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fois le mercure qu’on, emplbyoit dans les Mines de ;la KoVince.;’-mais cela
à été défendu, <5tir« ’éft j^lus peÿihis dans tous ces1 Royaumes 8rethpfo'-
ÿer d’autre mercure que celui de Guafica Vûïcâ\ afin der prévenir Tes fraudes
qui fe Commettaient dans les Quints ou cinquièmes 'dû "produit des
Mines qu’on payoit ad Ro i , en employant du! mercure dë^ohtreban-
de au-lieu de'celui qu’on doit tirer des Cailles Royales ^de la Villè'ôù les
Min ps appartiennent , (ôd'dè YAJJiénto principal^ Cëtte'Ofdbnnafice alèn*
partie remédié à Ces abus ; mais.il efl; certain en ''même»-temsJquîdlre coïïJ
tribuè à faire déébtoirdë cràVail des Mines'd’urgent dans toute1 ‘la Pfovince
d é ^ i^ ^ en fefmant celle de Mercure. #eüt^tre:qS%SÏàtfan^frdeffi|i
de férieufes réflexions, on trouvera le moyen de les remettre en vigueur,
fans préjudicier aux droits de Sa Majefté.
Selon le témoignage de iqüelques perfonues 'intelligentes, & les marques
éjûi s’offrent àüx yeux;avèe évidence , on nè fauroit douter que -lé"
terrain ou-éft bâtie lia Ville de Cuenca ne-ibié une Minière'de fer, dont les
veines fe découvrent dans les fonds deS'eo'ülées'j &-les morceaux de minerais
què fon tiré'quelquefois de leurs fondrières ne’laiflettt point douter
qàé-ce né foit;de 'cê métal, tant à caufè de la couleur & du^p'ôjds, que
parce qu’étant cafle lès frâgmens-de cétte matière -ont;la. propriété.d’être
attiré par I’Aiman: & des gens bien au fait de ceichpfes» prétendent non
feulèmènt 4ue C’eft -du fer, mais quela-Mincen ferait très-abondante*
c’éft 3e qu’on ne peut pourtant prouver que par î’ëxpérfènce. :
On ne peut douter non plus que fi les-habitans étoient -plus laborieux
dans ces fortes de chofes, il neTe.trouvât dans ces Contrées^des Mines de
Cttiyrèpldlétaim^ & de. plcanb,- quoiqu’on n’en cdnnoiflèl ffca’ptéfaiçe*,
ment : mais on fait aflez que là où il y j&des Mines d’or & d’argent il y à
aufli du cuivre, & du plomb ; le contraire eftregardé comme une chofç
étonnànte.i Je p ilerai dansvfe Chapitre fuiyant de .quelques ajitres Mines.,
particuliérement des Carrières & des Pierres qui en^bplliflent cette
Province, afin de n’omettre rkü des chofes. propres à faire cçnneître un
Paysftcéjébre. :
CHAV
O Y A G E AU PEROU. Liv. VI. Ch. XL 381
C H A P I T R E XI.
Mvnwmens dtstotâens Indiens dans i é Fratèificelâe rQûitdj1 & Remarques Jur-
quelques fie fâ e s <curteufôs'tqiÂ-fe tr&hvent dans les C a r f ie fe iPt-
QJlique les ..Nations qui/habitdreht-anCienhemént les vaftes Contrées
du Pérou ji’eùfîent! pasjfait^de grands progrès, dans les Sciences.a-
vant l’arrivé© ie&EfyagnoIsi ils., en .-avoient néanmoins quelques connoif-
jpnpes, mait'fi fmbiès'^qaÀelles ne fuffifoient..pas pour.do'âner à leurs e sprits!
toutes des^lqmier£SiiqMlsïaucoieht‘ pu'aequêfir. dl.eh'étoit de-même
à l’égard ï-dps Ârfs métèques .peu ■ qu’ils|ën favoient étoît mêlé'de
tant desgtoffiésete, ■ ?qwlknê^|éçaÈtofe^É Jamais C-der.eé'qu^Is' avoient vu
pratiquer ^paoinsiqulils sn’y fuflent ^©re'és! par--la n'écéffitéhI/indufirie qui
fert dfeadire£fEi4ceià-:tou® less hommes^ ùeft^cèl'lq quideurmnfêigne les Arts
utiles ; & chezieux le trawlf fuplée .à ;la‘ Science vtdefdètâ! qu’à.ioffce de
tems & dappliéa-fibnd-l^. fohï rdesybu«mjes, "quiimalgré iebrs'défauts.ne
j aillent: pas» d’exçfteri Eatfentioü & l ’admiratraiiHde^u,&.qui les voyent &
qui penfent aux..firconftances où dskjâitl'été -iaiffcit t<]f êjfsfoiit quelques-uns
dedeurs, ouVràgèst, . dont ifcgefteiencoie-des veffiges'talfez- ednfrdérables',
pour .çxcitèr'd’étonnement',, lîifon fait réflexiômà la^rajncjeur ’du travail,
& au pettU^nfirâmens qu’ils' ont^eè pbuçme^fQ™ s d’buvfàgés. bSi on n’y
remarque! pas^eîtte*élégaj^teHçet^art ^ .':cetteldifp®p^q®'font ünefuite
des progrès des.igeaux-arts, ?ils ont d’autres^érfe.èïiqnsyqui les font admi-
Jpr^VJmâJgré, la rufticité qu’.omyiéÆMh^f®^-!#
Les, Péruviens çonfacroient.des.ouvrages à la poftérité; -les Campagnes
enilbnt plejnes'V.foicprès iïes.Villes,.&r.des Bourgades, ,lôit dans les Plai-
pgs.,, furdes'.M@ntagnes & fur les.Cplhn.es. Ils aimoient,.comme-les. an-
jcîens\Egypie^, à être .inhumés dans des lieux remarquables. On fait
que ceux-ci fe bâtiflbientdes pyramides au milieu desquelles étoient-leurs
Jepulcres ,Jpùî@|i déppfoit -leurs corps enbaùmés’ï de-même les Indiens ,
gprès- avpi^ppçté' le dprps dans le, lieu où -if deyoît/rèpofer, fans l’entej-
rer,i%iJ’«iitQuroient;d|jbeaucoup4e pièprps &» de »-briques dont ils !Iui
bâtifloient une maniârejtde maufoiée^i fur lequel ceux qui étoient de la
dépendance du-^efunt jett©i,ent.,une fi grande quantité deterre, quelemau»
.fpléé »était changé en, une -efpéce de colline artificielle qu’ils appelaient
.Çluaque.; | La figure de. qçstfiuaques n’efl: pas exaftement pyramidale^ . Il
paroît plutôt- que. ces Peuples a.voje4| en vue d’imiter la Nature, dans la
Bbh* 3 * figu