Rjéglpmens concernant les Indes y il paroît, dis*je| certain que Ce Peuple
pouvant converfer davantagè avec les E/pagnoW, fe guériroit d’un grand
nombre d’erreurs, & s’inftruiroit d’une infinité de chofes qui n’ont point
de nom. dans leur Langue. Auffi remarque-t-on que les CMoŸ-(c’eft ainfi.
qu’on nomme les .petits garçons Indiens) qui lavent Y Efpagno%font beaucoup
J>îus éclairés que ceux quine le favent pas, & qu’ils traitent de Barba*
res y pendant qu’ils, fe donnent hardiment àeux-mêmes l’épithéte de Ladinos.
. Je ne. prétens pas dire par-là que la Langue Espagnole ait de foi la propriété
de donner de l’elprit aux. Indiens ^ p veux feulement prouver . que
l’ufage de cette Langue les mettroit plus fouvent à même de pouvoir con*
verfer avqc Efpagnolsce qui contribueroit. à les tirer de l’ignorance
cm -il^4qçoupiflren,t : car ou ils parlent emiUèiUS 3 en. ce cas que peuvent--
Rapprendre lésions des. autres ? ou ils parlent avec p^’Efpeegnoh qui éh-
tendent la Quichua;vasâs ce ne peut être que pour des néeeffités. indiipen-
fables, & tout le difcours ne çonfifte qu’en deux. ou trois queftions ; car
qgjeleft l’homme.qui ira faire de longs difcours pour inftçuÿre des gens fi.
profilera & fi peu^ cultivés.. Mais s’ils poffédoient YÈfpdgnol.'ûs pourroient
profiter des difcours des Voyageurs, qu’ils vôiturent ou accompagnent, de
ceux destÇitoy eus quand, ils ypnt dans les Villes^ des Curés, des Corrégi-
dbors, & autréyp^rlpnnesi qu’ils fervent ou qu’ils fréquentent.' fôuvantentendre
tout ce qui lè dit,peu à peu ils profiteroient, &'enfinleroient moins
idiots & moins grofliers qu’ils ne fout; car .dtiaqùejoiü.au apprend quelque
choie de nouveau, quand; on vit avec, des hommes raifonnabks,. & à
la % onfait des éhofes,dont on ne le doutpit.pas même auparavant;' j|
. Ne voyonsrnous pas parmi nous-mêmes un Enfantfans autre fecoum
que fa . Langue maternelle, .acquérir tousJes jours.de nouvelles lumières à
îsefure qu’il.entend parler des perfonnes éclairées? Mais ne. voÿom-nous.
pas en même tems Èavantag^ qû’a fe r’cçlm-% celui qui s’applique à.l’é*
tude des autres Langues ? Combien de lumières & de connoiflànces.
n’a-t-il pas au-dellus de l’autre, par, cela.même qulil eft plus cultivé? Les,
Gens de la Campagne fimples & idiots quand fis neffont jamais fortisde.
leur Village* deviennent plus habiles à mefure qu’ils fréquentent,lés Villes,
§ retournent toujours chez eux. avec, unv degré de epnnoi|Tànce qui
les rend.res. ofacles du Village.. Il en efi. de-mêiçejdcg Indiens, & je luis
d^avis que & LangueJ Ejpàppkpld lguf-procureroit b ien^ s lumières ; qu’fis.
n.’on£pas * & que-ç’a étéle but âek-Ordonnances faites au.fujet des Indes,,
dans lesquelles-on infifte taqt fur cet article.’4, ‘
Lès Indiens. ûmt naturellement vigoureux & robuftes, Le Mal Vënééen
fi commun dans ce Pays, ne tes attaque pas beaucoup, & il eft même
.rare qu’on puifle je Remarquer dans quelqu’un d’eux. La principale
caule de cette''différence vient fans-dbütfe&Éè la difpofitien de leurs humeurs
peu fgfseptibïes du venin de cette maladie. Plufieur-s l’attribuent
au fréquent üfage de la Chichoe, que l’on croit avoir cette propriété. La
maladie qui fait le plus-de ravage parmi les In d ieféeyeft la Petite-VérO*
Je, dont il' en-échappé fort peu,-aufîi-la regarde-t-on dans le Pays comme
la plus grande pefte qu’il y ait. Cette maladie ne régne pas continuellement,
il fe paffe quelquef<5iSrfdfMt;hèxt ans & mente au-delà fans qu’on
en entende parler; mais rdès-qtftme fois telle commence, elle'défole les
Villages. La caufe de cette-mortalité, e’eft fans-doufeda malignité-extrême
de 'cette maladie,' mais en'partie" auffi parce qu’ils n’ont point de
Médecin qui les affifte, ni p'er-fosne qui-lesToignCcomme fi fout.foignèr
des malades : -auffi dèspu ils-^eféntënt'• att-aq,ués; -ilsdont avertir-'te- Curé
pour qcal vienne les %'onfèffer', &pour l’ordinaire ils crèvent-faute'de
quelque rénéde, qui aM®la.nature.' La même diofekrrive dans toutes
leurs autres maladies/ & fi élgs^tpient frequentes'elles cauferoieht 1®
mêmes,rayages. “ Lapreuyêrque..ces mortalités ne viennent que du manque
de tems'que la Petite-Verole les
^ i ^ p ;|wfe -fàktaque::auffi \ùS-Cppde.s%|&\quoiqu^ii’en meure plufieurs' de
ceuxrçfj. la plupart echappien&pourtant-, & fèrétabliflent parce qu’ils font
foigqés;„& feeourus. Mais .pour .les Indiens3 ils manquent de tout; on
a d|jà.vu comme jls.font vêtus & logés. Leur lit ne change jamais, qü’ils
foi^.t/malades ôtèep. faî^e^llwrs alimens font 'toujours les mêmes quant
à l’efpçek,-ton,nechmgemiela maniéré dé les prendre. -Le tout fe.réduit
àj.un peu <3.QïMaeJ}ca mife dans \mPilche & difloute en 'CMcha, que
d6nne^to|'éijn malade ;- ils ne connoifleut pas- d’autres cordiaux,
jfijde meiUepr^pfiffimmés.--Par pùd’qn voit que ceux-des Indiens-qui font
attaqués.de cëtte maladie,^, qui en échappentv ne doivent leur falutqu’à
la fo'^oeule lent tempérament',-- & nullement à-des fecours extérieurs. -,
Ces,peuplesr fontauffi fort fujets au- Mai de- la Vallée,- ou $$$0; maîsils
s’en guérifrént'entpeu-de temsi ' Quelquefois^, mais'rarement,- fis fontat^
taqués de fiévres maligriesy. ou- TabardiUes, dont la-guérifon eft auffi fort
-promte & fing(fiie£e:<.‘ ils approchent le malade du feu-, & lê pofent finies
deux peauxde Mouton'^ûi lui fervent’de lit: ils mettent tout près de
lui pne jatte de Cpicha. La chaleur àc la fiéyre & celle du feu lui caufent
une, foif qui- de fait boire à chaque inftant, cé qui lui procure une abôn-'
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