fihuer que les tremblemens de terre les erifévëlir’ôient fous ces murailles
qu’ils, bâtiffoient. Mais ce qui ne furprendra pas moins * cfofbq'U’après
tarif dé fâcheux exemples, & après avoir VU la methédèdes Indiens, &
la Ville trois à quatre fois changée en-ruines, on ne féçfoitpas corrigé
dans l’efpace de plus de deux cens ans ; &*kela parce qu’on a toujours
voulu avoir des maifons -fpaeieufes & hautes v afin que les appartenions en
fuflent plus-beauX & plus commodes, & qu’on ne pût-en bâtir de pareil#
les qu’en liant les matériaux par du mortier ou par quelqu’autre ciment con*
Venable à la grandeur de l’ouvrage, & au poids qu’il devoir foutenir.
C H A P I T R E I X.
'Abondance de nourriture al Lima; différentes efféces-J^àMens B mmerc di:
■ " i ’en pourvoir.
L A fertilité de la terre d’un coté; lâ-bônté du jelîmâe'défâu»e; & îâ .
fituation commode & agréable -dé:’cette Ville, Contribuent égaler
ment à l’entretien & à la nourriture dé fos habitons. On a’ déjà vu qu’elle
ne manquoit ni de Fruits , ni d’Herbages ; refie à -dire un mot des Vian#
des & du Poifibn qifôn y mange..
• lie Pain que l’on fait k^Lima eft le meilleur que Tbn pniïïe manger
dans cette partie de YAinérique, tant à-caufe-do fa blancheur, que parle
bon goût qu’il a^’ à quoi contribuent la bonté dcs-farines, & la'maniera
de JeJiBre. l ln ’eftpas cher pour le Pays ; eïeftee qui. fait que léshâbi*
tans n’en mangent pas d’autre, .étant d’ailleurs trop accoutumés à celui*
là. Ch pain eft> de trois fortes ; run qu,iIs appeIknt^^Mos; qui .efl;: fo r t.
percillé en dedans & fort l^er.},:l’a^ .q u !ifeh om m ^ .^ n a r :ij5»'i+<»»# i
çeife ; & enfin le pain.mollet, .-dé font les Nègres .qui fabriquent tous ces
pains pour le compte des-Boulangers, & les boulangeries enfont toujours ,
bien fournies., des Boulangers font-gens fort riches; &.iénomb're d’Efola-
tes qu’ils poffëdent,. fait une partie confidéable de leurs Biens. Outre
Ces Efclâves à- eux, ils reçoivent encore tous ceux- quelles Maîtres;
n’étant pas fatisfâits de leur conduite j veulent faire cMtieE,:auquel cas;
butrela nourriture de l’EfclaVe le Boulanger paye fon travail journalier aU
Maître en argent ou> en pain. Cë châtiment eft le plus grand qu’on puifle
kur infliger, & véritablement les ‘plus cruelles peines des Galères n’éga*
lent.
lêntpoint ce-qne ;cesmi^'rables foùffrentr;:Ils y ifôrifForcés âtravai]lërinee's*
on làfrdônnepeu à-mâfigèr, &
encore tems, pour,-dormir:. deforte qu’en peu dè jours l’Éfelàve
le plus, vigoureux & le plus alerte y-efrtfout^fait abattu & affoibli; Auffi
n’qntjiLs^ointderepos^qu’jls nfayent fait.leur paix avec leurs Maîtres,foit
par promelTes ou par foumiffioos, ne défiranf rien tant que dë.'forth de
cç^p^pqim leque^ ils- ont upe telle crainte-, qu’il n’.eft pas 1 doutent que
Mdee foule ne. contribue à^ontenir k multitude d’Efclaves qu’il y* a -tant
dedans que" dehors la Ville1. -,
| Le Mopton ^l^v^iande la plus ordinaire à Lima. i l a très-bon goût à
caafe;des‘ fe^ répandus dans lés.pâturages dont il s’engraiffe. La viande
de Boeuf y. eft aiflfi très bonne, mais àl^sfon,çqnf©mme peu, & deux.ou
trois boeufs par fomaine fuffifont pour toute la, "Yïlle, n’y ayant guère que
l e s 'Ë ^ ^ r q p i en mangent.. J l y a de-la Vpkillef,en abondance & d e
ttès^onhe : on y a auffi ditGibiew, comme Perdrix, Tourterelles; Sarcelles
& autres^è ç'erte^fpéqe, mais en^tjte quantité, Un y pônfomme auffi beau#
coup d^chair ,4e Porc, qui eft fort bonne, mais moins délicate qu’à Carthfc
gérée.. jOnV^çGqqpmo^^gutes le:s viandes & lejfojffpnw avec- de la grais#
-fo 4« fet animal, &J’on Remployé l’huîleque dans les ifolades & ,autres mets
iemblables ; toi^ les autres's’apprêtent avec du fainddüx, ou dû vieux
°ing î & $$ qfage; vient apparemment de-p^qji’-au t commencement if n’y
+ v ,P°-ip,?’4’hujle,,, que;c;e3.qpe ja^çréce^lfésiaÿi^: .enfeigné-eft paffé en
coptum^, .même depuis qu’on a-de .L’huile. du-^rif'du, Pays. £e fut en 156a7,
qulAnfmiefr,d^ L iver#„Jiabitant de Lima, j„planta le premier Olivier qu’on
eût vu au Pérou., &-cieft -de-là qpe font-^ygqus ces vergers'nombreux
d’Ohviér$$qb’iI y, a préferfitèment-.
g On apporte quelquefois,des Montagnes dmVeatf“gèle, comraaun grand
régmj &*en.e^ t,c ’en e f t m n . ^ Q n j y -&pn< les laiflè dans
la O^&mx jours à.l’a^pqur quais,;fe gèlent,, - après quoi on les
.apporté à il|>j.%qnaintiennent ainfî autant qu’on veut fans la ■
fopindrè'G®rt'Upridnn *Jf - -
Les Poiffions aqe,,l^h.rinange J o f t^îe diyerfcs efpéces. On en apporte
jpurnfllement des P o r t s Calko*, & d’Jncmï dont les-ha*
bitans'F«q'e«j- s’occupent à ce petit négoce. ' Les plus délicats font J&jGop*
âudo, & lesü.PoilTons Rpis, on Pége-Rey^ . Les pliis'ahOndans fontles
.Anchois,„Jesquels, font 'auffi délicieux». Les ,Cordtidùs font ici beaubdup !
Plus délicats <m’en EJ$agne i & les Pége-Reyes font meilleurs & plus gros ;,
Epi>. 3- ayant -