Village principal qui donneJbn nom à tout le fiaillage, il ÿ eh a d’autres
qui en font des annexes,dont T Adminiftration Spirituelle n’a qu’un feul Curé,
qui fait fa demeure ordinaire à Baba, ainfi que lé Lieutenant du Corrégi-
dor. Anciennement la Rivière qui porte le nom du Village couloit tout
- auprès; mais élans fa fxate;®$téfflà'-ÿînc*s ay^nt^iait tirer un>canal pour
arrofer les Cacaotiers defes terres, & la Rivière ayant plus de pente vers
ce nouveau lit- que vers l’ancien, - s’y précipita de maniéré \ : que quand
. on voulut la forcer à reprendre-fon premier canal, on n’en put jamais, ve-
çdr à Bout, deforte qu’eile a Continué, à'couler à une aiîez grande diftan-
ce du Village. Les annexes de ce Village font San Lorenzo, & Palenque
qui eff fôrt éloigné du principal, étant fitué au pied des Montagnes: les
Indiens qui y habitent font peu -policés. •'
Le Cacaotier,dont j ’ai dit que eeDiflriéLproduifoit ïine fi grande quantité,
a ordinairement 18 à 20 pieds de haut, & non4 à 5 pieds,comme
font dit quelques Ecrivains < qui peut-être 11’en parlent ainfi-que parce
qifîli n’en Ont vu que dans le commencement de leur crue. „Quoi qu’il
en foit, lorfqu’il commence à pouffer; il fe divife en quatre.ou cinq troncs,
plus ou moins, félon qu’eft bonne & vigoureufe la racine principale d’où
les "autres naiffènt. Chaque tronc a depuis 4 jufqu’à 7 pouces ^de diamé-
tre ,-Iés uns plus ÿ les au très moins. A mefure qu'ils croiffent* ils penchent
vers la terre, & c’eft auflî pour cela que leurs branches font éparfes &
éloignées les unes des autres. Leurs feuilles font longues,“de 4 jufqu’à 6
pouces,fur 3 à^'de largeTfort liffes, fort agréables:à*l!odowjj, &.ter«fi-
nées .en pointe ; en ùùsmot faites à peu près côljune la^feuàle-de,l’0ran-
ger c0n$^emEfpagm foi!is le,mm dkOrai^er deJa-.CMrie, & au Pérou
fous celui 8 Oranger de Portugal. Elles different un peu dans la.couleur,
en ce que la feuille du Cacaotier etLd’un verd qui tient un .miÜeif entre*
l’ôbfcur & le cendré, & n’eft point luifante comme celle? de f Oranger,
& enfin le Cacaotier n’en a pas à beaucoup près autant. Du tr.qnc.de
l’arbre, ainfi que des branches,naiffènt les gopffgs qui'contiennent le Cacao.
Elles lont précédées-d’une fieur<blanche & fort, grande, dqqt le piffil
contient la goiiflè'encore petite. - Cette gouffe croît de Ja. longueur. d e d .
à 7 pouces, fur-4 à 5 de large. Elle a «la figure d’un m§loj;r pointu, de
divifë en côtes marquées tout du long depuis la tige • jujqu!à la pointé,
avec un peu plus- de profondeur que dans ■ le melon. les :.go.uffes
ne ibnt pas exaâemèntde Ja gmndeur qüe ;non$ venons de marquer, &
leur ygluldgr tfiSfl pas toujours proportionné à la. gmffmr. de la .branche ,
ou du tronc qui les produit, & auquel elles font attachées, comme fi
elles
V O Y A G E AU PEROU. Liv. IV. Cii.:VlII. ifa
elles -étaient des excrefcènces ; car il y en a de beaucoup plus petites , & il
mrive'fônwht-qu’uhè petite efl: attachée aù troiricjprincipal, tandis qu’u-
ne grande l’efl: à un rameau fort foible. , J’ai obfervé qu’ordinairement,
quand deux gouffes crôîffentffimê^prës fd é f aütrë,il y en à une qui tire à
foi presque toute lafubftanùe nufxitive, & qüi par conféquent devient
fortgraûde, 3& TaUtfe reft-e pëti|é.’ # ■
3 La gôuflé efl: vèrte‘co$ime les feuilles pendant qu'ellè-croît, mais dés>*
? jjüêikfé ? j i ’éü ^ ê ’ qùi la couvre efl:
jSiinCê,. àùpôiht dé- muturi*
té-qu’il faut,"* on'-la-^eilîe'V '& ôn'fiâ coupe en ïoùellés': alors: on découvre
fa chkif’'intériêta-eî; qui/elï blafîche’, fïlëfe'de jus, & qui renferme de
petite pépins, difpofésUlëjcîhg des g'ôteàu/ & qüi n’ont-pas-plus de con-
fiftance que Ja chüir même, -mais font'plisfblancs, compofés d’une merm
brane fort'délîée qui^contiénl une liqüeür-qdi 'ïeffémble à du lait 1'-mais
transparente i&^üh?îpeü:,v-ifque‘Éffê# ê'n peut’'lès~ manger comme un autre
fruit, dis ont un goût aigre-doux qui "fi’eft point desagréable; mais les
géns du Pays prétêndeiit qùe leur féÿè' efl:-nuifible à’ lâ lanté & fiévreàle„
Qhand la goüffe“êfi jaune en dehors:, c’éïfune marqae-qüe le 0aUio com-
iîlënëe à fe nburrir dé^ fa füb'ilânce., -& -àprendre de -la confîflance, &
qüè-lé pépin ;-fe<ifemplît ’& êroîù Bientôt fe 'eOü'leu'r jaune-dCvient-pâlè,
& enfîmla- gVâixië'Ôu pepiïïs dû" defiahs ; > étant â un parfait degré de maturité
;:,#é©kf$ë extérieme\de£la;goüflfevpr-end une cotileur de'mufc foncée,
&' çiefl la marque qu’il faut la cüeillir. L ’épaiffeur de.-l’écorce efl:
alors d’envffon.deüx ligiffisi>;;:<&!xhàque;grainj éfff-en&rmé. da'ns les .divi-
fions que formeirrdes membranes de la; gouffe ; tant dans -la:-largeur que
l^long dêè-oestès, fuivant lesdivifioiis ddlaâgduffe^n>
Auffitôt que k ^gouffe eût détachée vdeU’ arbre, on Pouvre, & on en
vuâde fess,'.Réparés.pour ®i|tseffet:, :.ofi
plus ordinairèmatW lur 'des feuilles "de Vijabuas L’qh les fkitffioherl
Etant fees-ôh lés m e r dahs Tdes peaux pourites' transporter où: ils .'doivent
être v'eftdüSf^La Vente s’en fait par "cèar^e^y'Châque 'changé contient dawg
cêiPays-là l i v r e t Lé prix yi’ en eft.point-fixe. ^Brgft-des tem,« -où la
difette' d’Acheteurs fait qu’on-les ventf-fix^oü fept>-réales la charge, ce
qui eftjjffipin$jque%s .fiaixiqu’on f p t pourt la? récoîêe de •eett^%neuiè'
Graine.;: mais quand il ;y:a deS débouché^ e id prix 'lCQurant..efi de trois à
quaÉre-éèuSÉÉSharge. 'En temsïdft: Galfions ou :ai]rreg:,qcGailQnsfemblables,
otnil le-préfente beaucoup d’Acheteurs,- le prix .aupnente à proportion.(
La Récolté: du Camo Je fait deux fois par an, & l’une, h’efl; ni moins
.*~Sme‘ï, X ’ abont»