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feur d’un grain de moutarde, & un- peu cendres. La quatrième efpéce comprend.
une forte de Girons nommés les Manteaux blancs. Ils font fi petits,
que l’on fent la cuiflon ,ardente que caufe leur piquure, fans qu’on apper-
çoivê à peine .ce qui l’a caufée.. La quantité .qui' s’en-îépanddans l’air
donne occafion d’obferver qu’ils font blancs, &• c’éft de-là qu’ils ont pris
leur nom. Ceux des deux premières efpéces ne manquent pas dans les
maifons. Leur piquure caule une grofle tumeur, dont la cuiflon ne fe dis-
fipe que dans l’efpace de deux heures. Ceuxdesdeüxdernieresëfpéees, que
l’on voit très-communément dans les champs & dans les jardins, ne eau-
lent pas de tumeur en piquant, mais ils font reïïentir une demangeaifon
infupportable. Ainfi l’ardeur du Soleil Tend les jours longs & ennuyeux,
& ces InleÊtes incommodes ne rendent-pas les nuits amiifkntes. Pour s’en
garantir pendant le fommeil on â recours-aux Mofquiteros* $ qui néanmoins-
ne font d’aucune reflôurce contre, les petits j à-moins-que la -tcâle-ne fât fi
ferrée, ;qu’ils ne puflènt pénétrer au-travers-j mais en èé*cas on s’expo-*
feroit à dtouffer de- chaleur & faute d’air.
' L’IiifeÛe nommé à Carthagéne 'Kigua, & au Pî^#W$feyëft à peu près
fait coîhôie unë puce, mais fi-petit qu’il elt prefque impbrÉeptibjè^ Se*
jambes n’ont pasies reflTorts-des1 jambes dès pùces é'e qui n’eftpas une*
petite favedrde la Providence ; car fi cetlnfeébe avüitf _lk-facuité'&è fauter,;
il n’y a Coips vivant qmmfenïùtdëînpli ; & la quantité de 'cette engqance?
feroient périr les trois quarts des hommès dans les accideàis qui-pourroient*
leur arriver. Cet Infeéte eft toujours dans Epoiiffiere ; & bri je^tfouvcplus
abondamment dans les lieux malpropres. Il s’attache aux piéds , à la plante
même, & aux doigts. Il përcè fi fubtifemênt la pém%squë;îès"perfo'fij^
nés auxquelles il s’attache, n’en fentèpt rien. Quand il'comtùence à
s’étendrèrôtt"s’ën; apperçoit,- fanS pouvoir comprendre comment. il eft
entré. Quand on le remarque, au commencement, il eft ai'fé de le.tirer
dehors; mais quand il n’aurôit introduit que la tête, il faut fàcrifier la
chair tout autour , vu qu’il fe cramponne; fi fc^eHient , qu’on.f qmpé plutôt
ce qui eft dehors que de-lui faire lâcher pfffe.* Quand ôn ne s’en apper-
çoit pas à tems , l’Infeéteperce fiais: ohffiaçfe'la première peau, &. fé loger
entre elle’& l’épiderme. Là il fube fe fang, & fë fht un hH d’une tunique
délîée& blanche, ayantlafigüre d’une, perle plattei ' Il fe tapit dans
l’un des deux côtés de cetefpace, dé maniéré que la têtéoe lés pieds. foM'
tournés vers la partie extérieure, tpour laTepmmqdité die la,nourriture, &
y: î:'j |a
* Sotte de rideaux, de Cane vas ou Gaze, en u&ge dans, wnte Nqt. 4u.Tm&
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y partie ppftëriëüré de fou-corps répond àü eô té -intérieur dé la tunique,
afin q#ü A -niëluré'qù’^lntpoïid davantage la
petite:peflé’s?élargrtr;b jufqü?à ce-qù’eifefoîtparvenue: à avdif uhë ligne &
demie,-ou deux lignes de diamètre, ce qui arrive au bout-deijüatre a cinq
: jours. Alors il eft-tems de là tirer de-là, fans quôhelë trréve d’ëhe-même, &
répand une infinité de germes femblables à des lentes, d’où il fe forme autant
deNiguàs, qui:occupent tout-fte pied, où ils caufënt beaucoup de douleur,
deforté qu’il eft bien difficile de les en tirer; car quelquefois ils pénétrent
jufqu’aux os; & la doùleur, même après qu?oU-fes à tîtés3 dure jusqu’à
ce que la chair ait bouché les cavités qu’ils,l<Mt creufées & que la
peau féToit referrfiéëo ■ '
ij La méthode qtr$rï■ ÔbfëfVe dans cette* épérâtibn eft longne &doulôùreû-
fe. Elfe ébiififte à fépkrer avec là pointé dJunë'aiguille i'4ar^hair qui touche
à’ la membrànèr où réfident lesteras de l’Infeéîe: or ces oeufs font fi
Attachés à la chair ,*& à cette mèmbrane,' qu?ïl n’eft pas aifé de faire cette
opération fans crever la tunique-quidés Enferme, & fans éaufer de vives
douleuts à celui à qui ori la fait. Après aVoir bien cerné de tfous 'côtés
& détaché jufqu’aux moindres racin'es qui F àttacHôient aux "membranes ’&
"aüx mufcles dé céfte partie, fait1 fortir làr^éüte perle en qaeftion, qui
eftrplüs où moins grande, félon qufepp y a deinèdré plus ou •inbins. ’ Si
par hazard- eft^créyé- en la tirant, 'il faut' ënëSFe plus d’attention à bien
décharner & arracher'toutes les racines, & fiirtbûfà'Ùè pas laaffer la principale
^îjgtia ; car avant que la playé fût guérie elle poùqrdié encore des
oeufs, & s’erifonCéfoithncore plus avant dâùs la chair, dfoù'par confé-
quent il' fefBitJplus difficile dé l’arracher.
On met dans" fe~ trou que* Ikifle la perle de la Nigtia un peu de cendre
chaude de tabae mâché ou-ÿulvéidfe Dans les Pays çlîàùds. co!fnfne'''Cizr-
thagène^ i l faut fe garder pendant deux jour^dhféfdfchiîler.lé pied. Sans
Cëtte atféhtiqr^n prènd tout dé fuite le Pafirie , malâdïé dàngeïëuïe, dont
il. èft bieq rare a tfon é ç |ip^ ’ FeuVêfreqüê'"c^plâ^ervaÿôn quon akp-
pâreMm^nt'faitë dans q^ëiqjes 'periohnés, eft’leveime unejegle generale
pour ' ûm'ccuO. cjui dn a 'tiré la Rima.- "
Dans’ le momçhî quèjcet Ihfeéle s’infihue ohiie lent ri^tj mais le len-
démaip on fenfunl demangMifén?aràeniê & beaucoup de^doulèur, plus
néanmoins en ^ ^ ù e s fies qu’en’a iifàp , & ?üe'i même 'Ve l ’opération.
Ç’ëft ce qii’op rëmârqiiè à l’égard dés' qngles,1 q^É^^f’Infêâe fe trouvé
entre elfes oc la chair des orteils /'ou a feùr extrémité. On en eft moins
incommode à là plante du pied ou autres endroits oula peau eft plus grofle.
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