grain eft rare & cher dans cette Ville. On n’y voit, par la même rat-
fbn,ni Herbes petageres, ni Légumes, MH qu’on ne peut attribrÜ'
à ia ftérilité de la terre, puifqu’un petit Jardin ■ -qu'un * BaMen çàildvoit
dans le tems que bous étions à*Panama, en produisît de toutes lè^fortésL
U’eft ainfi que cette Ville eft réduite à tirer du::d^i(M:lès:-<âx<^.' les- plus
néceffaires à la vie , & de les faire venir des Côtes du Pérou, 6u de ceP-
les de fa jurisdiêüon.
C H A P I T R E I V.
J)e /#. nourriture ordinaire far Habitais Je Panama , avec metynis puftes
; P^fervçfiions ptrticulieres*
LE défaut même de provifionsdu cru du territoire de Panama, eftçaufè
qu’on y vît plus noblement; car cette V ille’ne fubfîftant que par lê
Commerce9 tout ce qui s’y çonfume y eft apporté d’ailleurs: les VailTeaux
du Pérou font continuellement occupés à ce Négoce, & lg£ Barques "de là
Côte né ceftent d’apporter ce'que'la Province de Panam a produit dans les
Peux de là jurisdiétion, & dans ceux de la jurlsdiêiion dé Veràguas, d’où,
jl arrive que Panama te trouvé abondamment pourvu de tout cè qu’il y a.
jjç.mmlleur en-Pain de froment, enMaïz, en Viande en Volaiflë. Soit,
la bonté de ces alimens, foit la difpofîtion du Climat, foit quelque autre,
raifon qui m’eft inconnue, il eft certain que les Habitans de cette- Ville
n’ont pas la phifionomie fi pâle ni fî décharnée que ceux de Càrthagèwe.
& de Portobèlo.
Le mêt le plus ordinaire des Habitans de Panama eft un Animal qu’ifè.
nomment. Jguana. Cet animal eft amphibie, puiiqu’il- vit également
dans l’eau 3t fur terre. Il a la figure d’un Lézard, mais il eft plus grand,,
ayant ordinairement une aune dë lon g /& même davantage. On en trouve
pourtant qui ne font pas fi grands. Sa couleur eft jaune mêlée de verd;';
d’un jaune plus vif & plus clair foüsîë véntre que fur le dos* où le. yercl!
domine. Il a quatre pieds comme le Lézard: les doigts efi font plus grands;
à proportion que ceux du Lézard, & unis pat une membrane déliée qui les
eouyre, & forme la même figure qu’aux pieds d’une' Qÿe 'r., excepté que-
les ongles qui font aù b'out de chaque doigt 'font plus longs,; & entière-5
mcntiamdëffùs’pe la,membrane. Sa peau'eft couverte' d’uné’'é’caiileÆqflÎ!
lui elt attachée & qui la rend dure .& rude, & depuis la partie Ip^éifënM
' 'dû:
dé la tête, jttfqn’à la naiflance de la queue, qui a ordinairement une demie
aune de long, il a une file d’écaillëS tournées verticalement, & longues
de trois à quatre*lignés, fut une St demie ou deux lignes de lütgê. Ces
écaillés fontféparèes f toê dé TâùÉrè, & forment Uflê manière de feie.
Depuis f extrémité du cou jùfqti’à la racine dë la queue lés écailles diffli-
nüent tellëfnent qu’on ne lëS apperçoit presque plus à' ce bout, le ventre
eft difproportiohnément plus ’grós que le corps ; & la gueule ëft garnie dû
dents aigues, & féparéës l’uUe de l’autrë. II fehîbîë plutôt marcher fur
f eau que qu’il n’ÿ tnfôiïtê que ces mëmbtanês qui l’y foutiennent.
Il courttavec tâût dè vitëlfê fur éët éllm'èill, que dans un inftant
on le perd de vue-; mais fûr terre, fans êtfe- parefleuX, il s’en faut qu’il
â?ai0e-fr vitët Quand -lés' fëiùdies poftènt, elle» ont le ventre d’une ëx-
eefllVe grôffëür, & pondèrit jüfqü’a foixantê oeufs & davantage d’une fèu-
fe- teStSééi^. 'èèufs dp Figeon-j & Tónt un
grand régal, nôh.feuléfrtent pourleàhabitans ‘âe'Pandma, mais pour ceux
de bîëii. d’ântf e^/ëhdtóït'sv Iis f^tpeô^ëlopp^s 8âÙs;UÉtê membrane déliée
& longue comme un ruban. Quand l’afiimal eft écôrèhë il offre trfie chair
extrêmement blanche j-qUèèës géns-là apprêtent & mangent avec autant
d’appétit qûe tesf&üft’: à moi, après avoir goûté de l’une & des
autrès j je tfôüvè îa chair un peu moins rhaUvaife, doeçâtre, & d’une petite
odëur forte & dégoûtânïë. Pour les oeufs je lés ai trouvés pâteux &
d’ttrgôâi déteftâble. Qùand ils Tont- cöits, ils ëöt la couleur de» jaunes
^ ’oeufsdepôuîé ; & irnë tiënt pas atoX hâbitanè dü Pâys qti’on tte eroye
qUelâ chair a lé goût du poulet; maisjëm’âi jamâîS pu être de leur fenti-
ment, • êntte êëfcte èhàir:& céSë dés pôùlëts.
irfâut qüë lés gens dé* ce fcÿe&t
oübtt& l’lmrreôr nàtmdfeqù’ôn â pour cës âhmsâüX, pomfjfefkfm'un régal
ie-feur cteitr, quj eft üntoêt que nous lié goûtons pas -facilement.
Les KahitâÈ»!cte Pmamà ' -ôêr - ' ‘firf^ùfantés
qif^s attribuent à la ifa&ire j ! l’une eftja. Plante qn’ÿs,nprpîijg,iif,
'ée-iu-ifoq, ô t l’SiùâfèTf Sé^m-irSëiaF mes7v'Jë oiral unmof cîê Tuflé K
de Tartre, ip.
' C’gftaine opinion générale dans cette Ville, que la'Campagne aux eô-
y^pns.^odiût-une .e x c è de Sgrpeiît qpfa-ime’-’lêrè’ ^ chaque e^rémirè
défon,,corps, & qu’il nuit auffi^bien .de l’une que 4e fautre, fon venin
n’étant pas moins prjéfept; quecelui du, Cafcdbet, ou Serpent-à-fonnettes. Il
ne ne®» fut pas pötóle.pèndait'S^ë f^ ^ r ötó^’óèffë^.VÉé, de -voir ïfa
doues merveilleux Sespens à deux tëtefi^ fiiü^ûë effort que nous fiffions
Ó z pour