouvent par 4a reaétion de l ’acide
nitrique, puifque des fubftances dont la nature
eft très-différente, telles que le mufç, la foie,
l ’indigo, & c ., donnent le même produit. Je crois
que la matière huileufe ou réfîneufe qui forme
l’amer au maximum par la combinaifon avec l’acide
nitrique contient de l'azote, parce que, fi
cette matière hui'eufe étoit formée d’hydiogène
& de carbone feulement, il me femble que les
huiles & les rélines végétales devroient donner
beaucoup d’amer au maximum ; c’eft ce qui n’a
pas lieu, au moins d’après les expériences que
l’on a faites fur cet objet.
j°. Les combinaifons d'un acide oxtgéné dont
les principes font aufti peu condenfés que ceux
de l’acide nitrique avec des compofés dans lef-
quels l’hydrogène & le carbone dominent, font
tiès-remarquables par leur fixité, hors les cas où
le calorique vient à en dilater les élémens.
6°. La propriété de précipiter h gélatine, que
l'on avoit crue pendant long-temps appartenir ex-
clufivoment
clufivemènt au tannin ,.e{\ de ces propriétés générales
qui appartiennent à des corps fi différens,
qu'elle ne peut fervir à caiaètérifer une feule
fubftance, puifque tout corps qui a quelque tendance
à la folidiré & beaucoup d'affinité pour
les matières animales, jouit de cette propriété;
c’eft ainli, par exemple, que le muriate d’iridium,
fuivant l’obfervation de M. Vauquelin, précipite
h gélatine.
7P. La faveur aftringente paroît indiquer dans
les corps qui !a poffêdent, une force affinité pour
les matières animales : aufti voyons-nous que.les
Tels mécaniques, qui fe combinent à ces matières
fans que les élémens s’en fépàrent'( ainfî que
MM. Thénard & Roard font obferve pour les
muriates d’étain , 6cc. ) font afh ingens au goût.
La faveur fucrée fe trouve réunie à la faveur aftringente
dans un aflez grand nombre de fels terreux
& métal iques, & dans quelques fubftances
végétales; & ce qu’il y a de remarquable, c’eft
l’affinité qu’ont ces différens corps pour les matières
animales : il en eft de même de la faveur
amère & aftringente, qui fe fait remarquer non-
feülement dans des compofés artificiels, mais encore
dans des compofés naturels qui ont également
de l ’affinité pour les matières animales. Je
crois que l’on n’a pas encore aflez étudié les faveurs
fous le rapport chimique : il eft probable
que les corps qui ont une faveur femblable exercent
une aélion chimique analogue fur l’organe
du goût.
8®. Différentes fubftances qui auront la faculté
de fe combiner fortement avec lés matières anir
males, & de former avec elles des compofés peu
folubles dans l’eau, pourront, jufqu’à un certain
point, en fe combinant à la peau des animaux,
la rendre imputrefcible & faire l’ office du tannin.
C'eft ainfi que l’alun & p’ufieurs fels font
employés pour conferver les peaux ; que le mu-
riate de mercure au maximum, plufieurs diffolu-
tions métalliques, formées d’une bafe qui eft
douée d’une forte affinité pour l’oxigène, ne font
poifons qu’ en formant des combinaifons folides
avec les humeurs & les tiffus des animaux.
9°. Dans les analyfes végétales on ne doit
pas conclure, de ce qu’une fubftance précipite la
gélatine, que cette fubftance eft du tannin, & il
eft à préfumer que , dans les végétaux , on doit
rencontrer des fubftances très-différentes qui
poffêdent cette propriété.
.Si l’on obferve, i° . que le plus grand nombre
des corps qui font un précipité avec la gélatine
font acides ; 2°. que fouvent des infufions végétales
ne peuvent précipiter cette matière animale
que par l’addition d'un acide; 30. que le plus
grand nombre des tannins naturels rougiffent le
tournefol, il fera permis de conjecturer que ces
tannins peuvent bien être des combinaifons d’acides
végétaux avec des fubftances dont la na^
ture peut varier.
Ch im ie . Tome V I .
' TANTALIUM ou TANTALE : métal découvert
en 1802 par M. Ekeberg clans deux minéraux,
dont l’un fe trouve à Kimits en.Fm’andô, & l’autre
à Ytterby en Suède.
Le premier deces minéraux »jufqu’iM Ek -berg,
avoit écé confondu avec la mine d’etain & celle
de tungftène, parce qu’en effet il s’en rapproche
par Les propriétés phyfiques. I! a une couleur qui
tient le milieu entre le gris-bleuâtre & le giis-
noirâtre. Sa pefantcur fpécifique efl de 7 95 3 fui»
vant Ekeberg, & de 7,292 buvant Kiapioth : il
eft aflez dur pour étinceler- fous le choc du briquet,
La caflure eft compaéte & a un éclat métallique
; il n’eft pas artirâble à l’aimant ; il eft formé
d’oxide de tantale, de fer 6c de manganèfe. M. Kla-
proth eftirne qu’il contient 88 du premier, à
peu près ro du fécond.
M. Ekeberg l’a appelé tantalite. Pour en retirer
l’oxide de tantale, on le réduit en poudre fine ;
on le chauffe avec fix fois fon poids de potaffe
dans un creufet d’argent ; on délaie la maffe dans
l’eau, & l’on ajoute enfuice de l’acide muriatique :
celui-ci diffout les oxides de fer 6c de manganèfe ,
6c (laifle l’oxide de tantale.
t é fécond minéral a été appelé par M. Ekeberg
yttrotantalite, parce qu’il contient de l ’yttria avec
l’oxide de tantale, & en outre du fer, du tungftène
& de l’urane. I! a été trouvé dans la carrière où
l ’on trouve la gadolinite.
L’yttrotantalite eft en maffes qui ont la forme
de r,ein. Sa pefanteur fpécifique eft, de 5,130; il
eft moins dur que le tantalite. La couleur eft le
gris-de-fer.
L’oxide de tantale eft blanc. II a une pefanteur
fpécifique de 6,5 quand il a été expofé à une
chaleur rouge. Dans cette circonftance, il eft tout
auffi blanc qu’ il étoit avant la calcination.
Lorfqu’on le mêle avec de la poudre de char*
bon & qu’on le chauffé fortement dans un creufet
de çette matière, fès parties s’agglutinent; elles
prennent un afpeéfc métallique, Quand on brife
cette maffe, la couleur eft brillante & d’un gris-*
noirâtre.
Cet oxide fe diffout dans la potaffe 6c la foude;
les diffolutions font précipitées complètement par
les acides.
Il eft abfolument infoluble dans les açides : c’eft
cette propriété qui lui a valu le nom de tantale.
En le lui donnant, M. Ekeberg a fait allufïon au
Tantaleàela fable, qui étoit plongé au rnijjeu des
eaux fans pouvoir boire.
Le travail de M. Ekeberg a été confirmé par
M. Klaproth. M. Wollafton a fait depuis deseffais
comparatifs fur le tantalite 6c fur le columbiate de
fer ( 1 ) , defqutls il réfulte que ces minéraux contiennent
la même fubftance métallique : il propofe,
(x) F.olîïle de l’Amérique feptentrionalc , dans lequel
M . Hacchett a « co n n u , en i;8 o i, un acide flouyeau à radical
métallique, qu’il a appelé columbium.
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