avantage y puifque pendant le féjour-queles Galfionsfontâ Cdrthagéne,les
Car godons * n’y.relient pas fansrien faire, & trouvent bien à fe .dédonf"
mager des fraix qu’ils y font, par les ventes de leijrs marchandises,'
Pendant que la cjéfenfé fubfiiioit .les Marchands de Çarthagénç étoient
5ou obligés de profitât dé la Flottille du Pérou pour defeendrepar Gudyaqui!
à Panama, ou d’attendre, pour faire .leurs emplettes, que la Foire étapt
finieq les gui- les ffinflfrjit/ a ch eter
le, rebut des autres. . La première voye .ne leur étoit pas moins préjudiciable,
puisqu’avani d’arriver, à Gmyaçuij^ nçw joindre la Flottille du Pè~
rou, ..il,,leur faloit traverfer toute.la jurisdi&ion de Santa-Fê, & faire par
terre, avec l’argent deftiné aux enjplettes., un .voyage de plus quatre cens
lieues, & autant en.revenant avec leurs marehandifes &jpe.qui les conftp
tuoit Ê]^%s,ffaix 4mnienfes. Enfin les avaries f inévitables dans un voya?
ge de fi long cours, où il falloit traderfqr.des Riyieres & des Montagnesr,
& ejqjqîerJeurs marchandiles ,à mifieàcçldqns,, rendoient cefcte voye fi fin?
praticable, qu’il ne leur reftqit, .d’autre reflource que dans les Ggjliçns ,qui
revenoient.de la Foirç, au .hazard encore de n’én rapporter rien, ou du-
mQins trop peu de cbuolè pour pouvoir fatisfâiré1a.ttqùtes leurs „eniplettes ;
fans compter que les Marchands des.Piûvinces,,Lntériêures venapt4a- Car?
thagéne pour fai^des,,aehks, rilquoient de n’y pas trouver de quoi fe
pourvoir, & de. s’en retourner,avëc'leur/argent, f^s. avqir.fait autre ehq-
fg>que des frais: .autant d’inconvéniens qui ont fait abolir la défenfej
& regler les chofes fur le pied avantageux,ou .elles font..
ÀToçcafiqn Jïe la petite Foire , qu’iUne foit permis d’appeller ainfi le
.Commerce qui fe fait à Carthagène, on voit quantité de boutiques pleines
de marehandifes, dont le profit eft en partie pour les E/p^gnol^^ems fur
les .Gallions & recommandés aux CargadoresQu Àfiqri<î,<j ayÊp:^^,.& l’au-
tre partie pour les Marchands de la Ville." Les Carg«WrrFavorifent ceux-
là en leur livrant la marchandïfè ., pour -n^véniç .pratique, /&
ceux-ci, en qualité d’anciens chalands. Ils' fournifient les Boutigiiés des
uria & des autres.à mefure qu’ils vendent, & les afibrtiiïent de tout ce qu’il
faut. 'Pendant.ce tems-là tout le monde gagne. Les uns donnent des
chambrés & des boutiques à louage: les" aiurls, font lesouyragés qu’ôn
leur commandé, chacun fèlqnÇta profemon: & d’autres enfin profitent
du travail de leurs hfégres & I^égreflesEfçlavesdont'lefalahé eft'd’au-
tant plus fort qu’.il y a .plus d’ouvrage à faire. L’argent circule alors dè
. tôu.s
';■ * Ceux qui ont chargé de* Marchand ifes A'Europe pbiar lès^fftiles/'
m Dommages qu’un Marchand fouffre dans fon Commerce. |
tous côte's, ,&chacun én a fà part ; de paniere qpe- tous ont, non feulement
de quoi àchet'ef pour^fe vêtir jufqu’à l’arrivée d’une autre Efcadre, mais
auffi quelque çhqfe de jrefte, , Apfli yoit-qn dans ces .^çcafions des Êfcla-
viVachëtérléur fierté T argent qu’ils ont amafie apres "avoir paye leurs
journées "a léurs 'Maîtres , & acheté ce qui leur ^ |it néceftane. .
Ces avantages s’étendent ' jïifqu’aux Villages , aux Efiancias, &
aux .plus miférables Chacunes de ,’cettq jurisdiftiqn j par la rafton quel’a-
bord des Etrangers augmente la confommation des denrées, & les ren-
"chërit, çe qui eft avantageux pqur ceux dont la condition eft de les cultiver
& 'He leF vendre. ' 1
, Tout ce fraças de Commerce ; ne dqre qu’autànt qùé les Gallions
|ejoùrnént dans' la Bayé, ' Après leur dépaft tout rentré dans le filence &
f)ans fa première tranquillité. Les Citoyens appellent cela“,//« teins mont
Le Commerce particulier que la Ville dè Carthagène fait dans ce tems mort
avec lés ^eupfes^nes autres Gouvernèmens", - eft fi peu de èhofe, qu’il ne
mérite pas qu’on y ïaffe 'attention. La; meilleure farcie ne8 ce Commerce
fe fait par quelques Balandres, qui viennent de là TrÊiï‘è\ dè la Havane,
de St.lJPpmingue chargées de, Tabac’’en çprde & éh poudre & de Sucre,
& qui après s’en être défaits s’eri retournent avec une Cargaïfon de Ca-
êâo^àe*fiMaielame, des Vafes'de terre, du Ris, & d’autres marchandi-
fes femblâblès qui font rares dans ces Iles. Mais fouvent on eft des deux
ôuttMs mois fans voir un de ces Bâtimens. Il en eft de-même à l’égard deceni
qui vont dé Carthagène. à Nicaragua, la Vera-Cruz, Honduras & autres
fieux." Ils vont un peu plus’fouvent à Portobêlo,"k CJiayre, ou à Santa
Maria. La raifon de-la foibl^3e'de.^e.Cqmmerce eft que: prefque. tpus
ces lieux font pourvus des mêmes denrées, & par conféquent on n’a pas
eccafiefa- de.trafiquer avec eux.
’ Ce qui-< fourient. Carthagène en tiempo mueno , ou au tems mort , ce
font les Bourgadès/de fa jinisdiéHQnij. d-’ôù fqn y apporte tout ce qui eft
îiécefTaire à la nourritiftè^ à l’entretien de les Habitans, comme Ma'iz,
PiMJCotm, Cochon's en vie, Tabou, Platanes, Oïfeaux, Cqffave, Sucre,
Miel & Cacao. | La*-plus grande partie de ces denrées eft apportée dans
des'Canots, & des Champanes, forte de Batteaux propres à naviguer fur
les Rivières. Les premiers oôtoyeht toujours le rivage de la Mar, & les
fécondé -viennent par la Riviéfè dé la Modelante , ou par celle de
55»«. En échange de ces ^denrées ils fe chargent de quelques Mar-
chandifes. pour des habillemens dont les boutiques & les magazins des
INégociaîîs font pourvues par les Gallions, quelquefois par quelque prife
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