tonnant que, perdant l’efpérançe de fe pouffer par cette vpye, ils perdent
auflîTeavie.derfe .diffinguer dams
raifort^ *r * ^ihlipritnus-les bons principeârg^y>piyent^^appria^ânà
Jbur bas4ge,l(rffque r^iffanGe.rà leurs Parens & aux M a ît^ mettpit w
firein à Leurs paffions. La même difpofition fe remarquerons les Arts Me-
chaniques, où ils réiifliflejutavec beaucoup d’adreffe&^jttès-peu de t<ms
fans iôutefois parvenir à un certain degré de perfe&iqti^ & |ans raûûèr
fur ce qu’on leur # montré. Cependant rien n’eft ff ^ttoirable que
cocité des efprits dans .ce Pays-Jà, & d’y voir . p l u s raifonnablement
de petits Enfans de ‘deux à trois ans., quç ccnx .d’Europe qui en qM fix a
fept. Acetâge, où à .peine ils ont les yeux ouverts à la hnniere f|ns pouvoir
la.diftingHer, ils cermoiffent tout ,çe qui eft renfermé dans la méch^ceté,.
L ’efprit des Américains étant pkis précoce.queçelui àesEuro^eenst on^'o\%„
qu’il .s’affoiblit auffi beaqcoapplutôt, & .que |ês4f|ge de 60 ans ils n’ont plus
eejugement folide, cette pénétration, cette prudence, qui eft conxrnuhe parmi
nous à cet âge ; ce quifait dire que leur efprit baifreî‘&déç|p£t,- lo|fgu^çe]ui
des Européens tend„à fa plus .grande,maturité. Mais oeci n’efl çeut-être
quun préjugé ,vulgake9 gai ne tiendra pas cp^f^e des j^j^gjëg contraires,
S ^ e les moyens' de défejdf ^légués" par Pere ^
Tm: i g S | àtyêatwürihco. ’.Qpoi
qu’il en foit, a eft certain que l’expérience eft contraire_ a ÿÆ gm e n t .
Ceux qui ont voyagé dans ce Pays avec qpejque attênutm,, ^^Ofit tjbu--
wé.de bons efprits de tout âge, & , g e ~ f c | ù ê io ans
de plus, aftéraffept. la raifoiTde .perfqime^ ’Il g flp ’ffi, j ^ ^ ^ fluLlivreâ
aux, excès du libertinage étoufoient les lumières'deTlbi* mïpfidans.feji-
,çe. : En effet ©n ytio^e.des^
& de grands talens tant dans les Sciences 'lyculati^rque pratiques'
dans la Politique dit la Morale, & ces fortes de perfonnes coiffervept ces
aymtMes julqnes dans *m âge
La Charité eft une, de^vertus qup les. habitons. de, V^tiâgénefoht e'cla-
te r , ôf. la plus commune dans, toÿjes.iès conditions.' Ils fégsgçgàK" particuliérement
envers, les Européens nouvellement .arrives’, qui venant,
comme ils difent, pour iufquer fortune, ne trouvent fpuvent que la mife-
ïCjàles.mf^dies», & enfin k P ’e# u i | ,qu.i mepâro^ihé-
xiter qu’on en mentionj „& qupîqpe les clr.çonlfcinces'emlpxehf allez
connues à ceux qui ontetédaris ce Pays, je neTàxffefai'pas d’en lire un
mot, ne;fût-cc que poqr defabufer\certaines gens,qui ayid.es de pofféder
.plus de bien qu’ils n’en ont dans leur Patrie, penfent qu’il fùffit d’aller aux
^ ^ rp o u r ihJ^ouver:j;oUit d’un coup dans l'opulence. ,
£j ' eeux qu’onîappeJlpdaiiSf lés 'Vaiffeaux •■ Pulizons, font des homtaes qui
Ænst^l®!0^ j IM s. recommandation, viennent comme des va-
^^xmds, ^vgegSfl&^avMi^PcheréW fbrtune-dans un 'Pays ou perfonnè
ne les épnïioît^ & quî après ?âvoif- couru longtems • les' rues de la Ville,
[fans avoir de retraite^ ni de quoi fe nbùrnr., font enfin obligés d’en venir
à la derniere refourcê, qui eft le Couvent des Cordeliers, où on leur don-
.çe, non,pas pourappaifer leurfaim',^xnais pour lesèmpéeher de mourir,
de la, bouillie dq Caffave, qui n’étant pas-un mets fupportabjp-pour ceux du
Pays, on ,-peut?juger .quel goût elle -doi| avoir, pour de pauvres gens qui
ji’y fon-tpoint, af cqutumés. Le, coinyi’une Plaçp, ou la por^d’ùne Egli-
fe fentjies.gîtes-.dignes'de gens qui fout de tels repas. Telle eft la vie
.qu’ils mènent, julqu’à ce que,queIque.^STégociant, qui paffe dans les Pro-
yinCes intérieures, & qui a befoin de quelqu’un-pour- le fervir, les emmène
.avec îuï; car lès.Marchands de las Vjllêy qui n’dnt pas befoin d’eux,
ne Mit pas gfahd àcpueil k ces Avanturiers, qifon peut appelïer ainfi à
juj^e titre. | Affeèïés par la différence du Climat, • nourris de mauvais ali-
jmens “ abattus',- décpüràgés,. qqs.miférabl^ deviennent la proye de mille
maux^qu’ll n’eft. pas poffible de ^elxien Vepréfenter.-, Défefpérés de voir
teurs^projets de fortune"& dyopulenee s’en aller en fumée, ils prennent in-
fâlHiblèment la maladie appellée a ÇaYfhagéne, \\Chapetonndde *, fans avoir
‘d’autte réfîige que la‘ I^oyidëncè Di wjne car il ne faut pas fonger à l’Hô-
ÿtal.d‘eèan JuÀn-è^ar^QÙ l’on ne^eçqiy me ceux qui,payent^ & d’où
par coriféqü|rit là mife^e eft uni .titre d^exclpnoh- r C’eft alors qu’ôn voit
emêgr'la cHârité;duT'êùpfle dp^çètte Ville. Touchées dè leurs maux, les
Négrpffes & les Mulatreffes libres les'accueillent, & les retirent dans leurs
maifohs, ou elles le? affiftent, & les font guérir à leurs dépens, avec au-;
tarit de fôift & d’exaèlitude que fi elles y étoient obligées. Si f un d’eux
'meurt, elles lé font entérrèr par charité , & lui font même dire des Méfies.
La fin dé ces témoighages'dé cdmpafton &' de charité,. c’eft qu après là
guérifon, lé Chapeton enchanté dè l’amitié qu’pn lui a témoignée, le marie
avec fa Bienfaitrice' Négreffe ou Mulatrefïè, ou avec quelqu’une de les
files : & le voilà établi, mais dans un état beaucoup plus miférable que ce-
lui qii’il âàroit pu fe faire dans fa Patrie, en y travaillant félon les occa-
ïions & fes talens.
Le
*" maladie des Blancs, ou la maladie du Pays. Not. du Trad.
^ Tome 1. • ' E