
DDO V I T W O L
V in a ig r e a s t r in g e n t : celui dans lequel on
a fait diffoudre des fubftances aftringentes.
V in a ig r e b l a n c : vinaigre fabriqué avec le
vin blanc 5 il a toujours une couleur jaunâtre.
V in a ig r e c o n c e n t r é p a r l a g e l é e : vinaigre
expofé à la gelée , & dont on a féparé par
ce moyen une portion d’eau. ( Voyez tom. Ier.,
pag. 33, & tom. IV . pag. 333 & 336.)
V in a ig r e d i s t i l l é .C ’ eft le p rod u it de h dif-
tilla tion d’ un vinaigre qu e lcon qu e . ( Voy. tom . Ier.,
pag. 34, & tom . IV., pag. 356.)
V in a ig r e f e r r u g in e u x : vinaigre qui tient
de l’oxide de fer en difTolution.
V in a ig r e d e Sa t u r n e . C ’eft la diflblution de
l’oxide de plomb au minimum dans le vinaigre distillé.
VITRÉE ( Humeur). ( Voyeç H u m e u r s d e
l ’oe i l .)
VITRESCIBLES ou VITRIFIABLES ( Matières)
: celles qui font fufceptibles de fe convertir
en verre par l’a&ion du feu. Il ne faut pas confondre
ces mots avec celui de fufible , car la filice
& toutes les matières quartzeufes qui font infu-
fïblespar elles-mêmes, font éminemment vitref-
cibles quand on les fond avec la potalfe ou la foude.
VITREUX : corps qui a l’apparence du verre.
VITRIFIABLE. ( Voyei V i t r e s c i b l e . )
VITRIFICATION : opération par laquelle on
réduit des matières en verre : ce nom s’applique
aufli au réfultat de la vitrification.
VITRIOL. Les chimiftes, qui nommaient l’acide
fulfurique acide vitriolique, ont donné le nom de
vitriol aux combinaifons de cet acide avec les
oxides de fer, de cuivre & de zinc. Macquer a
enfuite propofé de l’appliquer à tous les fulfates.
V i t r i o l b l a n c . C’ eft: le fulfate de zinc.
V i t r io l b l e u . C ’ eft le fulfate de cuivre.
V i t r io l v e r t . C ’eft le fulfate de fer au minimum
d’oxidation.
VITRIOLISATION. On donnoit autrefois ce
nom à l’opération foit de l’art, foit de la nature ,
par laquelle fe formoient les vitriols. ( Voye% ce
mot. )
■ VOIE HUMIDE & VOIE SÈCHE. Lorfqu’un
corps folide eft dilfous par l’eau pure ou par de
l’eau qui eft combinée avec un acide ou un alcali,
on dit que la difTolution fe fait par la voie humide;
lorfqu'au contraire on met des corps folides en
contact, 8c que pour én déterminer la combinaifon
on lesexpoie à i’ aition de la chaleur, on dit que
l’opération fe fait parla Voiefèche : ces expreflionS
étoient plus ufitées'autrefois qu’elles ne lé font
aujourd’hui. •
VOLATIL ( Corps ) : celui qui fe réduit en gaz
ou en vapeurs par l’aétion de la chaleur. Un corps
eft d’autant plus volatil qu’il exige une température
moins élevée pour fe réduire en gaz ou en
vapeurs. Il eft probable que les fubftances qui ne
fe volatilifent pas ne refteroient pas fixes à une chaleur
plus forte que celle que nous pouvons produire.
VOLATILISÉ : propriété qu’ont les corps de
fe réduire en gaz ou en vapeurs.
VOUËDE : variété de paftel qu’on cultive en
Notmandie, pour être employée aux mêmes ufages
que le paftel ordinaire.
WOLFRAM : nom donné au tungftate de fer
natif par les anciens minéralogiftes, ( Voye^ A c id e
t u n g s t iq u e . )
Y T T
Y T T E R B IT E . C’efl le premi er nom quel’on a
donné à la gadolinite (voyeç ce mot) , parce que
le capitaine Arvhenius l’avoit trouvée à Ytterby
en Suède. Gadolin ayant retiré une terre particulière
de ce minéral, il parut plus convenable, à f'lufîeurs favans , au nombre defquels étoit le cé-
èbre Klaproth , de changer le nom d‘ytterbite en
celui de gadolinite.
YTTRIA. Cette terre a été découverte par Gadolin,
en 1794, & fon exiftence a été confirmée
par les travaux d'Ekeberg, qui ont été publiés en
1797 & en 1802.4 par ceux de Klaproth & par
les miens. ,
Pour préparer l'yttria } on réduit la gado’inite
en poudre fine ; on la met dans un matras avec de
l’acide nitro-muriatique î on tient le vaifleau fur
un feu de charbon & on l’agite continuellement,
afin qu’il n'y ait pas de matières attachées aux parois
du matras. Lorfque la folution eft opérée, on
la met dans une cap fuie de porcelaine ou de platine
; on fait évaporer à ficcité & on met de l’eau
acidulée d’acide muriatique fur le réfidu : par ce j
moyen , la filice eft féparée à l ’état d’une poudre
blanche infoluble ; on filtre ; on a une difTolution
d'yttria, d’oxide de fe r , d’oxide de manganèfe ,
& quelquefois d’atomes de chaux & d’alumine. Ces
deux derniers paroifîent provenir de la gangue
de la gadolinite, qui eft un feldfpath. On peut
précipiter le fer par le fuccinate de foude, ainfi que
l’a fait Klaproth, ou bien faire évaporer les nitrates
& les calciner légèrement : par ce moyen,
on décompofe feultment le nitrate de fer. En reprenant
par l’eau, on obtient une folution de nitrate
d'yttria qui a une couleur rofe que j’attribue
à la préfence du manganèfe. On peut, en ajoutant
quelques gouttes d’hydrofulfure d’ammoniaque,
féparer cedernier, ainfi que jel’aifair. Quand le fer
a été féparé, ainfi que l’oxide de manganèfe, on
précipite Yyttria & l’alumine par l’ammoniaque 5.
ia chaux relie dans la liqueur. On fait bouillir les
deux terres dans la potaiTe & on filtres la folution
eft formée d’alumine & d’un peu d'yttria : le réfidu
eft cette terre pure.
Propriétés. U yttria eft en poudre blanche quand
elle eft bien pures elle n’a ni faveur ni odeur 5 elle
eft infufible au feu. Suivant Ekeberg, c’eft le plus
pefant des corps terreux, car fa pefanteur fpéci-
fique eft de 4,842.
L'‘yttria ne peur être diffoute par l’eau, mais elle
retient une affez grande quantité de ce liquide lorfqu’on
la précipite de fes folutions acides ; elle eft
alors gélatineufe, & par l’aétion d’une chaleur
rouge, elle perd les 0,32 de fon poids d’eau.
L‘yttria forme avec l’acide fulfurique un fel peu
foluble dans l’eau froide, qui criftallife facilement.
Elle fe diffout dans les acides nitrique & muriatiques
ces diftblutions ne paroiffent pas fufceptibles
de criftallifer. Je penfe que la couleur rofe
qu’elles ont quelquefois eft due à des reftes d’oxide
de manganèfe.
Le nitrate 8c le muriate d'yttria, ainfi que le
I fulfate & les Tels folubles de cette bafe , ont une
faveur fucrée & aftringente , qui tient le milieu
entre celle de l’acétate de plomb & celle des
fels de glucine.
L’acide oxalique forme dans les folutions d’yr-
tria un précipité d’oxalate infoluble.
L’acétate d'yttria criftallife très-bien en prifmes
carrés , terminés par des bifeaux. Les fels d'yttria
font précipités par les hydrofulfures, par le pruf-
fiate double de potafle & par l’infufion de noix de
galle.
La potafle & les autres alcalis, verfés dans la folution
d'yttria, la précipitent en totalité; mais fi
l’on fait bouillir Yyttria encore humide dans une
folution concentrée de potafle, il y en a un peu
qui fe diffout.
Les carbonates de potafle, de foude & d’ammoniaque,
verfés dans fa folution, la précipitent
à l’état de carbonate ; mais un excès de ces fels
rediffout le précipité.
Quoique Yyttria ne foit que peu foluble dans la
potafle & les carbonates alcalins, on peut le confondre,
à caufe de cette propriété, avec la glucine
; & ce qui pourroit confirmer le rapprochement
de cés deux terres feroit la-faveur fucrée
de leurs fels; mais fi l’on confidère que le fulfate
d'yttria eft peu foluble dans l’eau, tandis que celui
de glucine s’y diffout facilement, que l’oxalate
d'yttria eft infoluble, & que celui de glucine eft
très-fôluble ; que l’acétate d'yttria criftallife facilement
, & que celui de glucine ne criftallife pas,
& enfin que le prufliate de potafle double précipite
les fels d'yttria, tandis qu’il n’a aucune aêlion
fur ceux de glucine, on verra que ces terres pof-
fèdent des propriétés plus que fuffifantes pour les
diftinguer l’une de l’autre.
YTTROTANTALE. ( Foyei T a n t a l e .)