du Pérou des marchandées qu’ils ont achetées, & qu’ils font tranfportè*
avec des Bâtimens nommés Chatas & Bongos par la Riviere de Cbagre. Et
par-là fe fait la clôture de la Foire. ,
Cette Foire n’avoit anciennement point de tems limité ; mais dans la
fuite on a fait réflexion qu’un trop long, féjo^ àans ce port étoit ptëjudir
■ çiable aux Commerçans de part & d’autre, p^r la maûvaife qualité du Climat;
& le Roi a,ordonné que la. Foire ne dureroit que. quarante jours, à
compter de celui:que les, Vaifleaux mouiÜerpient dans lè Port ; '& fi dans
cet efpace les Négociansn’ont pu convenir du tau, il eff permis â> ceux
à'Efpagne de palier plus avant dans.le Pays,• même jiéqû’au Pérou, avec
■ leurs marchandées. Le Commandant des G allions. eft. lodjpiffsViniini de
.cette permiffion par écrit, & c’éfléà lui àfén faire ufage." Quand le'1 cas
.arrive,l’E f i ^ d r e y e t o u r i i e M a i s hors dé ce cas il éft dëferidq
à tout Négociant Ëfpagnol d’aller débiter fesmarchàndifés au-delà de'Por-;'
tobéikyj ou de les nnvojerj plus Joip^our Iqçl
traire aux convergions faites entre les Négociant départ & d’autre, &’
confirmées par le Roi. D’un autre côté fl n’eft pas nop, plus .permis. , aiix
JMarchands du Pérou de faire des, remifes d’argent en Espagne pour des a.-
chats de marchandées,, le tout pour empêcher qu’és ne jeportent préju,
idice les uns aux "autres.
Pendant que les Anglais jjouiflbient de l’avantage du VaiJJeau de- permîs-
Jion?,leurs Négùeians yenoient à cette Foiise, avec unecargaifon pour* leîûr
compte, après avoir féjourné quelque tems à îa Jamaïque. vGçtte cargai-
,fcn ailoitbèaucpup au-delà de la moitié de celle dé tous les Galliqns; car
.outre que. je port du Vailfeau paffoit. infiniment lés teo.tnrmpany 'ffipn1ésx
& qu’il afloit même au-delà de.5300 tonneaux, il n’avoit ni vivres, ni èau,
ni autres embarras qui occupent beaucoup. de plac'e dans un Navire.'Î1 ti-
roit tout cela de la Jamaïque, & le faifoit accompagner dans là traverfée
de cinq à fix Paquetbots chargés. de marchandées , qu’ils trànfportoient fur
fon Bord dès qu’ils arriyeient à la'yue àePortobélp, & 'dont ils rempléîoienfc
les chambres & les entreponts autant qu’il leur éto^pcÆbleé,Deforte que
.ce feul Vaifleau contenoit plus d’effets que cinq à. fix, de ,nos plus, grands
Navires: & cette Natiqg ayant la Ifljerté de vendre,. & vendant ,à. meilleur
.marché que nos Négocians,| notre. Commerce en fouffroit infiniment.:',
r s Fn.tems mort le Commerce de.jPofreèé/o-eff.peu dé chqfe-,, <3t ife^Coïifls-
te que dans le débit des Vivres qui viennent'fie Catfbagéw,le Cacib'qu’on:
embarque fur là Cbagre, & le Quinquina. Lé Cacao eff tranlporté dans des
Balancées à là Ver a Crm & ’lè Quinquina ëft mis dans les • magazins' de
- ' Borti-
‘Pcrtol>/% éu ernbarqué fur les Vâéïêaux auxquels on a permisse pafferd’Er-
qiagne ^Nicaragua, ou: à Honduras* Il vient aufli.à Bçtyobéïd quelques petits
Bâtimens de l’Ile de Cuba, de la Trinité,- & de SuDontingue, chargés
de Tabac. Ils y chargent du Cacao, & de F Eau-de-vie de Canne, j •
- Tant que des-Nègres a duré avec les François, ou avec les
■ Jnglùisy cette. Ville à éténnè des préicipales Faftoreries, & celle qui pro-
fitoit le plus de ce Commerce ; car c’eft par cette voye que non feulement
^Fâmnib&rfaaxmt. de.Nègres,, .mais auffi que tout le Pérou s’en pourvoit.
PourjèetteBjÛfon, il eft pérmïs 'àt ceux qui tiennent çetAJJiertio, d’apporter:
une certaine quantité ^ [vivres qu’on juge néceffairé, tantlppur leur
propre fubifilance ^.que pour celle des Efclaves, de tout fexe qû’ils amènent
avec eux. | .
LIV RE TROI S IEME.
Voyage de Fvrtobêlo à Panama. ^ Description de cette dernfere
; C’Tille, & Rêma^ues fur le Royaume de Tierra-Firme.,
c ' i l A f H I T R E 1 1, " .
‘Départ dé Portobélp. ^Nèùîgatwn par la -Riviere de Chagre, &■ Voyage
y de Çruces- d Panama pur terre.- - -
C O'MMreno'us ntavions pas deflèimde nousattêter inutilement, &
qüe: nôu?Tne> fqngiôns .qu’à 'rénaplir lesT-devd'irs.'dé.-Bdtre.vocation',
nous nous-hâtâmes de-quitterTçéâ Climats fi-'funeftes à la fanté,
& d'e paffer aux lieux' de-# neutre defiânation, tant pour- exécutet promte-
tnent notre'* coroeniffiaftl, "qhe pour abréger notreifejour sas. Indes autant
qulisfêidit poflible. Dafis cetté* vue’, ndus< donnâmes; à^is dè nottre airà
■ feè &Dm Üiôhffiÿ; Martinez de 'la fiega'', Ihéfidént'dè Panama; & lui fîmes
part en xiiêMè tems? du motif dé-notre voyage, que nous n’avions entrepris
que parordte du Roi, le priant dé.vofllcàr. bien donner fes ordres
pour que^nous euffioîi's. un Bâtiment qui nous, tranfportât ïABfàtmâ par la
Rivieféi,fle. voyage n’ëtantpas'pratiCabie par-terre à .cauiedés Inftrumens
dé Mathématiques que nous avions-,.. & qui.étcûent.’d’un. jftôp grand volu-
me pour pouvoé être charriés fur t^s mùlesî par des chemins fi étroits ^
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