Ee cfimât de cetteVille eft fort agréable & fort- fain ; "car quoiqu’on y
lente lâ différence des Baitens, il eft très-vrai que le froid:.n’y eft point
incommode en Hiver, ni le chaud en Eté.
A quelque diftance: de Guormey on trouve-.plufieurs.veftiges des an-'
êiens Edifices des Incas. Les uns font des murailles de Palais * des autres
dis ruines-de murs bâtis de groflès |briques, - lesquels : mûrs formoïent ; des
Chemins Royaux d’une largeur fuffifantè. Enfin on-voic Jés reftes dësEor-
terelTés ou Châteaux, bâtis dans les lieux convenables?p.ôûr réfifter.à leurs
Ennemis & aux Nations avec qui ils étaient en guerre. Un 'àmgèsi der».
nifers monumens fe trouve à deux-ou trois lieues au nord du Bourg'deîte-
tivüca, pas loin d’unruiffeau, & fur une colline médioô/ênient haute, à
jièif -de diftance de la Mer. Ce ne font que des débris dQftfeüfes murailles.
■' De Quaüra nous/noi^tendîmes- à Chancay, qui -en eft à r q ^
quoiqu’on n’en compte communément que 1$, Cette, Vjllç eft. par les
i t deg.' imh. ,47 fec. de latitude auftrale. pjîe-éft sompofifo d’en-1
viron trois cens mailons, les,unes'de briques, lp§-autres d e .to rch isâc
jflufieurs de cannes. Elle -eft fort peuplée , .contient grandinpmbrejie'fa-
mîllés Efpagrioles ; dont quelques-unes fontidet grande diftin£tioiî pjg-refté
éftmêtë de tante forte de Races , comme dans les autre-s.^iles. < Outre'
fEglife Parbiffiale il y a un Couvent de Franciscain^ ,& qn Hôpital des-
fem parles habitants mêmes.. Cette Ville eft la pl,usjeogfidéçahfo du Çorv
réghnentide fon nom. L e Corrégidor y fait .fâ.réfidençe ûidinaire^j-, Il
nomme un Grand-Jufticier, qu’il envoyé réfider à Gupura pour y ptre corn-,
ihe.fon Subdélëp||, car Guaura reffortità -Cette.Sénéehauflee. LesjÇam- •
pagnes de Chancay font fertiles & arrofées des eaux de la Riviere de Pas-
fimayo v <\ue P©nj;diftribue par le moyen,-des canaux., ÆÇ^tej Rivière
coule au fud de la Ville, à environ une lieue & demie d.e :diftance. Le
terroir produit forcé Maïz, dont on engraiilè dans les,champs de grands
troupeaux de Cochons, qu’ils vont vendre a .Lima ; & le profit qu’ils font ;
dans ce commerce, eftcaufe qu’ils ne fément»prefquc que du Maïz. g
Le 17, jour auquel nous arrivâmes à Chancai, nous en partîmes, &
ayant paffé le Bqffamayo à gué, quoiqu’il-fût affez haut, àu-meolieue'de-là
nous trouvâmes le Tomba, qui porte le nom de cette Rivierei Ceft-là que
commence une Montagne de fable qu’il faut palier, & qui eft fort incommode,
tant parce qu’on y .enfonce ,qu’à caufe de. fa longueur & dçil&diffi-..
«üulté de la monter.; c ’eft pourquoi on choifiç ordinairement ,|a nuit pour
dapaffer, afin de diminuer un peu la fatigue. Le x8 nous arrivâmes à
Tamha
V Ô Y AG t AU W E C M ' 421
Tanihà Je Inga, & iê-ïnëfnê-jddir nous1 rtous-réndîmesà Lima, ayant fait
çejqurdà 12 lieues, depuis Chancai.
On «voit par ik JSurnaide cè Voyage ? que de Tombez à Piura il y a
621 liêue$, de-Pmra k' îh ix ilk ^ ," & de Trmiïïo^k Lima 113, én- tout
3,64. Oj#nairement;Gè eheîhkî le faît.'de fnuit, à-càufe qué’tout-lé: Pays
étant jcouver tfté'ftblé, * la.reverbération' des:iay©n»'‘di^'Sëleil'y eft telle
que-les mules-m’en po«roiën& jamais^pporfer-fe chaleur-durant le milieu
daijofïrr d’ailleurs iQiijniy mncpntbey.mileauv ni -herbes,; ni rien de fem-
bluble. .Auffi toupie cheipih fè reeonnoftjplutôt aux ofiexnens des mules
qui .paroiflent yQavjw* péri (tefatigue y 'qu’âux .traces.'de leurs- pieds1; bar
^qpqiquëk rqutefoit fij||égùent;ée qu’ilne^tjfff}en aucune faifon d’y pas-
fer du-mondes : le.ÿenfc.empêèhe:bién qn’énfcne.puiffie diftinguer les vefti-
ges des pas, & ^-gëineftes,. mulfs. Qntiaqhçvé’-dé-pâflèt, .qu’il remue te
i^blê efface entieVemént l ’impréflion de-leurs pieds. La verdure- & les
arbriffeaux y! font,fi ràrês, que dès^qu’ou en ■ vaieiomp'edt'.êtréi afforéqu’on
»’eft pas lpi-fcd’une,-Botirgade, «©mdefqu^qrfuütie fiieuuhâbitë :-'la ' raifon
en eftque-oes lieux font fituéÿprès des Riüefes- dont J’humMité produit
ceSi£^^|4e chofês ; .caries lieüxàifiiabirés;i^ifoîit .tels que'parce-qu’ils
manqueritdjeau, & que fans-fA-fecours les Peuples,hepeuvent, ni’fobfifter,
mjl^re valoir les ferres,,
- -Dans* ■ ■ "t¥iM-''d'ës '-‘-EeuS:Mhàfefês;*^h'
faires a la yiq, jde la^'rolailîjÿ a u ' ç a i n v i n , des fruits, le' tout très*
bon & ïïÆkæ a$licat‘"<&; à"m,pnx orM^re: tout' ccf'quHl’y^a, c’eïfe
eft ^^a^rêterç àm^uger luhmêmer ou de lefaiâpprefer
parfe|,d|)mqf|iqnes ; car envajij.ftberqheroit-ii danslaplupârt des
Villages des gens capables de bien faire à manger.! ’p e V e t 'q w dans les
grands Bourgs que qeÇi^qui ont te direâidnrdes Tombas vous préparent à
manger. Dans les, petits endroits les Tombas, ou Logemênt^itio. fontique
dqs jchaumier^s qù*dte)îjt^. prouve que les .quatre murailles, & un méchant
couvert,,, fans autre chofo quelconque ; ■ defotte. qii’il* faut qu’un Voyageât
porte avec fpi d ’un lieu à l’autre l’eau,^etb©is,>Ja.viande, &fe s propres
qpipcfiles^ poqrjla préparer. On .trouvéià-te-vérité, en abondance dans les
plus petits lieux, des poules, des poukts;, ;,de$'pigeons, des càq& d’Indes-
* ^ eigTaR^ quanüté|0 ^îiPfierelîesiqui femourriffent de Maïz.
& de hqgraine des plantés,' & qui fe multip.lient extrêmement: les Voyageurs
fe divertiffent a la Ghafîe^dpfjeqs Oîfoaux^, pendant qu’ils s1aire-
lent daqs les Bourgades; mais à cqla pr^s„ &_ à 1a réferve de quelques
U g g | petits