14(5 VOYAGE A U P E R O U.
L ’Habillement des Femmes dé Gmyaquiltâ allez fembhble à celui des-
Femmes de Panama,..excepté qu’au-lieu de h Fdlèra,. elles portent 'feM
âellin quand elles vont en. vifite,. ou, quelles, régalent chez.elles. Cette
Rote, on.Fahkîlm, n’eft pas plus longue que. la Poïïém. Elle eft ouverte
par.devant, &les deux- côtés fe croifent Tuai,fur l’autre. Elle èft garnie
de bandes d’une autre étoffeplus riche, dedemie aunè de large & ces
bandes font chargées de dentelles fines, de franges d’or & f ’anmnt &
de très-beaux rubans , les. uns & les autres difpofés avec tant d’art & de
Urne trie* qu’ils rendent cet habillement extrêmement beau & brillant,
^uand elles forcent & qu’elles ne veulent pas mettre la mante, elles mettent
une cape de bayettç de couleur de mufc clair, également garnie de
bandes de velours noir, mais fans dentelles ni .autre chote.. Leur cou &
leurs bras ne font pas. moins p^ésqu aPanama, de chaînes, de perles, de
jofaires, de bracelets , & d’ouvrages de eorâil. A leurs, oreilles elles i * -
tent des pendant chargés de pierreries;,, auxquels elles «goûtent de petite
boutons de foye noire de la groffeur d’une Noifette tout hérifies de pestes:
- on, les appelle Polizonés& m m peut rien voir de plus beau. T j
Les.ririieffes de cette Ville ne font pas extraordinaires, quoiqu’û foÿ
commerce on pût foupçonner le contraire. Les deux, fàccagemcns qU’d-
4e â fouflèrts, 8c les incendies font fans-doute caulb de cette médiocre
té.-_en effiâteBe à éti<mtiéremeflt déûruite parvWuôeidensî ^'qudque
tes. maifons n’y foient bâties que de bois, comme nous l’avons dit, & que
ces.matériàux,nec«ütèiH; que ïa peine de découper, fes Montages en
Étant chargées, cela n’empêche pas qu’il n’y ait des-maifon^%i teviem
nent; à 15 0a 2oôqo pkftres, &fouvent davantage félon leur grandeur;:
ks ouvriers y: font fort chers &.le fier encore plus , c’eft ce qui efl; caufe
tpie les : maifons coûtent tant. Les Jèuropêeus qui ont fait quelque fortur-
«e dans cette Ville, & qui n’y ont pas de biens fonds qui .les y retien,*,
n^nt,fie re p o r ten t ordfflairementnvec'’leum fiamilles à Lim#,, ou à quelC
autre. Ville du où ils ne a-ûgnent niles -.Elémeiis, ni tes En*
^rnis^. Cependant il y a dès habitans à Guayaquil xic)ie& de yo à-. .db©oç>. -
;& beaucoup qui J f font moins..' En général ce n’eft poinfepar l’o-
iniknce que çe 'Peuple brille,. quand on le compare avec, les habitans %
i comme nous le verrons, enfion lieu..
V O Y A G E AU PEROU. Liy. IV. Ch. VI. 147
C H A P I T R E VI.
Climat de GuâyaqùU. P^^ôndetHPoerlS de VEtê. Incommodités
düP'àys £? fnaladiePqui y règnent.
L’Hiver commence i..GmyaftU.9f€&le.iBCMÙs àe D écmkre, 'fHélquéfbkî
il .tarde.jufiin’aü. mifiem» & qf^lquefoisÿùfqn’à la fin de çe mois. U
-dure jùfqu’es> A f i f e u tnMak ITfêmblé, dans cgtte Saifbn, que tous
Je? Elémens, les Serpens & les autrès lnfè&esfoieht d’aecord pour tour*
menter les hommes. La chaleur e® extrême ,.p.uisqû’autant qu’on en peut
Juger par les expériences-du--Thermomètre, lè 3. Avril, teins auquel elle
commence à diminuer,. cetlhftrument iharqmoit à <5 heures du mâtin
X02&, à midi ioay,<& ai trois-heuresdu foir ||igjg| d’où iïfuk qu’au plur
fort de l’Hiver ce .Climat efi: plasfiiiaud- qae celui de €m‘thagéke. Les
pteyes ne font pas moins fiâtes 8t continuelles, accompagnées- dé tonnerres
& d’édaks épouvantables» Eifim t ^ t fini'Wé ëofl^iÿé contré'des pauvres
habitans# la-chàliur y éft&toteiai&te en foi-mÉmé.f tes-pteygg>& les
Rivières qui entrent dans- le Fleuve lé faifant enSet, inondent tout lé'
terrain 8c le rendent impraticabla Le calme qu$-régne pendant ce tans-
là fait délkerfe-fraîefréur, & la qiia&ti®é innombrable d’Infêlbes qui infectent
l’air & la terre èft infepportablè,'. Les Couleuvres, les Viperes-, les-
Scorpions, lés MillepiedS entrent familièrement dans les maifons au péril
defk è i f & é habitans., flpar malheur -ils viennent à tes: piquer.; & quoi-
que çescraels Reptiles ne'manqvient pas durâni toute fannée, il fembfë'
que dans le items dont! nous parions il en pleuve par milliers, & qu’ils
Uyent plus dr agilité,- S-eft-donc bien nécdTaké ateïs d é fie pas îp coucher
fans avék’fioigneüfemenir examiné le lit ; car il arrive foirent que"
• qdljqu’üheM'e'ees Bêtes s’y cache-; 8c autant pour prévenir Ci dafigefc
quépbmfie garanrir de^ aùries' Inièêtes,. il fi’y a perioBnfâ -quî n’ait un
Toldo pour dormir'*, fans en excepter les Pîégtes-ëfclaves & les Indiens*
Les Pauvres en. foRt de Tmup ykÿxëti appelle aufïi Toile dl J^odott , qui
fetifebrïfüé dans lés; Mont^ùes; <Sc tes autres îë fêavent de toile blanche
& fine, chacun félon fes facultés ; ils garniffent ces Tfildût de dentel«.
.les plus ou moinSbellesà proportion d é l e i E f s ^ ^
' Quoique dans tous ces Pays chauds 8c humides la quantité' & îft divers
fité d’Infeâes --vplatils foient très-gtahdes * j e crois que (Pt^a^uillempo^
■ te
* L e Talé -efl -ua g ran d drap q u i en v iroB n e & e e « - v r e le :lft.
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